Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

ANATOMIE (du grec ana, à travers, et de temno, retrancher, couper). Dissection du eorps ou de quelque partie du corps d'un animal. L'anatomie est la base et le fondement de la médecine; et dans ce sens, elle est proprement l'art de disséquer; mais ce mot se prend aussi pour le sujet qu'on a disséqué et préparé comme lorsqu'on dit qu'il y a de belles anatomies dans le cabinet de Ruysch. Ce mot s'entend encore de la représentation en plâtre, en cire, etc., de la structure entière, ou de quelques-unes des parties d'un animal disséqué; il y a au Muséum national de belles anatomies en oire.

On fait remonter l'origine de l'anatomie aux premiers âges du monde. Apis, un des premiers rois d'Egypte, passait pour en être inventeur; et Athotis avait même composé des livres d'anatomie, dans lesquels il traitait de la manière de disséquer les corps.

Le scrupule des Grees les empêcha de disséquer. Du temps d'Aristote, qui vivait plus de quatre-vingts ans après Hippocrate, on n'avait point encore anatomisé de cadavres humains; mais on passa bientôt dans une extrémité opposée. Suivant le témoignage de Gelse, Hérophite et Erasistrate disséquaient, tout vivants, les criminels condamnés à mort. Leurs dissections étaient autorisées par les Antiochus et les Ptolémée, princes savants et protecteurs de ceux qui l'étaient.

L'anatomie fut cultivée sous les empereurs romains, jusqu'à l'invasion des barbares, où elle éprouva le sort des autres sciences. Il s'écoula des siècles avant qu'il parût aucun anatomiste, et la dissection du corps humain passait encore pour un sacrilége au commencement du règne de François I". L'empereur Charles-Quint fit consulter les théo

logiens de Salamanque, pour savoir si l'on pouvait, en conscience, disséquer un corps humain, pour en connaître la structure. Vesal, médecin flamand, mort en 1564, est le premier qui ait débrouillé cette science. Har vey, médecin anglais, découvrit, en 1628, 1 circulation du sang, sur laquelle on n'avait. avant lui, que des notions très-obscures. En 1661, Jean Pecquet, de Dieppe, découvrit le réservoir du chyle; un autre, deux ans après, découvrit les vaisseaux lymphatiques; enfin l'anatomie s'est perfectionnée en France, dans le xvin siècle, par une infinité de découvertes qui ont porté le nom de nos savants chez les étrangers au plus haut degré de gloire et d'estime.

L'invention de l'anatomie en cire est due au docteur Gaetano-Giulo Zumbo, de Syracuse, qui apporta à l'Académie des sciences, en 1701, une tête d'une certaine composition de cire, qui représentait parfaitement une tête préparée pour une démonstration anatomique.

[ocr errors]

ANCETRES (SACRIFICES DES CHINOIS EN L'HONNEUR DES). Le respect pour les parents est le caractère distinctif de la nation chinoise et la base de son gouvernement; aussi n'a-t-elle pas manqué d'établir des sacrifices en l'honneur de ses ancêtres. Le 14 de la lune d'août est le jour réservé pour la principale cérémonie, qui se fait dans un temple, au frontispice duquel on lit: TEMPLE DES AÏEUX. Dans la cour de ce temple, on place six tables sur lesquelles on pose des viandes préparées, de la viande crue, des fruits, des fleurs et des brasiers où l'on brûle des pastilles de senteur. Le dedans du temple est orné des tablettes ou portraits des ancêtres. Un grand arbre s'élève dans l'avantcour; il est chargé de papier doré, auquel on met le feu pendant le sacrifice. On brûle aussi de ce papier doré, et coupé en forme de deniers, parce que les crédules chinois prétendent qu'il sera changé dans l'autre monde en véritables pièces d'or, qui serviront à racheter l'âme de leurs parents. Lorsque le vin et les viandes ont été présentées aux ancêtres, le principal prêtre renvoie les assistants, en leur disant : « Sachez que vous tous qui avez assisté à ce sacrifice, vous devez être certains de recevoir de grands avantages de vos ancêtres défunts, à cause de l'honneur que vous leur avez fait en leur sacrifiant vous serez honorés, vous aurez une longue vie, et vous jouirez de toutes sortes de biens temporels. »

ANCIENS. Nom donné par les Hébreux aux chefs des tribus ou des grandes familles d'Israël, qui avaient une espèce d'autorité sur les familles et sur le peuple. Le gouverpendant la première captivité, c'est-à-dire nement des anciens remplaça celui des rois pendant quatre-vingt-deux ans.

