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le suivit ; il avait pour aides-de-camp son frère Louis, Marmont, Junot, Le Marrois, etc.; et pour secrétaire, son professeur de mathématiques, M. Patrane, homme d'un esprit délié, etc. L'armée d'Italie comptoit alors parmi ses généraux des hommes déjà célèbres. C'étoient les généraux Cervoni, Augereau, Joubert, Masséna, Rampon, Dumerbion, Berthier, La Harpe, Kellerman, Serrurier, etc. Buonaparte passe près de Nice la revue de l'armée; le soldat manquoit de tout, il murmuroit hautement. Buonaparte leur dit : « Braves soldats, en leur montrant les plaines d'Italie, vous manquez de tout au milieu de ces rochers; jetez un regard sur ces rich es contrées, elles vous appartiennent; c'est là que vous trouverez tout ce dont vous avez besoin. » Buonaparte est entré souvent en campagne sans effets de campement, sans équipages, sans magasins, sans hôpitaux; ce qui l'a mis à même de faire des marches rapides, et de devancer son ennemi; mais ce système dangereux a fait sacrifier des millions de soldats, et a démoralisé l'armée en réduisant le soldat à se procurer, par tous les moyens, les objets de première nécessité. Si sa campagne d'Italie lui a fait une grande réputation, elle a été des plus meurtrières; il y a prouvé à quel degré il pouvoit porter son despotisme et méconnoître les ordres du gouvernement dont il

dépendoit. Des fournisseurs de l'armée lui demandent cinq cents mille francs pour le service; il répond : J'ai de l'argent, je ne vous en donnerai pas; et si le service manque, je vous fais fusiller à la téte de l'armée; comme il avoit fait d'un grand nombre d'employés des administrations de son armée pour calmer les soldats.

Les deux fournisseurs partent pour Paris. Le directoire prend un arrêté qui ordonne à Buonaparte de payer la somme: ils se présentent avec l'ordre; Buonaparte déchire l'arrêté, et leur dit: Si dans une heure vous êtes encore ici, je vous fais fusiller. Allez dire au directoire que je me f... de lui.

Buonaparte force le duc de Modène, qui n'étoit pas en guerre avec la France, de payer une forté contribution pour racheter ses états du pillage. Mais quand la contribution fut dans la caisse de Buonaparte, le pays fut pillé et lẹ duc obligé de fuir. Buonaparte établit son quartier-général au palais ducal, fit enlever tout ce qu'il y trouva.

Après les victoires de Montenotte, de Millésimo, de Dego, et de Mondovi, etc., où le pillage n'avoit cessé, il fit une proclamation dont voici un extrait :

« Soldats, vous étiez dénué de tout au commencement de la campagne, vous êtes aujourd'hui abondamment pourvus. Soldats, la patrie

a droit d'attendre de vous de grandes choses! justifierez-vous son attente? Les plus grands obstacles sont franchis, sans doute; mais vous avez encore des combats à livrer, des villes à prendre, des rivières à passer. Soldats, vous n'avez rien fait, puisqu'il vous reste encore à faire. Ni Turin, ni Milan ne sont à vous. Vous voulez tous humilier ces rois orgueilleux qui osoient méditer de nous donner des fers: tous veulent, en rentrant dans leurs villages, pouvoir dire avec fierté : j'étois de l'armée triomphante d'Italie; etc.

Lorsque Buonaparte partit pour l'armée d'Italie, il fit ses adieux au rédacteur du journal des patriotes de 1789. Il lui dit : Songez y bien; moi, toujours moi, jamais que moi. Le rédacteur Réal tint parole, et fut élevé au rang de conseiller d'état avec le titre de comte.

Après son entrée à Milan, Buonaparte déclara les biens du clergé acquis à la nation. 11 fit enlever l'argenterie et les trésors des églises; on ouvrit les couvens. Les citoyens, frappés d'effroi, pour le désarmer, lui offrirent voitures, ameublemens, vaisselles, diamans, bijoux, etc. Rien ne pouvant le rassasier: il enleva les fonds des Monts-de-Piété et les caisses des hôpitaux. Il fit enlever à Venise tous les tableaux et objets d'arts, bibliothèques, etc., etc. En envoyant au directoire un saint Jérôme du Corrège, Buonaparte

avoit ajouté cette phrase: Je suis fáché que ce saint prenne si mal son temps pour voyager; mais j'espère que vous lui accorderez les honneurs du Muséum. Les massacres et le pillage de Milan, de Pise, de Lodi, de Binasso et des villages insurgés, durèrent six jours. Après cet horrible carnage, Buonaparte parut au spec tacle avec un air calme et serein; on donnoit l'opéra de Caton, de Métastase; des Italiens payés applaudissoient avec transport des vers dont on lui fit l'application, et, à la fin du spectacle on vint lui poser une couronne de laurier sur la tête, etc.

18 MARS, mort de Péterpaulus, président de l'assemblée nationale batave.

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Décret portant création de deux milliards 400 millions de mandats territoriaux.

Le général Pichegru se démet du commandement de l'armée française.

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22. Charette et Stofflet, généraux des Vendéens, sont battus par le général Travot. Ils sont traduits devant une commission militaire et fusillés à Nantes le 29 du même mois. 29. Arrivée de Buonaparte à Nice.

çais.

Les Vénitiens s'arment contre les Fran

Prise par les Anglais du fort de la Mar

tinique.

3 AVRIL. Pichegru est nommé ambassadeur

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en Suède; mais il refuse, et se retire dans sa famille à Arbois, où il vécut modestement. 4 AVRIL. Beurnonville prend le commandement en chef de l'armée du Nord.

6.

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Commencement des hostilités en Italie. } I. - Victoire de Montenotte remportée sur l'armée autrichienne par Buonaparte.

13. Le sénat de Venise fait signifier au prétendant de se retirer de Vérone.

14. - Victoire de Buonaparte à Millésimo. 16. Décret qui prononce peine de mort contre les provocateurs à la royauté et à l'anarchie en France.

17.

Victoire de Dego, par l'armée d'Italie.
Prise du camp retranché de Céva par

les Français.

19.

Sidney Smith, commodore anglais,

est pris près de Cherbourg.

20. Formation de plusieurs camps aux

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environs de Paris.

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22.

--

21. Prise de Démérari par les Anglais. Bataille de Mondovi gagnée par l'armée française commandée par Buonaparte. Prise par les François de Cherasco. Prise de Sainte-Lucie par les Anglais, Armistice entre les armées françaises

25.

26. 28.

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et Piémontaises.

2 MAI. Incendie de Tinchebrai Chouans.

par les

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