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xij.

Son prétendu règne, en 1815, qui a duré trois mois, à la honte des Français, a été celui de la corruption la plus infâme; l'on peut dire qu'il a été le règne des parjures.

Sa dernière campagne, ou plutôt sa boucherie, sa fuite de l'armée, son abdication, son départ de Paris avec cinquante chariots chargés de meubles, sa conduite envers le gouvernement anglais, dont il a réclamé la protection, son départ pour l'île Sainte-Hélène, sont encore un dernier trait qui nous le montre à nu, également vil et lâche, puisqu'il n'a pas su mourir !...

L'enthousiasme de la nation Française, lors du retour de Louis XVIII, a jeté l'épouvante et l'effroi sur tous les traîtres; ils ont été à l'instant dévoilés,

Nous avons réuni dans un même cadre toute la famille de Buonaparte, pour que les générations futures puissent connoître les traits de l'exécrable race qui a dévoré le genre humain et dilapidé les revenus de l'état. Sueurs des peuples !

Par respect pour des princesses qui ont eu le malheur de s'allier à cette famille corse, nous n'avons pas voulu donner leurs portraits.

ET

AVENTURE

DE LA FAMILLE

DE NAPOLÉON BUONAPARTE,

1793

NÉE EN CORSE.

BUONAPARTE (Charles), étudiant en droit, ensuite

militaire sous Paoli; après la pacification en 1768, fut assesseur de la justice royale d'Ajaccio: mort à Montpellier le 24 février 1785, père de Napoléon Buonaparte, de ses frères et sœurs.

LÉTITIA RAMOLINI, née en 1750, épouse du précédent, mère de Napoléon Buonaparte, de ses frères et sœurs. Femme très-avare; elle a dit souvent, sous le règne de son fils: Il faut coumouler, on ne sait pas ce qui peut arriver.

FESCH (Joseph), né le 3 janvier 1763, frère de Létitia Ramolini et oncle de Buonaparte, fut d'abord prêtre; la révolution lui fit quitter les ordres,

1794 Garde-magasin militaire.

1795

1802 15 août, archevêque de Lyon.

1803 Cardinal par son neveu Napoléon.

1804 Grand aumônier de l'empire français.

1815 Retiré à Rome après la seconde abdication de Napoléon.

Fesch est un homme très-ordinaire, avare comme sa sœur.

il n'aime pas à payer ses dettes; il jure comme un charretier,

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xiv

J

GENEALOGIE DE LA FAMILLE NAPOLEON BUONAPARTE, né en 1769, 15 août, de Charles Buonaparte et de Létitia Ramolini, fut élevé au collège d'Autun, à l'École Militaire de Brienne, et ensuite à celle de Paris, aux frais du gouvernement. 1787 Sous-lieutenant dans le e régiment d'artillerie de Lafère. 1789 Il part de Paris avec Paoli pour se rendre en Corse. 1792 Lieutenant-colonel de la garde nationale d'Ajaccio. 1793 Banni de l'île de Corse avec sa famille.

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Débarque à Marseille. Officier d'artillerie et chef de bataillon au siège de Toulon.

1794 Destitué par ordre du comité de salut public.

1795 Réintégré, destitué et emprisonné. Il obtient sa liberté;

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il part pour Paris, sollicite de l'emploi ; il est nommé commandant de l'artillerie en Hollande; ne part pas. (Voir page 12.)

5 octobre. Id. de l'artillerie à Paris, à la fameuse journée du 13 vendémiaire.

10 octobre. Id. en second de l'armée de l'Intérieur á

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Paris, sous Barras; ensuite commandant en chef.

1796 23 février. Général en chef de l'armée d'Italie.

8 mars, Épouse Joséphine-Rose Tascher, veuve d'Alexandre Beauharnais. (Voir page. 27.)

>> 8 mars. Part pour l'Italie.

*

1797 26 octobre. Le directoire, effrayé de l'ambition et des progrès de Napoléon en Italie, le nomme commandant en chef de l'armée d'Angleterre.

1798 2 avril. Il part pour Brest, et prend le commandement de l'expédition d'Egypte.

1799 23 août. Abandonne son armée en Egypte.

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16 septembre. Arrive à Paris, conspire avec l'abbé Sieyes et son frère Lucien.

9 novembre. Dissout le corps législatif à Saint-Cloud. Il se nomme premier consul provisoire.

» 24 décembre. Premier consul à terme.

1802 22 avril. Premier consul à vie.

1804 18 mai. Empereur des Français; sacré et couronné par le pape Pie VII, le 2 décembre de la même année.

806 26 avril. Couronné roi d'Italie par le cardinal Caprara.

1805 16 décembre. Il fait dissoudre, par son lâche sénat, son mariage avec Joséphine.

18ro 6 janvier. L'officialité de Paris, présidé par le cardinal Maury, déclare la nullité du mariage, quant au spirituel. 11 mars. Ses succès en Allemagne pendant les années 1808 et 1809, forcèrent l'empereur d'Autriche à lui donner en mariage Marie-Louise, archiduchesse d'Autriche, princesse vertueuse, née à Vienne le 12 décembre 1791.