Le nom d'ancien se donne, dans les tribunaux, à celui qui a été reçu le premier dans un corps.

Sous l'ancienne monarchie, les douze plus anciens avocats, et les douze plus anciens

notaires de Paris avaient droit de committimus.

[ocr errors]

ANCILE. Bouclier sacré, que les Romains croyaient tombé du ciel, et à la conservation duquel ils croyaient les destinées de leur ville attachées. Pour en prévenir l'enlèvement, Numa en fit forger onze semblables et les plaça dans le temple de Vesta sous la garde des saliens. Ces prêtres promenaient tous les ans les anciles autour de Rome, pendant une fête qui durait trois jours et s'appelait Ancilie. ANDABATES. A Rome, gladiateurs qui combattaient les yeux fermés. ANDRE (SAINT-). Ordre de chevalerie d'Ecosse, nommé autrement du Chardon, dont on attribue l'origine à Jacques IV, roi d'Ecosse, quoique plusieurs la fassent remonter à Achaius du temps de Charlemagne. L'ancienne marque de l'ordre était un collier d'or, formé de fleurs de chardon et de feuilles de rue, avec cette devise: Nemo me impune tacesset. La Russie a aussi un ordre militaire de Saint-André, institué par le czar Pierre le Grand au retour de ses voyages. Les chevaliers portent la croix de Saint-André en forme de X et ayant pour légende, d'un côté, le czar Pierre, conservateur de toutes les Russies, et de l'autre côté, les deux lettres S. A. Le ruban, est de soie blanche.

ANDRIES. Repas publics que Minos avait institués en Crète et qui furent transportés à Sparte par Lycurgue. Tous les citoyens étaient obligés d'y assister.

ANDROCYNIENS.-Sectaires qui croyaient que la partie supérieure des femmes était l'ouvrage des hommes, et la partie inférieure celui du diable.

ANDROGENIES. - Fêtes que les Athéniens célébraient en l'honneur d'Androgé, fils de Minos, que le roi d'Athènes, alarmé de ses liaisons avec les Pallantides, avait fait assassiner. Minos voulut venger la mort de son fils, et contraignit les Athéniens à établir ces fêtes qu'il nomma Androgénies.

ANDROIDE. Automate ayant forme humaine, et qui, par des ressorts, poulies de renvoi, fils de fer, et autres machines de mécanique, fait différents mouvements semblables à ceux de l'homme. Tel était le flûteur automate de Vaucanson. Cet ouvrage ingénieux a beaucoup étonné le public; mais ce n'est qu'une serinette réunie à un mouvement de pendule.

ANDROLEPSIE. - Espèce de représaille par laquelle, lorsqu'un Athénien avait été tué par un citoyen d'une autre ville, si la ville refusait de livrer le coupable, il était permis de saisir trois de ses citoyens, et de se venger sur eux du meurtre commis. Les Grecs appelaient ce droit androlepsie, et les Romains clarigatio.

ANDRON.Chez les anciens Grecs, partie de la maison occupée par les hommes et faisant pendant au gynécée, appartement des femmes.

ANGELIQUE (HABIT). On nomme habit angélique l'habit de certains moines grecs de J'ordre de Saint-Basile; on les distingue en

moines de l'habit angélique, ce sont les plus parfaits, et moines du petit habit qui sont d'un rang inférieur... On nommait chez les anciens Anglais habit angélique, un habit de moine que les laïques mettaient à l'article de la mort... Cet usage existe encore en Espagne, en Italie et en Portugal. A l'approche de la mort, on revêt le moribond d'un habit de religieux, surtout d'un habit de l'ordre de Saint-Dominique, avec lequel on l'enterre. ANGELIQUE. Ancien ordre de chevalerie institué en 1191 par Isaac Ange Flavius Comnène, empereur de Constantinople. On le divisait en trois classes sous la direction d'un grand maître. Les premiers étaient appelés torquati, à cause d'un collier qu'ils portaient: ils étaient au nombre de cinquante; les seconds s'appelaient champions de justice: ils étaient ecclésiastiques; les troisièmes, chevaliers servants.

