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alors, se fait reconnaître comme chef par les indigènes et songe à fonder un établissement pour son propre compte. L'Amérique lui fournit les fonds nécessaires pour mettre ses idées à exécution, mais le Gouvernement français, décidé à empêcher cet établissement, envoie contre lui des troupes de l'Ile de France. Benyowski est tué dans le premier engagement [mai 1786].

Lescalier, chargé en 1792, par la Convention Nationale, d'étudier et de choisir une position avantageuse pour la colonisation, fait un rapport favorable sur Madagascar.

B.

de Saint-Vincent (1801), envoyé par le gouvernement de Maurice, déclare que Madagascar seul peut nous assurer une position forte dans la mer des Indes.

Sylvain Roux est le premier agent français à Tamatave (1806); il est obligé de quitter son poste par suite de l'abandon dans lequel le laisse la mère-patrie, mais non sans avoir lutté pendant quatre ans en faveur de notre établissement; parti en France pour exposer ses doléances au roi, il obtient de revenir à Tamatave avec une expédition, mais il meurt à la peine (1823).

Blévec, capitaine du génie, officier de mérite, que sa complexion faible oblige presque aussitôt après son arrivée à se rendre en congé à la Réunion. Nommé commandant de Sainte-Marie à la mort de Sylvain Roux, il n'a que des moyens insuffisants à sa disposition; il proteste contre le titre de roi de Madagascar illégalement pris par le roi des Hova.

Laborde Jean [1806-1878], consul de France à Madagascar. Jeté sur la côte par un naufrage, il est amené à Tananarive, où, grâce à l'élévation de son caractère et à ses multiples connaissances, il ne tarde pas à se faire aimer et apprécier. Il installe une fabrique d'armes, crée de nombreuses industries et soutient toujours les intérêts français avec énergie et désintéressement; banni de l'ile [1857], dans les dernières années du règne de Ranavalo Ire, il y retourne sous son successeur Radama; mais, pendant la période de réaction qui suit l'assassinat de ce prince, il est en butte aux hostilités du Gouvernement malgache qui, bien plus tard, à sa mort, refuse de reconnaître les droits de ses héritiers.

Lambert, duc d'Imerina (1861-1864), négociant français de Maurice, que Radama II appela auprès de lui, fut envoyé en ambassade auprès

cours européennes pour notifier l'avénement de ce souverain, qui le chargea aussi de demander au Pape des missionnaires et des religieuses pour fonder des hospices et des écoles dans l'île. Après avoir accompli sa mission, il revint à Tananarive, faillit être assassiné pendant la révolution qui amena la mort de Radama, et dut quitter l'ile à ce moment [1864], abandonnant les intérêts d'une grande société formée en France pour exploiter les richesses agricoles et minières de la côte nord-ouest.

Dupré, capitaine de vaisseau, dirige la mission envoyée au couronnement de Radama II et signe avec ce dernier un traité d'amitié, aux termes duquel nos nationaux et notre commerce doivent jouir à Madagascar d'une situation privilégiée.

Louvières (de), plénipotentiaire envoyé par Napoléon III, en 1864, afin de négocier un nouveau traité et rétablir les privilèges de la société Lambert; il meurt à Madagascar peu de temps après son arrivée, sans avoir pu réussir dans sa tâche.

Garnier, consul de France à Tananarive, signe, le 8 août 1868, avec Ranavalona II, un traité, en apparence favorable, mais dont les restrictions sont telles que les avantages accordés deviennent illusoires.

Grandidier, savant français, né à Paris en 1836, est envoyé à Madagascar en 1865, et, pendant cinq ans, jusqu'en 1870, fait du pays une exploration à peu près complète, dont il rend compte dans l'ouvrage le plus considérable qui ait jamais paru sur la Grande Ile, sous le titre d'Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar », dont la publication est encore en cours.

Cassas, envoyé comme consul à Tananarive (6 juin 1879), fait entendre d'énergiques réclamations contre les empiétements du Gouvernement hova.

Mayer succède à M. Cassas, avec le titre de commissaire de la République (18 septembre 1880); ses protestations n'obtiennent pas plus d'effet que les réclamations de son prédécesseur.

Baudais [1881-1885], consul de France à Tananarive, présente des réclamations au sujet de l'héritage Laborde et proteste contre l'installation du drapeau hova sur la côte nord-ouest de l'île. Cette protestation ne produit pas de résultat ; il part pour Tamatave, laissant le consulat à la charge de M. Campan, son chancelier. Celui-ci, resté courageusement à son poste et, menacé de mort dans des placards affichés à la porte du consulat, est, à son tour, obligé de rejoindre la côte avec les quelques membres de la colonie française restés à Tananarive. Après s'être entendu à Tamatave avec le commandant de la division navale, M. Baudais fait abattre par la force les drapeaux hova hissés sur des territoires revendiqués par la France.

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LISTE CHRONOLOGIQUE des Résidents Généraux à Madagascar

MM. Le Myre de Vilers, G. O., Ambassadeur honoraire, Député de la Cochinchine.

