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passe rend le mouillage intenable lorsque le vent souffle du N.-E. au N.; la tenue y est médiocre.

Le petit port de Ratsianarana est parsemé de récifs, la tenue y est bonne. Les baies de Tanjoua, Anovondrano, Vinanivao et Vinanibe sont accessibles à des bâtiments de 3 à 500 tonneaux, la tenue y est bonne.

Tous les ports de la province seront prochainement signalés par des amers et des feux de port visibles à 4 milles.

De nombreux points de la côte offrent aux navires des mouillages en pleine mer, par des fonds de 15 à 25 mètres, où la tenue est assez bonne; mais fréquemment les ancres et les chaînes sont prises dans des pâtés de coraux et l'on est obligé de les y abandonner.

La navigation à voile est pénible sur la côte de la province de mai à novembre, aux époques de forte mousson; la mer est très grosse et les courants portent dans le nord à une vitesse de 2 à 4 milles, aussi les caboteurs ne fréquentent-ils les ports de la province que de décembre à mai.

Une communication est assurée tous les 2 mois, entre Vohemar et Diego, par un paquebot des Messageries Maritimes.

Ces voyages auront lieu pour 1901 les 6 janvier, 6 mars, 6 mai, 6 juillet, 6 septembre, 6 novembre.

Commerce.

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Les exportations comprennent la vente des bœufs à Maurice, la Réunion et dans la Colonie même.

La vanille, le riz, l'écaille de tortue, le caoutchouc, la gomme copal, les bois d'ébénisterie et de construction donnent lieu à des transactions assez importantes qu'augmentera l'amélioration des moyens de transport, qui sont encore rudimentaires et très onéreux.

Les principales maisons de commerce sont françaises; elles approvisionnent de nos tissus maints commerçants indiens.

Les paiements se font, soit en produits, soit en espèces, mais avec des crédits assez longs.

Une maison étrangère, dont le siège est à Tamatave, a de nombreux comptoirs dans la province; elle les approvisionne de marchandises françaises le plus souvent la quincaillerie, les lampes, fourneaux de cuisine, outils, tôles de toitures, bimbeloterie, etc., sont encore, pour de nombreux articles, d'origine étrangère, mais avec une tendance marquée à céder la place aux produits similaires français qui sont de qualité supérieure; ainsi, les couteaux à gaîne français, en raison de leur forme et de leur qualité, ont tout à fait supplanté la coutellerie étrangère, bien que leur prix soit deux fois plus élevé.

Les liqueurs sont toutes de fabrication française, leur commerce est entièrement entre les mains des Européens ou des Malgaches, les Indiens se bornant à la vente des tissus, de la mercerie et de la quincaillerie.

Les principaux centres de commerce sont situés sur la côte et se classent du nord au sud, comme suit:

Vohemar, important commerce de bœufs dont l'exportation atteint 6.000 têtes par an. La rade est excellente, les gros bâtiments peuvent s'approcher à 50 mètres de terre. Un wharf permettra prochainement de faciliter les opéra

tions des navires.

Sahambava, centre important de culture de vanille; on y compte actuellement 200.000 pieds; la rade de Sahambava est médiocre, les fonds ont bonne tenue, le vinany de la rivière sera prochainement amélioré et muni d'un appon

tement.

Antalaha, grand commerce de riz, de bois et de caoutchouc. Les navires sont obligés de mouiller en pleine côte, en face de la ville; quelques travaux permettraient d'utiliser pour les chalands et les petits caboteurs le vinany profond de Mananara.

Ratsianarana, siège d'une exploitation forestière; rade accessible aux gros navires, commerce de caoutchouc.

Vinanibe, exploitation de bois de construction et d'ébénisterie; bonne rade, commerce de caoutchouc.

Les côtes de la province sont très poissonneuses et l'installation de pêcheries serait certainement lucrative. Une foire se tient à Vohemar tous les deux mois, la veille de l'arrivée du paquebot venant de Diego..

Industrie. Les seuls établissements industriels existant dans la province consistent en deux exploitations forestières installées l'une à Ratsianarana, l'autre à Vinanibe. Elles exportent des bois de construction et d'ébénisterie. Agriculture. Les indigènes du nord de la province ne cultivent que le riz et dans une mesure insuffisante pour assurer leur alimentation. Ceux du sud cultivent de grandes quantités de riz; ils en exportent 200 tonnes environ dont une partie est dirigée sur Vohemar, le reste sur Tamatave. La varille est cultivée avec succès à Sahambava et à Antalaha; trois plantations de café ont été créées dans l'Ankavia; elles sont encore trop récentes pour qu'on puisse se prononcer à leur sujet.

De nombreuses vallées, dans le sud notamment, présentent d'admirables terrains pour toutes les cultures tropicales, cacao, girofle, épices, agave, etc. Dans le nord, on rencontre d'excellents terrains propres aux cultures de maïs, tabac, coton, manioc, fourrages, etc.

Les légumes d'Europe, la pomme de terre notamment, donnent de très bons résultats.

Les volailles de toutes sortes s'élèvent avec la plus grande facilité; on perfectionnerait aisément les races indigènes par des croisements avec des reproducteurs de plus forte taille provenant de pays chauds, de Cochinchine, par exemple.

Elevage. Le nord de la province est éminemment propre à l'élevage. On compte actuellement 120.000 têtes de gros bétail appartenant aux indigènes.

Les pâturages sont d'une qualité exceptionnelle; l'eau fait un peu défaut durant la saison sèche, mais la race du bétail indigène est sobre et supporte sans trop en souffrir les plus grandes sécheresses.

