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ou moins compliquées, comme celle de la figure 16; lorsque le métal est poli et brillant, cela produit bon effet.

On conçoit sans peine qu'on peut apporter bien des modifications de détail aux systèmes précédents.

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II. Appareils de fermeture. L'appareil de fermeture le plus simple est l'ancien verrou, bien connu de tout le monde; il peut recevoir les formes les plus simples comme les plus compliquées; c'est une tige de métal susceptible de recevoir un mouvement de va-et-vient horizontal ou vertical; elle est fixée au vantail et peut s'engager dans un creux fixé à la feuillure; elle s'oppose donc au mouvement de la porte; sur le verrou même, on peut disposer un contreverrou qui s'oppose au mouvement de recul. La figure 20 représente un verrou orné. La figure 21 représente le verrou vertical à ressort et à coulisse dont on se sert pour fermer les portes à deux vantaux ou les croisées et volets; on en trouvera de nombreuses variétés.

Du verrou il faut rapprocher comme simplicité le fléau horizontal dont on se servait beaucoup autrefois pour fermer les portes cochères à deux vantaux, et qui est représenté par la figure 22; c'est une fermeture très-solide.

Citons encore le loquet avec bouton en olive, figure 23,

Le loqueteau à ressort, manœuvré avec une ficelle, et qui sert à ouvrir les vasistas qu'on ne peut atteindre, figure 24.

Le loquet est aujourd'hui généralement remplacé par le bec de canne, figure 25, sorte de serrure simple, avec clef dormante que l'on remplace par un bouton en olive; presque toujours, il y a un bouton de chaque côté; le mécanisme comprend un pène chanfreiné (a), monté sur la tige b susceptible de recevoir, grâce à deux coulisses, un mouvement de va-et-vient horizontal; le ressort c pousse sans cesse cette tige et tend à maintenir le pène fermé ; celui-ci ne s'ouvre qu'autant qu'on tourne le bouton et par suite le levier (d) avec un effort suffisant pour vaincre le ressort et faire sortir le pène; le chanfrein du pène permet à la porte de se fermer d'elle-même lorsqu'on la pousse.

Avant de parler des serrures nous dirons quelques mots des systèmes employés pour fermer les portes et fenêtres à deux vantaux; autrefois on mettait un verrou en haut et un verrou en bas; à ce système simple et solide, mais peu commode, on a substitué la crémone et l'espagnolette.

On donne le nom de crémone à un système qui ferme à la fois le verrou d'en haut et le verrou d'en bas; la crémone se compose d'un bouton que l'on tourne et ce mouvement de translation est transformé par le mécanisme en un mouvement de translation des deux verrous. Exemple: la figure 25, planche 26, représente la crémone à bascule, la rotation de la poignée ou du bouton est transformée par un levier articulé en un déplacement des deux verrous en sens inverse; la figure 27 représente la crémone à crémaillère dont le fonctionnement saute aux yeux; la figure 28 donne une crémone à leviers articulės, plus simple que les précédentes, tout le mécanisme est enfermé dans une boîte et le bouton en forme d'olive reste seul apparent.

L'espagnolette ordinaire est représentée par la figure 29, planche XV; c'est une tige verticale a,a, en fer plein ou creux qui peut tourner dans des colliers (d) fixés au moyen de vis sur le battant meneau à gueule de loup; en haut et en bas la tige porte des crochets (b) qui peuvent pénétrer dans des gâches (c) fixées aux traverses haute et basse du dormant; on voit en g les pannetons, rapportés sur la tige et tournant avec elle; ils servent à maintenir le volet intérieur qui offre pour recevoir les pannetons des trous ou gâches, telles que (h); on voit en (p)

la poignée qui donne à la tige son mouvement de rotatation, et qui peut elle-même tourner autour de son axe horizontal, pour retomber dans la verticale lorsque la fenêtre est ouverte, ou pour se soulever et pénétrer dans le crochet de repos (1). On fabrique des espagnolettes ornées très-élégantes, mais la préférence est accordée à la crémone.

Serrures. On a inventé bien des combinaisons de serrures plus ou moins incrochetables; nous donnerons une idée des plus répandues.

La serrure la plus simple est le bec-de-canne, décrit plus haut.

