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prévoit qu'une guerre nouvelle l'exposeroit à d'excessives dépenses et à de terribles représailles. Si sa flotte sort; sa banqueroute arrive.

CONSTANTINOPLE. Le grand Seigneur fait de nouveaux préparatifs contre la Russie. Il est excité, dit-on, par le ministère anglois. M. Pitt arme le Levant, soulève le Nord, subjugue l'Inde, menace l'Espagne, trouble peut-être la France: quel sera le fruit d'une politique si tracassière? De liguer l'Europe contre l'Angleterre. L'Angleterre pourroit jouer un plus beau rôle, celui de pacifier les peuples.

SOISSONS. L'évêque, sommé par la municipalité, de prêter le serment civique, a répondu qu'il attendoit la permission du pape. La permission du pape pour être bon François ! Il ajoute que la HIERARCHIE ecclésiastique, n'est dépendante d'aucun POUVOIR HUMAIN. Ainsi lorsqu'il devient nécessaire de réformer cette hiérarchie, il faudra qu'une puissance descende du ciel tout exprès. L'évêque de Soissons imite, non pas les apôtres qui se soumettoient aux lois, mais les prélats qui en aucun temps n'ont voulu se soumettre aux réformes. Ils recouroient aux papes contre les rois, aux rois contre les papes, aux conciles contre les synodes, aux puissances célestes contre les conciles. Voilà ce que que la HIERARCHIE.

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MACON. La garde nationale a saisi, dans un château voisin, des malles, remplies d'armes, de munitions, d'uniformes. Elle a, en même temps, arrêté le possesseur du château, M. Mignon de Bussey qui enrolloit, dit-on, beaucoup de mécontens. Est-il possible que rien ne puisse corriger ni détromper de la chimère de la contre-révolution?

SAINT-CLAUDE. Les gardes nationales du Mont-Jura ont fait la capture de trois mille aunes de mousselines qui entroient en fraude dans le royaume. Ils ont demandé à l'assemblée nationale ce qu'ils devoient en faire. Dans le temps du despotisme, un contrebandier étoit un homme hardi qui vivoit d'industrie et d'abus. Sous le règne des lois un contrebandier n'est plus qu'un lâche escroc qui vit de fraude et de larcin. PARIS. Il s'est commis un meurtre horrible. On a

égorgé dans leur chambre, une clame et sa gouvernante. L'abominable assassin n'est point encore découvert; et le public se livre à des conjectures et à des soupçons qui peuvent compromettre l'innocence.

L'assemblée nationale a donné une violente secousse à nos ministres. Comme on les accuse de ne pas marcher droit dans la révolution, et de retarder au contraire, la marche des choses, il a été proposé d'avertir le roi que ses ministres avoient ENCOURU LAMEFIANCE PUBLIQUE. Cette proposition a été rejettée à la majorité de soixante-trois voix. Les ministres ont écrit au roi pour invoquer son témoignage et pour donner leur démission. Le roi s'est empressé de leur accorder le témoignage, mais il n'a pas encore accepté la démission.

De nouveaux commissaires ont été envoyés à Brest pour y appaiser les troubles de l'escadre. Beaucoup de gens ont peur que le ministère anglois ne profite de ces troubles. Mais qu'on se rassure. Le premier coup de canon que tireroit l'Angleterre, remettroit l'ordre parmi les matelots. Ils ne se sont révoltés qu'à cause d'un article du code pénal, qui leur a paru déshonorant et qu'il est facile de changer. Des hommes si sensibles à la seule apparence du déshonneur, voudroient-ils déserter ou fuir devant l'ennemi?

L'assemblée nationale a décidé que le pavillon françois changeroit la couleur blanche contre la couleur nationale. Ce changement de couleur contribuera à celui des sentimens ; et aussitôt que le drapeau national sera arboré sur les vaisseaux, il avertira tout marin aristocrate de devenir patriote ou de s'éloigner.

L'assemblée nationale continue de travailler avec sagesse au salutaire et juste établissement de l'impôt. Celui qui doit être assis sur les biens-fonds, ne sera levé que sur leur produit net, c'est-à-dire, en défal

quant tout ce qui est employé en avances de culture et en frais de réparations. Il a été décrété que l'impôt sera mis aussi sur les domestiques, les équipages, et cette partie du luxe qui doit contribuer aux charges autant qu'elle sert à la vanité.