De ce mariage, Napoléon-François-Charles-Joseph, prince impérial, roi de Rome, né à Paris le 20 mars

1814 11 avril. Napoléon Buonaparte renonce pour lui, ses successeurs et descendans, ainsi que pour tous les membres de sa famille, à tous droits de souveraineté et de pouvoir sur l'empire Français et le royaume d'Italie, et sur tout autre pays.

11. Son traité avec les puissances alliées et le gouvernement provisoire.

20. Il part de Fontainebleau pour se rendre à l'ile d'Elbe. 6 mai. Il arrive à l'île d'Elbe.

1815 20 mars. Il revient à Paris, reprend la qualité d'empereur des Français; et installe son gouvernement.

1er juin. Son Champ-de-Mai.

11. Sa dernière campagne.

18. Sa fuite après la bataille du Mont-Saint-Jean.

22. Il abdique une seconde fois, mais en faveur de son fils.

29. Il part de Paris.

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15 juillet. Se livre à discrétion à la flotte anglaise, en rade à Rochefort, qui le conduit à l'tle Sainte-Hélène. (Voyez page 570.)

Napoléon est évidemment très-supérieur à ses frères, et même à tout ce qui l'entouroit, par la force de sa pensée, par l'activité des opérations, et par tous moyens de gouvernement, C'est lui qui a créé cette foule d'avanturiers qui le soutenoit. Plus puissant par une politique artificieuse et cruelle que par un véritable génie; plus adroit que fort; plus menaçant qu'imposant, et incapable d'être grand à quelque élévation qu'il par vienne; astucieux jusqu'à la perfidie quand il a besoin de trom per; souple jusqu'à la bassesse quant il craint; implacable et féroce au delà de toute expression quand il veut se faire crain

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GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE

dre: il n'aime que la guerre et le pouvoir, et il rapporte tout à ces deux passions, sans savoir précisément ce qui fait le grand capitaine et ce qui fait le grand roi. Il a triomphé comme Attila et régné comme Tibère : à une violence incurable de son caractère, Napoléon joint un aveugle entêtement sur tous les points. Pendant quinze ans Napoléon a toujours eu des valets en titre, disposés à toutes les bassesses, à tous les excès et à tous les crimes. On est obligé de douter si ses plus grands forfaits ne lui appartiennent pas. Une action épouvantable commise à son service, constatoit une espèce d'adoption, et il avouoit ce lien et le proclamoit, et le consacroit avec une intrépidité qui navroit le cœur. Quand un de ses sicaires s'étoit souillé pour lui, d'une de ces taches qui ne s'effacent plus, il s'empressoit de la montrer à la nation, à l'Europe, lui donnoit une préfecture, une ambassade, un ministère, on en faisoit un roi.

Napoléon est doué de la connoissance des hommes à un degré assez rare, mais il ne s'en est servi que pour manifester le profond mépris que lui inspiroient les Français ; il n'a jamais ignoré les véritables dispositions de la France; mais il les a toujours réprimées par l'action d'une police impitoyable, dont on ne sauroit compter les victimes.

Napoléon n'étoit propre au gouvernement que chez un peuple d'esclaves; il ne savoit exercer l'autorité que pour luimême; et, indifférent sur les moyens, il ne varioit point sur le but. Il a tout ce qu'il faut de fermeté pour mériter la réputation d'un homme de tête, et tout ce qu'il faut d'activité pour mériter celle d'un homme d'exécution; mais il lui manque les qualités essentielles d'un souverain: celles d'un homme de bien et d'un homme d'honneur; il n'a pas même les dernières vertus d'uu chef de parti, celles qui rendent l'usurpation tolérable aux esprits foibles et aux âmes communes: son caractère implacable ne s'est jamais fait aimer de personne.

Napoléon a tenu les rènes de l'empire d'une manière ferme, après avoir brisé tous les ressorts de l'esprit public; mais ces rènes devoient échapper à sa main de fer, dès que le joug sous lequel les Français étoient courbés se souleveroit un moment. Enfin, après un règne de quatorze ans, pendant lequel sa formidable puissance n'avoit qu'à s'accroître d'heure en heure, il l'a si bien perdue, qu'il a été obligé d'y renoncer lui-même pour la première fois au milieu de soixante mille soldats, encore armés pour lui seul; il abdique une seconde fois volontairement, après avoir pris la fuite pour la sixième fois dans les circonstances difficiles.

Napoléon ne convenoit point à la France; il convenoit tout au plus à quelque peuple à demi-sauvage, qui auroit besoin d'un mature belliqueux et d'une gloire inquiète, mais qui seroit trop barbare encore pour attacher un juste prix aux lois et à la liberté, nous le répétons, cet homme funeste est le phénix de sa famille, et se feroit remarquer au besoin dans une famille

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