Le mécanisme d'une serrure est enfermé dans une boîte en forte tôle, ouverte sur la face par laquelle elle s'applique contre le bois de la porte; le fond de cette boite s'appelle le palâtre, les bords redressés d'équerre sont les cloisons. Un de ces bords, plus long que les autres, s'applique sur la tranche de la porte; on lui donne le nom de rebord; il est traversé par le pène, qui s'engage dans une gâche fixée à la feuillure. On appelle tête du pène la partie qui peut se mettre en saillie sur le rebord; le pène est simple ou fourchu, suivant qu'il est à une ou à plusieurs têtes.

La serrure courante, figure 30, planche XV, est la serrure à gardes fixes; les gardes ou garnitures sont des plaques parallèles au palâtre ou aux cloisons, et découpées de manière à ne livrer passage qu'à une clef déterminée, ayant même profil que les découpures. La figure 30 représente le mécanisme intérieur de la serrure, abstraction faite de la boîte : (a) est une garniture parallèle au palâtre, offrant un orifice capable de laisser passer la clef; une fois que la clef a passé, on la fait tourner, elle s'engage dans l'encoche (c,c) du pène (b), et fait aller ce pène à droite ou à gauche; elle le pousse dans la gâche ou l'en fait sortir, et par suite ferme ou bien ouvre la porte. Le système peut se réduire à cette expression, mais on y ajoute d'ordinaire l'arrêt du pène; c'est un levier f, mobile autour de l'axe (d) fixé au palâtre; ce levier est appuyé en dessus par un ressort qui l'applique contre la face supérieure du pène, laquelle porte deux encoches m et n qui peuvent recevoir l'ergot p, saillant sur la face verticale du levier f; ce levier se termine par une lame verticale, cachée par le pène, et désignée par un trait pointillé. Cette lame empiète un peu sur le profil de l'encoche du pène, et il faut que la clef la soulève avant d'agir sur le pène; étant soulevée, elle entraîne l'ergot, le pène se trouve libre et peut marcher dans un sens ou dans l'autre. Il y a deux arrêts correspondants aux deux positions extremes; le pène est guidé dans son mouvement horizontal par l'orifice, grâce auquel il traverse le rebord, et par le bouton q, fixé au palâtre, et traversant une rainure ménagée dans la queue du pène.

Une clef se compose de l'anneau, de la tige, du bout et du panneton. Lorsque la clef est forée, le bout prend le nom de canon; la clef forée s'engage dans une broche implantée sur le palâtre; les serrures à clef forée ne s'ouvrent donc que d'un côté; la broche peut avoir une section circulaire, carrée, en trèfle, en triangle, etc., elle doit s'adapter au forage de la clef. Dans le panneton, on distingue le museau, qui touche le pène, et le corps; le panneton est profilé de manière à passer dans les garnitures; quelquefois même il est à jour, et présente sur son plat des découpures variées, correspondantes à des gardes implantées dans la serrure, parallèlement aux cloisons. Tous ces ornements sont sans grande valeur au point de vue de la difficulté de crocheter la serrure, et ne doivent inspirer qu'une sécurité des plus médiocres (figure 32).

Lorsque la serrure doit s'ouvrir des deux côtés, la clef n'est pas forée; on a recours à une clef bénarde (figure 31).

Comme nous le disions tout à l'heure, la serrure à gardes fixes n'a aucune valeur; un homme médiocrement exercé en vient à bout en quelques instants avec un crochet. L'imagination des inventeurs a cherché bien des serrures de sûreté, que nous ne décrirons pas.

Ce que l'on rencontre le plus souvent, c'est la serrure anglaise de Bramah, et la serrure à garnitures mobiles.

La figure 33 donne une idée de la serrure de Bramah ou, du moins, de son principe soit un pène (ab) horizontal, présentant latéralement un certain nombre d'entailles, trois, par exemple, c,d,e, que traversent trois lames verticales, m,n,p; au-dessous du pène, à des distances différentes, chaque lame présente une entaille, g,h,k; pour que le pène puisse prendre son mouvement de va-etvient, il faut que les trois lames verticales soient relevées de manière à lui présenter leurs trois entailles simultanément; et, comme les relèvements sont inégaux et choisis arbitrairement, ils dépendent essentiellement de la clef; on ne peut en deviner le nombre et la disposition, et, à moins de disposer de la clef pour en prendre une empreinte, il faudra beaucoup de temps pour arriver à crocheter la serrure; la clef est forée et agit sur un ressort à boudin; quelquefois on donne pour cette raison au mécanisme le nom de serrure à pompe.

