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inégal des deux moitiés du globe, dont l'une eft ouverte, par une plus grande étendue de l'océan, et dont l'autre eft chargée d'une plus grande élévation de montagne.

EQUATEUR OU LIGNE EQUINOXIALE: autre ligne imaginaire par laquelle on entend tout l'espace terreftre et maritime où les jours et les nuits ont une durée égale. Paffer la ligne, veut dire traverfer les régions ou les mers situées fous l'équateur.

ZONES: les régions ou les mers, plus ou moins froides, plus ou moins brûlantes, qui s'étendent depuis la ligné équinoxiale, jufqu'aux extrémités du monde.

PÔLE : ces extrémités du monde qui reffemblent aux extrémités d'un œuf, un peu applaties et diminnant par degrés. Les deux pôles, également éloignés du foleil qui les éclaire à peine, font glacés et inhabitables. Nul homme, nul animal, nulle plante, nul être enfin n'y fauroit vivre ou végéter. La nature, en ces lieux, loin de reffufciter le monde, femble morte avec lui.

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DEGRÉS mefure de diftance, en latitude et en longitude. Les degrés de latitude fe mefurent du nord au midi, et ces degrés font de vingt lieues fur mer et de vingt-cinq fur terre. Les degrés de longitude fe mefurent d'orient en occident, mais ils n'ont point d'étendue fixe fous l'équateur ils font égaux aux degrés de latîtude en s'approchant des pôles, le volume de la terre diminuant, chaque degré de longitude fe retrécit à proportion. C'eft en comptant ces degrés, que l'on évalue le cours du foleil. II emploie une heure à parcourir quinze degrés ou trois cent lieues. Ainfi le hameau qui fe trouve placé à trois cent lieues plus près du levant qu'un autre hameau, voit naître le jour et arriver la nuit une heure plus tôt que le fecond. Chaque degré en longitude, c'eft-à-dire du levant au couchant, eft donc parcouru par le foleil en quatre minutes. Nous nous fervons ici du langage vulgaire : car chacun fait aujour. d'hui que le foleil eft fixe et que c'est la terre qui tourne. Nos yeux, en jugeant le contraire, font trompés par le mouvement apparent, de la même manière que l'on fe trompe, lorsqu'étant dans un bateau qui s'éloigne du rivage, on croit voir le rivage fuir et le bateau refter immobile.

HORIZON toute l'étendue de ciel, de terre et de mer que l'on peut diftinguer du haut d'une montagne ou du milieu d'une plaine

On donne particulièrement le nom d'horizon à cette partie circulaire du ciel, qui, se courbant en quelque forte, femble toucher et finir de tout côté à l'extrémité des pays que nous embraffons par la vue.

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PIC un mout inacceffible, terminé en pointe, en aiguille, et qui paroiffant fendre la nue et confiner avec la voûte céleste fe montre de loin comme une perspective élevée. Le pic d'Adam s'apperçoit à cinquante lieues, et le pic de Ténériffe à foixante.

VOLCANS: gouffres profonds, remplis de foufre et de bitume, qui s'ouvrent et s'enflamment dans le creux de la terre ou dans le creux des montagnes voifines de la mer, et qui avec des fecouffes terribles et un bruit effrayant, vomiffent des tourbillons de feu, des amas de pierres calcinées, et des torrens de lave, c'eft-à-dire de foufre et de bitume fondu et bouillonnant. L'Etna en Sicile est un volcan dont le fommet eft couvert de flammes, la pente chargée de neiges, et le pied revêtu de vignobles floriflans.

GLACIERS: montagnes immenses de neiges et de glaçons, entaffées fur les montagnes les plus élevées de la Suiffe, de la Savoie et du Dauphiné. L'air circulant autour du globe, étant plus froid, à mefure que l'on monte au deffus des plaines, la pluie qui tombe fur ces hauteurs, s'y durcit en neige, en glaçon, que l'été le plus brûlant ne peut parvenir à fondre. Mais la partie de ces glaciers, qui est plus proche de la terre et des vallées, fe diftillant par la chaleur, produit des lacs confidérables, tels que celui de Genève, et de grands fleuves, tels que le Pô, le Rhône et le Rhin, qui tous les trois defcendent des glaciers voifins du Mont Saint-Godard.

