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La figure 2, planche XIV, représente un tirant avec son ancre; le tirant est scellé à une extrémité dans la maçonnerie et, à cet effet, fendu en queue de carpe; à l'autre bout, il se termine par un œil dans lequel on engage l'ancre.

L'ancre est la barre de fer rond ou carré, d'environ 1 mètre de longueur, que l'on fait passer dans l'œil du tirant et dont la direction est normale à celle du tirant, figure 5.

L'étrier, figure 6, est une bande de fer plat (0,05 sur 0,015) deux fois courbée à angle droit ; il sert à relier un poinçon vertical et un tirant horizontal, à consolider les assemblages, etc.

Lorsqu'un tirant ou chaine en fer est trop long pour être composé d'un seul morceau, on place plusieurs morceaux bout à bout et on les assemble à trait de Jupiter, figure 7.

Les équerres en fer, figure 8, servent à relier ensemble des pièces qui se rencontrent sous un certain angle, ordinairement droit; elles sont très-utiles pour relier dans une charpente le faitage et les arbalètriers.

Lorsqu'on doit appliquer sur un mur des parties saillantes, telles que des corniches en plâtre, on scelle çà et là dans le mur des queues de carpe qui relient solidement le massif et la corniche rapportée et empêchent celle-ci de se détacher; la figure 10 représente une double queue de carpe.

Si la saillie est faible on se contente de larder le massif avec des rapointis, sorte de gros clous de section et de dimensions variables, figure 11.

Au lieu de terminer les chaines horizontales en fer par des ancres noyées dans le massif des murs ou laissées apparentes à la surface et profilées en S, on préfère maintenant engager l'extrémité de la chaîne dans une plaque de fonte, circulaire ou polygonale, figure 12, qui s'applique sur la face du mur; elle est taraudée et reçoit l'extrémité filetée de la chaine; le serrage est réglé au moment de la pose; ces plaques de fonte pour chainage constituent un bon système d'ornementation.

La figure 13 est une bride à boulons consolidant l'assemblage de deux pièces de bois placées bout à bout; les écrous sont serrés à volonté.

La figure 14 représente une bride coudée à écrous, qui servira par exemple à serrer et à rendre solidaires deux pièces jumelles.

La figure 15 est une bride boulonnée, dont les deux boulons terminės en queue de carpe sont scellés dans un mur.

La figure 16 représente un assemblage à clavettes, et la figure 17 un assemblage à vis avec manchon taraudé; les deux portions de tige à réunir sont terminées par des vis inverses engagées dans un manchon polygonal; lorsqu'on fait tourner ce manchon avec une clef, les deux vis se rapprochent ou s'éloignent simultanément et on arrive à tel serrage que l'on veut.

La figure 18 représente un assemblage à fourche qui convient pour les pièces destinées à travailler uniquement par traction.

Sur la figure 19, on voit un système destiné à supprimer les assemblages par tenon et mortaise qui affaiblissent tant les pièces; le chevêtre (a) qui doit recevoir les solives (b) perd par le fait de l'assemblage, une grande partie de sa force; cet inconvénient est évité au moyen des boîtes en fonte c,c que l'on fixe sur le chevêtre au moyen de vis à bois noyées; ces boîtes reçoivent simplement les abouts des solives. Par ce système, le montage est simplifié et l'on évite des entailles multipliées, chose importante pour les planchers de grande portée; en même temps on constitue une sorte d'encastrement, ce qui augmente encore la rigidité de l'ensemble. Ces sabots ou boîtes en fonte étaient, au commence

ment de notre siècle, fort usités en Angleterre d'où l'architecte Gingembre les rapporta en 1825; ils augmentent beaucoup la durée des planchers. On ferait bien d'y recourir encore dans les constructions importantes et soignées, toutes les fois qu'on n'a pas recours aux planchers en fer.

La figure 20 est un corbeau de scellement qui sert à soutenir par exemple une solive appliquée le long d'un mur.

La figure 21 est une bande de trémie, fer plat contourné à angle droit et fixe sur les deux solives qui limitent l'âtre d'une cheminée; cette bande de fer supporte des tiges de fer carré et sur le tout repose l'âtre de la cheminée; cette disposition a pour but de créer, à l'emplacement de la cheminée, un plancher incombustible.