La figure 34 fera comprendre la serrure à garnitures mobiles; le pène AA est échancré et est guidé dans son mouvement par l'orifice du rebord et par le bouton (b) fixé au palâtre, et glissant dans la rainure du pène. Sur le même bouton (b), et mobiles autour de lui, sont montées plusieurs plaques de cuivre I, trois, par exemple, présentant des échrancrures analogues à celles qu'indique la figure; ces trois plaques, qui se recouvrent, peuvent osciller autour de (b) indépendamment les unes des autres; on voit en (m) l'ergot implanté sur le pène, et traversant les échancrures des plaques; pour que le pène se meuve, il faut que l'ergot se trouve juste en face des intervalles resserrés (n,n) qui séparent les échancrures des trois garnitures; cet effet ne peut se réaliser que si les garnitures sont soulevées de quantités inégales qui dépendent de leur profil. A chaque garniture, correspond donc sur le panneton de la clef une saillie spéciale u,t,s, et la dernière saillie (r) agit sur l'encoche du pène.

On voit qu'il faut établir une concordance parfaite entre la clef et les garnitures, et si la fabrication de la serrure est soignée, elle devient presque un instrument de précision.

Toutes ces serrures sont à un ou deux tours; généralement, la serrure renferme, outre son mécanisme proprement dit, un bec-de-canne qui se manœuvre à volonté, soit par la clef, soit par un bouton spécial : la serrure est alors à un tour et demi ou à deux tours et demi.

Il existe beaucoup de serrures, telles que les cadenas, les serrures de malles, qui n'ont point de pène sortant; le pène se meut à l'intérieur, et la gâche est remplacée par une sorte d'anneau pénétrant dans la serrure, c'est l'aubernon. On trouvera dans les traités spéciaux la description des serrures à lettres ou à combinaisons variées.

2o PLANCHERS MÉTALLIQUES

Les planchers métalliques sont déjà en usage depuis longtemps; à l'origine, on les composait avec des fers à section rectangulaire ou carrée, faciles à obtenir

par la forge et le laminage; lorsque la portée était notable, on avait recours à des poutres composées, véritables fermes métalliques, quelquefois compliquées. Le fer à section rectangulaire est dans de mauvaises conditions de travail; il faut, comme nous le savons, accumuler la matière en haut et en bas de la section, et en mettre le moins possible dans la partie médiane qui correspond à la fibre neutre, c'est-à-dire à la zone où les fibres ne sont soumises ni à l'extension ni à la compression. On arrive à réaliser ce desideratum avec des fermes composées en fer forgé; mais ces fermes sont très-coûteuses à cause de la maind'œuvre qu'elles exigent, et le plancher métallique n'a pu entrer dans la pratique courante que depuis le moment où on a commencé à fabriquer les fers laminés à section quelconque.

La section à double T est la plus favorable; et, comme la résistance de la tôle est à peu près la même à la tension qu'à la compression, on adopte pour les ailes du T des dimensions égales on a ce qu'on appelle le double T symetrique.

La section à simple T est inadmissible pour le fer, parce qu'elle entraîne un notable excès de matière, et place l'âme dans de mauvaises conditions de résistance.

Les sections en V et en U renversés sont généralement bien comprises, et sont fort bien disposées pour recevoir les retombées des voûtes de remplissage en poteries ou en briques; ces formes ne peuvent, du reste, être obtenues dans de bonnes conditions qu'avec des fers de qualité convenable; c'est une garantie. Cependant, cette garantie se paye, ainsi que la difficulté de fabrication; et, à résistance égale, le fer en V absorbe plus de métal que le double T.

:

Pour les grandes parties, il faut des poutres élevées les doubles T ne peuvent plus être laminés d'un seul morceau, il faut les composer avec des tôles planes et des cornières rivées.

Nous ne reviendrons pas sur la composition de ces pièces, dont nous avons donné de nombreux exemples dans notre Traité des ponts métalliques. Nous rappellerons seulement que les grandes usines publient et adressent gratis, aux ingénieurs et architectes, des albums renfermant les dimensions et les poids des fers laminés qu'elles peuvent livrer aux constructeurs d'une manière courante. Solives en fonte. - Les solives en fonte ont eu quelque succès en Angleterre ; on leur donne la forme d'un simple T renversé, car elles résistent cinq fois mieux à la compression qu'à l'extension. Si on pouvait compter sur la qualité de la fonte, et la faire travailler, par exemple, à 10 kilogrammes par centimètre carré à la compression et à 2 kilogrammes à l'extension, l'usage en serait économique.

