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DISTRICT DE MAHANORO

Limites. Le district de Mahanoro, qui a été déclaré autonome par arrêté en date du 7 janvier 1901, est limité:

Au nord, par le fleuve Manandra et la rivière Fasanasy, qui le séparent du district de Vatomandry;

A l'est, par l'Océan Indien;

A l'ouest, par la chaîne de l'Ambalavato, qui le sépare du district d'Anosibe;

Au sud, par l'Ivolo et le cours moyen de la Vatovandana, qui le séparent de la province de Mananjary.

Divisions administratives. Le district de Mahanoro se divise en quatre cantons comprenant chacun six saina. Chaque canton a, à sa tête, un sousgouverneur assisté d'un officier-adjoint et d'un secrétaire.

Les deux cantons du littoral, ceux de Zafindriambelo et des Sahavakoanina, du nom des principales familles qui les habitent, dépendent directement du chef-lieu. Les cantons de l'intérieur occupés par les Vorimo et les Antambahoka, sont groupés et forment un sous-district à la tête duquel est place un fonctionnaire européen. Celui-ci, sous l'autorité directe du chef du district, administre la région de l'ouest qui confine au district d'Anosibe et à la province de Mananjary.

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Orographie. Les massifs qu'on rencontre dans le district ne sont que des ramifications de la grande chaine de l'Ambalavato, qui forme la limite quest et dont l'orientation est sensiblement N.-E.-S.-O. Ils s'enchevêtrent en un chaos qui en rend l'étude très difficile, et forment entre les vallées des nombreux cours d'eau une série de hauteurs aux configurations les plus bizarres. Les montagnes les plus remarquables sont, en remontant du sud au nord: l'Ambatobehenjy, le Vohiporo (950 mètres), le Mahantsinjo, le Vohinijo, (le Vohibe, (couvert de belles forêts), le Voronkandriana et l'Antsakarivo.

Hydrographie.

Huit fleuves ou grandes rivières arrosent la circonscription et la partagent en autant de bassins sillonnés en tous sens par d'innombrables affluents et sous-affluents; ce sont :

L'Ivolo, qui se jette directement à la mer, formant limite avec la province de Mananjary sur la plus grande partie de son cours;

Le Masora, qui se déverse aussi dans l'Océan et dont l'estuaire se confond presque avec celui du Sahantsio;

Le Sahantsio, qui arrose une région des plus fertiles;

Le Mangoro, qui se jette à la mer non loin de Mahanoro, après avoir traversé la circonscription de l'ouest à l'est;

Le Hosy et la Lohariana, dont les eaux se confondent dans le Bas-Hosy; ce dernier donnant à son tour naissance au Sasaka, qui vient se déverser à la

mer;

Enfin, le Manandra, gros affluent de droite du Vatana, qui limite au nord la circonscription.

Ces fleuves et leurs affluents fertilisent un sol des plus propices aux grandes cultures coloniales. Ils recèlent aussi une force vive, qui, quand on voudra la

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mettre à contribution, assurera la force motrice aux industries nombreuses qui sont à créer dans le district.

Climatologie. On peut partager l'année en trois périodes correspondant à des saisons bien définies.

Du 1er décembre au 15 mars, pluies accompagnées de coups de vent d'une violence extrême dégénérant quelquefois en cyclones. La température reste très élevée et se maintient en moyenne à +27° 5' avec un abaissement nocturne insignifiant. Les fièvres, très fréquentes pendant cette période, affectent parfois la forme pernicieuse. Toutes les précautions sont à prendre pour se préserver du soleil et de l'humidité.

Du 15 mars au 15 septembre, les pluies sont fréquentes, mais sans orages. L'état hygrométrique est à peu près normal et la température se maintient entre +18° et + 27°; juin et juillet sont frais. La fièvre se manifeste plus rarement chez l'Européen qui, pendant cette période, se rétablit des fatigues de l'hivernage.

Du 15 septembre au 1er décembre, c'est l'époque des grandes brises du nord-est qui dessèchent tout et sont des plus préjudiciables aux grandes cultures. L'air est beaucoup moins chargé d'humidité, et la température reste en moyenne à 28 sur le littoral.

Voies de communication. - Le réseau de routes qui sillonnent le district s'est augmenté, en 1900, du sentier muletier direct d'Antsirabe à Mahanoro. Cette nouvelle voie, qui va permettre au chef-lieu de reprendre un peu de l'importance qu'il avait autrefois, traverse, avant de rentrer sur la circonscription, la province de Betafo, les districts de Tsinjoarivo et d'Anosibe, passe la frontière à Sahandrongony, et se dirige, presque en droite ligne, sur Mahanoro, en desservant les centres principaux de Tanambao, Ambodiharamy, Ambodiramiavona, Menagisa, où elle franchit le Mangoro, et Betsizaraina. Ce sentier est praticable aux bourjanes chargés. Il est, de plus, terminé et rectifié sur les 2/3 de son tracé. La longueur totale de cette route est de 75 kilomètres environ jusqu'à la sortie du district. Elle approvisionnera dans l'avenir une bonne partie du Betsileo, ainsi que les circonscriptions de Tsinjoarivo et d'Anosibe.

