Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

CERCLE DE MAEVATANANA

Limites. Le cercle de Maevatanana a pour limites :

Au nord, une ligne qui va de la région de Miarinarivo (confluent de l'Amboavavy avec la Bemarivo) au confluent du Menazomby avec la Mahajamba, et qui coupe les cours moyens de l'Antsevakely et de l'Ampandrana. Elle se prolonge par les rivières de Bekabija, Rabanga et Kamoro, jusqu'au point où cetle dernière reçoit l'Antsohihy.

En cet endroit, la limite forme une enclave jusqu'au lac Amparibe et rejoint la Betsiboka, un peu au sud de Maroakatra. De ce fleuve au Tsitondroina, une ligne fictive qui laisse à la province de Majunga, la basse vallée de l'Iabohazo, complète, du côté du nord, la limite du cercle.

A l'est, la rivière Ankobakobaka, la crête la plus orientale du plateau du Tamponketsa, qui se continue vers le sud, par la ligne de partage des eaux des bassins du lac Alaotra et de la Mahajamba.

A l'ouest, la crête du plateau de l'Ankarahara, qui sépare les versants des bassins de la Mahavavy et de l'lkopa, depuis le Tsitondroina jusqu'aux sources de la Menavava.

Au sud, la limite part des sources de la Menavava, coupe l'Isandrano et l'Ikopa à hauteur d'Ankarabe, puis elle laisse, sur la rive droite de l'Ikopa, les villages d'Ampotaka, de Mahatsinjo et de l'Amboasary, au cercle de Maevatanana, et rejoint la Betsiboka à hauteur du Vombohitra. Ce fleuve sert de limite jusqu'au gué de Miarinkofeno, et la frontière rejoint, vers l'est, la Mahajamba en laissant au secteur d'Andriamena le district d'Andakana.

Les provinces et cercles qui avoisinent le cercle de Maevatanana sont: au nord, la province de Majunga et le cercle de Mandritsara; à l'est, la province d'Ambatondrazaka; au sud, la province d'Ankazobe; à l'ouest, le cercle de Main

tirano.

-

Orographie. A l'ouest, le plateau calcaire de l'Ankarahara s'étend entre les vallées de la Mahavayy et de la Menavava. Il détache des ramifications jusqu'à l'Ikopa au nord et au sud de l'labohazo ; c'est ce qui a permis l'établissement de fours a chaux aux environs de Maevatanana.

Un seul sommet se détache nettement de l'Ankarahara dans la région qui intéresse le cercle, c'est le Tsitondroina, pic pointu, très reconnaissable, qui domine admirablement tout le pays environnant et peut s'apercevoir à 50 kilomètres à la ronde.

A l'est de l'Ankarahara, un chaos montagneux auquel il est difficile de donner une direction générale sépare la Menavava de l'Ikopa. C'est une série de plateaux dénudés et de contreforts qui portent les noms d'Antsiakara, de Tamponketsa et d'Ankaraharakely se détachant du plateau central. Entre l'Ikopa et la Betsiboka, se trouve le plateau d'Ankarabe. Celui-ci atteint 1.600 metres d'altitude aux environs de Manerinerina et se prolonge vers le nord par une série de hauteurs enchevêtrées qui séparent les bassins des deux fleuves et donnent à la région un aspect très tourmenté.

Néanmoins, on peut distinguer dans ce chaos deux chaînes, celle d'Ambohimena, qui est longée par l'Ikopa et celle d'Ambohimenakely, qui se dirige

d'abord vers le N.-E. pour prendre une direction parallèle au cours de la Betsiboka. Ces deux chaînes se rapprochent à hauteur d'Antsiafabositra et se prolongent vers le nord par le massif de Beritsoka.

Les pentes vont ensuite en s'affaiblissant et ce n'est plus qu'une série de mamelons bas et dénudés jusqu'à Maevatanana.