Bompard, 0., Ministre plénipotentiaire, directeur des affaires commerciales au Ministère des Affaires Etrangères.

Lacoste, O., Consul Général.

Larrouy, 0. *, Ministre plénipotentiaire.

Ranchot, 0., Ministre de France au Siam (décédé).

Laroche,, Ancien préfet.

Gallieni, G. O. *, 0. Q, Général de brigade d'infanterie de marine.

LISTE CHRONOLOGIQUE

des Gouverneurs

Généraux

et Dépendances

de Madagascar

MM. le Général Gallieni, G. O., 0., 31 Juillet 1897.

le Général Pennequin, C. . O., 22 Avril 1899 [intérimaire].

le Général Gallieni, G. O. *, 0. Q, 3 Juillet 1900.

LISTE CHRONOLOGIQUE

des Généraux commandant en Chef

MM. Duchesne, G. O., Général de division, commandant en chef le Corps expéditionnaire, 6 Mai 1895-18 Janvier 1896.

Voyron, G. O., Général de brigade d'infanterie de marine, commandant en chef le Corps d'occupation, 18 Janvier 189616 Septembre 1896.

Gallieni, G. O., 0., Général de brigade d'infanterie de marine, commandant en chef le Corps d'occupation, 18 Septem

bre 1896.

Pennequin, 0., 0., Général de brigade d'infanterie de marine, commandant en chef le Corps d'occupation, 22 Avril 1899 (intérimaire).

Gallieni, G. O., 0., Général de division, commandant en chef le Corps d'occupation, 3 Juillet 1900.

LISTE CHRONOLOGIQUE

des officiers de marine commandant depuis la conquête la Division navale de l'Océan Indien

MM. Bienaimė, C., Contre-Amiral. -- Décembre 1895-Février 1896.
Le Do, 0., Capitaine de vaisseau. - Février 1896.

Huguet, 0., Capitaine de vaisseau. - Février 1898.
Lormier, O., Capitaine de vaisseau. - Décembre 1898.

Kiésel, O., Capitaine de vaisseau. Août 1900.

RÉSUMÉ MILITAIRE DE 1900

L'année 1900 a été signalée, au point de vue militaire, par deux événements principaux : la soumission du pays sakalava et la pénétration en pays mahafaly et antandroy, constituant un pas considérable dans la voie de la pacification et de l'occupation de Madagascar.

Tout le reste de l'ile a joui d'une tranquillité complète, qui prouve d'une façon péremptoire que notre domination y est acceptée aujourd'hui sans contrainte ni arrière-pensée.

Territoire sakalava. — Jusqu'au mois de mars de cette année, la situation semblait être fort peu différente de celle de 1899.

Les Sakalava, cachés dans leurs forêts, restaient sourds à nos offres de sonmission, et la sortie de chacune de nos reconnaissances était signalée par des engagements avec eux.

Le Gouverneur Général résolut, en mars, de tenter une dernière démarche de paix avant de recommencer les colonnes des années précédentes et chargea de cette mission son chef d'Etat-Major.

Une proclamation, accordant la vie sauve et le pardon à tous les rebelles qui voudraient rejoindre leurs villages et reconnaitre notre autorité, fut répandue dans la région en même temps que nos meilleurs émissaires étaient chargés de rallier les chefs à notre cause.

Le résultat dépassa les espérances; les chefs les plus redoutés et possédant l'influence la plus considérable, Ozoe, Havana, Iangareza, las de la lutte et convaincus de l'inutilité de leur résistance, consentirent à demander l'aman et, avec eux, les populations des deux rives de la Tsiribihina ont accepté notre domination.

La restitution des fusils à tir rapide en leur possession, seule condition imposée, est aujourd'hui chose à peu près terminée. Si les chefs n'acceptent qu'à contre-cœur notre domination, les populations, heureuses de la tranquillité nouvelle dont elles jouissent, ne songent désormais qu'à vivre en paix sous la protection de nos postes.

Une sage administration et une étroite surveillance doivent suffire à consolider définitivement les résultats acquis.

Pénétration dans le sud. - Au mois de novembre 1899, l'occupation du sud de Madagascar était limitée, à l'ouest, à la vallée de l'Onilahy, à l'est, à celle du Mandrare. Il subsistait de ce fai!, entre ces deux lignes, une vaste région impénétrée, mais occupée par les populations les plus guerrières de l'ile, et jusqu'ici réfractaires à notre domination les Mahafaly et les Antandroy. Pillardes et agressives, elles entravaient tout trafic côtier et toute pénétration commerciale, depuis la baie de St-Augustin jusqu'au cap Andavaka. Elles ne laissaient aucune sécurité aux traitants qui s'aventuraient dans leurs parages et aux embarcations amenées à la côte.

C'est pour en finir avec cette situation que furent décidées la pénétration de ces régions et l'occupation d'un certain nombre de points côtiers.

Les opérations de pénétration commencées en novembre 1899, par les seules forces du cercle de Tuléar, partant de l'Onilahy et du cercle de Fort-Dauphin,

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