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pendu, et, en cas de récidive, destitué de ses fonc

tions.

Aucun corps ne pourra se mêler en rien de ce qui concerne les ordres du pouvoir exécutif, touchant l'armée de terre ou de mer.

Les départemens instruiront exactement le ministre de l'intérieur de toutes leurs opérations, et feront exécuter sans délai les ordres d'administration émanés du roi,

Le directoire de département, dans certains cas pourra déclarer nulles les délibérations du directoire de district; il pourra appeler devant lui un ou plusieurs membres de ce directoire; il pourra défendre de mettre à exécution les actes déclarés nuls; il pourra même, dans des circonstances urgentes, suspendre les administrateurs de district.

Le roi pourra, sous la reponsabilité de son ministre, exercer sur les départemens et leurs directoires une autorite pareille, c'est-à dire, annuller leurs délibérations; en défendre l'exécution; suspendre les membres qui la composent et les remplacer provisoirement par des commissaires qu'il nommera. La législature décidera si la supension est juste; elle seule pourra dissoudre et anéantir les corps administratifs.

Ainsi tous les pouvoirs, même celui du roi, sont limités et contrôlés les uns par les autres. Telle est la différence entre les fonctionnaires et les citoyens. Tous les citoyens sont égaux, devant la loi; mais il faut que les fonctionnaires soient inégaux et graduellement soumis, devant la constitution.

Décret sur les droits de chanvre et de lin, et sur les savons.

C'est toujours au profit de l'agriculture et des manufactures du royaume que sont faits les décrets de l'assemblée nationale. Ainsi, les toiles de chanvre et de lin importées de l'étranger, scront assujéties au droit de 70 liv. le quintal; celles importées par terre de la Flandre autrichienne et de l'Allemagne, seront assujėties au droit de 36 liv. par quintal; les toiles blanches paieront 45 liv.; les toiles et les savons 67 liv. par quintal. Quand les denrées et les productions étran

gères seront plus chères, nous seront plus sûrs de vendre avantageusement les nôtres.

Décret sur l'argenterie inutile des églises, chapitres et communautés.

L'assemblée nationale a consacré la solemnité du culte divin, elle paye actuellement plus de 130 millions par an aux gens d'église; la nation est chargée de toutes les dépenses du culte; il est évident que cet objet seul emporte un cinquième du revenu de l'état; et le citoyen qui paye cent sols de contribution, en donne vingt pour la religion. Voilà qui est d'une nation très-religieuse. Il est convenable encore que le culte soit célébré avec une noble dignité. Il n'y avoit à retrancher que des superfluités très-inutiles, et qui ne servoient qu'à grossir le trésor des moines et des chanoines. Ces riches superfluités appartiennent à la nation qui a droit de les convertir à son usage. Aussi l'assemblée nationale vient de décréter, que l'argenterie des églises, chapitres et communautés qui sera jugée inutile sera convertie en monnoie qui sera versée dans le trésor de la nation. Elle a pris les plus sages précautions pour que cette opération soit faite avec sagesse. Ainsi, l'on nous donnera de la monnoie à mesure qu'on brûlera des assignats.

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Décret pour l'abolition des Milices.

Il y a long-temps qu'on s'attendoit à ce décret. Le régime des milices étoit, depuis long-temps, l'objet de la haine publique. Comme impôt, il arrachoit à la classe pauvre de la nation, cinq ou six millions par an, il prenoit au pauvre ouvrier son argent et deux ou trois journées de son temps. Il étoit la terreur des campagnes et la désolation des mères; et le tirage de la milice étoit une calamité publique. Les hommes aiment la guerre sans doute ; ils y volent, mais ils ne veulent pas y être traînés. Tout est rectifié par ce sage décret : Le régime des milices est aboli : à dater du jour de la publication du présent décret,les sous-officiers et soldats dès trou

pes Provinciales ne seront plus astreints à aucun service, et il leur sera délivré des cartouches de congés absolus.

Première Lettre aux Rédacteurs.

Voici, Messieurs, des réflexions, destinées pour mes concitoyens, mais qui peuvent être utiles à d'autres. Si vous en jugés ainsi, vous pouvez les insérer dans votre feuille, ect. Signé, BOUDET, procureur de la commune et assesseur de BURE, district d'Alençon, département de l'Orne.

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Discours adressé aux habitans de Bure le dimanche 6 février, par M. Boudet.

Mes chers concitoyens, la feuille villageoise nous apprend qu'il va être établi une contribution foncière, sur tous les biens territoriaux, dans la proportion d'un cinquième du revenu net. Je vous ai vus effrayés, et déja vous croyez que vous allez encore être écrasés par les impôts. Mais si vous vous rappelez combien vous êtiez surchargés, vous verrez clairement que vous êtes soulagés dès aujourd'hui. En attendant que chacun de vous puisse réfléchir et comparer, voici le calcul que j'ai fait des diminutions de charges dont nous

sommes assurés.

