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CHAPITRE VII. Expulsion et départ des Evêques.

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1. La lutte ainsi engagée devait aboutir à l'expulsion des évê-

ques. S'il est vrai qu'ils émigrèrent tout de suite, alors qu'ils

ne couraient ancun danger et pour poser en martyrs.
Ceux qui

partirent trop tôt. M. de Juigné, archevêque de Paris. Son

caractère. - Il n'était pas à la hauteur d'un si grand siège, mal-

gré son grand cœur et ses vertus. Il part sous le coup des

menaces. Il est dénoncé à la tribune. Les rares prélats qui

partirent en 1789 et 1790. · Le cardinal de Rohan. II. La gé-

néralité des évêques tint ferme à son poste. Ceux qui rentrent

dans leur diocèse au moment du danger. Leur désespoir à la

pensée de quitter leur troupeau. Paroles de MM. de Bourdeil-

les, de Galard, de Boisgelin. Leur énergique résistance. - M.

de Thémines à Blois. - Héroïsme de l'évêque de Soissons. —L'é-

vêque du Puy invoque les droits de l'homme. Les évêques de la

province d'Auch. Ceux de la Provence, --Les combats de Pisani

de la Gaude, évêque de Vence.— Preuve par la statistique qu'on

trouverait difficilement dix évêques, c'est à dire le treizième de l'é-

piscopat, qui soient partis avant la persécution. III. Ils partent

quand la situation n'était plus tenable à cause de l'intronisation

des évèques constitutionnels. Ils tiennent à constater qu'ils ne

cèdent qu'à la force. Nombreux exemples de prélats arrêtés,

traqués, ménacés de mort, chassés de leurs palais jetés en prison,

cités devant les tribunaux. Plusieurs sont obligés de s'échapper

sous un déguisement. Le martyrologe de la Broue de Vareilles.

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I. Le premier résultat de la constitution civile du clergé fut de
déchirer, de disperser l'Eglise gallicane, au moment, dit Mgr de
Bausset, où elle était tranquille par l'apaisement des dissensions

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songe.

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religieuses et honorée par les vertus, les bienfaits de ses évèques
et de son clergé. Stupéfaction des prélats devant cette effroya-
ble tempête. Boisgelin se demande s'il n'est pas le jouet d'un
Vif tableau de la désolation de l'Eglise gallicane. -
Clergé coupé en deux. - La guerre dans le temple disputé par
deux pasteurs. L'évèque de Nancy montre l'Eglise gallicane
prête à tomber en dissolution. II. Heureusement que la situa-
tion n'est pas désespérée. Grande part des évèques dans le sa-
lut. Ils disent courir « une noble carrière, celle de l'adversité.»>
Ils sont transfigurés par le sacrifice. Leur talent grandit
avec leur caractère. Vibration de leurs écrits à cette époque.
Belles pages ajoutées à la langue française. En fait, dit l'évê-
que d'Alais, « on a plus rendu au clergé qu'on ne lui avait ôté. »
Part des curés dans ce résultat. Plus des deux tiers refusè-
rent le serment au milieu des plus grands périls. Rage contre
eux et déception des meneurs. Grégoire dénonce les violences
exercées contre les curés, Ils trouvèrent presque partout, dit--
il, dans les municipalités des « bourreaux en écharpe. » —
prix.la France fut sauvée de la servitude d'une Eglise nationale.
III. Echec complet de la constitution civile. Les curés qu'on
voulait favoriser et rapprocher du peuple, sont moins populaires
plus dépend ants des évêques, qu'avant 1789.
Moins de syno-
des encore, plus de concours, perte de l'inamovibilité. Les évê-
ques que la constitution civile voulait grandir en face du pape,
déracinés du sol, par la perte des biens et de tout rôle polítique
et civil, obligés de combattre pour le pape, pour sauver l'unité,
sont en train d'échapper au gallicanisme. Mirabeau qui a dé-
fendu avec tant d'éloquence et de passion les décrets, les trouve
absurdes, et fait conseiller à Louis XVI la résisiance. Le roi,
obligé de les sanctionner malgré lui, déeide des ce jour de faire
appel à l'Europe. L'assemblée trop fière pour céder est lancée
dans la voie de la persécution. La constitution civile du cler-
gé a ouvert sous ses pas un abime. On attend « quelque chose de
tragique. ».

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