ANGELISTES. - Hérétiques qui rendaient aux anges un culte superstitieux, comme les gnostiques.

ANGELOT. Monnaie française du règne de saint Louis, qui portait l'image de saint Michel avec un serpent sous ses pieds. Elle valait un écu d'or; mais il y en eut ensuite de moindre prix. Les Anglais fabriquèrent des angelots sous le règne de Henri V et de Jacques I", où l'on voyait les écus de France et d'Angleterre ils ne valaient que quinze

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors]

ANIMALISTES. Nom donné aux personnes qui cherchent à expliquer les divers phénomènes physiologiques par l'existence d'animalcules qui modifient le corps. ANIMISTES.

[ocr errors]

On nomme ainsi ceux qui rapportent à l'âme tous les phénomènes qui se produisent dans le corps. ANNATE. On nomme annate, du latin annus, le revenu d'une année, ou plutôt la taxe à laquelle fut autrefois fixé le revenu d'une année des bénéfices consistoriaux, qui se payait à la chambre apostolique par ceux qui obtenaient des bulles sur la nomination du roi à ces bénéfices. Le Pape n'était pas le seul collateur qui exigeât des annates. Dans le x siècle, il y avait des évêques et des abbés qui les percevaient sur les bénéfices vacants dans leurs diocèses ou dépendant de leurs abbayes. L'époque de l'établissement de cette taxe n'est pas certaine. On ne la fait généralement pas remonter au delà de Boniface IX. Le concile de Bâle défendit au Pape de rien recevoir pour les bulles, les

sceaux, les annates et autres droits qu'on avait coutume d'exiger à Rome pour la collation et confirmation des bénéfices; mais il fut décidé qu'on donnerait au Pape un secours raisonnable pour soutenir les charges du gouvernement ecclésiastique, sans toutefois fixer sur quel fonds il serait pris.

Le décret du concile de Bâle fut adopté par la pragmatique sanction, qui accordait seulement au Pape, pour sa vie, une taxe modérée sur les bénéfices vacants, à cause des besoins pressants de la cour de Rome, et sans tirer à conséquence; mais par le concordat passé entre François I" et Léon X, elles furent établies pour les évêchés et autres bénéfices consistoriaux seulement.

Quoique, de droit commun, lous les bénéfices fussent sujets à l'annate, cependant ce droit ne se payait en France que pour les bénéfices consistoriaux; les autres bénéfices et même les abbayes de filles n'étaient pas sujets aux droits d'annate. Ceux des pays de concordat ne payaient que la moitié des annates réduites par le concile de Constance; à l'égard des bénéfices des pays d'obédience qui n'étaient pas unis à la couronne au temps du concordat, ils payaient la taxe entière.

-

ANNE (ORDRE DE SAINTE-). -Ordre de chevalerie institué en 1735 par Charles-Frédéric, duc de Holstein-Gottorp, en mémoire d'Anne, impératrice de Russie, et d'Anne Petrowna, sa femme. La Russie a conservé cet ordre. ANNEAU. L'usage des anneaux est fort ancien les Hébreux les donnaient comme des gages de leurs promesses. Thamar en reçut un de Juda, fils de Jacob. Chez les Egyptiens, ils étaient tantôt une preuve de bienveillance et une preuve d'autorité, tantôt ils contribuaient à faire respecter les ordres des souverains. A Rome, il y avait des anpeaux qui ne servaient que d'ornements, et qu'on portait au doigt; d'autres tenaient lieu de cachets; il s'en faisait aussi que l'on donpait aux futures épouses le jour des fiançailles. L'anneau épiscopal ou pastoral est du v siècle cet usage a passé aux cardinaux. Il est un signe de juridiction, et c'est pour cela que les abbés n'ont pas le droit de le porter. -L'anneau du pêcheur est l'anneau avec lequel le Pape signe les brefs apostoliques. Il porte l'image de saint Pierre assis dans sa barque. L'usage de eet anneau remonte aux premiers siècles de l'Eglise. Le sceau sur lequel on l'applique est de cire rouge.

