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genettes (1) sortit de la tente en prononçant ces paroles dignes d'un homme d'honneur: «Ni mes principes, ni la dignité de ma « profession, ne me permettent de devenir un «assassin; et si, pour former un grand homme, « il faut des qualités semblables à celles que << vous paroissez vanter, je remercie Dieu de « ne pas les posséder »>,

Buonaparte trouva un pharmacien qui, redoutant sa puissance, consentit à exécuter ses ordres criminels; et, d'après les instructions de Buonaparte, fit mêler une forte dose d'opium dans quelques mets agréables; les malheureuses victimes en mangèrent avec avidité et avec joie. Peu d'heures après, sept cent quatre-vingts soldats français périrent misérablement par l'effet des ordres de celui qui étoit alors l'idole de leur nation. A

(1) Beaucoup de savans dans tous les genres étoient de l'expédition en Égypte. Ils y établirent un institut à l'instar de celui de France. Buonaparte vouloit y dominer, mais il y trouva de la résistance. Irrité principalement de celle que lui opposoit le savant docteur Desgenettes, il lui dit avec humeur : La chimie est la cuisine de la médecine, et celle-ci la science des assassins. Desgenettes le regardant fixement, lui répondit: Et comment définirez-vous celle des conquérans ? Buonaparte fut interdit.

peine Buonaparte abandonna ensuite ce malheureux pays, où périrent tant de bons généraux et tant de braves soldats, laissant, par sa fuite, les débris d'une superbe armée de quarante mille hommes, sans s'inquiéter de ce qu'elle pourroit devenir. Kléber lui succéda dans le commandement de l'armée : il fit heureusement la convention d'El-Arish, et, par ce traité, il eut la liberté de revenir en France. Kléber se proposoit, en arrivant à Paris, d'accuser Buonaparte de tous les crimes dont il s'étoit rendu coupable en Egypte. Tallien, propriétaire d'un journal français qui se publioit en Egypte, y avoit inséré la liste des atrocités commises par Buonaparte, afin de les faire connoître à l'armée qu'il venoit lâchement de déserter; mais, instruit que le général Menou, qui étoit resté en Egypte, lui rendoit compte de tout ce qui se passoit, Buonaparte n'hésita pas de se venger il chargea Menou : de faire assassiner Kléber...

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11 OCTOBRE. Les Anglais sont de nouveau repoussés en Batavie, et abandonnent Médemblick.

14. Le général Klenau est battu dans la rivière du Levant par le général Championnet. Capitulation signée par le duc d'Yorck et les Russes à Alkmaër, en vertu de laquelle ls doivent se rembarquer.

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14 OCT. Traité d'amitié et d'union entre la -Russie et la Suède.

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Le ministre des relations extérieures recommande au corps diplomatique le savant Dolomieu, prisonnier en Sicile.

Prise de Manheim par les Français, qui

en rétablissent le pont.

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Pour ne point interrompre l'ordre chronologique de la fameuse journée du 18 brumaire, par le retour de Buonaparte, (voir le 8 novembre suivant.)

19. Les chouans pénètrent dans la ville. de Nantes, mais ils ne peuvent s'y maintenir que deux jours.

20. L'île de Malte est bloquée par les Anglais.

21. Exécutions populaires et judiciaires à Naples d'un grand nombre d'individus de tout rang et de tout sexe.

22. Intervention du roi de Prusse auprès de la France, en faveur du sénat de Hambourg, relativement à l'affaire de Naper-Tandy.

23. Lucien Buonaparte est proclamé président du conseil des cinq-cents.

24. Obsèques du pape Pie VI à Vienne en Dauphiné.

24 OCT. Les Autrichiens sont battus à Bazarimo,en Italie, par le général Saint-Cyr.

26.

Les canons et les munitions trouvés à Zurich sont transportés en France.

27. Le général Ney bat les chouans près de Vire. Combat de Mondovi à l'avantage des Français.

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28. Combat de la Stura à l'avantage des troupes françaises.

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29. Le général Championnet chasse le général Klénau de la rivière du Levant.

31.

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Les Russes commencent leur retraite de la Souabe pour retourner en Russie.

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NOVEMBRE. L'armée du Rhin s'empare de tous les postes ennemis sur le Necker.

Combat de Pignerol gagné par les Français contre les Autrichiens.

Ouverture du conclave tenu par trentequatre cardinaux dans l'île de Saint-George, à Venise.

Défaite des Turcs à Lesbek, par les Français, commandés par le général Verdier.

Défaite des Chouans à Puits-Bonnet. 2. Prise de Mondovi et de Saluces par l'armée d'Italie.

6. Fête et grand repas donnés dans l'église de Saint-Sulpice par un grand nombre de députés, aux généraux Buonaparte et Moreau.

7 NOV. Arrivée du général Suwarow à Ausbourg.

8. Conspiration de Buonaparte depuis son retour d'Egyte à Paris, le 16 octobre, où il arrive incognito à sept heures du soir, chez sa femme, rue Chantereine, rue qui fut nommée depuis rue de la Victoire. Barras se rend chez lui le lendemain à sept heures du matin, et lui observe que le gouvernement ne peut marcher; que les jacobins se sont réunis de nouveau; qu'ils font cause commune avec les montagnards de la convention nationale qui sont membres du conseil des cinq cents; que le conseil des anciens est comprimé, etc. Buonaparte dissimule, connaissant le caractère et le peu de moyens politiques de Barras : l'accueil qu'il avait reçu depuis son débarquement à Fréjus, jusqu'à Paris, fortifia son ambition. Les Parisiens firent frapper des médailles et lui prodiguèrent des louanges, etc. Les bons Français qui gémissaient sous l'influence nouvelle des jacobins, ne virent dans Buonaparte que le sauveur de la France. On parloit de ses triomphes de l'Orient, de ses belles campagnes d'Italie, qui avoient été reconquises pendant son absence par l'empereur d'Allemagne, etc., etc.

Les membres du directoire exécutif étoient divisés; Sieyes conspiroit depuis six mois ; plusieurs plans de constitution occupoient son cer

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