Plusieurs lettres, arrivées de plusieurs villes, annon

cent que l'on y à pris des mesures pour faciliter le cours des assignats. On a ouvert, dans ces villes, des bureaux de secours ou d'échange. On y reçoit les assignats. On donne, à leur place, plusieurs petits billets de petites sommes. Ces billets circulent de confiance. Quand un marchand en a reçu pour la valeur d'un gros assignat, il les rapporte au bureau qui les échange. C'est une méthode heureuse et facile pour s'affranchir de la tyrannie des vendeurs d'argent, jusqu'à ce que les petits assignats viennent rendre l'argent moins nécessaire, ou plus commun.

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La vente des biens, ci-devant ecclésiastiques, commencé; et l'on vient d'adjuger deux maisons au plus offrant. L'affluence des acheteurs a été grande: celle des spectateurs n'étoit pas moindre: ils étoient curieux de voit le début d'une opération qui doit ' libérer le royaume. De toute part viennent des soumissions, des engagemens, pour acheter ces biens, les meilleurs qui soient en France. Jamais Europe n'a vu s'ouvrir une foire plus accréditée, ni un marché plus profitable.

On s'abonne a Paris chez DESENNE, Libraire au Palais-Royal; et en Province, chez les principaux Libraires et chez les Directeurs de la Poste, pour 7 liv. 4 sols par an ; l'abonnement ne peut être moins d'une année. On prévient les Souscripteurs qu'il faut affranchir les lettres et le port de l'argent; et on les prie de vouloir bien circonstancier l'adresse de chaque Village, pour éviter la ressemblance des noms.

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Livres nouveaux, relatifs aux campagnes.

Ecole des Laboureurs, ouvrage utile et intéresdans lequel on explique aux citoyens des campagnes la révolution Françoise, ses avantages, et la conduite qu'elle exige pour devenir aussi solide et durable qu'elle est heureuse par Joseph-Marie le Quinio, avocat et agriculteur de Bretagne.

Prônes civiques, par M. l'Amourette, Docteur en Théologie, premier numéro. Ce sont des discours remplis d'une éloquence noble et simple, et dont le but est de prouver que la constitution nouvelle, bien loin d'être contraire à l'esprit du christianisme, est conforme à ses principes et favorable à sa morale.

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Messieurs les Souscripteurs qui auront des réclamations à faire, sont priés d'indiquer avec précision le numéro qui se trouve sur leur adresse.

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Plusieurs de nos Abonnés se plaignent du retard de notre feuille : ce retard nous étonne et nous afflige. Laste paroît exactement tous les jeudis, et le libraire DESENNE l'envoie, non moins exactetous les Abonnés. Si quelques-uns ne la reçoivent pas, ou la reçoivent trop tard, la fautė en est à la poste; celle-ci est divisée en tant de bureaux, et peuplée de tant de commis, qu'il se trouve toujours, ou un négligent, ou un infidèle. Nous voudrions pouvoir donner des aîles à chaque feuille, et de la conscience à chaque commis. Tout ce qui dépend de nous, c'est de réparer leur faute à nos propres frais, et de renvoyer un second exemplaire à quiconque se plaindra de n'avoir pas reçu le sien.

Nous avons une autre dette dont il nous est moins facile de nous acquitter. Maires, Curés Vicaires, Fermiers, nous adressent des lettres qui respirent le patriotisme et l'indulgence. Nous, les prions de nous excuser, si nous ne répondons pas à tant de zele et à tant d'honnêtetés auxquelles nous sommes infiniment sensibles. Notre reconnoissance se montrera beaucoup mieux en traVaillant à rendre chaque, semaine notre journal meilleur pour eux. TE BD (E)

Enfin nous devons nous justifier de n'avoir pas encore, ainsi que le demandoient nos Abonnés rédigé une table explicative des décrets concernant l'impôt; nous attendons que tous ces décrets soient rendus, et alors nous en donnerons le résumé. Ce résumé éclaircira et réunira tout; les

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