8 FÉVRIER. Une avalanche du mont Saint-Bernard engloutit plusieurs personnes, avec 60 chevaux qu'elles conduisoient.

16 et 17. Grande inondation de la ville de Chambéry et des villages environnans, à la suite de pluies continuelles qui ont précipité la fonte des neiges : les rivières, les torrens et les ruisseaux rompirent partout leurs digues; les grandes routes furent submergées; des chaussées entières disparurent; Chambéry courut les plus grands dangers : le torrent de Leysse s'étoit accru si prodigieusement, que les eaux entrèrent par les fenêtres.

28. Inondation dans l'exploitation des mines de houille, situées commune de Hans; près la route de Bruxelles et de Liège : grand nombre d'ouvriers mineurs y périrent..

un

Mort, au Cap, du célèbre missionnaire Venderkemp, qui a fondé plusieurs missions parmi les sauvages de l'Afrique.

1er MARS. Une armée française, commandée par le maréchal Davoust, entre dans la Pomeranie prussienne.

11. Ordre du jour du premier corps de la grande armée française, daté du quartiergénéral de Stettin, pour rappeler à tous les généraux que les Prussiens sont nos amis, que pendant le séjour de l'armée en Prusse, les

troupes doivent observer la plus stricte discipline, etc.

13 MARS. Sénatus-consulte relatif à l'organisation de la garde nationale, divisée en trois bans. 14. Traité d'alliance entre Napoléon et l'Autriche, signé à Paris, avec des articles séparés, par lesquels Napoléon consent éventuellement à l'échange des provinces Illyriennes contre une partie de la Gallicie, destinée à être réunie au futur royaume de Pologne.

17.

Le sénat décrète la levée de six cent mille hommes sur la demande de Napoléon, non compris les hommes de la conscription, et d'après l'avis du sénateur Lacépède, qui dit : que cette levée est la conception du génie tutélaire de l'empereur, le plus grand capitaine; que les jeunes gens parvenus à l'age où l'ardeur est réunie à la force, trouveront dans Leurs exercices militaires des jeux salutaires et des délassemens agréables, etc.

19: Insurrection à Caen pour la cherté du pain; plusieurs individus ont été fusillés. La révolution française n'avoit pas encore ordonné de faire fusiller des femmes. Deux l'ont été à Caen.

21.

Une montagne située dans le fief de Quarto, se détache, et tombe contre une colline sur la rive du Javio. Un nombre de

maisons ont été ensevelies, et vingt-huit individus ont péri.

24 MARS. Traité d'alliance entre la Russie et la Suède, signé à Saint-Pétersbourg. La Norvège est garantie à la Suède.

26.

Horrible tremblement de terre dans

les villes de Caracas et de la Guira : trente églises et un grand nombre d'édifices et maisons ont été renversés dans une minute; plus de quinze mille personnes ont péri.

28.

Capitulation militaire entre la France

et la confédération helvétique.

L'armée française, commandée par le duc de Reggio, fait son entrée à Berlin. Le roi de Prusse, accompagné du prince royal et autres princes de la cour, passent à cheval devant toute la ligne; tous les régimens défilèrent ensuite devant le roi, qui fit l'éloge de la belle tenue des troupes.

4 AVRIL. Diète extraordinaire à Stockholm.

3 MAI. Convention par laquelle la GrandeBretagne accède au traité du 24 mars entre la Russie et la Suède, sur la garantie par la Russie de la Norvège en faveur de la Suède. Mort à Francfort du duc AugusteChrétien-Frédéric-d'Ahalt-Coethen.

5.

8. Le quartier-général du roi de Westphalie est à Varsovie

11 MAI. Arrivée de Napoléon et de MarieLouise, son épouse, à Mayence.

12. Arrivée de l'empereur de Russie à Wilna.

Napoléon arrive à Metz, descend à l'hôtel de la préfecture. Il fit part à M. de Vaublanc qu'il alloit mettre à cheval toute la Pologne ; oui, toute la Pologne, seize millions de polonais.

Dans une audience que Buonaparte donna peu de jours avant son départ de Paris aux évéques qui revenoient de Savone, il termina la séance par ces paroles: Après que j'aurai terminé ce que je prépare, et deux ou trois autres projets que j'ai là, dit-il en se frappant le front, et il y aura vingt papes en Europe; chacun aura le sien.

-Assassinat de M. Spencer-Perceval, membre de la chambre des communes à Londres, au moment où il entroit dans le portique de la chambre des communes, par un nommé Bellingham. M. Perceval étoit l'un des membres ennemis de Buonaparte.

13. Arrivée de Napoléon avec MarieLouise, à Franefort.

17. Napoléon arrive à Dresde. Il reçoit un gala du roi de Saxe. Ce fut toujours chez Napoléon que les souverains et une partie de

il

leur famille se réunirent, d'après des invitations adressées par le grand-maréchal de son palais. Dans l'un de ces levers, ordinairement à neuf heures, Napoléon dit au prince de Neufchâtel, qui faisoit des observations sur l'échange projeté de la Gallicie contre l'Illyrie, « Eh bien plaisant homme, qui prétend faire de la diplomatie avec moi! c'est bien une preuve de la foiblesse de l'esprit hamain que de croire pouvoir lutter contre moi. » Le 24 mai, fait venir M. de Pradt, lui parle de l'envoyer en Pologne. « Allez, faites; je vous essaie. Vous pensez bien que ce n'est pas pour dire la messe que je vous ai fait venir.... Il faut tenir un état immense..... Soignez les femmes; c'est essentiel dans ce pays. Vous devez savoir la Pologne : vous avez lu Rhulières... Dans quinze jours on a des cuisiniers.... Pour moi, je vais battre les Russes: la chandelle se brûle. A la fin de septembre, il faut avoir fini; peut-être y a-t-il déjà du temps perdu. Je m'ennuie ici : je suis depuis huit jours à faire le galant, le petit Narbonne, auprès de l'impératrice d'Autriche. » Buonaparte parloit de cette respectable princesse avec peu de respect. Sur quelques observations que lui fit M. de Pradt sur sa conduite à tenir en Pologne à l'égard des puissances copartageantes devenues ses alliées,