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core posées ou celles qui seront déjà relevées, s'arrêtant à six pas derrière lui.

51. La consigne étant donnée, le caporal de pose fera les deux commandemens: Portez vos armes, marche; au premier de ces commandemens, l'ancienne et la nouvelle sentinelles porteront leurs armes, et au second commandement, le caporal de pose et l'ancienne sentinelle rejoindront les autres pour continuer la pose, si elle n'est pas finie, ou pour retourner au poste en cas qu'elle le soit.

52. Le caporal de pose examinera, en posant les sentinelles, si dans les guérites ou à côté il n'aura pas été mis de pierres pour s'asseoir, et si les fenêtres des guérites ne sont pas bouchées, auxquels cas il fera, ôter lesdites pierres, déboucher les fenêtres, et en rendra compte aù commandant du poste, afin que la sentinelle qui sera trouvée en faute soit punie.

281 Le caporal de pose rendra toujours compte, en arrivant de sa pose, au commandant du poste, et lui présentera les anciennes sentinelles. 53. Les sentinelles ne se, laisseront jamais relever ou donner de nouvelle consigne que par les de leur poste. caporaux

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54. Les sentinelles auront toujours la baïonnette au bout du fusil, sans couvre-platine (1) ni capucine au bassinet, et elles porteront l'arme au bras, se reposeront dessus, et pourront les porter, pendant le mauvais temps, sous le bras gauche.

284 55. Les sentinelles, pendant le temps qu'elles seront en faction, ne pourront jamais quitter leurs armes, pas même dans leur guérite, ni s'asseoir, lire, chanter, siffler ou parler à personne sans nécessité, ni, en se promenant, s'écarter de leur poste à plus de trente pas.

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56. Les sentinelles ne souffriront pas qu'il se fasse aucune ordure ou dégradation aux environs de leur poste.

57. Toute sentinelle qui sera trouvée en contravention sur quelqu'un de ces objets, ou qui manquera à sa consigne, sera mise au piquet (2) pendant huit jours, et punie à la descente de sa garde plus rigoureusement, suivant l'exigence du cas.

58. Les sentinelles s'arrêteront, feront face en téte, et porteront les armes lorsqu'il passera à portée d'elles, soit une troupe, soit des officiers de tels régimens qu'ils soient; elles présenteront les armes pour les officiers généraux, pour le commandant et le major de la place, et pour les officiers supérieurs de leur régiment (3).

59. Les sentinelles postées sur le rempart, feront face aux personnes

(1) Ce couvre-platine étoit de cuir ou de buffle. Il est inusité. Cependant le réglement de campagne, bien postérieur à celui-ci, en fait encore mention. Voyez le Réglement du 5 avril 1792, n° 115, alin. 385.

(2) Punition qui n'existe plus. On plantoit à un pied et demi d'élévation un piquet de la grosseur du bras'; l'homme puni devoit s'y tenir debout, sur un pied ou sur l'autre, plusieurs heures, en s'appuyant et se soutenant contre un autre morceau de bois. Un factionnaire placé près de lui veilloit à ce qu'il ne mit point pied à terre; dans la cavalerie, on aggravoit cette punition en imposant sur les épaules du patient plusieurs manteaux ou plusieurs selles.

(3) Elles les présentent pour Sa Majesté, les princes, maréchaux, ministres, grands dignitaires, sénateurs, cardinaux, conseillers d'état, grauds officiers commandaus de la légion d'honneur, archevêques, évêques, commissaires-généraux, commissaires-ordonnateurs en chef, inspecteurs en chef aux revues, adjudans-commandans, colonels, majors, chefs de bataillon ou d'escadron. Elles portent les armes pour tous autres grades, Voyez le Décret du 24 messidor au 12, no 142.

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qui passeront près d'elles; elle s'arrêteront, porteront ou présenteront les armes dans cette position.

60. Les sentinelles présenteront les armes pendant la nuit quand les rondes et patrouilles passeront, et quand elles croiront devoir se mettre en état de défense.

61. Les sentinelles qui seront posées aux magasins à poudre, feront faction avec une hallebarde, et poseront leurs armes dans la guérite.

A cet effet, la garde d'artillerie fournira, sur l'ordre du commandant de la place, deux hallebardes pour chaque magasin à poudre; une restera au corps-de-garde, et y sera tenue en état par les soldats de la garde; elle servira pour remplacer celle de la sentinelle, lorsqu'elle aura besoin d'être éclaircie.

