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L'AGRICULTURE

SUR LA

COTE EST
EST DE MADAGASCAR

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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES CONDITIONS CULTURALES Climat. Le climat de la côte orientale de Madagascar est essentiellement tropical, c'est-à-dire qu'il présente deux saisons: l'une humide et chaude, l'autre moins pluvieuse et à température moins élevée.

A Tamatave, le thermomètre, à 7 heures du matin, ne descend pas au-dessous de 19° et la nuit au-dessous de 15o. C'est vers le mois de juin que la température est la plus basse.

Le maximum est atteint en janvier et février (32°).

A mesure que l'on s'éloigne de l'équateur, la température diminue peu à peu, c'est ainsi qu'à Fort-Dauphin le thermomètre descend à 10°.

Le régime des pluies et la température ne sont pas sans subir des variations sensibles sur une côte qui s'étend sur 13° 5' de latitude. La partie moyenne de la côte est celle qui est la plus humide.

TABLEAU des hauteurs d'eau tombée à Tamatave depuis le mois de juin 1898, jusqu'au mois d'octobre 1900. (D'après les observations faites par le service du génie)

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On remarquera que la période à laquelle on peut, à proprement parler, donner le nom de saison sèche, ne s'étend, à Tamatave, que sur les mois de septembre, octobre et novembre. En décembre commencent les grandes pluies et la température s'élève.

Les fortes pluies ne deviennent moins fréquentes que vers le mois d'avril, mais jusqu'en août les chutes sont encore importantes.

Dans les parties nord et sud de la côte orientale, à Diego-Suarez, à FortDauphin, la saison sèche est plus étendue et plus tranchée. Cette différen nous amène, avec celle que nous avons indiquée précédemment, pour la temprature, à distinguer sur la côte est plusieurs zones culturales différant sensiblement les unes des autres.

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Le sol. Le sol d'une région aussi étendue présente, forcément, quelques différences suivant les points auxquels on s'adresse; mais ces différences sont faibles; partout on retrouvera, soit dès le bord de la mer, soit à quelques kilomètres dans l'intérieur, le sol silico-argileux, riche en mica et en fer, provenant de la décomposition des roches primitives.

La composition exacte de ces terrains est actuellement étudiée en détail et le résultat des analyses, ainsi que les considérations agricoles qui en décoolent, doivent être publiés incessamment. Ce travail est dû à M. Müntz, membre de l'Institut, directeur des laboratoires de l'Institut agronomique.

Nous prendrons ici, pour base de description de terrains propres à la colonisation, la région de Tamatave, qui peut servir de type pour toute la partic moyenne de la côte.

Note sur la nature et la valeur des terres dans la région de Tamatave. Les terrains de la région de Tamatave présentent deux zones nettement distinctes, par la composition, la nature du sol et la végétation qu'on y re

contre.

1. Zone sablonneuse. Nature du sol et de la végétation. — Bordant la mer, on trouve d'abord une bande étroite de terrain sablonneux, dont la largeur ne dépasse pas 2 kilomètres. Cette partie est fort pauvre, le sol étant form de silice prèsque pure. En quelques endroits pourtant, le sable renferme à sa partie superficielle une petite quantité d'humus. La brousse est alors moins chétive, on y rencontre de véritables arbres disséminés au milieu d'une végtation buissonnante; c'est à la fois la cause et le résultat de la moins grande pauvreté du so!.

On retrouve d'ailleurs, sur plusieurs points de cette zone sableuse, des vestiges incontestables d'une végétation plus puissante, provenant sans doute d'anciens peuplements forestiers. On y rencontre, en effet, de grands trones morts, à demi calcinés. C'est ce que les feux de brousse, allumés par les indigènes pour établir leurs cultures sur le sol enrichi, ont laissé de la haute broussaille qui couvrait autrefois cette région. (Route de Vohidrotra à Foulpointe).

C'est encore dans cette zone que se trouvent les lagunes séparées, entre elles, par des seuils de faible largeur appelés pangalana. On y rencontre aussi des marais nombreux, surtout autour de Tamatave.