ANNEAUX SCIENTIFIQUES. L'anneau de Saturne, en terme d'astronomie, est une bande circulaire autour et à une certaine distance du globe de Saturne dans le plan de son équateur. Il fut découvert par Galilée en 1610. L'anneau solaire ou horaire est un petit cadran portatif, formé d'un anneau en cercle de cuivre, percé d'un trou dans son contour. Le soleil en passant par ce trou va marquer l'heure dans la circonférence concave du demicercle opposé. L'anneau astronomique ou universel, est une espèce de cadran équinoxial portatif, composé de deux ou trois cereles, et qui sert à trouver l'heure du jour, en quelque endroit que ce soit de la terre. C'est

[ocr errors]

une imitation des fameuses armilles d'Eratosthène. L'anneau astronomique, en terme de marine, est un instrument qui permet de prendre en mer la hauteur du soleil. C'est un cercle de métal avec un trou éloigné de 45 degrés du point de superficie,

ANNEE. C'est l'espace de temps pendant lequel le soleil parcourt ou paraît parcourir les douze signes du zodiaque. Le jour auquel l'année commence a toujours été différent chez les différentes nations. Sous les rois de la première race, on commençait l'année en France du jour de la revue des troupes, qui se faisait le premier mars.

Les Romains commençaient leur année aux calendes de janvier, et nous avons quelque temps suivi leur usage. Mais sous nos rois de la seconde race, l'année commençait à Noël; et sous la troisième, elle commençait le jour de Pâques; de sorte que le commencement de l'année variait alors depuis le 22 mars jusqu'au 25 avril; mais Charles IX ordonna qu'elle commencerait au premier janvier. Depuis cette ordonnance, Henri III en fit une autre le 3 novembre 1582, par laquelle il fut dit que le lendemain du 9 décembre suivant, on compterait le 20. Au moyen de quoi on supprima dix jours de date, et la fête de Noël fut célébrée le 15 décembre pour le 25.

A Rome, il y a deux manières de compter les années : l'une commence à Noël, c'est celle que les notaires suivent; l'autre commence au lendemain de Pâques, et cette manière de dater est suivie pour les bulles.

En Angleterre, l'année civile ou légale commençait autrefois au 25 mars, et l'année chronologique au premier janvier. Comme on n'y avait pas admis le calendrier grégorien, il se trouvait dix jours de différence entre les dates de France et d'Angleterre mais depuis le 14 septembre 1752, l'Angleterre et presque tous les pays du nord ont admis notre calendrier; l'année y commence au premier janvier comme en France, et il n'y a plus de différence entre les dates de l'un et de l'autre pays.

Les Russes ont conservé le calendrier Julien, ils font commencer leur année le 21 décembre, et sont en retard sur nous de onze jours.

L'année ecclésiastique commence le premier dimanche de l'avent, qui est toujours le dimanche le plus proche de saint André, qui arrive le 30 novembre; elle est uniforme dans toute la chrétienté. (Pour les années climaterique, sabbatique, etc., voy. ces mots.)

ANNEE DE PROBATION. — C'est, en matière canonique, l'année du noviciat des religieux, pendant laquelle on les éprouve pour connaître s'ils pourront supporter l'austérité de la règle, et s'ils ont une vocation bien décidée.

[blocks in formation]

sextiles, qui ont lieu tous les quatre ans. Les années qui suivent les années bissextiles, commencent le 23 septembre, au lieu du 22. Dans ces années-là, l'équinoxe d'automne a lieu le 23 septembre, de sorte que c'est toujours le jour de cet équinoxe que commence l'année républicaine.