Il existe encore d'autres gros fers de bâtiment; mais, ils ne diffèrent guère des précédents et les exemples donnés suffiront à tous les cas.

Colonnes métalliques. — Après avoir étudié une première fois les colonnes métalliques dans les notions de résistance des matériaux, nous avons repris la question à la page 7 du Traité des ponts métalliques; nous croyons devoir la résumer ici à nouveau.

Un corps prismatique, soumis à une pression suivant son axe se raccourcit, et le raccourcissement est proportionnel à la longueur du prisme, à la pression, et en raison inverse de la section droite et d'un coefficient caractéristique de chaque substance.

Tant qu'on ne dépasse pas la limite d'élasticité (15 à 18 kilogrammes par millimètre carré pour le fer), le métal revient à son état primitif.

Les charges de rupture à la compression dépendent de la longueur du prisme, car, à partir d'une certaine longueur, la flexion intervient.

1o Considérons des prismes assez courts pour que la flexion soit impossible, le fer s'écrasera sous une charge de 30 à 32 kilogrammes par millimètre carré, et la fonte homogène sous une charge de 30 à 60 kilogrammes par millimètre carré.

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La résistance du fer à la compression est les de sa résistance à l'extension et celle de la fonte est 5,5 fois sa résistance à la tension.

Néanmoins, vu le défaut d'homogénéité de la fonte, il est prudent de limiter sa compression à 5 kilogrammes par millimètre carré, tandis que pour le fer on va jusqu'à 6 kilogrammes.

2o Si la longueur des prismes augmente, ils prennent une forme en arc de cercle et plient comme des ressorts, la résistance diminue très-rapidement.

Une colonne en fonte se rompt toujours par écrasement lorsque sa hauteur varie de 0 à 5 fois le diamètre; elle se rompt à la fois par écrasement et flexion lorsque sa hauteur varie de 5 à 25 fois le diamètre; au delà c'est toujours par flexion que la rupture se produit.

Dès que la flexion a commencé, elle tend à augmenter très-rapidement même pour une faible augmentation de la pression.

Lorsque les extrémités des colonnes sont encastrées, la résistance est trois fois plus forte que lorsqu'elles sont arrondies; aussi constitue-t-on l'encastrement en haut et en bas au moyen de chapiteaux et d'embases solidement boulonnés.

A égalité de matière, il est avantageux de donner à la colonne une forme renflée au milieu on augmente la résistance de ou; cela se comprend, car on doit rendre la flexion moins facile.

A égalité de matière, les colonnes creuses résistent beaucoup mieux que les

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colonnes pleines la fonte, coulée sur une moindre épaisseur, s'est mieux trempée et l'accroissement du diamètre total rend la flexion moins facile. Il est indispensable que la colonne creuse soit d'épaisseur bien uniforme, sans quoi la résistance serait illusoire.

Nous avons donné, d'après M. Lowe, les formules qui permettent de calculer les charges de rupture pour les colonnes pleines en fer ou en fonte; en adoptant les coefficients de sécurité usuels, on peut imposer à ces colonnes une charge P donnée par les formules :

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Ces formules ne sont applicables qu'autant que la hauteur est égale au moins å vingt fois le diamètre (d). P' représente la charge qu'on pourrait imposer à un prisme très-court ayant même section que la colonne; on déterminera P' en admettant une charge de 6 kilogrammes par millimètre carré pour le fer et 12 kilogrammes pour la fonte.

D'après Hodgkinson, la résistance d'une colonne creuse s'obtient très-facilement; elle est égale à la différence entre la résistance de la colonne supposée pleine et la résistance d'une colonne hypothétique qui aurait même diamètre que le vide intérieur.

La charge que l'on peut sans danger imposer à une colonne creuse 's'obtiendra donc en prenant la différence de deux formules dans lesquelles on aura choisi respectivement pour valeur de (d), d'abord le diamètre extérieur, puis le diamètre intérieur de la colonne.

Pour les colonnes pleines la fonte est plus résistante que le fer, tant que le rapport de la hauteur au diamètre est inférieur à 28.

Pour les colonnes creuses la fonte est plus résistante que le fer, tant que le rapport de la hauteur ou diamètre est inférieur à 53.

