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du pacte fédératif, que quand toutes les distributions territoriales auraient été arrêtées, équivalait à un ajournement indéfini de ce pacte. La Bavière et le Wurtemberg craignaient de perdre des droits inhérens à la souveraineté, et demandaient quels avantages balançaient cette perte; mais ces avantages se trouvaient dans la sûreté et la garantie résultant du nouveau pacte. Le Wurtemberg, en particulier, n'ayant que 1,300,000 ames, se trouvait à cette époque menacé par plus d'un ennemi à cause de ses accroissemens subits. Voisin d'états plus puissans, il ne pouvait que gagner infiniment à être affilié à une confédération protectrice de son existence. Peut-être le roi de Wurtemberg se flattait-il qu'il pourrait se soutenir par des alliances particulières; mais de telles alliances ne sauraient avoir la solidité et la durée d'une fédération. Il peut arriver des crises où un état qui n'a que des rapports particuliers, et non des liens généraux, soit même sacrifié par des alliés temporaires.

Les plénipotentiaires wurtembergeois fondaient encore l'adhésion sur une entière liberté des contractans; ce qui semblait indiquer que leur souverain pouvait à son gré, se séparer de ses co-états; prétention inconstitutionnelle. C'est ici que l'argument de la majorité contre la minorité se reproduit dans toute sa force. Il est vrai

que Wurtemberg se défendait de vouloir faire schisme, et de mettre des entraves au pacte fédératif; mais les effets de sa conduite étaient plus clairs que ne l'était son attachement au pacte qui se négociait. Aussi voit-on que par suite de la note wurtembergeoise du 16 novembre, les séances du comité germanique furent entièrement suspendues pendant plus de cinq mois; tems qui eût suffi pour donner à la nouvelle constitution politique de l'Allemagne toute la perfection dont elle est susceptible; tandis que cette interruption échauffa les esprits, et prépara, par l'apparence d'une scission générale, une partie des malheureux complots qui devaient rouvrir les plaies de l'Europe.

LIVRE XIII.

SOMMAIRE.

Reprise des séances du comité germanique.

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Notes à ce si

- Son

Conférences. Admission dans le comité germanique, des plénipotentiaires des princes allemands du second rang. Discussion de l'acte fédératif germanique. Déclaration de l'Autriche. Acceptation de l'acte fédératif. précis. Considérations. Des divers membres de la confédération germanique, de l'Autriche, de la Prusse, de la Bavière, de la Saxe, de l'Hanovre, de Bade, de HesseDarmstadt, Hesse-Cassel et Hesse-Hombourg, des branches ducales de Saxe, de Mecklembourg, de Nassau; des maisons de Schwartzbourg, de Hohenzollern, de Lichtenstein, de Reuss, de la Lippe, de Waldeck. - Des villes impériales et anséatiques. Des rapports de l'Allemagne avec l'Eu

rope.

Le comité germanique ne s'était plus réuni depuis le 24 novembre, et la reprise de ses séances semblait ajournée jusqu'à la décision des questions au sujet de la Pologne et de la Saxe, qui, par suite, devaient déterminer aussi le territoire

de plusieurs grands états d'Allemagne. Cette suspension des délibérations tenait les esprits dans la perplexité. L'ancienne constitution germanique était abolie depuis 1806, et la nouvelle, si on pouvait donner ce nom à celle de la servile confédération du Rhin, était anéantie depuis 1813; il n'y avait donc plus de lien régulier entre les diverses fractions de la nation allemande.

Les princes et états du second rang protestaient pour le maintien de leurs droits, tandis que, de leur côté, les états médiatisés cherchaient à rompre les chaînes que leur avait imposées l'acte abrogé de la confédération du Rhin, et dont quelques souverains voulaient conserver les stipulations utiles à leurs intérêts. Les plénipotentiaires des princes et états du second rang avaient adressé, le 2 février 1815, aux plénipotentiaires autrichiens et prussiens, une note dans laquelle ils demandaient « que le Congrès allemand, composé de tous les membres qui devaient former le corps germanique, fût promptement réuni, et qu'on y discutât, dans des délibérations et des conclusions libres, les articles de la constitution future de l'Allemagne. >>

« On peut regarder, disait la note, comme <«< une vérité reconnue que le bien général peut s'opérer plus sûrement par le concours d'un

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grand nombre de parties agissant de concert, « et d'après des formes régulières, que par les «< efforts séparés de quelques membres.» Ce principe était susceptible d'être contredit, surtout d'après la jalousie naturelle aux petits états contre les grands, et qui eût pu les porter à former opposition à beaucoup de mesures nécessaires, et à se prévaloir de la majorité des voix; quoique entre puissances ce soient le rang et la suprématie qui l'emportent.

L'expression de Congrès allemand n'était pas exacte; car il n'avait jamais été question de former à Vienne deux congrès, l'un pour l'Europe, l'autre pour l'Allemagne. Les princes et états d'Allemagne avaient été invités en masse à envoyer des plénipotentiaires au Congrès de Vienne, non pour y prendre tous séance, mais pour faire valoir leurs prétentions, et régler leurs intérêts par la voie des négociations.

Cette note des princes du second rang ne laissa pas de faire impression, puisque, le 4 février, les plénipotentiaires prussiens transmirent au premier plénipotentiaire d'Autriche, une note dans laquelle ils témoignaient le desir qu'on reprît la discussion de la constitution germanique, en y admettant, par députation, les plénipotentiaires des princes du second rang, attendu que la diversité d'opinions avait cessé d'exister.

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