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Végétation spontanée. La végétation spontanée de ces sols légers consiste en pandanus, aréquiers, Cycas (au bord de là mer), filaos (casuarina equiselifolia], vontaka ou strychnos spinosa [très commun dans les parties sèches goyaviers, badamiers (sur le bord des rivières) - manguiers, jamerosas (engenia jambosa), ambora, tanghin (peu abondants), copaliers, etc.

Les manguiers et les filaos, introduits depuis très longtemps à Madagascar. sont maintenant très communs. Les ananas sauvages se rencontrent de plac en place.

Certaines parties sont couvertes de fougères, d'autres, moins étendues, de bruyères; partout croissent des graminées de petite taille.

Dans les marais ou sur leurs bords, nous retrouvons les pandanns, quel ques aréquiers (ils préfèrent les bords de rivière) et en outre, des joncacées, des cyperacées et nymphéacées.

Les viha (grands calladiums) y sont extrêmement répandus, les dracœnas plus rares. Un ficus de petite taille, l'aviavy des indigènes, est très commun, l'ancangarano ficus de grande taille l'est moins, il croit surtout dans les marais de la seconde zone.

Valeur agricole du sol. Le sol de cette région sablonneuse, pour pauvre qu'il est, n'est pas impropre à toute culture. Certes, il ne faut pas songer à y établir les cultures tropicales proprement dites, telles que celles du café, dů cacao et du girofle, mais on pourra sans doute y cultiver, avec profit, dans les parties suffisamment riches en matières organiques et bien préparées, le cocotier, le cannelier et le manioc. La culture maraichère y réussit assez bien, à condition de fumer abondamment et de faire au besoin des apports de bonne terre. Les potagers situés entre Tamatave et Ivondrona et celui de M. Zunino, sur la route de l'Ivoloina, en sont une preuve.

Les filaos et les eucalyptus (principalement l'eucalyptus robusta], croissent d'une manière assez satisfaisante dans les terrains sablonneux.

II. — Zone argilo-siliceuse. Quand on s'éloigne de la mer, la région change brusquement d'aspect, au point de vue de la nature du sol et de la végétation. Les terres y sont beaucoup plus riches et plus compactes.

Nature du sol. Au point de vue géologique, on reconnaît les caractères d'un terrain primitif. On trouve, dans le sol, des fragments de micaschistes, dont on peut voir de gros blocs affleurant sur les rives à pic des rivières, à côté de roches ignées et plus dures.

Tous les terrains sont, dans cette partie, fort riches en mica, dont les paillettes sont abondantes dans le sol et encore plus dans le sous-sol. Parfois même, le mica se rencontre à une faible profondeur, en fragments formés de lamelles accolées.

On voit aussi les paillettes de mica scintiller au fond du lit des cours d'eau et sur leurs rives.

La nature générale des terres est silico-argileuse. On a remarqué dans les échantillons prélevés par le service de l'agriculture aux environs de Tamatave, qu'ordinairement, le sous-sol est plus sablonneux et, comme il a été dit, plus riche en mica que la surface; mais, grâce à une couche imperméable, les eaux restent stagnantes dans les bas-fonds, formant ainsi des marais plus ou moins grands, si communs dans la région.

Ici, le sol n'est pas plat comme dans la première zone. Des collines d'élévation médiocre, mais à flancs très inclinés et qui ne sont reliées entre elles par aucune ligne de faites, mouvementent le terrain.

A mesure que l'on s'éloigne de la côte, les collines deviennent plus hautes, la végétation forestière devient plus abondante, enfin on arrive à la forêt proprement dite, située sur l'Ivoloina, à environ 50 kilomètres du bord de la mer, à vol d'oiseau.

Presque tous les bas-fonds qui séparent les mamelons sont occupés par des marais parfois fort étendus.

Végétation spontanée. - Dans cette zone croissent les orangers, les citronniers, de nombreuses mimosées, des copaliers, des goyaviers et des jamerosas. Les badamiers et le intzy (afzelia Madagascariensis, se plaisent surtout au bord des rivières, de même que les aréquiers.

Les bananiers se rencontrent sur presque toute la longueur de l'Ivoloina navigable; les jacquiers (artocarpus interifolia) arbes à pain (artocarpus incisa), arbres de Cythere (spondias cytherea) d'une introduction déjà ancienne, sont fréquents près des villages ou de leurs anciens emplacements.

