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une clef en fer A pénètre dans des cavités ménagées dans les bourrelets des deux panneaux voisins et des goujons B assurent l'assemblage; deux panneaux enserrent entre eux des pannes e, e, qui entretoisent les fermes, ces pannes sont de simples fers méplats. Le panneau inférieur d'un arbalétrier repose sur un sommier en fonte f recourbé verticalement à l'intérieur et s'appliquant exactement sur la maçonnerie. On voit en dehors de ce sommier le chéneau en fonte scellé dans la maçonnerie. Le faitage est constitué par un chapeau en fonte h, qui maintient en contact les sommets des arbalétriers et qui reçoit dans des cavités ad hoc trois pannes faitières semblables aux pièces (e). A l'extrados des panneaux et dans le prolongement de leurs montants, on voit des entailles l' qui reçoivent le pied de supports en fer m, m, terminés par une fourchette qui embrasse le chevron (n); ce chevron est un fer méplat et supporte une couverture également en métal, posée sur les pannes o, o, marquées sur la vue perspective.

Ferme en fonte et fer forgé de l'usine à gaz de Perrache (Lyon). Les figures 4 à 6 de la planche XVII représentent une ferme en fonte et fer forgé de l'usine à gaz de Perrache, à Lyon. L'ouverture est de 12 mètres; les arbalétriers sont formés chacun de trois panneaux en fonte, avec nervures solidement boulonnées les unes aux autres.

Le panneau inférieur se termine par un large patin, bien appliqué sur la maçonnerie dans laquelle il est ancré par deux boulons à tige barbelée.

Un double tirant en fer rond est boulonné sur deux oreilles verticales que présente le panneau inférieur, et ce tirant est soutenu en son milieu par un poinçon unique, que termine un double étrier. Les arbalètriers sont contreventés par trois pannes en fer, dont une est au sommet; ils se trouvent contreventés en outre par la toiture en tôle ondulée.

Cette construction est bien comprise et pourrait être imitée aujourd'hui; on a eu tort seulement de relier les deux patins des arbalètriers d'une maniere invariable à la maçonnerie, il vaudrait mieux, pour parer aux effets possibles de la dilatation ne fixer qu'un des patins et laisser l'autre libre de glisser sur une plaque de friction qui, elle, serait scellée dans la maçonnerie.

Comble en fonte de l'atelier de Maudslay. La figure 1 de la planche XX représente le comble brisé, de 18 mètres d'ouverture, que MM. Maudslay avaient construit il y a déjà bien longtemps pour recouvrir leurs ateliers à Londres.

Chaque ferme se compose de deux panneaux triangulaires, reliés a leur partie haute par un panneau rectangulaire horizontal; tous ces panneaux sont en fonte, évidée par des cercles dont le diamètre va croissant de la base au sommet de la ferme. Sur le panneau supérieur est montée une lanterne dont l'ossature est en fonte. Les panneaux inférieurs reposent au sommet de murs de 6,50 de hauteur, au moyen de patins scellés dans la maçonnerie. Nous ferons à ce système le même reproche qu'au précédent; sans doute, au moment de la pose, on peut avant le scellement se laisser produire une déformation telle que la poussée horizontale de la ferme se trouve annulée par les réactions qui se développent dans certaines parties du système; mais l'équilibre n'est pas stable, il se modifie avec la température et il peut se développer au sommet des murs des poussées horizontales dangereuses. Des fermes de ce système devraient reposer, au moins par une extrémité, sur des plaques de friction ou sur un

chariot mobile.

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2o Combles en fer forgé. Un des premiers combles en fer forgé fut construit en 1786 par l'architecte Louis, pour le Théâtre-Français. Nous examinerons quelques combles plus récents.

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Combles de la manutention. Les figures 11 de la planche XX représentent les combles de la Manutention construits par M. le capitaine Grėban. Le tirant des fermes n'est autre que les fermettes en fer forgé qui supportent un plancher en poteries. A l'extrémité de ces fermettes s'assemble par enfourchement un arbalétrier en fer forgé; le comble est de forme ogivale; outre les arbalètriers, il comprend un poinçon et un entrait. Six cours d'entretoises horizontales ou pannes s'appuient sur les fermes et reçoivent elles-mêmes les fantons parallèles aux fermes, espacés entre eux de 0,50. Les vides sont remplis par une voûte en poteries, recouverte d'un enduit de plâtre sur lequel s'applique la couverture en plomb.