ANNONCIADE, Société pieuse fondée à Rome dans l'église de Notre-Dame de la Minerve, l'an 1460, par le cardinal Jean de Turrecremata, pour marier de pauvres filles. Il y a plusieurs ordres religieux de ce nom. Le premier, qui est l'ordre des Servites ou serviteurs de la Vierge, fut établi en 1232, par sept marchands florentins. Le second est de religieuses, fondé à Bourges par Jeanne, Reine de France, femme de Louis XII. Le troisième, appelé les Annonciades célestes, fut fondé, vers l'an 1600, par une veuve de Gênes nommée Fornaro; cet ordre est très-austère.

ANNONCIADE (ORDRE MILITAIRE DE L'). Institué en 1355 par Amédée VI, comte de Savoie, dit le Vert, à l'occasion, selon quelques auteurs, d'une dame qui présenta à ce prince un bracelet de ses cheveux, tressé en lacs d'amour, d'où il aurait pris le nom de l'ordre du lacs-d'amour. La première cérémonie de cet ordre fut faite le 22 septembre 1355, jour de la fête de saint Maurice, patron de la Sayoie. Le collier de l'ordre était composé de lacsd'amour, sur lesquels étaient entrelacées ces quatre lettres, F. E. R. T.,. qui signitient: frappez, entrez, rompez tout.

D'autres historiens prétendent que l'ordre de l'Annonciade n'a pas été établi sous le nom de l'ordre du lacs-d'amour; mais qu'Amédée VI l'institua pour honorer les quinze mystères de Jésus-Christ et de la sainte Vierge, et aussi en ressouvenir des actions glorieuses de son aïeul Amédée V. Il créa quinze chevaliers, et ordonna que les comtes de Savoie (actuellement rois de Sardaigne) seraient les grands

maîtres de l'ordre.

Le collier de lacs-d'amour est chargé des lettres F. E. R. T., qui signifient fortitudo ejus Rhodum tenuit, c'est-à-dire : Par son courage il a conquis l'ile de Rhodes. Cette devise a été mise sur ce collier, en mémoire de l'action éclatante d'Amédée V qui fit lever aux Sarrasins le siége de Rhodes en 1310.

Ce fut là l'époque des armes de la maison de Savoie qui, descendue de la maison de Saxe, en portait les armes qui sont fascé d'or et de sable au crancelin du sinople, et prit alors celles de l'ordre de Saint-Jean de lérusalem, dit plus tard de Rhodes, et depuis de Malte, qui sont de gueules à la croix d'argent.

Amédée VIII, premier duc de Savoie, élu Pape, sous le nom de Félix V, au concile de Bâle, voulut, en 1434, que cet ordre fût dorénavant nommé l'ordre de l'Annonciade, et fit mettre au bout du collier une vierge au lieu de saint Maurice.

Charles III, duc de Savoie, y ajouta en 1518 autant de roses d'or, émaillées de rouge et de blanc, que de lacs-d'amour.

Le grand collier, que les chevaliers portent les jours de fêtes solennelles, est du poids de

deux cent cinquante écus d'or; c'est une chaîne faite de lacs-d'amour, chargée des quatre lettres F. E. R. T., entremêlées de roses; au bas est attachée une médaille, sur laquelle se trouve l'image de la Vierge, et autour sont les paroles de la salutation angé lique.

Le petit collier a deux doigts de large et est du poids de cent écus.

ANNUAIRE. Ce nom, donné au calendrier pendant la première révolution française, est devenu synonyme d'almanach. Ce mot a dû sa fortune au bureau des longitudes, qui l'a adopté pour titre de son almanach.

ANNUEL. C'est le nom d'un droit que la plupart des titulaires des offices royaux étaient tenus de payer annuellement au roi, s'ils voulaient conserver à leurs héritiers la propriété des offices dont ils étaient pourvus.

On nomme aussi annuel, un droit qui se percevait à cause du débit du vin et autres liqueurs.

ANNUITÉ.-Rente annuelle qui n'est payée que pendant un certain nombre d'années; en sorte qu'en payant un peu plus que l'intérêt, le débiteur se trouve, au bout de quelques années, libéré de l'intérêt et du principal.