Les bambous ne sont abondants et assez gros qu'à plus de 20 kilomètres de la mer, où on les rencontre alors en peuplements nombreux et compacts. Citons encore le valodisika, le nonoka (ficus) et surtout le ravinala, qui, si commun dans cette région, couvre presque toutes les collines jusqu'à la grande forêt.

Dans les parties marécageuses, croissent les pandanus, les dracena, des palmiers, des fougères arborescentes, des ficus [aviavy acangarano] des cyperacées, des joncacées, des viha.

Au milieu de toute cette végétation, le raphia, splendide palmier, qu'on rencontre en groupements compacts dans presque tous les marais, mérite une mention spéciale comme étant une des plantes les plus précieuses pour les indigènes.

A mesure que l'on avance dans l'intérieur, certaines essences disparaissent peu à peu (badamier); d'autres plantes, au contraire, deviennent plus fréquentes [palmier à sel, fougères arborescentes]; enfin, les collines se couronnent de bouquets de bois qui, malheureusement, sont souvent détruits par les indigènes pour cultiver le riz de montagne.

Plantations. Les colons sont établis sur le bord des rivières et non loin de la côte.

Les rivières servent de voie de communication; de plus, c'est presque exclusivement le long de leurs bords que se rencontrent des plateaux de culture facile. Les mamelons sont naturellement d'une exploitation moins aisée et comme ils sont plus ou moins dénudés, le ravinement entraîne peu à peu vers les parties basses l'humus qui s'y forme.

La profondeur de la couche végétale augmente à mesure qu'on s'éloigne de la mer; c'est ainsi qu'à la station d'essais de l'Ivoloina, on ne trouve pas plus de 15 centimètres de terre, dont la couleur noire indique la présence de matières organiques. Chez M. Wilson, à 10 kilomètres à vol d'oiseau en amont. on trouve 80 centimètres de terre noire.

Les plateaux, qui sont recherchés pour les cultures tropicales, sont couverts d'une brousse d'arbustes très communs, parsemée d'arbres, tels que les imanguiers, et le landihazobe (Eriodendron anfractuosum). On trouve aussi très souveni des longozo (amomacée à rhizomes traçants, dont la présence est considérée comme caratérisant les bons sols et des graminées atteignant plus d'un mètre de hauteur.

Ces terres de plateau sont propres à toutes les cultures tropicales, notamment à celle du caféier, du cacaoyer, auquel on réserve les parties riches, de la canne à sucre, du girofle, de l'abaca et du théier, dont plusieurs essais entrepris à la station agricole de l'Ivoloina s'annoncent bien jusqu'à ce jour.

INSTALLATION D'UNE PLANTATION SUR LA COTE EST Choix d'un terrain. Le colon qui vient s'établir sur la côte est doil procéder minutieusement au choix du terrain qu'il veut cultiver; de ce chois dépend en bonne partie le succès de son entreprise.

1° Il devra s'efforcer de s'installer, autant que possible, sur les terres d'alluvion, riches et profondes.

2o Le sol ne devra pas être trop compact, afin que la inain-d'œuvre néces saire à la préparation des cultures ne soit pas trop onéreuse.

30 Enfin, et ceci est très important, le planteur doit pouvoir communiquer facilement avec un port de la côte par lequel ses produits pourront être exportés, s'ils ne sont consommés sur place.

Ces trois conditions sont remplies par les plateaux qui bordent les rivières. Le sol y est suffisamment riche, peu accidenté et le cours d'eau offre une voie de communication facile avec le port qui, ordinairement, se trouve près de son embouchure.

Installation.

Le premier soin du nouveau colon devra être de se construire une maison d'habitation, élevée au-dessus du sol et présentant quelque confort. L'emplacement choisi sera autant que possible une petite éminence située loin des marais et dominant les terrains de la plantation.

Aussitôt après les premiers défrichements, le planteur fera bien de s'occuper de la création d'un potager et des pépinières destinées à lui fournir les plants pour les cultures dont il aura besoin.

Pour presque toutes les cultures tropicales, ces pépinières doivent être abritées, mais il faut avoir soin de diminuer progressivement le couvert des ombrières, un peu avant la mise en place, pour habituer les jeunes plantes à l'air libre et au soleil.

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