OCEAN: cette mer, prefque fans bornes, moitié connue, moitié inconnue, qui environne le globe de toute part, qui reçoit dans fon fein le tribut de tous les fleuves, et où le foleil pompe de continuelles vapeurs que l'air difperfe et fait retomber en pluies sur toutes les régions de la terre.

MÉDITERRANÉE : une mer, infiniment moins vaste, qui côtoye l'Afrique, traverse l'Europe, et va, depuis le détroit de Gibraltar, fortereffe qui appartient à l'Angleterre, jusqu'au détroit des Dardanelles, fortereffe qui appartient à la Turquie.

DETROIT: efpace étroit, ou bras maritime, qui joint deux mers et qui fépare deux terres. Le pas de Calais, ou le canal de la Manche,

est un détroit, refferré entre les côtes de la France et celles, de l'Angleterre, et communiquant, d'une part à l'océan, et de l'autre à la mer du nord.

FLUX ET REFLUX : un mouvement qui élève les flots de l'océan, suivi d'un mouvement oppofé qui les abaiffe. Dans leur élévation, les flots fe répandent fur le rivage. Dans leur abaiffement, ils fe retirent. La Méditerranée n'eft point sujette à ces deux mouvemens que l'océan éprouve à des heures réglées, et que les aftronomes attribuent à l'action combinée du foleil et de la lune. Un écrivain a effayé d'expliquer ce phénomène, cette fingularité de l'océan par la fonte fucceffive des glaces qui fe fait pendant fix mois au pôle du nord, et pendant les autres fix mois au pôle du fud, c'eft-à-dire du midi.

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GOLFE vafte baffin maritime qui s'avance et s'arrondit au milieu des terres où il femble repofer loin des tempêtes et des ouragans de mer. L'Italie a le golfe de Venife, et la France, celui de Lyon, près d'Arles en Provence.

BAYE : une étendue de mer et de rivage où les vaiffeaux peuvent se réfugier et jeter l'ancre.

RADE un port naturel qui n'est pas fermé, et qui cependant eft à l'abri des coups de vent, fi communs et fi terribles fur mer.

ISLE un espace de terrein que l'eau entoure, et que l'on distingue de ce qu'on nomme Terre ferme. Les Cyclades étoient des iles flottantes. Les Canaries fe nomment les îles fortunées. Les tremblemens de terre et les volcans intérieurs de l'océan ont fait tantôt paroître des îles nouvelles, tantôt difparoître des îles anciennes. PRNINSULE presqu'île, c'eft-à-dire qui ne touche à un continent que par un côté.

CONTINENT : une immenfité de terre ferme qui fe fuit fans interruption. Notre globe eft partagé en deux continens. L'un eft composé de l'Europe, de l'Afie et de l'Afrique. L'autre eft formé de l'Amérique feptentrionale et de l'Amérique méridionale, jointes ensemble par l'isthme de Panama. On conjecture auffi que l'Amérique feptentrionale se joint à l'Afie par les déferts inconnus de la Tartarie orientale, et l'on raconte qu'un jeune sauvage poursuivant une biche, arriva des bords du lac Ontario à ceux de la Sybérie.

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ISTHME langue de terre, ou chauffée naturelle qui joint deux terres et qui fépare deux mers. En joignant les deux Amériques,. l'ifthme de Panama fépare l'océan du nord de l'océan du sud. La langue de terre qui joint l'Afrique à l'Afie, et qui fépare la mer Rouge de la Méditerranée, s'appelle l'Ifthme de Suez. On a imaginé que c'étoit par-là que les Ifraélites avoient passé la mer Rouge à pied sec. Un sultan afiatique avoit entrepris de percer l'ifthme de Suez pour la junction de la Méditerranée et de la mer Rouge. Le cé lèbre Buffon a obfervé que la mer Rouge étant plus élevée la que Méditerranée, si l'ifthme qui les fépare avoit été abattu, la mer Rouge auroit inondé et peut-être fubmergé l'Europe.