Les principaux pics sont: l'Antsirapotsy (au sud d'Andriba), le Tsiafajavona (1280m) et le pic d'Andriba, qui domine la plaine de Mangasoavina et

atteint 1.060m.

Entre la Mahajamba et l'Ikopa, une nouvelle ramification complète, à l'est, l'orographie du cercle.

La chaine de séparation des bassins de ces deux rivières s'abaisse au seuil d'Anjokojoko et facilite les communications entre les vallées opposées de la Tsimaloto (affluent de l'Ikopa) et de la Bemarivo (affluent de la Mahajamba).

Ces deux vallées forment un couloir qui met en communication les riches plaines d'Antsatrana et de Tsaratanana; il est, d'ailleurs, suivi par un très bon chemin muletier.

Au nord d'Anjokojoko, la chaîne se prolonge en serrant de près la Mahajamba, tandis qu'elle permet au bassin de la Betsiboka de s'agrandir.

A l'ouest de cette chaine, s'étendent le plateau d'Antongodrahoja, dont le point culminant est le pic Namakia, le massif d'Ankarongo, près de Botolsara, et le massif isolé du Vombohitra, qui est longé et contourné par la Betsiboka.

A l'est de la Mahajamba on rencontre les hauteurs boisées d'Ambakireny et le plateau désert du Tamponketsa.

Sauf le plateau de l'Ankarahara, qui est formé de terrains jurassiques, tout le chaos montagneux du cercle appartient au même système géologique que le plateau central, roches primitives où dominent les quartz et les argiles rouges friables fortement mélangées de silices. Sous l'action des pluies, les terres s'éboulent, de larges érosions se forment à la tête des vallées et sur les flancs de coteaux. Le relief se transforme et déjà l'on peut prévoir la disparition prochaine de certains accidents du sol.

Hydrographie. L'Ikopa, la Betsiboka et la Mahajamba sont les trois grands cours d'eau qui arrosent le cercle. Ils reçoivent de nombreux tributaires, dont les plus importants sont: l'Isandiano, la Menavava et l'labohazo (affluents de l'Ikopa), le Kamoro (affluent de la Betsiboka).

La Betsiboka traverse le cercle du nord au sud sur toute sa longueur. Elle est navigable, en toute saison, pour des bateaux plats d'un faible tirant d'eau jusqu'à Marololo, point où elle reçoit l'Ikopa. Pendant la saison sèche, des pirogues peuvent aller jusqu'à Ambodiroka, à 18 kilomètres en amont de Marololo; la, existe un rapide qui ne peut être franchi.

Sous l'influence des pluies, le niveau des eaux de la Betsiboka augmente considérablement, le fleuve se répand et, en certains endroits, sa largeur atteint de deux à trois kilomètres. Le courant impétueux entraine tout ce qu'il rencontre, déplaçant les bancs de sable, charriant des troncs d'arbres, si bien qu'à la baisse des eaux, les rives et le lit du fleuve se trouvent modifiés et que le chenal navigable se trouve déplacé. Pour ces diverses causes, la navigation sur le fleuve est très difficile et nécessite de la part des pilotes une grande habileté et une connaissance approfondie de la rivière. Les bateaux qui s'arrêtent à Marololo, sur la Betsiboka, peuvent remonter l'Ikopa jusqu'à l'embouchure de la Menavava, aux chutes d'Ambodiroka, en amont de Maevatanana, pendant la saison des pluies.

A Ambodiroka, sur l'Ikopa, le niveau de la rivière s'abaisse de soixante mètres par une série de chutes échelonnées sur une distance de 300 mètres environ.

Tout ce qui a été dit sur le régime des eaux de la Betsiboka s'applique aussi au cours inférieur de l'Ikopa. Le lit de la rivière est modifié chaque année. Le village de Marololo, déjà réduit à l'état d'ilot pendant la saison des pluies, menace de disparaître prochainement.