A côté du grand comble ogival, on voit le comble en appentis; les demi-fermes de ce dernier comprennent un arbalétrier, un tirant, un poinçon et une contre-fiche.

Nous avons reproduit sur la planche 11, les assemblages des fermes précédentes; ce sont les figures 3 qui donnent l'assemblage du poinçon et de la fermette du plancher qu'il supporte; l'assemblage des deux parties du poinçon à la rencontre de l'entrait; l'assemblage de l'arbalétrier et de l'entrait, et les assemblages de l'arbalétrier de l'appentis avec son poinçon et sa contre-fiche, du même arbalètrier avec son tirant.

Le foyer public du théâtre de l'Ambigu-Comique, ainsi que les boutiques attenant à ce théâtre, sont recouverts de combles en fer forgé, dont on trouvera la description dans les traités de ferronnerie déjà anciens.

La ferme du foyer comprend un tirant dont les extrémités renforcées reçoivent au moyen de redans la butée des arbalétriers; les arbalétriers sont droits, mais leur ensemble est renforcé par un arc. Il existe trois poinçons principaux qui relient les arbalètriers, l'arc et le tirant et quatre autres poinçons secondaires qui relient seulement les arbalètriers et l'arc; l'assemblage des abouts des arbalétriers et de l'arc avec le tirant est solidement maintenu par une frette en fer.

La ferme des boutiques est moins compliquée; les arbalètriers n'existent qu'au sommet et viennent s'assembler sur l'arc; au-dessous de l'assemblage c'est l'arc qui sert d'arbalétrier. Le lecteur reproduira facilement les divers assemblages d'après l'exemple précédent.

Nous ne donnerons pas d'autres exemples de combles en fer forgé ; ils ont presque disparu aujourd'hui, et ce qui précède suffit à en faire comprendre la disposition.

3o Combles en fer laminé, tôle et fers spéciaux. C'est le type de ferme à la Polonceau que l'on rencontre presque partout dans ces combles. La ferme à la Polonceau a été décrite à la page 76 de notre Traité des ponts en charpente; nous avons donné les calculs qui permettent de calculer les dimensions des diverses pièces qui la composent et nous ne reviendrons pas sur ce point, nous bornant au côté purement descriptif.

Marché du Château-d'Eau. - La couverture du marché du Château-d'Eau est supportée par des fermes à la Polonceau de 34,85 d'ouverture, représentées dans tous leurs détails par les figures de la planche XIX.

Les arbalétriers de ces fermes sont des poutres en treillis de 0,55 de hauteur; les barres du treillis ont 65 millimètres de large sur 10 d'épaisseur; les 80,80 semelles du double T ont 0,20 sur 0,010 et les cornières sont de 11

Les tirants en fer rond de 30 millimètres de diamètre sont reliés aux extré

mités des arbalétriers, au moyen de fourchettes en fer forgé, boulonnées sur des armatures en fonte.

On remarquera que les bielles sont formées de quatre cornières rivées ensemble, de manière à donner une section en croix; on a arrondi longitudinalement les ailes saillantes, afin d'obtenir une forme d'égale résistance. Il eût été plus simple de recourir à des bielles en fonte, puisque ces pièces travaillent à la compression.

La figure 3 donne la composition d'une panne; c'est aussi une poutre en treillis.

Les pannes sont espacées entre elles de 3,13.

Les fermes principales sont espacées de 8,59 d'axe en axe.

Des balustres en fonte placées verticalement à l'aplomb des pannes supérieures de chaque côté du faitage supportent le vitrage de la lanterne; le reste de la couverture est en zinc.

On a pris la précaution, indispensable à observer, de cintrer les arbalètriers. avant la pose; s'ils étaient droits au moment de la pose, comme ils fléchissent sous la charge, ils ne tarderaient pas à devenir concaves, ce qui produirait un effet des plus disgracieux. Il est bon de donner une flèche d'au moins un demi centimètre par mètre de longueur de l'arbalétrier.

Le marché du Château-d'Eau, avec ses sept fermes intermédiaires et sa ferme de tête vitrée a absorbé 109 000 kilogrammes de fer, qui ont été payés à M. Joly, d'Argenteuil, à raison de 0',90 le kilogramme, mis en place.

Fermes de la nouvelle gare d'Orléans. M. l'ingénieur Sévène a décrit dans les Annales des ponts et chaussées de 1871, la nouvelle gare du chemin de fer d'Orléans, à Paris. Nous lui empruntons les figures 2 à 10 de la planche XX, représentant les fermes de la halle qui recouvre les voies de départ et d'arrivée.