La bosse dont elle est pourvue est un vrai réservoir de graisse qui supplée au manque de nourriture pendant que les pâturages sont pauvres, ce qui a lieu aux mois d'octobre, novembre et une partie de décembre.

L'accroissement du poids des animaux peut se faire facilement par une sélection judicieuse dans la race même, par la division des troupeaux et par une nourriture plus substantielle donnée aux mères pendant l'allaitement. On arriverait à peu de frais à donner ainsi aux animaux de boucherie un poids plus élevé. La moyenne actuelle ne dépasse pas 135 kilos, poids net, pour les bœufs de 4 ans.

Les animaux provenant de la province supportent très bien les traversées en mer, ils ne souffrent que très peu de la chaleur des cales et l'on peut dire qu'aucune race ne leur est supérieure pour l'exportation. Les pertes éprouvées jusqu'ici pendant les voyages à Natal ou Maurice ont toujours été insignifiantes. L'élevage des porcs est peu répandu à cause du manque de nourriture. Les pâturages de la province permettraient d'élever des moutons, ânes, chevaux, mais il serait nécessaire de choisir les premiers individus dans des pays ayant à peu près les mêmes conditions climatériques que la Grande Ile.

Population. La population est de 37.225 habitants d'après le dernier re

censement:

Elle comprend :

8.115 Sakalava; 21.980 Betsimisaraka; 6.922 Tsimihety;

123 Makoa;

85 Anjouanais.

On peut difficilement se procurer de la main-d'œuvre dans la population indigène en raison de sa paresse, de son insouciance et de son peu de besoins.

Les mœurs sakalava imposent à ceux qui possèdent du bétail ou du riz, de nourrir ceux qui viennent les visiter et le nombre est grand des indigènes qui n'ont d'autre moyen d'existence que l'exploitation de leurs congénères plus aisés. Ces traditions encouragent là fainéantise dans une notable partie de la population.

Le Sakalava est d'ailleurs impropre au travail de la terre; il ne cultive que juste le riz nécessaire à son entretien et se borne presque exclusivement à la garde des troupeaux. On peut trouver chez eux des gardiens de bétail aux salaires mensuels de 15 à 20 fr. sans nourriture; mais ces gardiens doivent être étroitement surveillés, si l'on veut éviter de grosses pertes, soit du fait de la dispersion des animaux qui tendent toujours à revenir aux points où ils ont grandi, soit du fait des crocodiles, qui détruisent une grande quantité de jeunes bêtes. Le Betsimisaraka et le Tsimihety sont d'assez bons cultivateurs, mais aussi paresseux que le Sakalava.

Les Makoa et les Anjouanais se livrent exclusivement au commerce et colportent dans les villages les marchandises qu'ils achètent à la côte.

Les Européens et assimilés sont au nombre de 75; les Indiens au nombre de 38.

ADMINISTRATION

MM. Vergnes, administrateur de 1re classe, chef de la province.
Latapie, administrateur-adjoint de 2o classe.

D'Arthuys, commis de 1re classe des affaires civiles.
Payret,

Viguerie,

id.

de 2o classe

id.

id.

Hécart, commis de 2o classe du corps des comptables.
Cerceau, id. de 3o classe

id.

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DISTRICTS INDÉPENDANTS

situés sur le parcours de la future voie ferrée

DISTRICT DE FETRAOMBY

Limites. Le district de Fetraomby, est l'ancien secteur des Zafindrianambo, du district d'Andovoranto, érige en district depuis le 1er janvier 1901, par arrêté du 20 septembre 1900.

La création de cette nouvelle circonscription territoriale a été motivée par la nécessité d'établir, dans la région où doivent être exécutés les travaux du chemin de fer, «l'unité complète de direction et de faire concourir tous les services au succès de l'oeuvre entreprise ».

La limite est déterminée, de l'est à l'ouest, par la ligne de crêtes séparant la vallée de laroka de celles de Vohitra et de la Sahantandra jusqu'au nord du village de Vakampotsy.

A partir de ce point, la limite abandonne la ligne de crêtes pour rejoindre directement le confluent de la Sahantandra et de l'Ambavaniasy en laissant au district de Beforona le village de Sandranahy, qui se trouve près de ce confluent. Orographie. Le système orographique du district est constitué par les avant-monts de la grande chaîne qui étaie du côté de l'est le plateau de l'Imerina et dont les dernières assises sont séparées de la plaine côtière d'Andovoranto par la rivière Rongaronga et le bas Rianila.

Hydrographie. Le territoire du district est arrosé par la rivière Rianila, qui prend sa source, au dire des indigènes, vers Didy, dans la grande forêt. Cette rivière, dans la partie supérieure et moyenne de son cours, est torrentueuse et coupée de nombreux rapides; elle commence à être navigable en toutes saisons pour les pirogues à partir de son confluent avec le Ranofotsy. Ses principaux affluents sont:

Rive gauche, la Teza, le Fanasana, le Sakandrarana, l'Iampanga, le Ranofotsy et le Rongaronga;

Rive droite la Vohitra, rivière aussi importante, par la longueur de son cours et le débit de ses eaux, que le Rianila lui-même. Le confluent de ces deux cours d'eau se trouve à environ 1.500 mètres en amont d'Anivorano.

Au point de vue de l'aspect général, des facilités de communication, des ressources que présente le district pour les installations agricoles, il peut être divisé en deux régions d'égale étendue ayant des caractères nettement tranchés. La région haute, extrêmement tourmentée, présente une succession ininterrompue de plissements à arètes vives, séparés par de profonds ravins. C'est aus pentes extrêmement raides de ces mouvements de terrain que la population clairsemée de cette région établit ses cultures; une exploitation agricole de quelque importance trouverait difficilement dans cette partie du district des ter rains favorables.

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