I. Un gouvernement et des financiers cruels nous faisoient payer le sel 12 s. 9 d. la livre. Nous sommes 620 individus dans cette commune, dépensant, l'un dans l'autre, chacun une livre de sel par mois; cela fait par an 3999 livres. Or maintenant qu'il ne coûte que 1 s. 6 d., nous n'avons plus à payer que 558 liv. Nous gagnons donc. 3441 1. s. d.

II. Pour 50 pipes de cidre que vous vendiez par an, et 20 pipes environ que vous changiez de place, il vous en coûtoit, pour le congé, 16 s. 3 d. par pipe. Vous gagnez donc.

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III. Mille boisseaux de bled et mars que vous vendiez et achetiez, vous coûtoient 2 s. par boisseau pour le mesurage. Il est réduit à moitié : vous gagnez donc encore.

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IV. Pour la coutume des marchés et foires, tant à Mortagne, qu'à Lemesle-sur-Sarthe, Séez et Saint-Lomest, à raison des bestiaux et denrées, il vous en coûtoit, et vous gagnez par sa suppression.` V. Deux cents livres de tabac que vous consommiez vous coûteront moitié moins, et vous l'aurez, gros ou fin, suivant votre goût; vous gagnez encore.

VI. Pour le dommage des pigeons que vous supportiez et qui sont à présent retenus, ainsi que pour tout autre gibier, ne gagnez vous pas bien.

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VII. Pour la rognûre de la griffe des huissiers.

Tous ces avantages font pour la commune un soulagement réel de.

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200

50

30

40117 6. Je ne vous parle point de ces rentes seigneuriales qu'on créoit, qu'on vous demandoit sans titres et qu'il falloit payer,

Ni de cette sujettion au moulin bannal, ni de ces reconnoissances par aveu, lors des gages-plèges, (à la vérité, votre ci-devant seigneur, M. de Bonvoust, ne ressembloit раз à ses confrères, sur tous ces objets.)

Mais voilà des avantages certains: à qui les devonsnous? A l'assemblée nationale qui a détruit tous les abus, au roi qui a secondé l'assemblée nationale. Cessez donc, mes chers concitoyens, de vous allarmer, puisque l'avenir ne peut qu'amener de nouveaux biens.

N. B. Nous avons copié fidèlement le sage discours de M. Boudet. Il seroit à désirer que tous les Administrateurs fissent, chacun pour leur commune, un calcul aussi consolant et aussi vrai. Il est bon de remarquer tout ce que M. Boudet pouvoit encore compter, dans les soulagemens que la révolution procure aux campagnes. Il ne parle ni des dixmes. ni de la taille, ni des droits d'aides sur le vin, ni des droits de traites dans l'intérieur du royaume sur les fers, les huiles, les cuirs, les savons, etc., ni du casuel des paroisses, ni des

épices des juges, ni des longueurs ruineuses des procès, ni des frais de la milice, ni de ceux que coûtoit la mendicité des moines, ni enfin de tant de charges secrètes et d'oppressions sourdes que nous devons toujours mettre dans nos comptes, ne fût-ce que pour mémoire. Nous croyons aussi que, pour un Bas-Normand, M. Boudet estime bien peu la rognûre de la griffe des huissiers.

Seconde lettre aux Rédacteurs.

J'ai souscrit, Messieurs, pour votre Feuille Villageoise mon père veut que je l'étudie, et que j'apprenne par cœur votre catéchisme de la constitution. Sa lecture lui ôte tous les regrets qu'il avoit de la perte d'une charge et d'une dixme considérable, qui faisoient la plus grande partie de sa fortune. Je sacrifie, à son insu, l'argent de mes menus plaisirs, pour me donner la satisfaction de vous lire.

Je n'ai que treize ans ; j'espère voir la fin de la constitution et jouir de ses bienfaits. Votre journal m'instruira et fera mon bonheur.

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CONSTANTINOPLE. La défaite des Turcs, par le plus grand hasard, est parvenue à la connoissance du grandseigneur à qui l'on cache, tant que l'on peut, les fautes des visirs et les malheurs du peuple. Le sultan s'est troublé au fond de son serrail, et il a fait le serment de venger sa disgrace et d'exterminer les Russes. En même temps il a ordonné de lever dans ses Etats trois cent mille hommes. Il peut d'un seul mot assembler des armées les payer est difficile, les discipliner impossible.

LONDRES. Le ministère anglois se prépare à secourir l'empire Ottoman; et son escadre est destinée, dit-on,

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