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charge des autres cantons, à l'exception de ceux de Berne et de Zurich.

L'article VIII statuait qu'il serait payé une indemnité aux propriétaires de lods; et pour éviter tout différent à ce sujet, entre Berne et le canton de Vaud, une somme de 300,000 livres de Suisse devait être payée par le second, pour être répartie entre les Bernois, propriétaires de lods, etc.

La diète de Zurich ayant reçu, le 3 avril, la précédente déclaration, se hâta de l'envoyer aux différens cantons; et chacun de ceux-ci ayant fait parvenir successivement sa décision, la diète arrêta, dans la séance du 27 mai, « Que la déclaration du Congrès de Vienne du 20 mars 1815 était acceptée par la confédération helvétique, qui promettait que les stipulations qu'elle renfermait, seraient fidèlement observées. » La diète professait une gratitude éternelle pour les hautes puissances qui, par cette déclaration, rendaient à la Suisse d'anciennes et importantes frontières, réunissaient trois nouveaux cantons à la confédération, et lui garantissaient une neutralité permanente. Il faut, en effet, reconnaître que le Congrès n'eut d'autre vue que de pacifier la Suisse au-dedans, et de la protéger au-dehors. Quelques politiques ont regretté que le Congrès n'eût pas affilié la confédération suisse à celle de

l'Allemagne; mais la réunion de ces deux associations eût singulièrement compliqué le système de l'une et de l'autre. Indépendamment de ce motif, le caractère extérieur de la confédération helvétique est une neutralité perpétuelle, laquelle est incompatible avec la position des états confédérés allemands, plus susceptibles d'être jetés dans des guerres étrangères. Les cantons, par leur neutralité, si elle est maintenue, servent autant l'Allemagne, que s'ils fussent entrés dans la confédération germanique.

LIVRE X.

De l'Italie.

SOMMAIRE.

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Reconstruction de la monarchie autrichienne. Discussion au sujet de la réunion de Gênes au Piémont. Commission concilier les intérêts des deux pays. pour Protestation du député de Gênes, marquis de Brignole, contre leur réunion. Décision du Congrès an sujet de la succession au trône de Sardaigne. Considérations. - Prétentions de l'infant Charles-Louis sur la Toscane. Note du plénipotentiaire espagnol, Labrador. Réponse du plénipotentiaire toscan, don Neri Corsini.

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Opinion de la France sur cette contestation. Autre note du chevalier Labrador. - Réintégration du prince de Piombino dans ses possessions. Concession des Présides au grand-duc de Possession du duché de Modène par l'archiduc Ferdinand d'Est. Réclamation de la cour de Rome au sujet des légations perdues.

Toscane.

ON

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le

N sait comment l'ancienne Rome, favorisée par des circonstances uniques, et surtout par défaut de concert entre les états qui l'entouraient, parvint à les soumettre successivement;

mais on sait non moins que les différens peuples d'Italie ne se soumirent qu'avec douleur aux lois d'une maîtresse détestée par son orgueil, et que l'amalgame des vainqueurs et des vaincus ne fut ni l'œuvre de la sympathie ni l'effet de la confiance. A la chute de l'empire romain, lorsque les chaînes forgées par la violence, et limées par le temps, tombèrent, l'Italie ne tarda pas à se décomposer en un grand nombre d'états qui, au gré des chefs ou des factions, adoptèrent toutes les formes de gouvernement, depuis le despotisme jusqu'à la démocratie la plus turbulente. Entre ces divers états s'élevèrent, dans le moyen âge, des guerres acharnées qui ne furent suspendues que par les divisions entre les familles patriciennes, ou entre celles-ci et le peuple; mais jamais on ne vit de disposition à une réunion de tous les peuples d'Italie en une puissance unique. Qui ignore les jalousies existantes encore de nos jours entre Naples et Rome, entre les Vénitiens des Lagunes et ceux de Terre-Ferme, entre Gênes et Turin ? Toutes ces fractions de l'Italie, alors même qu'elles sont en paix, par la faiblesse des gouvernemens, ou par la vertu des princes, se déchirent par des sarcasmes méprisans; et pour donner à leurs jalousies un caractère violent, il n'y manque que la liberté et la puissance. Indépendamment de

ces oppositions morales, il en est d'intérêt. La configuration allongée de la Péninsule nuirait à la centralité du gouvernement italien. Dans quelle ville placerait-on la capitale? Rome se prévaudrait de ses souvenirs, Naples de son site délicieux, Florence de sa centralité; Milan se mettrait aussi sur les rangs. Toutes ces villes et d'autres encore aspireraient à être le siége de la monarchie italienne.

Dans la division présente, l'Italie est coupée en deux par l'État de l'Église, dont la conservation a parų nécessaire à l'indépendance du chef de la religion. Ce motif suffirait pour empêcher la réunion des pays d'Italie possédés par les maisons d'Autriche et de Bourbon; réunion qui, en supposant même l'abolition de la souveraineté temporelle du pape, ne pourrait s'effectuer qu'en donnant à l'une de ces deux maisons la part de l'autre, ou en les expulsant toutes les deux de l'Italie; double événement impossible d'après l'organisation présente de l'Europe; car, pour que l'un et l'autre eût lieu, il faudrait que toute balance de forces entre la France et l'Autriche, disparût de nouveau, et que l'Europe cessât de prendre aucune part à ce qui se passerait en Italie, Malgré ces divers obstacles qui pour le moment sont insurmontables, on cherche imprudemment à électriser les Italiens; on

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