CORDILLERES : les plus hautes montagnes de l'Amérique et de l'univers, Le Mont-Chimboraço a trois mille cinq cent toises d'élévation au-deffus du niveau de la mer.

ALPES montagnes très-hautes qui fervent de rempart à l'Italie et de limite à la France. Le Mont-blanc, qui domine fur les Alpes, et qui est tout refplendissant des neiges que le foleil argente, a trois mille toises d'élévation au-dessus du niveau de la mer.

PYRÉNÉES : montagnes qui fervent de barrière entre la France et l'Espagne. Le Mont-Canigou, qui eft le géant des Pyrénées, a deux mille toises d'élévation au deffus du niveau de la mer.

CEVENNES: montagnes de Languedoc, fameuses pat les dragonna-. des; c'est-à-dire par les converhons des proteftans, faites à coups de fabre.

VOSGES montagnes de la Lorraine, riches en minéraux et peuplées d'habitans industrieux (*).

(*) L'esprit d'invention et l'amour du travail diftinguent les payfans des Vosges. J'en ai vu qui avoient fabriqué des machines ingénieufes; d'autres qui gravoient fort bien en bois et fur la pierre; d'autres qui étoient poètes ou aftronomes. Le Valdajot, près de Remiremont, eft peuplé de paysans-anatomiftes qui remettent avec beaucoup d'adreffe, et encore plus de charité, les bras et les jambes caffees. Ils apprennent l'anatomie dès leurs enfance fur un fquelette de bois qui fe démonte et fe remonte dans toutes fes articulations. On met çe fquelette ou ce mannequin anatomique dans un fac fermé: L'enfant s'exerce à difloquer et à raccommoder tous ces membres de bois fans les voir; et cet exercice le prépare à manier enfuite les os fracturés avec une foupleffe, une dextérité qui étonne les gens de l'art. Encore une fois, le payfan n'a besoin que d'une meilleure éducation. Il eft capable des plus grandes chofes. Soldat, il devient un héros ; curé, il devient un fage; artifte, il devient fouvent uu inventeur

Précis des travaux de l'Assemblée Nationale.

4 décembre. Nos concitoyens des campagnes savent qu'il existe en France une DETTE PUBLIQUE. Les états comme les particuliers, ont quelquefois besoin de ressources extraordinaires, et quand leurs revenus habi tuels ne suffisent point, ils empruntent à un intérêt plus ou moins fort, suivant le crédit dont ils jouissent. Lorsqu'un citoyen contracte avec l'Etat, prête son argent à la nation, l'engagement que la nation prend avec lui de lui rendre tant par an, est de la même espèce et aussi sacré que celui que son voisin prendroit avec lui en pareille circonstance, puisque le prêteur n'étoit pas obligé à aider la nation de son argent et si la nation ne payoit pas à ses créanciers tout ce qui leur a été promis par leur contrat, cè seroit une injustice égale à celle d'un particulier qui ne paye point ses billets. La nation seroit infidelle, déloyale, et chargée, comme banqueroutière, du mépris de tous les autres peuples.

C'est pourtant là ce qui a été proposé à l'assemblée nationale. On a demandé qu'il fût levé sur les RENTES une imposition égale à celle qui est levée sur les TERRES. Cette imposition seroitinjuste, 1°. parce qu'on violeroit le contrat que l'Etat a passé avec le rentier ; 2o. parce que le rentier a payé d'avance la protection particulière pour laquelle on exigeroit cette imposition. Car il n'a prêté son capital, qu'à condition de tel intérêt annuel : et s'il avoit pensé, que, sous prétexte, on dût un jour lui retrancher une partie de cet intérêt, il en eût exigé un plus fort. Enfin cette taxe nouvelle seroit injuste parce que le rentier payera la contribution personnelle à raison de sa fortune et par conséquent de ses rentes. Ainsi on proposoit à la nation de faire sans aucun profit une horrible injustice.

L'honneur national, la foi nationale suffisoient donc pour rejetter cette proposition. Mais l'intérêt public seul l'auroit commandé. L'Etat, comme tout citoyen, perd son crédit, quand il paye mal; à plus forte raison quand il ne paye pas, quand il fait banqueroute. Et cependant l'Etat ne peut se passer de crédit. La moindre guerre ne

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