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titutions qui ne sont que tracées, soient définitivement arrêtées. Le nom de Curée fait tache dans l'histoire. Son discours est celui de l'esclave le plus vil. Jamais on n'a servi son maître avec plus d'impudence. Son discours au tribunat est en opposition avec ses principes de républicanisme, lorsqu'il étoit membre de la convention nationale. Buonaparte n'a pas été ingrat à son égard; il l'a récompensé de son zèle en le nommant sénateur.

3 MAI. Le tribunat émet le vœu que Napoléon Buonaparte soit empereur des Français, et la dignité impériale déclarée héréditaire dans sa famille. Carnot seul fut d'un avis contraire; il déclara que cette dignité causeroit des guerres avec toute l'Europe, etc., etc. Tous les membres du tribunat ont été décorés du ruban de la légion d'honneur et placés successivement.

J8.

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Sénatus-consulte qui proclame Napoléon Buonaparte empereur des Français, et déclare l'hérédité dans sa descendance directe, naturelle et légitime, de mâle en mâle, par ordre de primogéniture, à l'exclusion des femmes et de leur descendance, etc.

- Abdul-Wechab s'empare de la Mecque et de Médine.

20. Proclamation de Napoléon Ier empereur des Français.

10 JUIN. Arrêt de la cour de justice criminelle qui condamne à la peine de mort George Cadoudal, Bouvet de Lozier, Russillion, Rochelle, Armand Polignac, Charles d'Hozier, de Rivière, Louis du Corps, Picot, Lajolais, Roger dit l'Oiseau, Coster Saint-Victor, Deville, Armand Gaillard, Jogaux-Barban, Le Mercier, P.-J. Cadoudal et Mirelle; à deux ans de réclusion le général Moreau, Jules de Polignac, la fille Hézai et Rollan; les autres sont acquittés. Napoléon accorde la grâce à Armand de Polignac, de Rivière, Bouvet de l'Hozier, Lajolais, Rochelle, Gaillard, Russillion et Charles d'Hozier. · La cour de cassation confirme l'arrêt de la cour criminelle. On exécute.

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George Cadoudal montra dans toute la procédure beaucoup de sang-froid et de noblesse; il s'abstint constamment de compromettre ses partisans par ses réponses, et fit hautement sa profession de dévouement à la cause des Bourbons. Il dit que son intention n'avoit jamais été d'assassiner Napoléon; mais bien de l'enlever pour le conduire en Angleterre. -Le général Moreau fut impliqué dans cette malheureuse conspiration royaliste, enfantée par Buonaparte pour attirer les Bourbons à Paris et les sacrifier, et se débarrasser d'un général dont la gloire militaire l'importunoit.

Il avoit ordonné au tribunal de le condamner à mort, afin que lui-même, disoit-on, pût le flétrir ensuite de lettres de grâce, plus déshonorantes que le supplice. Le conseiller d'état Réal étoit chargé d'intriguer, et d'intimider les juges, au nom de son maître, pour leur faire prononcer la peine de mort contre Moreau. Le projet infâme de Buonaparte étant déjoué, il s'en vengea par la suite en destituant plusieurs des juges. Il commua bientôt la peine de deux ans de prison, contre Moreau, en un bannissement perpétuel. Ce général, regretté de tous les Français, passe aux États-Unis.

Le capitaine anglais Wright fut encore l'une des victimes. L'on sait qu'il fut appelé pour déposer au procès de Moreau, mais qu'il refusa de répondre aux questions qui lui furent faites. Buonaparte croyoit que ce capitaine connoissoit des personnes à Paris qui auroient été en correspondance avec le gouvernement anglais. Après le procès de Moreau, on l'appliqua aux tortures les plus cruelles, telles que de lui serrer les pouces, de lui frotter de lard la plante des pieds et d'y appliquer des plaques de cuivre rougies au feu, puis à une jambe. Ses bourreaux eurent l'impudence de lui dire qu'à présent qu'il étoit hors d'état de retourner dans sa patrie, le gouvernement français auroit soin de lui s'il vouloit révéler tout ce qu'il savoit; il

répondit : « Qu'il se regarderoit comme rebelle à son Dieu et à son roi s'il avoit la moindre communication avec des êtres capables de se conduire comme ils l'avoient fait. » Peu après il fut étranglé, et le corps fut enlevé du Temple au milieu de la nuit. On dit dans les journaux qu'il s'étoit coupé la gorge, après avoir lu dans le Moniteur la nouvelle de la capitulation du général Mack et de son armée à Ulm. Le crime du capitaine Wright étoit d'avoir obéi aux ordres de son gouvernement, qui consistoient à faire débarquer sur la côte quelques personnes dont il ne connoissoit nullement la mission. Qu'eût dit l'Europe si le gouvernement anglais eût fait mettre à mort l'amiral du vaisseau français le Hoche, pris sur les côtes d'Irlande, ayant à bord Théobald Wolfe Tone? Les circonstances étoient les mêmes, et plutôt en faveur du capitaine Wright, en ce que M. Tone étoit à bord avec des troupes et portoit l'uniforme français; au lieu qu'il n'y avoit pas de troupes à bord du vaisseau commandé par le malheureux capitaine Wright; mais un crime de plus ou de moins étoit une bagatelle pour Buonaparte.

6 JUILLEг. Retour du général Hédouville, ministre plénipotentiaire près l'empereur de Russie.

10 JUILLET. Portalis, père, est nommé ministre

des cultes.

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15. Napoléon se rend en grande cérémonie à l'hôtel militaire des Invalides pour la première distribution de la croix de la légion d'honneur. Nous avons assisté à cette cérémonie, où l'on remarquoit des militaires couverts de gloire confondus avec des scélérats, bas valets de Napoléon, recevoir-la même décoration.

18.

ου

Napoléon part de Paris pour aller

faire manoeuvrer les camps.

I

er

AOUT. Combat entre les Français et les

Anglais. 6.

Décret impérial qui rétablit les missions étrangères.

10. L'Empereur d'Allemagne se fait déclarer empereur héréditaire d'Autriche.

I

16. Napoléon distribue avec profusion des croix d'honneur au camp de Boulogne.

22. Mort du cardinal Boisgelin, archevêque de Tours.

31. La légation russe quitte Paris.

Ier SEPTEMBRE. M. Harding de Lilienthal près Brême, découvre une nouvelle planète, qui fut appelée Junon.

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Le midi de l'Espagne est de nouveau ravagé par la fièvre jaune.

9. Napoléon dit à M. de Jacobi, dans

-

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