«La largeur qui sépare les bâtiments de départ et d'arrivée est de 51,50; elle est occupée par huit voies et deux trottoirs. Un comble d'une seule portée couvre tout l'espace compris entre les deux bâtiments et se prolonge à 100 mètres au delà, jusqu'à l'extrémité des halles des messageries, pour abriter le matériel remisé sur les voies intermédiaires.

Par ses vastes dimensions et surtout par sa portée exceptionnelle, ce comble est une des parties de l'édifice qui attirent le plus l'attention du public.

La longueur totale de la halle est de 280 mètres; sa portée est de 51,50. Les fermes, espacées de 10 mètres en 10 mètres, sont composées d'arbalètriers à croisiilons en fer plat et cornières, soutenus et reliés par des bielles en fonte et des tirants en fer, d'après le système de triangulation connu sous le nom de système polonceau.

Des consoles en fonte découpée, reposant sur les maçonneries, reçoivent et soutiennent les extrémités des arbalétriers.

Les pannes qui relient les fermes entre elles sont faites à croisillons comme les arbalétriers. Leur table inférieure est cintrée en arc de cercle, de telle sorte que la panne a moins de hauteur en son milieu qu'à sa jonction avec l'arbalétrier. Cette forme de panne offre moins de sécheresse à l'œil que la forme rectiligne; elle a en outre l'avantage d'augmenter la rigidité de la panne et de contreventer plus fortement l'arbalétrier qui se trouve embrassé dans toute sa hau

teur.

Le poids du comble métallique, y compris les fermes de tête, est de 1,500,000 kilogrammes. Toutes les dimensions des fers ont été calculées de ma

nière qu'en aucun point, même dans les tirants, le travail du métal ne dépasse la limite de 6 kilogrammes par millimètre carré. »

Fermes du palais de l'Industrie à Paris. Le palais de l'Industrie, construit pour l'exposition de 1855, comprend une nef de 48 mètres d'ouverture, flanquée de deux bas côtés de 24 mètres d'ouverture.

La couverture est soutenue par des fermes en plein-cintre de 2 mètres de hauteur, espacées de 10 mètres d'axe en axe.

La composition de ces fermes est la même pour les deux ouvertures; la figure 4 de la planche XI, représente un panneau d'une petite ferme; ce panneau comprend un arc d'intrados et un arc d'extrados reliés par des croix de saint André et par des montants normaux. On voit que le système de construction est des plus simples et se comprend à première vue. Les fermes sont entretoisées par des pannes ou poutres en treillis de 0,50 de hauteur et par des tringles extérieures.

La couverture des nefs est faite de glaces ayant 0,90 de long, 0,50 de large et 4 millimètres d'épaisseur.

Poids des fermes principales: 9,000 kilogrammes chacune. Fermes diverses du palais de l'Exposition de 1867. Tout le monde connaît la disposition générale du palais construit au Champ de Mars pour l'Exposi tion universelle de 1867. On avait adopté pour ce palais, qui abritait une superficie de 15 hectares, une forme elliptique en plan.

Il comprenait une série de galeries elliptiques concentriques; à l'extérieur, un promenoir couvert de 17 mètres de large, puis la galerie des machines de 35 mètres d'ouverture, ensuite six galeries d'ouverture variable, savoir une de 8,50, une de 9 mètres, une de 14 mètres, une de 15 mètres et deux de 23 mètres; trois de ces galeries sont couvertes par des fermes à la polonceau, les autres par des poutres droites ayant la forme de solides d'égale résistance, la galerie des machines montre des fermes en arc circulaire soutenues par des colonnes ou piliers en fer. A l'intérieur de l'édifice, on trouvait un jardin elliptique entouré d'une marquise.

A chaque galerie annulaire correspondait une classe d'objets, et à chaque secteur correspondait un pays, de sorte qu'on pouvait facilement visiter toute l'exposition d'un pays ou toute l'exposition d'une classe, en suivant soit les chemins dirigés suivant les rayons, soit les chemins dirigés suivant les ellipses concentriques.

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1° Grande galerie des machines. La grande galerie des machines, représentée par les figures 1 à 10 de la planche XXI, a 35 mètres de large et 25 mètres de hauteur sous clef. Les fermes sont espacées entre elles de 15 mètres d'axe en axe; ces fermes se composent d'un arc en tôle de 0,80 de hauteur, dont le rayon d'intrados est de 25,68, ce qui correspond à une flèche de 6 mètres pour une ouverture de 33 mètres.