La figure 22 de la planche XIV représente une colonne en fonte pleine, isolée; elle repose par une embase en fer sur une pierre très-dure, dont l'assiette de fondation est elle-même inébranlable; le chapiteau lui-même est surmonté d'une plaque de fer reliée au poitrail ou poutre qu'il s'agit de supporter; cette précaution est surtout importante lorsque la colonne est placée sous des pièces de bois, parce qu'alors le métal pourrait transmettre à la zone de bois en contact une pression trop forte, et les fibres se trouveraient refoulées.

Il est rare qu'on emploie des colonnes isolées, si ce n'est à l'intérieur des édifices; lorsqu'il s'agit de supporter un mur de face en maçonnerie et qu'on veut obtenir pour les boutiques un rez-de-chaussée à jour, on a recours à des colonnes jumelles, ou même à des faisceaux de quatre colonnes si la portée du poitrail est grande et la charge considérable.

On a soin alors de rendre solidaires au moyen de colliers ou brides horizontales les colonnes accouplées; on rend ainsi la flexion et par suite la rupture moins facile, car cela revient à constituer une sorte de colonne creuse. Dans le calcul, il est bon de ne pas tenir compte du surcroît de résistance.

Les figures 25 et 24 de la planche XIV suffisent à faire comprendre la 'disposition des brides en fer forgé qui assurent la solidarité des colonnes.

Il est rare aujourd'hui que les colonnes en fonte soient alliées à une charpente en bois; elles vont en général avec la charpente en fer.

Le constructeur doit apporter tous ses soins à la vérification des colonnes qu'il emploie ; la fonte est souvent irrégulière et présente des défauts cachés ; il faut veiller surtout à ce que les colonnes creuses aient une épaisseur con

stante.

La pose aussi exige une attention minutieuse; une faible erreur d'aplomb place les colonnes dans de mauvaises conditions de résistance et les expose à la flexion et à la rupture. L'encastrement doit être réalisé autant que possible et on doit relier les chapiteaux et les embases à de larges plaques de fer.

Au point de vue de l'incombustibilité, les colonnes en métal n'ont pas répondu à ce qu'on en attendait; supposez qu'un incendie se déclare dans un rez-dechaussée à colonnes métalliques, celles-ci se ramollissent par la chaleur et cèdent tout d'un coup; leur chute entraîne celle de tout l'édifice superposé. L'inconvénient est bien moindre avec des supports en pierre.

Lorsqu'on se sert de colonnes à plusieurs étages, il faut placer ces colonnes exactement sur la même verticale et relier invariablement le chapiteau de la colonne du dessous avec la base de la colonne du dessus.

Au lieu de colonnes à section circulaire, on peut adopter des sections rectangulaires ou polygonales; la figure 25 de la planche XIV représente une colonne ou plutôt un pilastre carré qui a été employé dans la construction du nouveau college Chaptal.

La figure 26 de la planche XIV représente en élévation une colonne en fonte d'un assez bon style, qui a reçu de nombreuses applications.

Les colonnes en fonte conviennent bien à tous les édifices ordinaires pour lesquels la hauteur d'étage n'est pas considérable; mais, dans les édifices exceptionnels de grande hauteur, la colonne en fer devient préférable. C'est pourquoi on l'a employée au palais de l'Exposition de 1867; on lui donne une section creuse, généralement rectangulaire, et on la compose de tôles et fers spéciaux. Il faut éviter l'aspect de massivité et mettre en évidence le creux intérieur; on pourra recourir par exemple, à deux doubles T verticaux, reliés latéralement par deux claires-voies.

Les fers laminés en forme de rail Barlow et accolés deux à deux par leurs ailes constituent d'excellents supports isolés; nous en avons vu l'application faite par M. l'ingénieur Paul Regnauld au viaduc de Paludate, à Bordeaux, rien n'empêche de la renouveler pour les constructions ordinaires.

L'Amérique fabrique des colonnes en fer formées de fers laminés à section curviligne, correspondant chacun à la moitié, au tiers, au quart, au sixième d'une même circonférence; ces fers présentent des ailes saillantes par lesquelles on les rive l'un à l'autre. Quelquefois, on adopte des sections polygonales.

La figure 27 de la planche XIV représente une colonne de section octogonale, formée de quatre secteurs rivės; le pied et la tête sont encastrés solidement dans une embase et un chapiteau et on emplit les vides soit avec du mastic à la limaille de fer, soit avec de bon ciment fin.

