GÉNÉRALITÉS L'ile de Madagascar, la troisième du monde comme étendue, a une superficie approximative de 580.000 kilomètres carrés, dépassant de 50.000 kilomètres carrés celle de la France continentale. Située à hauteur de la partie méridionale du continent africain, dont elle est séparée par l'étroit canal de Mozambique, l'île de Madagascar a une orientalion générale N-N-E-S-S-O. Elle est comprise entre les parallèles de latitude sud 14° 57' 3" 3" (Cap d'Ambre) et 25° 38' 55" (Cap Ste-Marie) et entre les méridiens de longitude orientale 40° 55' 22" (Nosy-Hao], sud du Cap St-Vincent, el 48° 7' 54" (Nosy-Angontsy), près du Cap Est. La plus grande longueur du nord au sud atteint 1.580 kilomètres, et la plus grande largeur, soit de Foulpointe [Côte Est] à Kingala [Côte Ouest], 580 kilomètres environ. La côte orientale, constamment érodée par le bras du courant marin sud équatorial, conserve, sur toute son étendue, une direction presque rectiligne, interrompue seulement par la vaste échancrure de la baie d'Antongil et l'incurvation côtière du chenal séparant la grande terre de l'îlot Ste-Marie. Cette configuration particulière fait que les ports de Tamatave, Mananjary, Vohemar, Vatomandry, Mahanoro sont des rades foraines, où les navires ne trouvent qu'un abri précaire et peu sûr par le temps de cyclones si fréquents et si redoutables dans cette partie de l'Océan Indien. Au contraire, l'extrémité nord de l'île, et en général toute la côte ouest, sont découpées de vastes rades et de profonds estuaires où les navires sont, par tous les temps, assurés de trouver un refuge. Tels sont la magnifique rade de DiegoSuarez, les baies du Courrier, d'Hell-Ville, de Port-Radama, de Narinda, de Boina, de Tulear, et les estuaires de la Mahajamba et de Bombetoke (Ampombitokana). L'ile, à part une étroite zone côtière, sablonneuse et basse, est constituée par un chaos de soulèvements, qui, dans le centre, atteignent jusqu'à plus de 1.000 mètres d'altitude moyenne quelques sommets dans le massif de l'Ankaratra sont à près de 3.000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Une ceinture forestière, inégalement répartie et riche en belles essences, S'étend d'une façon presque continue du nord au sud de l'ile, sur les pentes orientales de moyenne altitude, et constitue, dans le nord, un massif forestier de grande étendue, dont les frondaisons épaisses descendent jusqu'au bord de la mer. On conçoit que, malgré sa situation dans la zone tropicale, l'ile de Madagascar puisse offrir, en raison de son orographie, des variétés de climat changeant avec l'altitude; les régions basses, chaudes, malsaines et humides, recouvertes d'une luxuriante végétation, sont particulièrement propices aux entreprises agricoles. A partir de l'altitude de 600 mètres, la température est considérablement atténuée, et le climat devient meilleur. Dans la partie centrale, improprement appelée région des hauts plateaux, l'établissement de l'Européen est facilité par un climat remarquablement salubre et tempéré. C'est là véritablement le pays de la colonisation de peuplement. Malheureusement, le sol y est presque partout aride et dénudé; les vents violents du sud-est, qui soufflent presque en permanence, et les abaissements de Ja température qui se produisent durant quatre mois de la saison sèche y rendent, sinon impossibles, du moins très difficiles la plupart des cultures autres que celles pratiquées par les indigènes [riz, manioc, palates etc...). La population malgache, dont le chiffre total ne doit pas dépasser 3.000.000 d'âmes, n'atteint une densité relativement élevée que dans le massif central, Betsileo et Imerina. Les Hova et les Betsileo représentent les deux tiers environ de la population insulaire; ce sont les indigènes que leur intelligence, leurs habitudes de Jabeur et leurs qualités d'assimilation rendent les plus propres à nous seconder dans notre œuvre de civilisation et de progrès. Il est par-dessus tout regrettable que les régions côtières, dont le sol est