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coup de poignet. Y a-t-il donc des circonstances où on doit tirer avec secousse? Je me rends compte, maintenant, pourquoi M. de Dax a manqué tous les lapins avec du n° 4, au lieu du n° 7 (page 222).

On lit à la page 240: La perdrix grise n'affectionne et n'habite que les plaines ou les coteaux. Erreur qui donnerait à penser que l'auteur a rarement chassé les perdrix grises et les a moins étudiées encore; sans cela il saurait que beaucoup de perdrix nichent dans les taillis, et que la majeure partie de celles qui sont nées près des bois, y rentrent le matin et n'en sortent que le soir. L'opinion de M. de Dax est encore quela chair de la perdrix est sèche, à moins qu'il ne s'agisse des vieilles ; il sera seul de son avis. Il n'est pas exact non plus d'accuser la loi de 1844 d'avoir diminué le nombre des cailles en voulant les protéger. Comment comprendre, en effet, que si les chasseurs du midi tuent moins de ces oiseaux à leur débarquement, il y en aura moins plus tard? cette diminution trop réelle depuis plusieurs années, tient à d'autres causes ; les vents contraires, les chasses en Algérie, les ouvertures tardives, la faux substituée à la faucille dans la coupe des moissons.

A la page 244 je surprends l'auteur en flagrant délit de deux énormités qui peuvent compter pour trois. Le râle de genêts ou râle doré ne ressemble en rien à la caille, le plumage de l'une est gris, celui de l'autre est roux avec des reflets métalliques; le râle ne peut donc prendre son nom d'une ressemblance imaginaire qui d'ailleurs ne prouverait rien, logiquement parlant, si elle existait; son nom vient de son cri, créu créu, et M. de Dax l'a certainement entendu souvent sans s'en douter; les Romains appelait créu le râle, par la même raison; les mœurs des deux oiseaux sont aussi dissemblables que leur plumage et il importe peu qu'ils habitent les mêmes lieux. Si quelques chasseurs et ornithologistes nomment le râle roi des cailles, c'est parce qu'il arrive et part en même temps qu'elles, il semble les conduire. Rien de plus, rien de moins ; n'est-ce pas le moment de rappeler à l'auteur le mot célèbre « vous avez une si belle occasion de vous taire. » A la page 149 M. de Dax parle d'une bécassine s'enlevant à bon port ; j'ai entendu dire arriver à bon port; mais s'enlever à bon port, pas souvent.

K

« J'ai lu, dans je ne sais quel livre d'un savant, que l'on ignorait complétement les habitudes de migration des bécasses; ce savant n'était pas

«< chasseur, car il aurait su par expérience, qu'après avoir battu infructueusement un bois, on peut le lendemain y faire lever vingt bécasses... » C'est M. de Dax qui dit cela ; je me permettrai, à ce sujet, une seule observation si bien des savants ne sont pas chasseurs, il n'y a pas moins de chasseurs qui ne sont pas savants, moi le premier; puis, ceux qui croient savoir de quel pays nous arrivent les bécasses, et encore ceux qui confondent la migration des oiseaux avec leur déplacement accidentel occasionné par un changement de vent ou de température.

Nous pourrions multiplier nos observations à l'infini; mais arrêtons-nous,

en voilà plus qu'il n'en faut pour prouver que les renseignements ne renseigneront personne, qu'ils sont sans valeur pour le fond et la forme; qu'enfin, il était inutile de refaire M. Lavallée et tant d'autres, pour n'ajouter que des erreurs à leurs œuvres.

M. le vicomte de Dax, en déclarant qu'un chasseur devait payer à ses confrères le tribut de ses connaissances, a implicitement avoué l'obligation de leur signaler les fautes et les périls. Il nous pardonnera donc nos critiques, dans l'intérêt de la science qu'il aime; il les oubliera pour ne se souvenir que des éloges donnés de tout cœur à la première partie de son ouvrage.

L. DE CUREL

SOCIÉTÉ DES CHASSES A COURRE DE LIVRY

Saison 1860-61

ÉQUIPAGE RALLYE-SAINT-HUBERT.

