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Le 11 octobre 1860. Rendez-vous au Puits-d'Orléans, forêt de Laigue. On a attaqué un cerf dix-cors au carrefour de la Trouée-des-Bons-Hommes. L'animal s'est fait battre sur le Mont-aux-Renards, la Grosse-Boudine et le Châtelet; est revenu au Mont-aux-Renards, s'y est fait battre de nouveau très-longtemps; a repris son parti par la Grosse-Boudine; a traversé la grande route de Tracy au carrefour de la plaine à Biche, les enceintes de la Montinette, le carrefour des Fosses, le Plessis-Brion, le camp de Senlis ; est revenu au Plessis-Brion en faisant tête aux chiens, et a été noyé par eux dans la mare du Plessis-Brion, après cinq heures de chasse. Laisser-courre par Lémans Gaillard et Hubert.

Le 16 dudit. Rendez-vous à la Muette. On a attaqué plusieurs animaux. Aux-Monts-Usy, un cerf dix-cors s'est séparé, et passant près de Pierrefonds, a pris le carrefour du Bel-Orme, le carrefour des Gardes, la Garennedu-Roi; a fait son retour sur son contre-pied, est venu passer au Pré-de-la Ville, à Notre-Dame-Adam, aux Buttes Saint-Pierre, au carrefour d'Epernon, au Fossé-Coulant, à la Hutte-aux-Sangliers, au Puits-d'Antin, au carrefour Anonyme; a tenu les dessous de la Muette, les carrefours du Chevreuil et de la Barrière, le Grand-Marais, la Michelette, le carrefour des Princesses, le Bocquet-Gras, la Bouverie; a traversé la route impériale près la Croix-Saint-Ouen; a gagné le Garnois; a débuché à la plaine du Carnois; est descendu à la rivière de l'Oise, qu'il a traversée ; a fait une pointe jusqu'auprès de la ligne du chemin de fer du Nord; est revenu à la rivière où la nuit étant survenue, et la rivière étant très-haute et très-large en cet endroit, on a été obligé de recoupler les chiens et de laisser l'animal à l'eau après cinq heures de chasse. Laisser-courre par Landouiller, Victor, Laverdure et Landouiller fils.

Ce même jour, une troisième tête chassée par plusieurs chiens fut portée bas le long des murs de Saint-Corneille.

Le 22 dudit. Rendez-vous au pont de Berne. On a attaqué un cerf dixcors au Berne. L'animal a traversé la grande route de Soissons, le Terrierà Renard, les Beaux-Monts, dont il sauté la grande avenue près le carrefour du Trean; a pris les Vineux, le carrefour Saint-Corneille et de Morpigny, les mares Saint-Louis, le carrefour du Chevreuil, les Blancs-Hureau, le Jet-de-Pierre, et a été porté-bas à la Montinette, après vingt-cinq minutes de chasse. Laisser-courre par Lafeuille, Leroux fils, VerjusLafeuille, Verjus fils et Duval (1).

Le 27 dudit. Même rendez-vous. On a attaqué dans une enceinte touchant au rendez-vous, un cerf dix-cors. L'animal a pris son parti par le carrefour du Parc-à-Borne, les Laritz-Mathieu, les Sept-Morts, le Puits-d'Antin, le

(1) Ce même jour a eu lieu à peu de distance de ce premier hallali, une seconde prise cffectuée par un autre équipage, celui des MM. de Chézelles, amenant de Villers-Coterets à Ste-Perrinejun cerf qui a été porté bas après trois heures de chasse.

Fossé-Coulant, le carrefour du Vautrait; a débuché dans la prairie du village de Vieux-Moulin; a gagné le Mont-Saint-Marc, a passé aux carrefours Courcelle et des Carrières; a traversé la route de Soissons près du village de Troly, où il a débuché; est descendu à la rivière d'Aisne près du barrage d'Eran, et y a été noyé par les chiens après trente-cinq minutes de chasse. Laisser-courre par Lafeuille, Leroux fils, Lafeuille-Verjus, Verjus fils et Duval.

Ces deux dernières chasses ont été menées avec une vitesse extraordinaire et les animaux ont peu duré, ce qui s'explique sans doute par l'époque où nous sommes, qui est la fin de la saison du rut.

CHASSES A TIR.

Le 19 octobre, l'Empereur a chassé à tir dans le parc de Versailles. Sa Majesté est arrivée à dix heures et demie à la Ménagerie, lieu du rendezvous; elle était accompagnée de sept tireurs: MM. le comte de Morny, le prince de la Moskowa, le marquis de Toulongeon, le comte Lepic, le général Molard, le baron de Pierres, et M. de Bourgoing. Immédiatement on s'est mis en marche, en dépit d'une pluie fine et serrée qui n'a pas cessé de la journée. Une halte très-courte, d'une demi-heure environ, a eu lieu à midi sous une tente où le déjeuner était servi : et on a continué la chasse, que la quantité du gibier aggloméré sur ce point rendait très-attrayante; mais à trois heures et demie, le temps devenant de plus en plus mauvais l'Empereur a donné lui-même le signal de la retraite, et l'on s'est arrêté avant d'arriver à Trianon, Nonobstant ce contre-temps fâcheux, il a été tué ce jour-là 1053 pièces; savoir: 11 chevreuils, 398 lièvres, 15 lapins, 533 faisans, 93 perdrix et trois cailles. C'est Sa Majesté qui a été le roi de la journée avec un total de 232 pièces.