Il n'existe aucun pont sur tout le parcours de ces deux cours d'eau

dans le cercle; le passage d'une rive à l'autre s'effectue au moyen de pirogues accouplées et les points de franchissement sont ceux énumérés ci-dessous. 1° sur la Betsiboka:

Ambinany, route de Maevatanana à Ambato, guéable en septembre et octobre; Amparihibe, route de Maevatanana à Andriamena ;

Moratsiazo, route d'Andriamena à Ankazobe, par Manerinerina.

Pendant la saison sèche, la rivière est guéable en deux points: Ambinany et Tsimaloto, route d'Andriamena à Andriba.

2o sur l'Ikopa:

Marololo, desservi par des pirogues, route de Maevatanana à Bekibany;
Bemarivo, guéable en saison sèche;

Antanandava, route de Maevatanana à Ankadibe;

Le confluent du Mamokomita, route d'Andriba à Ankadibe.

La partie du cours de la Betsiboka comprise dans le cercle est approximativement de 170 kilomètres.

Ses affluents de gauche, en amont du confluent de l'Ikopa, sont insignifiants en raison de la proximité de la ligne de partage des eaux qui sépare les deux rivières.

Au delà de Marololo, elle reçoit l'Iabohazo, rivière assez profonde qui pent être remontée, en toute saison, jusqu'à Ankirihitra par des pirogues et même par des canonnières à la saison des pluies.

Un seuil rocheux situé un peu en aval de ce point empêche d'atteindre Ankirihitra.

Sur la rive droite de la Betsiboka, on peut citer la Tsimaloto, l'Isinko et l'Ankalamilotra, mais le Kamoro est le seul cours d'eau qui mérite une mention spéciale. Pendant une partie de l'année, le bas Kamoro peut être remonté par des canonnières. Il est même possible, aux hautes eaux, d'établir des communications par pirogues entre la Mahajamba et le Kamoro. Certains affluents du Kamoro prennent leur source dans des marécages qui se prolongent sans solution de continuité jusqu'à la Mahajamba. Les pirogues peuvent ainsi remonter le Kamoro, puis l'Ampitety, gagner les marais où celui-ci prend sa source et, de là, parvenir à la Mahajamba. L'Ikopa arrose le cercle sur une longueur de 120 kilomètres. Les affluents de la rive droite sont des torrents qui ont trop peu d'importance pour être cités ici.

Sur la rive gauche, l'Isandrano arrose le cercle dans son cours inférieur. La Menavava est entièrement comprise dans le cercle. Sa partie inférieure arrose une région absolument déserte; ce n'est qu'à partir d'Ankadibe que les populations apparaissent. De ce point à Antanandava, son confluent avec l'Ikopa, la Menavava présente une certaine importance, elle peut être remontée par des canonnières, pendant la saison des pluies, jusqu'à 10 kilomètres en amont d'Ankadibe. Elle reçoit de nombreux affluents, torrents pour la plupart, et dont les deux principaux sont la Metsamena et la Beseva.

La Mahajamba n'offre rien de bien particulier; elle traverse le secteur d'Andriamena du nord au sud et arrose la riche plaine de Tsaratanana.

Son cours est navigable pour les pirogues en toute saison.

Climatologie. Le cercle de Maevatanana, comme tout le versant ouest de l'ile, a deux saisons bien distinctes. Pendant la saison sèche, qui dure d'avril à novembre, aucune pluie ne survient. Le soleil et les vents dessèchent la terre et brulent les coteaux, les sources se tarissent et les rivières deviennent guéables.

Les vents du sud-est, qui soufflent en permanence sur les hauts plateaux d'Ankarabe et de Manerinerina, rendent la température très froide, même pour les Européens; néanmoins, le climat y est salubre. Les régions élevées du secteur d'Andriamena jouissent à peu près du même climat, mais, au delà de Mahatsinjo, la température s'élève à mesure que l'on descend dans le Boina.

C'est à Andriba que commence la région chaude et malsaine, et plus on s'approche des régions basses de Macvatanana, plus l'insalubrité s'accentue.