L'aliénation de la forêt domaniale de Bondy, impose cette année au fermier du droit de chasse la destruction complète du fauve dont cette forêt a été peuplée par ses soins depuis 1852.

D'après l'état approximatif des gardes, ce fauve s'élève à soixante daims environ.

La chasse à courre dans une forêt aménagée comme Bondy, avec ses vastes carrefours, ses routes aussi bien percées que celles d'un parc, ses débuchers imprévus à travers plaines, a paru à M. Léon Bertrand, l'adjudicataire en question, le seul mode de destruction digne d'un vrai disciple de saint Hubert.

En conséquence, de concert avec quelques amis, il a formé le projet de constituer, dès aujourd'hui, pour la saison prochaine, sous le titre de Société des chasses à courre de Livry, une réunion d'amateurs disposés à contribuer par voie de souscription aux frais que nécessitent la création et l'entretien d'un équipage.

Les chasses de la Société commenceront en novembre 1860, le jour de la Saint-Hubert, et se prolongeront sans autre interruption que celle imposée par le temps, jusqu'au 15 mai 1861.

La résidence de l'équipage sera, comme en 1859, le village de Livry, situé à seize kilomètres de Paris, au centre de la forêt, et dans lequel, indépendamment d'un hôtel confortable, MM. les Sociétaires trouveront d'excellentes écuries.

La meute se composera de trente chiens et de trois limiers, sous la conduite d'un piqueur, d'un valet de limiers à cheval, et d'un valet de chiens à pied.

La tenue de MM. les Sociétaires sera l'habit ou la tunique rouge, le gilet bleu, la culotte blanche, les bottes molles et la cape en velours noir, avec boutons or mat, ceinturon de vénerie.

Cette tenue ne sera pas obligatoire. Elle pourra être remplacée par l'habit noir, la culotte blanche et les bottes à revers.

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Toutes les dépenses de l'équipage seront supportées par M. Léon Bertrand. Les délits occasionnés par le fauve seront également à sa charge. MM. les Sociétaires ne seront responsables que des indemnités personnelles qui pourraient, à la suite d'un débucher, résulter du passage de leurs chevaux sur le terrain d'autrui.

Le prix de la souscription, pour ces six mois et demi de chasses à courre, est fixé à la somme de cinq cents francs, payables: 250 fr. le 1er septembre prochain; 250 fr. le 1er janvier 1861.

La Société ne sera définitivement constituée que lorsqu'elle comptera vingt-cinq souscripteurs inscrits.

Les dix premiers souscripteurs formeront le Comité. Ce sont eux qui nommeront le président et qui arrêteront entre eux le règlement particulier auquel chaque Sociétaire sera soumis.

Fait à Paris, le 15 juillet 1860.

LÉON BERTRAND,

Fermier du droit de chasse dans la forêt domaniale de Bondy.
ON SOUSCRIT A PARIS : à la direction du Journal des Chasseurs,
26, rue de la Chaussée-d'Antin.

Au secrétariat du Cercle Gramont-Saint-Hubert,
21, boulevard Montmartre.

NOUVELLES ET FAITS DIVERS

L'équipage de la Société de Chantilly a quitté sa résidence hier lundi, 30 juillet, pour se rendre, sous la conduite de Firmin fils, son premier piqueur, dans le département de l'Indre, à Valencay. Nous avons donné connaissance, dans le temps, à nos lecteurs, des arrangements intervenus entre M. les sociétaires et M. le prince de Sagan. L'équipage, aussitôt que la chasse sera ouverte, sera mis en haleine à Valencay par quelques laissercourre de daims, et reviendra à Chantilly le 1er janvier pour y reprendre le cours de ses glorieux exploits avec la Société d'élite qui les partage.

-Les forêts d'Halatte, d'Ermenonville et de Chantilly, renferment depuis quelques années une assez grande quantité de sangliers, dont les riverains ont fréquemment à se plaindre malgré les chasses brillantes qu'y ont faites l'équipage de M. le baron de Poilly et plus tard celui de M. le comte d'Osmond, ces deux vautraits hors ligne.