La route du littoral, carrossable sur chacun de ses tronçons, a environ 100 kilomètres du nord au sud. Elle pénètre sur le district à Béparasy, point frontière, avec Vatomandry, et en sort à Ambinanivolo, pour passer sur la province de Mananjary. La traversée des nombreux fleuves ou marais est assurée par des ponts ou un service de pirogues fonctionnant de jour et de nuit.

Un autre sentier, bien entretenu sur son parcours, relic Mahanoro à Tananarive par Anosibe et Tsiafahy, jusqu'à Sahasóna, point frontière avec la circonscription de Vatomandry.

Indépendamment des routes principales dont il vient d'être parlé, le district comporte un réseau complet de sentiers facilement accessibles en filanjana et relian t entre eux tous les gros villages et chefs-lieux de saina.

Grâce aux nombreux cours d'eaux qui le sillonnent, il est facile de se rendre par voie d'eau d'un point à un autre du district. Les lagunes qui courent parallèlement au littoral et qui n'offrent que quatre solutions de continuité, réunissent, entre eux, les estuaires des fleuves et rivières, et facilitent énormément les transactions. Les pangalana auxquels il vient d'être fait allusion sont les suivants, en allant du nord au sud:

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Quand ils seront percés, les communications avec Mananjary et Vatomandry seront des plus aisées.

La plupart des fleuves sont navigables dans leurs basses vallées; mais on se heurte aux premières cascades, généralement après 3 ou 6 heures de pirogue.

On peut remonter:

1o Le Mangoro, jusqu'à Menagisa (20 kil. de l'estuaire);
2o Le Mahasora, jusqu'à Ampasimbola (45 kil.);
3o Le Sahantsio, jusqu'à Ambodiriana (30 kil.);
4o Le Lohatra, jusqu'à Vohitroka (18 kil.);

5o Le Sasaka, jusqu'au lac Hosy (10 kil.);

6o Le Sakariana, jusqu'à Ambodiriana-Lohariana (22 kil.);

7o Le Hosy, jusqu'à Ambodiriana-Hosy (27 kil );

8° Le Sasaka, jusqu'à Ambinanisahivo, à 21 kilomètres de Beparasy.

Les pirogues d'un gros tonnage peuvent aisément circuler dans les limites qui viennent d'être indiquées, même pendant la saison sèche.

Commerce. Le port de Mahanoro, autrefois l'un des plus actifs de la côte orientale, est aujourd'hui bien déchu. Mananjary, et surtout Vatomandry, se sont partagés son mouvement d'affaires. Le débouché que va lui procurer la nouvelle route d'Antsirabe est considérable. L'Imerina et le nord du Betsileo auront désormais avantage à s'approvisionner par Mahanoro; les premières expériences entreprises par la Compagnie lyonnaise ne laissent aucun doute à cet égard. Il y a tout lieu, par conséquent, de bien augurer de l'avenir en ce qui touche le développement commercial du chef-lieu.

Indépendamment de sa rade, qui est une des mieux abritées du littoral oriental de la Grande Ile, Mabanoro est un gros centre de traite où les produits afflueront comme autrefois, dès que le port sera de nouveau ouvert aux importations directes.

Aucune maison française n'est effectivement représentée dans le district. Le gros négoce est entre les mains de Mauriciens, depuis longtemps établis dans le pays.

Le mouvement commercial pour l'année 1900 se résume dans les données suivantes :

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Les principaux produits exportés sont le rafia, la cire et les sacs vides, fabriqués dans le pays.

Le mouvement du port pendant la même période a été de trente-trois navires [entrées et sorties comprises], dont 2 vapeurs français, 1 vapeur allemand, 4 voiliers français, 10 voiliers anglais et 1 voilier norvégien.

Industrie. L'industrie n'existe pour ainsi dire pas dans le district. Il est cependant exact d'ajouter qu'au nombre des entreprises industrielles qui procureraient de réels bénéfices à ceux de nos compatriotes qui s'y adonneraient, on peut citer une usine pour la décortication du riz et du café, une rhumerie, une féculerie et, enfin, une scierie mécanique. La force motrice d'une usine serait toute trouvée dans les cours d'eau aux chutes nombreuses sillonnant la région.

Agriculture et entreprises de colonisation. Le district de Mahanoro compte parmi les contrées de la Grande He les plus propices aux entreprises agricoles; toute sa richesse actuelle réside dans les cultures. On y trouve, à la date du 31 décembre 1900, un total de quarante-deux plantations, grandes ou petites, sur lesquelles les essais, portant sur des plantes tropicales, ont donné les résultats les plus concluants.

Les cultures les plus intéressantes pratiquées dans le district sont: le cacao, le café Liberia, la vanille, le caoutchouc, le girofle et le thé.

Le café Liberia et la vanille sont introduits depuis fort longtemps. Ils viennent également bien, et le Liberia est resté, jusqu'à ce jour, absolument indemne de maladies cryptogamiques.

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