ANOBLISSEMENTS (LETTRES D'). Les premières furent données dans le xnr siècle, par Philippe le Hardi, fils de saint Louis, à Raoul, l'orfévre. Quelques auteurs prétendent cependant qu'il s'en trouve sous Philippe-Auguste. Ces lettres exigeaient, deux choses: 1° pour le monarque, une somme qui l'indemnisat des subsides dont la lignée du nouveau noble serait affranchie; 2° une aumône pour le peuple, qui se trouvait surchargé par l'exemption, accordée. Le roi remettait assez souvent la première taxe, mais ne dispensait jamais de l'aumône pour les pauvres.

ANOMIENS. Hérétiques du Iv siècle qui rejetaient toute espèce de loi. (De a privatif et de nomos loi.),

-

ANSAL. Les musulmans appellent ainsi les dépouilles des ennemis, et c'est le nom que porte un des chapitres de l'Alcoran on y trouve ce passage: « De tout ce que vous gagnerez sur vos ennemis, la cinquième partie appartiendra à Dieu, au prophète, à ses parents, aux orphelins, aux pauvres et aux pèlerins. » Les interprètes de l'Alcoran disent que de ces cinq parties, il y en a quatre qui appartienneut aux soldats, et que la cinquième doit être partagée suivant cette loi, mais ils diffèrent tous sur le partage de cette cinquième partie. Plusieurs prétendent que la part attribuée à Dieu, n'est que par honneur,et que le cinquième de tout le butin doit être subdivisé seulement en cinq, savoir: le prophète, ses parents, les orphelins, les pauvres et les pèlerins, et que depuis la mort du prophète, sa part doit être employée aux affaires générales, ou donnée à l'iman, ou chef de la mosquée du lieu, ou enfin être jointes aux quatre autres portions. Il y en a qui décident que la part des parents du prophète est devenue caduque, et qu'il ne reste que les parts des or phelins, des pauvres et des pèlerins.

Dans une bataille, les musulmans avant fait

beaucoup de prisonniers, Mahomet tint conseil pour savoir ce qu'on en ferait. Abubeker fut d'avis que ces prisonniers étant tous leurs parents, il fallait les renvoyer en leur faisant payer une rançon; Omar dit qu'ils étaient eux-mêmes tous assez riches, et qu'il fallait faire trancher la tête aux prisonniers, puisque c'était le seul moyen de diminuer le nombre de leurs ennemis, et Mahomet se rangeait déjà du côté d'Abubeker, lorsque l'ange Gabriel apporta du ciel un verset de l'Alcoran qui prononçait des vengeances contre ceux qui désiraient les biens de la terre au préjudice de la gloire de Dieu. Mahomet crut alors que le seul Omar serait à l'abri de ces menaces, mais bientôt le verset suivant descendit du Ciel: «Mangez et jouissez de tout le butin que Vous avez remporté, et tirez telle rançon que vous pourrez de vos prisonniers; craignez seulement Dieu, car il pardonne et fait miséricorde. >>

Admirez avec quelle dextérité le prophète inposteur se jouait de la crédulité de ses seclateurs.

[ocr errors]

ANSPESSADE. Dans ancienne armée française, c'était un bas officier d'infanterie au-dessous du caporal, mais au nombre des hautes payes. Ce mot vient de l'italien, lance spesata, lance rompue. C'était le nom qu'on donnait à un gendarme, ou à un chevau-léger qui, dans un combat ayant honorablement rompu sa lance et étant démonté, se mettait dans l'infanterie avec la paye de chevau-léger, en attendant mieux.

C'était toujours un soldat brave et entendu qu'on choisissait pour anspessade. Les anspessades enseignaient l'exercice des armes aux nouveaux soldats. En l'absence des autres officiers du corps-de-garde, ils allaient poser les factionnaires, ce qui les exemptait de faction. L'anspessade recevait l'ordre de son caporal. Quand la compagnie marchait, il portait le fusil dans le second rang. Dans les registres des commissaires des revues, les anspessades sont nommés appointés, parce qu'ils avaient plus de paye que les simples soldats.

[ocr errors]

ANTECESSEUR. Professeur de l'école de droit dans l'ancienne université. C'est le titre que Justinien avait donné en 534, aux jurisconsultes chargés d'enseigner le droit.