Maevatanana, Marololo, Bekibany sont des endroits insalubres, surtout au

commencement et à la fin de la saison des pluies; les eaux se retirant alors des marais, les émanations palustres deviennent très dangereuses.

La température moyenne est d'environ 28° pendant la saison sèche et de 34° pendant la saison des pluies.

Les mois les plus durs à supporter pour l'Européen son! novembre, décembre et janvier.

Voies de communication. La route de l'ouest est la principale voie de communication; elle est terminée depuis le 1er janvier 1901. Doublée par l'ancienne route du Corps expéditionnaire, les voitures et automobiles ont déjà pu effectuer le trajet Maevatanana-Tananarive sans transbordement.

La voie fluviale de la Betsiboka prolonge cette route jusqu'à Majunga. Les autres voies terrestres de quelque importance sont le sentier aménagé qui relie Maevatanana à Andriamena et Tsaratanana et celui qui unit Andriamena à Manerinerina.

Comme voies fluviales secondaires, praticables pendant la saison des pluies, il convient de citer le cours du Kamoro sur une longueur de 50 kilomètres, le cours de l'labohazo jusqu'à 8 kilomètres en aval d'Ankirihitra et le cours de la Menavava jusqu'à Ankadibe.

Le transport en canonnière par la voie fluviale de Majunga à Marololo exige une durée qui varie de 30 heures à 4 jours, suivant la saison. La descente se fait en 24 heures.

En pirogue, il faut de 8 à 10 jours pour remonter de Majunga à Maevatanana; ce moyen de déplacement n'est usité que par les indigènes et les Indiens.

Commerce. Maevatanana, point de transit important, est en même temps un grand centre commercial. Plusieurs Français, quelques Grecs et un grand nombre d'Indiens détiennent tout le commerce d'importation.

Outre les denrées alimentaires destinées aux Européens, il se fait, surtout avec les indigènes, un grand commerce d'alcool, d'étoffes, de quincaillerie, d'articles de ménage et de mercerie.

Les Malgaches font plus particulièrement le commerce des denrées d'alimentation indigène, poissons secs, riz, produits du sol, légumes, etc.

Les marchés d'Andriba, d'Antsatrana et de Tsaratanana sont très importants en raison des échanges qui s'y traitent.

Les habitants de l'imerina viennent acheter des boufs et du sel à Andriba et à Antsatrana et en repartent avec du tabac, du savon, des moutons, des porcs, etc.

Les transactions entre Tsaratanana et Marovoay s'accroissent sans cesse. Les habitants de Tsaratanana vont vendre sur le marché de Marovoay du tabac, du caoutchouc, des peaux de bœufs; ils en rapportent des lamba, du riz, de l'alcool, etc.

Le commerce d'exportation est presque nul; il est tout entier entre les mains de la Compagnie coloniale et des mines d'or et de quelques Indiens; il consiste surtout en caoutchouc, rafia et peaux de bœufs.

Industrie. L'industrie indigène est à peu près nulle; elle consiste dans la confection de nattes, de corbeilles et de rabanes en fibres de rafia.

Depuis quelque temps, les indigènes, stimulés par la Compagnie coloniale, se livrent à l'exploitation du caoutchouc et du rafia.

L'exploitation de l'or d'alluvions est la seule pratiquée. La Compagnie coloniale occupe un millier de travailleurs répartis en plusieurs postes, et qui Jui donnent mensuellement de 8 à 10 kilos d'or.

Dans la région de Tsaratanana, plusieurs lots sont exploités par MM. Sescau et Guinefolleau. La présence du calcaire sur la rive gauche de l'Ikopa a poussé les Européens à y établir des fours à chaux. Les fours de Bemarivo ont fourni l'année dernière une grande partie de la chaux employée par les chantiers de la route de l'ouest.

Agriculture.

[ocr errors]

La richesse du cercle réside surtout dans l'agriculture. Les endroits fertiles propices à la culture sont nombreux. On peut citer parti

« PreviousContinue »