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PAR

LA RÉVOLUTION DE 1789,

ET

ÉBRANLÉE PAR LES DIX-HUIT ANNÉES

DE PROMENADES MEURTRIÈRES

DE

NAPOLÉON BUONAPARTE.

CONVENTION NATIONALE.

ANNÉE 1795.

1er OCTOBRE. (9 vendémiaire an IV.) DECRET de la convention nationale, portant que les pays conquis, en déçà du Rhin, seront réunis à la France.

2 OCT. Décret qui fixe au 5 brumaire ( 27 octobre) l'ouverture du corps législatif.

-Sur la formation de la garde départementale.

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3. Célébration de la fête en mémoire des amis de la liberté, immolés par la tyrannie décemvirale.

Décret de la convention nationale qui ordonne aux assemblées primaires de se séparer dans le jour.

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Permanence de la convention, qui enjoint à ses comités de faire exécuter dans le jour ledit décret aux électeurs qui s'étoient réunis au Théâtre français de s'y conformer. -La force armée marche contre eux. Suspension de la séance jusqu'au lendemain dix heures.

Malgré la mort de Robespierre, la convention nationale étoit toujours sous la domina, tion du parti de la montagne les honnêtes habitans de Paris voyaient avec douleur que le nouveau gouvernement seroit composé de membres de la même faction, ainsi que le nouveau corps législatif. Les citoyens délibéroient dans les assemblées primaires sur les moyens de secouer le joug de leur tyrannie. Un camp est établi dans le jardin des Tuileries: les jacobins et tous les instrumens de la terreur s'y réunissent avec des armes; des députés mon

tagnards parcourent le faubourg et les sections dominées par les jacobins, pour les inviter à se réunir en armes à la convention, pour s'opposer, disoient-ils, aux royalistes qui veulent rétablir les Bourbons sur le trône.

4 OCT. La convention rapporte le décret du 5 ventôse, sur la destitution de ceux qui avoient rempli des fonctions pendant la terreur, ainsi que sur leur désarmement.

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Chénier démandé que les comités instruisent la convention de ce qui se passe dans Paris. A minuit, Delaunay d'Angers annonce que lá section Lepelletier est investie de toute part. Des députés montagnards lui donnent un démenti; mais cela étoit vrai. — Le général Menou, commandant de la force armée et de l'intérieur, est dénoncé comme protégeant les royalistes. Il est déclaré traître à la patrie.

La convention nomme Barras commandant de la force armée en remplacement du général Menou. Barras s'adjoint Buonaparte et le charge de diriger l'artillerie.

5.13 vendémiaire an IV.) Fréron, de retour du faubourg Saint-Antoine, annonce que les sections des Quinze-Vingts, de Popincourt et de Montreuil, arrivent pour la défense de la convention. Plusieurs sections se réunissent à la section Lepelletier, rassemblée dans

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le jardin du Palais-Royal et dans l'église de Saint-Roch. La convention fait ranger sa troupe en bataille; qui sembloit attendre l'attaque des Parisiens, qui ne font aucun mouvement. H étoit quatre heures après midi; les membres de la convention qui étoient dehors rentrent dans la salle. Barras et Buonaparte, pour faire croire que les Parisiens les ont provoqués chargent une vingtaine de soldats et de jacobins de se rendre dans la maison du traiteur, au coin de la rue du Dauphin, et de tirer des coups de fusils sur la troupe de la convention. On crie aux armes, à la trahison! Des décharges de mousqueterie et d'artillerie se font entendre aux environs de la cour du manège; Buonaparte fait tirer des coups de canon sur le portail de Saint-Roch, où se trouvoient des citoyens armés, ou sans armes, ainsi que dans divers autres quartiers. A six heures, on entend dans le jardin des Tuileries, le cri de vive la république. Un grenadier apporte un drapeau pris sur les soi-disant rebelles. A sept heures, Merlin de Douai vient annoncer que les rebelles ont été repoussés partout. — A neuf heures, Barras annonce que les meilleurs postes sont aux républicains, et que ce qui reste de rebelles n'est pas à craindre. A minuit, la convention décrète l'envoi aux armées et aux départemens, de la proclamation présentée

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par Louvet. Le nombre des victimes, dans cette trop fameuse journée, est de trois cent vingthuit, dont soixante-six de la troupe conventionnelle.

6 OCTOBRE. (14 vendémiaire.) La convention décrète l'arrestation de tous les courriers et émissaires envoyés dans les départemens par les sections de Paris; que les républicains qui ont vaincu les royalistes, le 13 et le 14 vendémiaire, n'ont pas cessé de bien mériter de la patrie; que les citoyens aisés de Paris ne recevront plus la ration de pain qui leur étoit fournie par le gouvernement.

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8. (16 vendémiaire.) Décret sur la suppression de l'état-major de Paris, ainsi que des compagnies des grenadiers et des chasseurs de la garde nationale.

Décret portant création de trois conseils militaires pour juger les auteurs et complices de la révolte. (1)

9.

La convention déclare solennellement qu'elle ne changera point les époques fixées pour la convocation des assemblées élec

(1) Ces trois conseils étoient composés de militaires jacobins et de terroristes. Ils condamnèrent, à la peine de mort, par contumace, quarante individus, dont deux furent décapités à Paris,Lebois et Lajond-Joulé. Un grand nombre fut condamné à la déportation.

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