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Les glaces sont plus épaisses mais leur prix les rend inabordables dans les cas ordinaires.

La compagnie de Saint-Gobain livre maintenant au commerce des verres coulés, plus ou moins verdâtres, portant sur une face des stries ou des losanges qui brisent les rayons lumineux et détruisent la transparence sans absorber autant de lumière que le verre dépoli.

Ces verres se fabriquent en feuilles d'environ 0,005 d'épaisseur, 0m,50 de largeur, 2,50 de long; ces feuilles se posent sur des fers à vitrages et on les maintient par des goupilles en fer; elles sont très-résistantes et capables de supporter une lourde charge.

Le mètre carré pèse 10 kilogrammes ; il coûte 6 à 8 francs en feuilles cannelées, 8 à 10 francs en feuilles losangées, et la pose revient à 1 franc.

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Convertures en asphalte. Les couvertures en asphalte conviendraient pour les terrasses mieux que ne le font les enduits en ciment qui se fissurent sous l'influence des variations atmosphériques dès qu'ils occupent une surface de quelque étendue, et dont les plaques successives sont très-difficiles à raccorder.

L'asphalte posé sur terrasses ou balcons, avec une épaisseur de 12 millimètres, vaut environ 4 francs le mètre carré, pourvu qu'il s'agisse d'une surface assez importante et qu'on soit dans une ville où se trouvent des ouvriers spéciaux.

Aux pages 223 et suivantes de notre Traité de l'exécution des travaux, nous avons décrit l'asphalte, ses propriétés et la manière de le mettre en

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Bien que certaines roches des grès bigarrés puissent se débiter en feuilles et servir à la couverture des édifices, la seule roche fissile employée à cet usage est l'ardoise.

L'ardoise est une roche schisteuse que l'on rencontre dans les terrains paléozoïques, qui s'exploite en France dans deux grands centres; l'Anjou (compagnie des ardoisières d'Angers) et les Ardennes (ardoisières de Rimogne, de Fumay et de Deville).

L'ardoise de l'Anjou, dit M. l'ingénieur Delesse, s'exploite depuis un temps immémorial. Elle a une couleur noire ou noire bleuâtre. Elle est très-schisteuse et peu compacte; cependant elle résiste assez bien à l'action mécanique ou chimique des agents atmosphériques. Diverses expériences ont été faites par M. A. Blavier sur les propriétés de l'ardoise de l'Anjou. Elle renferme seulement quelques millièmes de pyrite de fer qui n'est pas intimement disséminé dans sa pâte, mais qui y forme de petits nodules isolés, ce qui permet de rejeter les échantillons qui en renferment trop. Lorsqu'elle est immergée, elle s'imbibe d'une quantité d'eau qui va en croissant avec son épaisseur. Cette quantité d'eau est plus grande que celle qui est prise dans les mêmes circonstances par l'ardoise anglaise; car, tandis que cette dernière n'absorbe que 0,0002 de son poids pour une épaisseur de 3 millimètres, l'ardoise de l'Anjou en absorbe 0,0005 pour une épaisseur de 2 millimètres. M. Blavier a cherché ensuite la résistance

à la rupture d'ardoises ayant différentes épaisseurs. Il a opéré sur des ardoises. carrées de 0,25 de côté, reposant par leurs quatre côtés sur un cadre bien dressé et chargées directement sur une surface de 1 décimètre carré. Le charges nécessaires pour la rupture sont données par le tableau ci-dessous :

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On voit que la résistance de l'ardoise à la rupture augmente rapidement avec son épaisseur. Il y a donc avantage à employer des ardoises épaisses et l'expérience a montré, en effet, que l'ardoise d'Angers ne peut durer que vingt-cinq ans lorsqu'elle est très-fine, tandis qu'elle dure plus d'un siècle lorsque l'épaisseur est convenable.

Le tableau suivant donne les dimensions et les prix des divers modèles que fournissent les ardoisières d'Angers (1874) :

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L'adoption des modèles anglais, qui sont plus grands que ceux employés en France, a été un grand progrès réalisé par les ardoisières de l'Anjou; ces modèles présentent plus de résistance aux chocs, aux vents et à l'humiditė; aussi les constructeurs sérieux les préfèrent-ils malgré leur prix plus élevé. L'emploi des ardoises épaisses et de grande dimension, lorsqu'elles peuvent être obtenues avec la régularité de fabrication que comporte le schiste d'Angers, présente, dit M. Le Châtellier, des avantages nombreux et marqués. Ces ardoises donnent à la couverture une solidité et une stabilité, et par suite une durée que ne présente pas l'ardoise ordinaire; elles deviennent d'autant moins facilement altérables sous l'influence des agents atmosphériques que leur épaisseur est plus grande; elles permettent l'emploi d'inclinaisons plus faibles, d'un voligeage plus léger; elles ont sur le zinc tous les avantages inhérents à l'emploi des matières pierreuses, conduisant mal la chaleur, infusibles et incombustibles; elles évitent le bruit incommode causé sur le zinc par la grêle et la pluie; elles présentent des garanties de durée dont il serait difficile de fixer la limite, mais peut-être comparables à celles qu'on peut attendre des meilleures toitures métalliques; elles ont toutes les qualités de la tuile sans en avoir le poids considérable. Enfin les toitures qu'elles forment peuvent supporter le poids des hommes sans qu'il soit nécessaire de recourir à des précautions particulières, comme cela a lieu pour l'ardoise ordinaire, avantage très-précieux en cas d'incendie.