S'il n'y a pas de hallebarde dans l'arsenal, on leur fournira d'autres armes de longueur et de défense.

62. Les sentinelles se tiendront fort alertes à observer, du plus loin qu'elles pourront, tout ce qui se passera à la portée de leur poste; pour cet effet, elles ne resteront dans leur guérite que pendant le mauvais temps, et même alors elles en sortiront toutes les fois qu'elles verront s'approcher d'elles, pendant le jour, un officier général ou supérieur, et pendant la nuit, une troupe telle qu'elle soit.

63. Lorsqu'une sentinelle verra ou entendra quelqu'un en querelle auprès de son poste, elle criera à la garde (1); cet avertissement passera de sentinelle en sentinelle jusqu'au poste, qui enverra plusieurs fusiliers aux ordres d'un sous-officier, pour arrêter les querelleurs.

195 84. Si les sentinelles aperçoivent quelqu'incendie, elles crieront au feu (2); cet avertissement passera de sentinelle en sentinelle jusqu'au poste, dont le commandant se conformera à ce qui est réglé par les articles 105 et 106 du présent titre.

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65. Les sentinelles posées devant les armes, avertiront promptement lorsqu'elles apercevront un officier général, le commandant de la place ou autre, pour lequel la garde devra prendre les armes ou se mettre hors da corps-de-garde (3).

66. Quand la garde devra prendre les armes, la sentinelle criera aux armes (4), et quand la garde devra sortir sans armes, la sentinelle criera hors la garde (5); alors les soldats sortiront promptement du corps-degarde,

67. Les sentinelles qui garderont un magasiu tel qu'il soit, n'y laisseront entrer personne qu'après en avoir averti le caporal de garde, et qu'après que le commandant du poste aura examiné si les personnes qui demandent à entrer dans le magasin sont réellement chargées d'en prendre

soin.

68. Les sentinelles ne se laisseront jamais approcher de trop près par qui que ce soit, et particulièrement pendant la nuit; pour cet effet, elles feront passer alors, autant que cela sera possible, les allans et venans du côté opposé à celui où elles seront posées.

(1) C'est ce qu'on appelle l'alerte du bruit.

(2) Alerte du feu.

(3) Alerte des honneurs.

(4) Elle crie ainsi quand elle entend battre la générale, quand passe le saint-sacrement, quand elle aperçoit une troupe armée, quand il passe des autorités ou corps constitués marchant avec escorte.

(5) Elle crie ainsi quand il passe des officiers pour qui la garde doit sortir sans

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69. Lorsque la nuit sera fermée, les sentinelles crieront d'une voix forte qui vive et elles ne laisseront passer personne qu'il ne leur ait été répondu de façon à se faire connoître.

70. Si, après qu'une sentinelle aura crié trois fois qui vive, on continue de s'approcher d'elle sans répondre, elle criera halte-là, et avertira en même temps qu'elle va tirer; et, si malgré cet avertissement, on continue de s'avancer pour vouloir la forcer, elle tirera et appellera la garde.

71. Les sentinelles qui seront placées sur les remparts, n'y laisseront passer, pendant la nuit, absolument que les rondes et les patrouilles. 303 72. Lorsque la sentinelle d'un poste apercevra une ronde ou une patrouille, elle criera : qui vive? et lorsque cette ronde ou patrouille se sera annoncée, elle criera: caporal, hors la garde, ronde où patrouille, en expliquant, si c'est une ronde, l'espèce dont elle sera.

304 Le caporal sortira alors du corps-de-garde, se faisant éclairer par un soldat, s'avancera à la sentinelle qui sera devant les armes, criera: qui vive? lorsqu'on lui aura répondu, et qu'il aura reconnu la ronde ou patrouille, il criera: avance qui a l'ordre, présentera ses armes pour se mettre en défense contre qui s'avancera, en recevra le mot, et si c'est celui qui a été donné à l'ordre de la place, il laissera passer la ronde ou patrouille.

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73. Lorsqu'une sentinelle aura commis une faute qui méritera punition, elle sera punie à la descente de la garde, conformément à l'article 57 du présent titre ; si la faute est grave, elle sera relevée sur-le-champ, et arrêtée par ordre du commandant du poste, le gouvernement défendant à tout officier ou sous-officier, sous peine d'être cassé, de les frapper ou insulter pendant leur faction.