Depuis la fermeture de la chasse, une petite meute d'amateurs appartenant à MM. Bourgeois, Chéronnet et Quiclet, et qui a sa résidence à Chantilly même, s'est occupée, avec l'autorisation du préfet de l'Oise, de purger ces forêts de ces animaux nuisibles. Le succès le plus complet a couronné les efforts de nos chasseurs, et voilà, saint Hubert aidant, plus de vingtcinq sangliers qu'ils détruisent, à la grande satisfaction des propriétaires riverains.

-La vente de l'équipage de M. le comte L... a eu lieu samedi dernier 28 juillet au Tattersall, rue Beaujon. Cette vente avait attiré un certain nombre d'amateurs parmi lesquels nous avons remarqué le prince de Wagram, M. le barron de Pierres, M. Schickler, M. Archdeacon, M. Falatieu

lieutenant de louveterie, M. Corbin de Mortefontaine et le doyen des veneurs de la vieille école, Firmin, le père de l'excellent piqueur placé aujourd'hui à la tête de l'équipage de Chantilly. Sur les quarante-deux chiens annoncés comme formant l'effectif de la meute (chiens anglais et bâtards), il n'en restait plus que vingt-six au moment de la vente. Le meilleur limier Balivau, bâtard de trois ans, avait été acheté la veille, 100 francs, par M. Roederer de Reims. Silistrip, lice anglaise de cinq ans, chienne d'attaque très-remarquable, infaillible, dit-on, pour déharder un cerf, avait été vendue 150 francs le matin même à M. Archdeacon, avec un autre jeune chien bâtard. Enfin huit à dix chiens anglais, probablement la tête de l'équipage, choisis en route par MM. de Salverte, n'étaient pas même arrivés à Paris. Ces acquisitions partielles faites d'avance ont jeté une sorte de défaveur sur la vente et ont refroidi les enchérisseurs : quelques couples de chiens ont dépassé 100 fr., mais la plupart ont été adjugés à 25 et 50 francs la paire; ce qui, calcul fait, n'a pas produit l'un dans l'autre plus de 30 fr par chien. Nous ne connaissions pas le mérite de cet équipage, mais nous y avons remarqué quelques beaux types et nous avons regretté qu'ils n'aient pas été payés plus cher.

Voici venir l'époque où les chasseurs prévoyants doivent inspecter leur attirail de chasse et songer sérieusement à leur approvisionnement de cartouches, surtout s'ils ne s'en rapportent qu'à eux-mêmes du soin de les charger. Nous croyons donc être agréables à nos lecteurs en leur désignant et en leur recommandant l'emploi d'une nouvelle douille brevetée, construite par M. J. Chalayer, ingénieur mécanicien.

Entre autres avantages sur celles en usage, la douille de M. Chalayer offre celui incontestable de rendre impossibles tous les ratés occasionnés par l'absence de l'amorce ou par la faiblesse du point d'appui sur lequel repose la capsule posée à l'intérieur; de plus, elle présente la facilité de pouvoir changer l'amorce d'une cartouche, même chargée, sans le moindre danger et sans en retirer la charge, opération tout à fait impossible dans les autres systèmes.

Nous avons expérimenté par nous-mêmes ces douilles au tir de M. Gastine, et nous en avons apprécié tous les avantages sans y rencontrer d'inconvénient, aussi sommes-nous persuadés qu'elles sont appelées à un immense succès, eu égard à leur supériorité marquée.

Ces douilles sont confectionnées avec un papier cuir anglais d'une extrême solidité, elles affectent la couleur cerise à l'extérieur, et portent comme marque de fabrique les initiales J. C. PARIS, gravées sur le culot avec le numéro du calibre, ce qui permet aux chasseurs de les distingner entre

toutes.

On les trouve chez tous les armuriers et les principaux quincailliers de la France et de l'étranger, et à l'établissement principal, à Paris, rue du Roi-de-Sicile, n° 26.

L'un des Directeurs, Rédacteur en chef: LEON BERTRAND.

Paris, Imp. L, Tinterlin, rue Neuve-des-Bons-Enfants 3.

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