riche en humus et essentiellement productif, et où, par conséquent, se sont portés les efforts des planteurs européens, soient peuplées par des tribus indigènes très clairsemées et que des habitudes de paresse invétérée et d'intempérance rendent inaptes à tout travail soutenu. Seule, une tribu d'origine arabe, celle des Antaimorona, fournit un contingent de travailleurs quittant volontiers leurs villages pour aller au loin louer leurs services, lorsque la nécessité les y pousse. Ces Antaimorona offrent sur leurs voisins obstinément paresseux, quel que soit leur état de misère, l'avantage de se décider à travailler pour se procurer le bien-être qui leur manque ; mais ils présentent aussi le gros inconvénient, dès qu'ils ont amassé un pécule suffisant, de tout abandonner subitement pour regagner leurs villages, et cela, malgre Jes avantages pécuniaires ou autres qu'on puisse leur faire valoir. Cette situation est une de celles dont le Gouvernement de la Colonie se préoccupe le pius, et c'est dans le but de la solutionner heureusement que des dispositions spéciales ont été prises en vue de provoquer vers Madagascar un courant d'immigration étrangère, susceptible d'assurer à la Colonie les bras qui lui font défaut pour la mise en valeur et l'exploitation de ses richesses naturelles. Le voisinage des colonies si riches de l'Afrique du sud, où l'activité semble, pendant longtemps encore, ne devoir se porter que sur l'exploitation des ressources minières, sera certainement pour la Colonie un vaste débouché et un élément de grande prospérité. Les produits agricoles et les animaux de boucherie y seront assurés d'un facile placement, dès que les relations avec l'autre rive du canal de Mozambique seront devenues plus fréquentes et plus régulières. Outre ses richesses en bestiaux, Madagascar est un pays essentiellement favorable à l'industrie séricicole, et des découvertes récentes permettent d'espérer qu'au point de vue minier, la Grande Ile n'a rien à envier à aucune de nos autres possessions. Le fer, l'or, le cuivre, le nickel, le plomb, le cristal de roche ont été découverts en divers endroits et pourront être avantageusement exploités dans un avenir prochain. Tels sont, esquissés dans leurs grandes lignes, les éléments de la prospérité future de notre Colonie. L'exécution d'une partie des travaux d'utilité publique, dont le programme comporte outillage des ports, réseaux routier et télégraphique, chemin de fer, canaux, etc., a déjà notablement amélioré une situation que l'on peut, dès à présent, qualifier de prospère, et qui ne pourra, par la suite, que s'améliorer. CALENDRIER POUR L'ANNÉE 1901 Année 1901 de l'ère chrétienne. Année 5661 de l'ère juive. L'année israélite commence le 27 septembre pour se terminer le 16 septembre; elle a donc 355 jours. Année 1318 des Turcs; commence le 12 mai 1900, l'année 1319 commence le 1er mai 1901, selon l'usage de Constantinople. Année 2244 du déluge. 2654 de la fondation de Rome, selon Varron. L'année 1901 correspond encore à l'année 103 de l'invention du télégraphe, à l'année 108 de l'adoption du système métrique décimal, à l'année 118 de l'invention des aérostats, à l'année 216 de l'invention de la vapeur, à l'année 368 de la réunion de la Bretagne à la France, à l'année 402 de la découverte de l'Amérique, à l'année 461 de l'invention de l'imprimerie, à l'année 518 de l'invention de la poudre à canon, à l'année 606 de l'invention des moulins à vent, à l'année 637 de l'invention de la boussole, à l'année 1481 de la fondation de la monarchie française, à l'année 2634 de la fondation de Rome, à l'année 2244 du déluge, à l'année 30 de la troisième République française et à l'année 6 de la conquête de Madagascar. N. B. Dans le calendrier républicain, l'année se divise en douze mois, le mois en trois décades. Il y a cinq jours complémentaires à la fin de l'année 30 fructidor, 17 septembre) et six tous les quatre ans. L'ere commence le 22 septembre 1792, date de la proclamation de la République. |