La naissance des arcs est à 19,15 au-dessus du sol, et ces arcs sont soutenus par des piliers en fer; il fallait s'opposer à la poussée horizontale et protéger ces arcs contre le renversement. A cet effet, ils sont solidement encastrés dans la maçonnerie de fondation, et les sommets des deux piliers d'une même ferme sont reliés par des tirants en fer rond; la poussée de la ferme n'est donc pas détruite juste au point où elle se produit; elle agit sur le pilier vertical, comme le ferait un poids isolé sur une poutre horizontale, et ce pilier tend à se renfler vers l'extérieur. Pour économiser le métal, on lui a donné une forme d'égale résistance, c'est-à-dire que sa largeur dans le sens de la ferme va en diminuant

depuis la naissance de l'arc jusqu'au sommet d'une part, et jusqu'au sol de l'autre. Par ce moyen, on a pu accroître la largeur libre à la base.

Comme le montre la figure 4, les arcs sont jumeaux et leur section transversale est celle d'un caisson, limité à deux parois en double T; ces parois sont contreventées en face des pannes et dans les parties intermédiaires, fig. 4 et 5.

L'entretoisement des fermes est obtenu par la poutre de faitage, par dix cours de pannes espacées de 3 mètres, et par deux sablières formant chè

neaux.

Les fermes supportent une couverture en tôle ondulée, figure 5, et la galerie est éclairée par des verrières latérales, prenant jour sur le jardin.

Pour donner de la rigidité à l'ensemble et surtout pour dissimuler le tirant extérieur, l'arc et le pilier du côté du jardin étaient réunis par des arceaux légers en tôle, indiqués sur l'élévation générale.

Les figures 6 à 10 montrent à diverses hauteurs la section des piliers qui affectent la forme rectangnlaire.

2o Galeries des arts libéraux et du mobilier. Les figures de la planche XXII réprésentent les galeries des arts libéraux et du mobilier; il y a des fermes de trois espèces, savoir: fermes en appentis de 6 mètres d'ouverture, fermes à la polonceau de 25 mètres d'ouverture et poutres cintrées en tôle de 5 mètres de portée.

L'appentis recouvrait la galerie des arts libéraux ; cet appentis s'appuie d'un côté sur un mur de 0,50 d'épaisseur, de l'autre sur une file de colonnes en fonte, espacées de 7,50 d'axe en axe.

La composition de la ferme à la polonceau se comprend d'elle-même. Les eaux des deux grandes fermes voisines s'écoulaient sur les vitrages de la petite galerie de 5 mètres d'ouverture. Ces vitrages, inclinés en sens contraire, amenaient les eaux dans un chéneau central, sorte d'auge rectangulaire communiquant avec les colonnes creuses et les égouts par des tuyaux latéraux cachés à l'intérieur des poutres cintrées qui sont des poutres en caisson à âmes pleines.

Les bielles des grandes fermes à la polonceau sont en fonte, ainsi que les corniches de support de la base des arbalètriers, et les bielles supportant la lanterne. Les tirants sont en fer rond.

Les lanternes, qui servent à la ventilation, sont garnies latéralement de persiennes en tôle.

3o Galeries des Beaux-Arts et marquise intérieure. Les figures 1 à 11 de la planche XXIII représentent les fermes des galeries des Beaux-Arts et de la marquise qui abritait le pourtour du jardin intérieur.

Les fermes de la galerie des Beaux-Arts ont quinze mètres d'ouverture; elles se composent d'arbalétriers en fer à double T, soutenus en leur milieu par des bielles en fonte, dont l'extrémité inférieure est reliée par des tirants en fer rond aux deux sommets de l'arbalétrier correspondant. Les sommets inférieurs des deux bielles sont réunis par un tirant, à la flexion duquel s'oppose un poinçon ou aiguille pendante.

On remarquera que lepied de l'arbalétrier est reçu dans un sabot en fonte; c'est ce sabot qui reçoit tous les assemblages des pièces concourantes, fig. 2, 3, 4. Au sommet de la ferme, les fourchettes des contrefiches s'assemblent aussi sur des plaques de fonte, boulonnées comme des moises sur l'âme des double T qui composent les arbalètriers, fig. 6 et 7.

A côté de la galerie des Beaux-Arts on trouvait la galerie de l'histoire du travail, de 8,50 d'ouverture.

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