74. S'il arrivoit qu'un bourgeois ou habitant insultât ou frappât une sentinelle, le commandant de la place le fera mettre en prison, et en rendra compte au gouvernement, qui ordonnera de sa punition. 307 75. Les commandans des postes emploieront toujours pour les ordonnances, rapports ou reconnoissances, les soldats les plus intelligens de la garde, et ceux-ci s'en acquitteront avec le plus grande diligence et exactitude.

308 76. Les commandans des gardes aux portes ne laisseront entrer aucun soldat, autre que de la garnison, sans s'être fait représenter son congé(1); ils feront arrêter tous ceux qui se présenteront sans en être munis ; ils en rendront compte sur-le-champ au commandant de la place.

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77. Ils feront arrêter pareillement tous les sous-officiers et soldats de la garnison qui se présenteront pour sortir de la place sans être munis d'une permission dans les formes (1), ou sans être conduits par des officiers.

78. Ils ne laisseront entrer dans la place aucuns étrangers, sans qu'ils aient été interrogés par le consigne de la porte, pour savoir qui ils sont, d'où ils viennent, où ils vont, où ils comptent loger et s'ils doivent y rester long-temps: lorsqu'il n'y aura point de consignes aux portes, ils tiendront registre de leurs réponses, et se conformeront à ce qui est prescrit par les articles 5 et suivans du titre 19.

79. Lesdits étrangers seront ensuite conduits par un ou deux fusiliers, suivant leur nombre, à l'officier de garde sur la place d'armes.

80. Lorsque ces étrangers seront d'une certaine considération, ils ne seront point conduits par des fusiliers, soit chez le commandant de la

(1) Voyez page 50, alinéa 3.

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place, soit au corps-de-garde de la place; les consignes des portes, ou leur défaut, les commandans des gardes auxdites portes, dresseront surle-champ un billet par lequel ils annonceront l'arrivée de ces étrangers et le lieu où ils devront loger, lequel hillet sera envoyé aussitôt par un soldat de la garde audit commandant de la place.

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81. Les commandans des avancées ou portes ne laisseront entrer dans la place aucun mendiant, à moins qu'il ne soit avoué ou muni de passeports.

82. Dès que la sentinelle de l'avancée découvrira une troupe, elle appellera la garde, qui prendra les armes sur-le-champ et fermera la première barrière.

83. Lorsque ladite troupe sera environ à trois cents pas du glacis ou de la barrière, le commandant du poste l'enverra reconnoître par quatre fusiliers avec un sous-officier, lequel s'avancera jusqu'à trente pas en avant des sentinelles ; et lorsque la troupe qu'il voudra reconnoître sera à portée de l'entendre, il fera faire haut les armes à ses soldats, et criera : qui vive? lui ayant été répondu France, il criera: de quel régiment? et quelque réponse qui lui ait été faite, il criera: halte-là. Si, après l'avoir répété une troisième fois, la troupe avançoit toujours, il fera faire feu sur elle, et se retirera derrière la première barrière qu'il fermera, et il tiendra ferme; pendant ce temps-là, l'officier de garde fera promptement lever les ponts et détachera la moitié de sa garde sur le rempart, pour faire feu, et protéger son avancée.

84. Si au contraire ladite troupe s'arrête, ledit sous-officier, quand bien même elle se seroit dite un régiment, bataillon ou toute autre troupe, s'avancera seul pour la reconnoître encore de plus près, ne devant se fier, à cet égard, ni à l'uniforme, ni aux marques distinctives, et menera le commandant de ladite troupe au commandant de son poste, lequel examinera alors lui-même ledit officier, le gardera à son poste, et rendra compte par écrit au commandant de la place, la troupe arrivante restant cependant toujours arrêtée en dehors de la première barrière, jusqu'à ce que le commandant de la place ait envoyé un officier-major de la place, où un ordre par écrit, pour faire entrer cette troupe : le commandant du poste tiendra sa garde sous les armes, jusqu'à ce que ladite troupe soit passée.

Le commandant d'une place prendra cependant les précautions nécessaires pour faire rentrer sans retard les troupes de la garnison qui seroient sorties pour les exercices, conformément à ce qui est prescrit par l'article 5 du titre 22.

