Page images
PDF
EPUB

les autres pays qui nous avoisinent; j'avois déja communiqué avec plus de détail les mêmes notions à quelques-uns des Membres du Comité des Recherches de l'Assemblée Nationale, qui, je n'en doute pas, rendront témoignage à l'empressement avec lequel je leur ai donné tous les éclaircissemens qu'ils pouvoient attendre de moi, et avec lequel j'ai même prévenu leur desir. "

Paris, ce 28 Juillet 1799.

En attendant l'arrivée des Commissaires auxquels on a renvoyé la lettre du Ministre ; M. de Cernon a interjeté une demande de fixer le Chef-lieu du Département du Pas de Calais à Arras on l'a ainsi décrété.

[ocr errors]

M. Fréteau l'un des six Commissaires nommés la veille, est entré, et a rendu compte du résultat de leurs recherches, et de leurs conferences avec les Ministres.

1. Nous avons constaté, a-t-il dit, les ordres donnés pour le passage des Troupes Autrichiennes, et les négociations qui ont eu lieu à cet effet. Le 3 Juin 1790, le Baron de Bender, Major général de Troupes Autrichiennes, a écrit à M. de Mercy, Ambassadeur de Sa Majesté Apostolique en France, en le priant d'agir auprès de la Cour de France pour faire augmenter la garnison de Givet, dont les habitans se mêlent aux insurgens Belgiques, et ont tenté de reprendre sur les Autrichiens le Canon enlevé aux Belges, à l'affaire de Beaurain.

Le 12 Juin, M. de Merty écrivit à cet effet à M. de Montmorin; il lui demanda en même temps, au nom de son Souverain, qu'attendu que les Troupes Françoises tra

versent le territoire Autrichien pour aller à Maubeuge, par réciprocité, des détachemens Autrichiens pussent traverser le territoire François, pour se rendre sur le territoire Belgique.

Lettre de M. de Montmorin à M. de la Tour-du-Pin, en date du 27 juin, par laquelle il invite ce dernier à présenter au Roi la demande de l'Ambassadeur Autrichien, ajoutant qu'il la croit conforme à la réciprocité établie par les Traités subsistans entre les deux Puissances.- Lettre, en date du 17 juillet, de M. de la Tour-du-Pin à M. de Montmorin. Le Roi a décidé, conformément à votre avis, que la demande de M. de Mercy étant fondée sur la réciprocité, il ne seroit porté aucun empêchement au pessage des Troupes Autrichiennes, puisque celles de Sa Majesté passent librement. Je vous adresse la copie de la lettre que j'adresse à MM. Bouillé et de Sarlabous.

་་

་་

M. de Bouillé a adressé ces mêmes ordres au Lieutenant de Roi de Thionville et même au Commandant de Verdun, où ils ont occasionné une grande fermentation : le Peuple a arrêté un convoi destiné pour Nancy dans la crainte qu'il ne fût rencontré par les Troupes Autrichiennes.

[ocr errors]

Nous avons compulsé les Traités : il cons te, par celui de 1769, confirmé en 1779, que la réciprocité de passage n'est nullement etablie, pour les Troupes Autrichiennes. (A ces mots une joie subite s'est répandue dans la Salle, et s'est même manifestée par quelques applaudissemens..) L'Article 34 de ce Traité porte que les Troupes de Sa Ma

jesté Très- Chrétienne pourront traverser le Comté de Beaumont, à condition qu'elles ne logeront pas sur le territoire de l'Empire, qu'elles ne commettront aucun dégât, et que Toutes les dépenses qu'elles feront dans leur passage seront payées comptant et de gré à gré

[ocr errors]

Ce Comté de Beaumont est pour ainsi dire enclavé dans la France, et pour aller de Givet à Maubeuge, à Philippeville, à Mariembourg, il est indispensable de le traverser... Mais il est évident que le Ministre s'est trompé sur les dispositions de ce Traité, où qu'il n'en avoit pas connoissance, puisqu'il a fallu le chercher un jour entier. Ainsi la réciprocité n'est point établie : quand elle le seroit, les Troupes Autrichiennes n'auroient pas dû séjourner en France; or il étoit impossible qu'elle ne séjournasssent pas depuis Givet jusqu'à Verdun.