L'ardoise de Sainte-Anne, à Fumay, passe généralement pour la meilleure des Ardennes. C'est une ardoise très-fissile, susceptible de se diviser en un grand nombre de feuillets larges et minces d'une épaisseur bien égale. Elle a une couleur bleue, rouge, verte ou violette. Elle est dure, sonore et peu fragile. Elle se laisse tailler et percer facilement. D'après quelques expériences elle serait supérieure à l'ardoise d'Angers; elle serait plus dense, absorberait moins d'eau et posséderait une durée plus grande.

L'ardoise de Rimogne est très-flexible, ce qui est précieux pour la pose; par suite elle résiste mieux aux chocs. Les échantillons sont souvent de qualité variable et l'ardoise est d'autant meilleure qu'elle provient d'une couche plus profonde. L'ardoise de Rimogne fournit de bons tableaux pour écrire.

Ardoise émaillée. L'ardoise émaillée a été inventée par un anglais, M. Magnus. Elle est employée en Angleterre, sur une vaste échelle, pour la décoration intérieure des édifices.

L'ardoise, soumise à une chaleur graduée dans un four, ne s'altère pas, mais devient dure et résistante. L'ardoise émaillée se fabrique par la cuisson de l'ardoise ordinaire qu'on a préalablement recouverte d'un vernis coloré. Le vernis tenant les couleurs en suspension est versé sur un bain d'eau et il surnage; on applique la surface de l'ardoise sur le bain et elle prend la couleur ; on la porte ensuite dans des fours chauffés à 200° où elle reste pendant huit jours.

En en sortant, elle possède une grande résistance, bien supérieure à celle du marbre; le vernis s'est vitrifié et, pour le rendre brillant, on le polit avec de la potée d'étain ou du tripoli.

En variant les couleurs on imite de la sorte toutes les espèces de marbres, des mosaïques, des dessins de toutes espèces, et cela à un prix bien inférieur à celui du marbre.

Durée de l'ardoise. La durée de l'ardoise est très-variable suivant sa provenance et suivant le soin qu'on apporte au triage.

Ce qu'il y a de certain, c'est que l'ardoise dure beaucoup moins que la bonne tuile.

Cependant, on cite des ardoises vertes de Fumay, avec lesquelles les couvreurs avaient tracé les dates de 1618 et 1623 sur quelques vieux bâtiments du pays de Namur et de Liège, qui duraient encore en 1830 et remontaient, par conséquent, à plus de 200 ans; les ardoises rougeâtres, qui sont les plus communes, même employées sous une forte inclinaison, ne durent que 50 ans au plus. Les ardoises ordinaires d'Angers, employées à Paris sous une inclinaison de 45° ne durent guère que de 20 à 30 ans ; la durée des modèles anglais doit être plus considérable.

Pose des ardoises. Les figures 10, planche XXIV, tirées d'Emy, représentent la pose des ardoises ordinaires. Cette pose se fait à un tiers de pureau. Les ardoises sont fixées sur des lattes au moyen de deux clous qui remplacent le crochet de la tuile. Les lattes horizontales sont donc espacées d'axe en axe d'une longueur égale au tiers de la longueur de l'ardoise; chaque latte repose sur quatre chevrons. On renforce le lattis par des contres-lattes clouées en dessous des premières suivant la ligne de plus grande pente. Lorsque les couvreurs clouent une ardoise sur la latte, ils soutiennent celle-ci par en dessous au moyen d'un outil recourbé ou contre-lattoir. Les trous de clous sont percés dans l'ardoise sur la couverture même; à cet effet, le couvreur est muni d'une petite enclume, qui se fiche dans un chevron, il perce le trou avec la pointe de son marteau ; le tranchant de ce marteau sert à tailler l'ardoise exactement suivant la forme voulue.

Aux lattes on préfère souvent les voliges de 0,16 à 0,19 de largeur sur 0,016 d'épaisseur; quelquefois même on a recours à un voligeage jointif.

On fait usage de clous en fer, en cuivre ou en fer galvanisé. Le clou en fer s'oxyde et se ronge rapidement; le clou en cuivre se recouvre d'une patine et dure longtemps, mais il coûte cher; le mieux est de recourir au clou en fer galvanisé.

La pose de l'ardoise commence évidemment par le bas du toit, où l'on place les plus forts échantillons choisis à cet effet; quand une rangée horizontale est posée, on bat dessus un cordeau blanchi pour marquer la ligne horizontale à laquelle doit s'arrêter la rangée supérieure.

Pose du modèle anglais. - Les ardoises modèle anglais, de quelque échantillon qu'elles soient, s'emploient par superposition en se conformant aux règles suivantes :

Le couvreur, après s'être assuré que le chevronage est parfaitement réglé, fixera le recouvrement ou liaison à donner à ses ardoises suivant l'angle d'inclinaison du toit : ce recouvrement devra être de 0,08 pour les toitures inclinées au-dessus et jusqu'à 20 degrés, de 0,10 à 0,12 pour celles variant de 20 à 15 degrés. Le recouvrement adopté, on en déduira facilement : 1° le pureau ou surface visible de l'ardoise sur la toiture, qui devra toujours être égal à la moitié de la hauteur de l'ardoise, déduction faite du recouvrement, 2o l'écartement des voliges qui doit toujours être égal au pureau. Les voliges doivent être en bois de sapin du Nord, attachées à deux pointes par chevron, larges de 0,08, mises en chanlattes aux épaisseurs suivantes : pour les numéros 1, 2, 3, de 0,03 et 0,02, pour les numéros 4, 5, de 0,025 et 0,015, pour les numéros 6, 7, 8, de 0,02 et 0,01. Si on employait des voliges sciées droites, ce qui serait d'un moins bon usage parce que la volige serait moins aérée, et, par conséquent, dans

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