85. Les tambours et trompettes des troupes qui entreront dans une place, battront et sonneront la marche dès les postes avancés ou la première barrière, et de même les tambours ou trompettes des gardes devant lesquelles elles passeront.

86. S'il se présente aux portes des tambours ou trompettes venant des ennemis, le commandant du poste les fera entrer sur-le-champ dans le corps-de-garde de l'avancée, et en rendra compte au commandant de la place, qui enverra aussitôt un officier-major, pour traiter avec eux des objets qui les amèneront, sans souffrir qu'ils entrent dans la place, ni qu'ils parlent à qui que ce soit.

87. Lorsqu'il s'y présentera des déserteurs des troupes des puissances. voisines ou ennemies, on ne souffrira point qu'ils parlent à personne, et ils seront conduits aussitôt chez le commandant de la place; en temps de guerre, et dans les places frontières de l'ennemi, les déserteurs seront toujours désarmés avant d'être introduits dans la place, et s'ils arrivent en trop grand nombre, les commandans des postes les feront rester à la

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première barrière, et enverront avertir sur-le-champ le commandant de la place.

88. Lorsqu'il se présentera des voitures couvertes pour entrer dans la place, et qu'elles paroîtront suspectes, elles seront visitées par le consigne de la porte, avec un caporal et quelques fusiliers, pour examiner si elles ne renferment rien qui tende à surprise.

89. Avant de laisser entrer aucune voiture, la sentinelle de la barrière criera; arrête là-bas ; ce qui sera répété de sentinelle en sentinelle jusqu'à celle de la porte de la place; cette dernière sentinelle empêchera alers toute voiture de sortir, et s'il n'y en a point entre les portes, elle criera marche, ce qui sera répété de sentinelle en sentinelle jusqu'à celle de l'avancée, qui fera défiler les voitures de distance en distance, de manière que tous les ponts ne soient point embarrassés en même temps, et que l'on en puisse toujours lever un en cas de besoin.

90. Si quelque chariot venoit à casser sur le pont, le commandant du poste feroit aussitôt lever les autres ponts, et prendre les armes à sa garde, jusqu'à ce que ledit chariot ait été retiré.

91. Les sentinelles ne souffriront point qu'aucune voiture s'arrête entre les portes ni sur les ponts-levis ou sous les orgues, grilles ou herses, et elles empêcheront aussi de trotter ou galoper sur les pontslevis.

92. Pendant que les voitures du dehors entreront, la sentinelle de la porte fera ranger les voitures qui se présenteront pour sortir, de manière qu'elles n'embarrassent point le passage.

Lorsque toutes les voitures arrivantes seront passées, ladite sentinelle criera à son tour arréte; cette parole étant passée à la sentinelle de l'avancée, elle répondrą : marche; alors la sentinelle de la porte fera mettre en marche les voitures qui voudront sortir, avec les précautions ci-dessus détaillées.

93. Les commandans des gardes aux portes et aux avancées se conduiront, pour l'ouverture et la fermeture des portes, comme il est prescrit aux articles II et suivans du titre 12.

94. La garde de la place d'armes sera principalement chargée de la police de la place; on renverra à son poste tous les étrangers, gens sans aveu et les soldats ou habitans faisant du désordre.

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96. L'officier commandant cette garde interrogera tous les étrangers qui lui seront envoyés, et fera conduire chez le commandant de la place tous ceux venant des terres d'une autre domination ou Ꭹ allant.

Quant aux autres, ledit commandant de la place pourra, s'il le juge à propos charger l'officier de garde sur la place d'armes, de les examiner et de les laisser passer, s'il lui paroît qu'on puisse le faire sans inconvénient, sinon de les faire conduire chez le major de la place.

96. Dès que les portes auront été fermées, les caporaux poseront les sentinelles d'augmentation pour la nuit, dans les postes qui leur auront été marqués.

Ils les instruiront avec exactitude de ce qu'ils auront à faire, et visiteront les autres sentinelles pour leur faire répéter leur consigne.

97. Les commandans des postes de l'intérieur de la place enverront immédiatement après la fermeture des portes, sur la place d'armes, un sous-officier de leur grade, pour prendre le mot au cercle, où il se placera suivant le rang de son régiment.

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98. Si le poste est commandé par un sous-officier ce sera le caporal qui ira à l'ordre, et s'il est commandé par un simple caporal, ce sera un soldat.

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