Grâce aux indications précédentes, le constructeur pourra imaginer un grand nombre de combinaisons de colonnes; il n'y a point de règle établie, du moins pour les colonnes en fer, et chacun peut rechercher les profils les plus élégants et les plus avantageux.

Serrurerie proprement dite. Nous n'entrerons pas dans de longues descriptions des pièces nombreuses qui composent la serrurerie de bâtiment. Avec l'aide des figures, une simple énumération sera presque suffisante:

I. Ferrures des portes et fenêtres.

Les pentes et pentures sont les bandes

de fer fixées sur les vantaux de la porte et les reliant à d'autres fers scellés dans la feuillure. Ce sont les pentes et pentures qui permettent la rotation.

Les figures 1 de la planche XV, représentent des pentures ordinaires ; elles sont fixées dans les bois de la porte par des clous et mieux par des vis à tête fraisée, et se terminent par un œil où pénètre un goujon monté sur une tige scellée dans la feuillure.

Le pivot au lieu d'être fixé à la pièce dormante peut être fixé à la penture, et alors la pièce dormante se termine par une crapaudine; la figure 2 représente une disposition de ce genre, et en rejetant le gond et la crapaudine en dehors de la verticale du montant, la porte se ferme d'elle-même sous l'action de la pesanteur; la figure 4 représente des pentures à équerres pour grandes portes cochères; la penture sert alors à consolider le châssis;

On désigne sous le nom de penture flamande celle de la figure 5 qui embrasse la porte; on conçoit que l'assemblage est beaucoup plus solide; dans une grande porte cochère, la ferrure du haut A, porte le nom de bourdonnière ; elle a surtout pour objet d'empêcher la porte de donner du nez; dans les portes d'écluse, la bourdonnière prend une grande importance, elle est même rattachée à un tirant diagonal qui s'oppose à la déformation; la ferrure du bas est le pivot, il tourne sur une crapaudine, figure 6, et la fondation de cette crapaudine doit être solidement établie; quelquefois, c'est la pièce fixe qui porte le mamelon saillant, et on a moins à redouter l'introduction des poussières et graviers.

On appelle gond, la ferrure scellée dans la feuillure qui porte le mamelon de rotation; le scellement du gond doit être particulièrement soigné; lorsque les gonds ont à porter une lourde charge on les termine en queue de carpe afin de réaliser plus d'adhérence; les figures 17, 18 et 19 représentent trois gonds : un gond à patte qui se fixe sur un dormant en bois, un gond à pointe qui s'enfonce dans un dormant en bois et un gond à scellement pour feuillure en maçonnerie.

Les pentes et pentures se prêtent à une ornementation soignée; les constructions du moyen âge nous en présentent de nombreux exemples, dont quelquesuns constituent des chefs-d'œuvre de forgeron.

Dans une grande porte, les ferrures ne suffiraient pas toujours et il faut disposer sur la verticale de rotation une attache supplémentaire; cette attache porte souvent le nom de fiche; la figure 7 représente une fiche de porte cochère; l'axe de rotation est porté par deux tiges à queue de carpe scellées dans la feuillure, il est entouré par un manchon que prolonge un aileron taillé en biseau, lequel pénètre dans le montant du vantail et y est retenu par des clous; mais les fiches les plus ordinaires sont de véritables charnières, telles que celles de la figure 8; lorsque la charnière n'a que trois nœuds, elle prend le nom de couplet, figure 9, et convient alors aux portes légères de petite dimension; on donne le nom de briquets aux charnières qui ne peuvent se fermer que d'un côté, l'appendice qui s'oppose au mouvement dans les deux sens porte le nom de coq; les figures 11 et 12 de la planche XV, représentent la première une fiche à bouton, la seconde une fiche à vase; ces noms viennent de l'ornement qui termine l'axe de rotation; les fiches de ce genre servent à la ferrure de quelques portes, des feuilles de volet.

Les figures 15 et 14 représentent les paumelles simples pour portes de petite dimension; la figure 15 est une paumelle double servant aussi à la ferrure des portes; on la fixe par des vis à tête fraisée; elle convient aux portes intérieures; on peut adopter pour les paumelles des formes ornementales plus

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