Malheureusement, la fonte résiste assez mal aux chocs, elle est rarement d'une fabrication bien homogène, et nous ne saurions en conseiller l'emploi général; c'est dans des cas spéciaux, en soumettant les poutres et solives à des essais soigneusement exécutés, que l'on pourrait y recourir.

La fabrication des pièces de fonte et le calcul des poutres à simple T ont été exposés en détail dans le Traité des ponts métalliques, auquel voudra bien se reporter le lecteur désireux d'approfondir la question.

Plancher en fers méplats.

C'est le plus ancien et celui qui s'est présenté le premier, car il est analogue au plancher en bois.

Il se compose de solives (a, a,) en fer méplat, posées de champ et refendues en queue de carpe à leurs extrémités qui sont solidement scellées dans les murs et retenues par des ancres, figure 1 planche XVI. Les solives sont réunies par

des entretoises b, b,'deux fois recourbées à angle droit; leurs crochets embrassent les solives, en maintiennent l'écartement et s'opposent à leur voilement. Les entretoises sont en fer méplat ou carré.

Elles sont reliées entre elles par des fers c, c parallèles aux solives, lesquels portent le nom de fantons; ce sont des carillons ou petits fers à section car

rée.

On a soin de donner aux solives une légère convexité vers le haut; en général la flèche est de 0,01 par mètre de portée. Cette précaution doit toujours être prise, d'abord pour parer aux flexions qui se produiront sous l'influence des surcharges, et surtout pour détruire le mauvais effet que présentent en perspective les pièces horizontales vues à distance. Ces pièces paraissent toujours fléchir, et il faut avoir soin de leur donner vers le haut une courbure sensible pour qu'elles ne paraissent point s'infléchir sous la charge.

Les solives (a, a) sont espacées, entre elles de 0,75 à 0m,80; leur épaisseur est de 9 millimètres et leur hauteur de 190, 165, 135 millimètres pour des portées de 7, 6, 5 mètres. On peut du reste en calculer les dimensions en vue de la charge à supporter, et cela par les formules ordinaires de résistance des

matériaux.

Les entretoises (b) ont 20 sur 10 millimètres; leur espacement est aussi de 0,75 à 0,80. Les fantons sont des fers carrés dont la section a 11 millimètres de côté.

Les entretoises et les fantons constituent ce qu'on appelle la paillasse plancher. Cette paillasse supporte des augets en plâtre comme ceux que nous avons vus dans les planchers en bois, ou bien un hourdis de briques pleines ou creuses, ou bien encore un remplissage en poteries [voir pour les poteries et les briques de diverses natures notre Traité de l'exécution des travaux].

On peut remplacer les briques creuses par les carreaux creux en plâtre, dont l'usage s'est généralisé dans ces dernières années; ils sont suffisamment résistants, donnent une paroi sourde et ne coûtent pas cher.

Sous la paillasse s'applique le plafond en plâtre, et sur le hourdis on pose le carrelage ou le plancher.

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Planchers à fermettes. La fermette la plus simple, figures 2 planche XVI, se compose d'un arc ou arbalétrier (a) en fer forgé, terminé par des scellements, cet arc est moisé, suivant sa corde par deux fers méplats, b, boulonnés avec les extrémités de l'arc et reliés à son sommet par une bride de fer forgé. Un poinçon ou coin en fer engagé entre les deux moises s'élève jusqu'au sommet de l'arc et maintient l'écartement.

Les fermettes de cette nature sont écartées de 5 à 4 mètres; on divise l'intervalle qui les sépare par deux tirants en fer méplat parallèles aux fermettes, et on réunit le tout par des entretoises à crochet supportant elles-mêmes des fantons à crochet. La paillasse est recouverte d'un hourdis en plâtre, briques ou poteries.

Lorsqu'il est nécessaire d'obtenir sur les fermettes une surface horizontale, on place au-dessus de l'arc une pièce parallèle au tirant et on réunit les trois. pièces par des frettes ou moises verticales ou inclinées.

Les figures 3 de la planche XVI représentent en élévation une des fermes qui supportaient le plancher de la salle des Maréchaux aux Tuileries; les fermes comprenaient un arbalètrier a, a, maintenu par un entrait b, b, et celui-ci était traversé par des arcs c, c, qui servaient en quelque sorte de contre-fiches à l'arbalétrier. Toutes ces pièces étaient rendues solidaires par des liens en fer

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