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villes anséatiques et Francfort n'étant que de grandes foires, fussent restées sujettes. Sans doute ces villes sont de grandes foires, et le centre d'un immense commerce dans la paix comme dans la guerre; mais c'est par ce motif qu'elles méritaient d'être rétablies dans leur indépendance qui est une source de prospérité pour toute l'Allemagne. Des politiques spéculatifs, au mot de liberté, mêlent toujours le cliquetis des chaînes; et si dans quelques lieux, ils élèvent des autels à l'indépendance, c'est pour la renverser dans d'autres pays. Ils veulent de grandes puissances, non pour avoir de fortes garanties, mais pour porter des coups violens. Tout chez eux se rapporte à la force, à la domination, à l'oppression des faibles; et un état paisible mais industrieux, et qui ne peut nuire ou envahir, leur paraît une superfétation, quoique l'histoire apprenne que les petits états n'ont jamais ravagé la terre, et que les habitans y sont plus heureux que dans ceux d'une vaste étendue.

La grande attention des principaux états d'Allemagne, est de soustraire désormais leurs peuples à l'influence étrangère, comme la pensée des états de la seconde classe, est de se soustraire à ceux de la première. La réalisation des espérances sous ces deux points de vue importans, dépendra surtout de l'union qui existera entre

l'Autriche et la Prusse. Puisse l'émulation du

bonheur public succèder à la rivalité du pouvoir! La cour de Berlin a senti ce qu'elle avait perdu pour n'avoir pas été au secours du vrai protecteur de l'Allemagne; et, d'un autre côté, elle a dû être touchée de la magnanimité de la cour de Vienne qui oubliant bien des traverses hostiles, a secondé, autant que la politique générale le lui permettait, la restauration de la monarchie prussienne. L'Allemagne ne peut retomber sous le joug de l'étranger, que dans le cas où l'esprit de faction, qui n'est que l'intérêt personnel et exclusif, l'emporterait sur le bien-être de la confédération. La France qui, sous Napoléon, abusa tant de son pouvoir, n'a plus droit désormais de se mêler du sort de ce pays, que par suite de traités avec la confédération, ou avec des puissances d'Allemagne prises séparément. Dans l'un et l'autre cas, la politique lui conseille de n'avoir en vue que le maintien de l'ordre général, la défense de l'état opprimé, et de dédaigner tout ce qui n'appartiendrait qu'à la vanité d'une influence qui blesse ou humilie. Les grandes cours se disputent à tort la petite gloire de dominer dans les conseils de l'étranger, domination moins fructueuse qu'orageuse.

C'est sans réfléchir qu'on représente la Russie comme capable d'envahir l'Allemagne. Le

cabinet de Pétersbourg est assez éclairé pour sentir que l'acquisition de cette vaste contrée, en supposant même la chose possible, diminuerait sa puissance en la prolongeant sur un sol qui ne peut lui appartenir sans mêler tous les peuples du Nord et du centre de l'Europe, et renverser toute idée d'équilibre. Le système consacré ne peut plus périr, parce qu'il est le résultat de l'expérience des derniers temps et du perfectionnement des idées politiques. Il a pour défenseurs les principales puissances qui, réunies, et en parfaite intelligence pour tout ce qui a trait à la sûreté commune, seront toujours plus fortes qu'une d'entre elles.

L'Angleterre s'intéresse à l'Allemagne, autant pour l'extension de son commerce et ses connexions avec l'Hanovre, que dans des vues d'ordre universel. Les rapports de l'Allemagne avec la majeure partie de l'Europe, sont directs et tellement liés qu'ils sont inséparables. Il n'y a que ceux qu'elle avait précédemment avec la Suède, qui soient presque entièrement annulés depuis la cession que celle-ci a faite de la Poméranie. La nation suédoise paraît ellemême avoir renoncé pour toujours aux invasions qu'elle se permit sous Gustave-Adolphe et Charles XII, à une époque où elle avait sous sa domination plusieurs provinces allemandes. L'Al

lemagne cesse par sa nouvelle organisation, d'être un vaste camp d'où partaient des essaims de soldats volant à la voix d'un prétendu protecteur, pour égorger leurs frères sans griefs comme sans fruit. Les peuples de la Germanie ont abjuré des haines jalouses semées à dessein; et la nation allemande, redevenue une et indivisible, sera un des plus solides garans du repos de l'Europe.

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Négociations au sujet du rétablissement de la couronne impéNote hanovrienne. - Note des états du

riale d'Allemagne.

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second ordre. Réclamation des états médiatisés. Leur députation à l'empereur d'Autriche. Concessions du roi de Prusse aux médiatisés. Du système représentatif en Allemagne. Commission pour la navigation des fleuves. Comité militaire pour l'Allemagne. Réclamation du clergé allemand. De la liberté de la presse dans ce pays.

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Réclamations du duc d'Aremberg, de la maison d'Isenbourg, du comte de Bentinck, du prince de la Leyen, et des Français dotés en Allemagne, etc.

La cour de Vienne, fidèle à l'obligation de protéger l'Allemagne, l'avait défendue de toute sa puissance dans les guerres des XVII et XVIIIe siècles. Il est vrai que c'était pour elle un devoir; mais il est honorable à un état de première classe, de remplir fidèlement des capitulations dont des vues d'intérêt particulier au

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