ANTECIENS ou ANTECIENS. Peuples placés sous le même méridien, et sous une placés latitude opposée mais égale. (De anti, contre, et oikéo, j'habite.)

ANTHELIENS (DIEUX). Dieux dont les statues, placées aux deux côtés des portes d'Athènes, étaient continuellement exposées aux injures de l'air. (De anti, contre, et helios, soleil.)

ANTHESPHORIES. Fêtes paiennes célébrées en Sicile en l'honneur de Proserpine. (De anthos, fleur, et phéró, je porte, parce que Proserpine cueillait des fleurs lorsqu'elle fut enlevée par Pluton.)

ANTHESTERIES. Fêtes de Bacchus en Grèce. Elles duraient trois jours. Le premier s'appelait pithoigie, ou ouverture du tonneau; le second choes, ou versement, parce que chacun se versait à boire dans son propre vase

en mémoire d'Oreste, qui, étant venu à Athènes avant de s'être purifié du meurtre de sa mère, buvait dans un vase particulier, pour ne pas communiquer de souillure au peuple; le troisième s'appelait chutroi (de chutra, pot), parce qu'on portait des vases remplis d'herbes et de semences, consacrés à Mercure. Ce jour-là, les esclaves grecs étaient servis par leurs maîtres, comme ceux de Rome pendant les saturnales. Les fêtes terminées, un hérault les faisait rentrer dans le devoir en criant Hors d'ici, Cariens, les Anthestéries sont finies.

ANTHESTHERION. Huitième mois de l'année athénienne, ainsi nommé des fêtes Anthestéries, qu'on célébrait dans ce mois, correspondant selon les uns au mois de novembre, et selon d'autres au mois de février. ANTHIASISTES. Sectaires qui condamnaient le travail.

--

-

ANTHROPOMORPHITES. Hérétiques qui attribuaient à Dieu un corps semblable à celui de l'homme. (De anthropos, homme, et morphè, forme.)

ANTIADIAPHORISTES. Secte de Luther opposée à celle des adiaphoristes.

ANTICHTHONES. - Peuples qui habitent des contrées de la terre diamétralement opposées. Ce sont les Antipodes.

ANTIDICOMARIANITES. - Hérétiques qui niaient la divinité de la mère de Jésus-Christ. (De antidicos, adversaire, et Maria, Marie.)

ANTILAMBDA.-Signe dont on se sert dans les anciens manuscrits pour indiquer un texte, une citation, et qui a été remplacé par deux virgules rapprochées ou guillemets, ainsi nommés du nom de celui qui les in

venta.

ANTIMACHIE. Fête solennelle qui se célébrait dans l'île de Cos, et pendant laquelle le prêtre célébrant portait des habillements de femme, à l'occasion de l'anecdote suivante: Hercule, dit-on, revenant en Grèce, après la prise de Troie, essuya une tempête quí écarta son vaisseau des six autres qu'il commandait. Il échoua sur l'île de Cos, où il prit terre, sans armes et sans bagage. Dans cette fâcheuse situation, il pria un berger, nommé Antagoras, de lui donner un bélier. Le berger, qui était fort et vigoureux, lui proposa de lutter et lui promit le bélier, s'il demeurait vainqueur. Hercule accepta le défi; mais pendant que les deux lutteurs en étaient aux mains, les Méropes se mirent du côté d'Antagoras, et les Grecs, qui étaient présents, du côté d'Hercule. Le combat fut sanglant, et Hercule accablé par le nombre, se retira chez une femme de Thrace, qui lui prêta ses habits, avec lesquels il trouva le moyen de se dérober à la poursuite de ceux qui voulaient le tuer. Dans la suite Hercule vainquit les Méropes, épousa Alciope, et le jour de son mariage se revêtit d'une robe ornée de fleurs. En mémoire de ce fait, le prêtre de Cos, en habit de femme, offrait un sa crifice au lieu du combat, et les fiancés, aussi en habit de femme, allaient embrasser leurs fiancées.

--

ANTIQUAIRE. Chez les anciens, celui qui avait inspection sur les copistes, sur les

« PreviousContinue »