Ensuite, le Ministre a oublié ou mal entendu le décret du 28 Février dernier, portant qu'il ne pourra être introduit dans le Royaume, ni admis au service de l'Etat, aucun Corps de Troupes étrangères, sans un Décret du Corps législatif, sanctionné par le Roi.

Les ordres donnés pour l'introduction d'une armée Autrichienne en France, sont une erreur des Ministres, qui ne connoissoient ni les Traités ni vos Décrets.

2o. Sur le troisième objet de notre mission, concernant la vérification des Garnisons des frontieres, M. de la Tour-du-Pin nous a remis le Mémoire explicatif que voici :

« Il a toujours été regardé comme indispensable, militairement et politiquement,

d'entretenir sur les frontières de l'Alsace, des Evêchés et de la Flandre, la majeure partie des Troupes sur pied, et vous vous convaincrez facilement, en jetant les yeux sur l'état, que malgré les obstacles qu'on a rencontrés, ce principe n'a point été négligé.

[ocr errors]

>>

La haute Alsace va se trouver, à la vérité, diminuée de quatre bataillons, mais l'exécution du Décret rendu à l'occasion des troubles de Lyon, a déterminé ce mouvement. Besançon a également fourni deux bataillons, et l'on a tiré de la FrancheComté et de la Bourgogne, la Cavalerie que l'on a jugé indispensable d'y faire

marcher. »

A l'exception de cette diminution forcée, toutes les garnisons de l'Alsace, de la Lorraine, des Evêchés et de la Flandre, sont sur le pied de paix le plus fort. Vous trouverez ainsi depuis Bitche jusqu'à Dunkerque, 81 bataillons et 74 escadrons; et depuis Landau jusqu'au Fort de l'Ecluse, 35 bataillons et 30 escadrons, y compris les Troupes destinées pour Lyon.

[ocr errors]
[ocr errors]

la

« Sur la frontiere de Champagne orainte d'une insurrection que j'ai du chercher à prévenir, m'a engagé à proposer au Roi de retirer de Charleville le Régiment de Bercheny; mais je ne m'y déterminai, que parce que j'avois des de le remplacer immédiatement par les Chasseurs de Picardie: le Décret de l'Assemblée Nationale qui demandoit une garnison de Cavalerie pour Haguenau, m'a forcé d'y faire passer ce dernier Corps.

[ocr errors]

moyens

[ocr errors]

D'ailleurs, les villes de Mézières et de

Charleville ne faisoient, en quelque façon, qu'une seule ville; j'avois pensé qu'en conservant deux bataillons dans la première, je pourrois pendant quelque temps être sans inquiétude sur cette disposition.

"

[ocr errors]

Cependant, sur les représentations du Département des Ardennes, je viens d'expédier des ordres pour faire rendre à Charleville, momentanément, un escadron d'Esterhazy; et si les circonstances deviennent plus impérieuses, il sera facile et expédient d'y faire passer un Régiment de la garnison de Metz. Ainsi, cette frontière a à peine perdu deux escadrons, qu'en cinq ou six jours de marche on peut s'y reporter avec une augmentation considérable de forces, si elle devenoit nécessaire.

་་

"

"La frontière des Alpes n'a jusqu'ici jamais attiré l'attention du Gouvernement; cependant, les inquiétudes que l'on peut concevoir dans ce moment, ont engagé à y veiller particulierement, et elle se trouve actuellement plus garnie de Troupes qu'elle ne l'est ordinairement en temps de paix. La Provence et le Dauphiné n'ont pas, depuis long-temps, réuni 27 bataillons et 6 escadrons comme aujourd'hui. Les Troupes qui marchent vers Lyon rapprochent encore des forces assez nombreuses pour rassurer dans un premier moment. »

"Si, pressé par les instantes sollicitations. du Général Puoli, j'avois proposé de faire passer en Corse le bataillon de ChasseursRoyaux-Corses, c'étoit avec l'intention de le remplacer en Dauphiné; et le retour d'un bataillon du Régiment du Maine, que cette disposition facilitoit, en donnoit un moyen.

« PreviousContinue »