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tesimo primo, nono calendas septembris, pontificatus nostri anno secundo.

A. Card. Pro-Datarius.

R. Card. Braschius de Honestis.

Visa de Curia. J. Manassei.
Loco † Plumbi.

F. Lavizzarius.

Présentation du Légat

Le samedi 10 avril 1802, des voitures du gouvernement ont été prendre son Eminence à son palais. A une heure, le légat s'est rendu aux Tuileries. Il étoit précédé d'un détachement de grenadiers de la gendarmerie avec les trompettes; des officiers étoient aux portières de sa voiture. Le cortège étoit composé de dix voitures, remplies d'ecclésiastiques, et escortées par deux cents hommes de cavalerie et de dragons. Le légat et son cortège sont descendus à la principale entrée du palais, précédés, selon l'usage, de la croix qu'on portoit devant son Eminence, et qui, pendant la cérémonie, est restée sur l'escalier, à la porte d'entrée du conseil d'état. (*,

Le légat, suivi de douze prélats ou prêtres, a été introduit par les préfets du palais, dans le cabinet des consuls, où étoient réunis les trois consuls er les conseillers d'état. Il a lu le discours suivant :)

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Général premier consul,

« C'est au nom du souverain pontife, et sous vos auspices, que je viens remplir, au milieu des français, les augustes fonctions de légat à latere.

(*) Nous pensons qu'il seroit plus edifant, et beaucoup plus conforme à la dignité de la religion, de ne point faire porter de croix dans de pareilles ceremonies, En France, on n'est pas dans l'usage de laisser sur l'escalier, ni la meilleure compagnie, ni les ornemens les plus précieux.

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«Je viens au milieu d'une grande et belliqueuse nation, dont vous avez rehaussé la gloire par vos conquêtes, et assuré la tranquillité extérieure par une paix universelle, et au bonheur de laquelle vous allez mettre le comble, en lui rendant le libre exercice de la religion catholique. Cette gloire vons étoit réservée, général consul; le même bras qui gagna des batailles, qui signa la paix avec toutes les nations, redonne de la splendeur aux temples du vrai Dieu, relève ses autels et raffermit son culte.

"Consommez, général consul, cette œuvre de sagesse si long-tems desirée par vos administrés. Je ne négligerai rien pour y concourir.

Interprête fidèle dés sentimens du souverain pontife, le premier et le plus doux de mes devoirs est de vous exprimer ses tendres sentimens pour vous, et son amour pour tous les français. Vos desirs règleront la durée de ma demeure auprès de vous. Je ne m'en éloignerai qu'en déposant entre vos mains les monumens de cette importante mission, pendant laquelle vous pouvez être sûr que je ne me permettrai rien qui soit contraire aux droits du gouvernement et de la nation. Je vous donne pour garans de ma sincérité et de la fidélité de ma promesse, mon titre, ma franchise connue, et, j'ose le dire, la confiance que le souverain pontife et vous-même m'avez accordée. »

Le cardinal-légat a ensuite prononcé et signé le serment dont la formule suit:

« J. B. sanctæ romanæ ecclesiæ præesbyter cardinalis Caprara nuncupatus ad Napoleonem Bonaparte, primum Galliarum Reipublicæ con»sulem, gallicanamque nationem, sanctæ sedis » apostolicæ de latere legatus, juro et promitto » in verbo cardinalis per sacros ordines meos,

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» manibus ad pectus positis, primo galliarum Reipublicæ consuli, me legati munere non func» turum, nec facultatibus mihi à sanctâ sede con» cessis usurum, nisi quandiù in Republicâ ero, » et primo galliarum Reipublicæ consuli placuerit, adeo ut certior factus de illius volontate » illi convenienter, legati nomen et jus, continuò sim depositurus; simulque omnium quæ gerentur » à me, legatione finitâ, codicillos relicturum in manibus ejus quem voluerit primus galliarum reipublicæ consul: item constitutionem, leges, > statuta et consuetudines Reipublicæ servaturum, nec ullo modo gubernii Reipublicæ auctoritati » et jurisdictioni, juribus, libertatibus et privilegiis ecclesiæ gallicana derogaturum. In quorum » testimonium has præsentes manu meâ subscripsi, » ac prætereà sigillo meo muniendas curavi. » Le premier consul a répondu à ce discours en ces

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termes :

Les vertus apostoliques qui vous distinguent, monsieur le cardinal, me font vous voir avec plaisir dépositaire d'une aussi grande influence sur les consciences.

Vous puiserez dans l'évangile les règles de votre conduite; et par-là, vous contribuerez puissamment à l'extinction des haînes, à la consolidation de l'union dans ce vaste empire. Le peuple français n'aura jamais qu'à s'applaudir du concert qui a eu lieu entre sa sainteté et moi, dans le choix de votre personne.

"Le résultat de votre mission sera, pour la religion chrétienne, qui, dans tous les siècles, a fait tant de bien aux hommes, un nouveau sujet de triomphe.

"Elle en recevra de nouvelles félicitations du philosophe éclairé, et des véritables amis des

hommes. »

Le cardinal-légat a présenté au premier consul les personnes qui l'accompagnoient, et avec lesquelles le premier consul s'est entretenu: Parmi ces ecclésiastiques, on a remarqué M. le cardinal Erskine, et un français, chapelain de Saint-Pierre de

Rome.

Au sortir du cabinet des consuls, le légat a été reconduit à son palais par le même cortège.

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Extrait d'une lettre de M. Le Coz, archevêque de Besançon, à M. Sylvain Codet, juge au tribunal d'appel de Rennes.

« Si certains hommes, mon ami, s'obstinent à dire que j'ai fait quelque rétraction, déclaration ou signature, contraires aux principes que j'ai professés, dites hautement qu'ils en imposent. II n'y a pas eu de rétraction; mais il est une certaine classe d'hommes qui, pour n'avoir pas à rougir de

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