Le jeudi 25 octobre est venu le tour de la forêt de Marly, et cette fois la chasse a été favorisée par un temps magnifique. Sa Majesté est arrivée à dix heures, et le tiré était terminé à trois heures. On a déjeuné en forêt, au Chêne Impérial. Les personnes invitées ce jour-là étaient au nombre de huit: LL. EE. les maréchaux Niel, Randon, Magnan, Régnault-de-Saint-Jeand'Angély, lord Cowley, l'ambassadeur d'Angleterre; le prince de la Moskowa, le marquis de Toulongeon et le marquis de Galiffet. Près de six cents pièces de gibier dont 26 chevreuils, 160 lièvres, 330 faisans, le reste en perdrix rouges, grises, lapins et bécasses ont été abattues en quatre heures. Tout s'est passé pour le mieux, et l'Empereur est parti fort satisfait.

Au mois prochain, le compte rendu des chasses de Compiègne, qui vont commencer avec la Saint-Hubert.

ÉQUIPAGE DE VALENÇAY.

Nous recevons de Firmin, le détail des premiers laisser-courre que vient d'effectuer à Valencay, chez M. le prince de Sagan son nouveau maître, l'an

cien équipage de Chantilly, et nous nous empressons de le consigner ici. Ces chasses du Berry ont un intérêt tout particulier en raison des difficultés que présente le pays, terrain beaucoup plus dur que celui de Chantilly pour les chiens, les chevaux et les hommes.

Le 8 octobre, forêt de Saint-Aignan. Rendez-vous au carrefour de ce nom. On a attaqué près dudit carrefour un cerf dix-cors. L'animal a pris son parti sur Beaucerf; a tenu la forêt de Saint-Aignan; a passé les Verreries, je Caillou-Rouge, les bois de la Boirre, bordé le marchais Saint-Aignan où il a fait un retour, et a été porté bas par les chiens dans les bois de la Boirre après deux heures trois quarts de chasse. Laisser-courre par François.

Le 20 dudit. Forêt de Luçay. Rendez-vous à la Garderie-de-Luçay. L'at-taque n'a eu lieu qu'à quatre heures aux Fosses-Blanches. L'animal, un cerf daguet, a pris son parti par le petit Bois, a débuché au petit Pré pour le buisson de Roche; a débuché de nouveau pour les taillis des Acres, l'étang Billot et les Maisons-Rouges; est rentré à la forêt de Luçay, où il a fait une petite randonnée pour revenir à l'étang Billot. La nuit étant survenue, les chiens ont été arrêtés. Laisser-courre par François.

Le 29 dudit. Forêt de Saint-Aignan. Rendez-vous au carrefour de ce nom. On a attaqué à Beaucerf un cerf à sa quatrième tête. L'animal a pris son parti tout de suite par l'étang de l'Ardoise; a passé le chemin du CaillouRouge, par les Verreries, puis la route de Saint-Aignan; a passé les bois de la Boirre; a débuché pour l'étang Sabré, pour les taillis des Acres et le buisson de Roche; a pris l'eau à l'étang de Billot, est rentré au buisson de Roche où il s'est fait battre, est revenu à l'étang Sabré, s'est fait relancer au bois de la Taille-des-Souches, et a été porté bas par les chiens dans le débucher, près du domaine de la Souche, après deux heures et demie de chasse. Laisser-courre par Firmin.

NOUVELLES ET FAITS DIVERS.

Plusieurs journaux ayant raconté de différentes manières l'accident dont le comte de Paris a failli être victime, nous croyons devoir donner à nos abonnés les renseignements que nous avons et qui sont de la plus grande exactitude. Le jeune prince chassait à courre aux environs de Claremont, lorsque son cheval s'emporta à travers bois. Après avoir évité avec autant de sang-froid que de bonheur plusieurs obstacles contre lesquels il se serait infailliblement tué, la jambe droite du comte de Paris heurta un arbre; ce choc ayant eu lieu à une allure très-vive, il en résulta une fracture simple du tibia. Malgré la douleur qu'il dut éprouver, les difficultés du terrain et l'insensibilité du cheval qui l'emportait, le prince parvint à s'arré er ; et peu de temps après, il recevait au château habité par la reine MarieAmélie, les premiers soins d'un médecin appelé à la hâte.

Aujourd'hui nous apprenons que le premier appareil a été levé et qu'il ne restera aucune trace de l'accident. Quelques semaines de repos suffiront pour que le jeune prince puisse reprendre les habitudes de sport qui lui sont aussi familières qu'au duc de Chartres, son frère cadet.

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L'un des Directeurs, Rédacteur en chef: LEON BERTRAND.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE VINGT-QUATRIÈME VOLUME.

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Le Père la Trompette, par le Marquis de Foudras.

Perdu dans le désert.- Chasse à l'ours dans le Texas. (Suite).
La Chasse dans les Alpes. Les grives. L'alpin.

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Une Chasse à la Machine électrique.-Souvenirs des États-Unis. 131

Causeries.

Nécrologie. M. Duchesne de Lamotte.

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Cercle Grammont Saint-Hubert.

Administration des Forêts. État des Lieutenants de Louveterie

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