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jusqu'à la mort du Sauveur, font soixante-dix ans qui, divisés par sept, donnent dix semaines d'années depuis la prise de Jérusalem par Hérode, jusqu'à la mert du Sauveur. Ajoutez ces dix semaines aux soixante écoulées, depuis la septième année du règne d'Artaxercès à la prise de Jérusalem, et vous trouverez juste l'accomplissement des soixante-dix semaines. Vous trouverez également le nombre de quatre cent quatre-vingt-dix ans, depuis l'an 458, époque de la septième année du règne d'Artaxercès, jusqu'à l'an 33 de l'ère chrétienne. Donc cette année trente-trois est le terme où finissent les soixante-dix semaines; donc cette année trente-trois est la seule où l'on puisse fixer la mort du Messie.

Que Jésus-Christ soit mort au printems de la trente-troisième année de l'ère vulgaire, c'est ce qu'on peut encore prouver en cette manière :

Eusèbe, en sa Chronique, rapporte la mort du Sauveur à la quatrième année de la deux-centième olympiade: c'est à cette même année qu'il fixe l'éclipse extraordinaire, remarquée par Phlegon en son livre des olympiádes. Nous avons observé plus haut que la septième année d'Artaxercès tombe, selon Diodore de Sicile, la troisième année de la. quatre-vingtième olympiade. De 202 ôtez 80, reste 122 c'est-à-dire qu'il faut compter 122 olympiades entre la septième année du règne d'Artaxercès et la mort du Messie. Ainsi, en multipliant 122 par 4, on trouve 488: à quoi ajoutant deux années de la quatre-vingtième, qui n'étoient pas révolues à la septième année du règne d'Artaxercès, puisque cette septième année tombe la troisième année de la quatre-vingtième; ces deux années, ajoutées à 488, font juste 490 ans.

Douc, selon Eusèbe et Diodore de Sicile, les soixante-dix semaines ont commencé la septième

année du règne d'Artaxercès, et fini l'an 33 de l'ère vulgaire.

Enfin, à cette preuve, tirée de la justesse du calcul des olympiades, nous en ajouterons une autre, fondée sur le récit des évangélistes et sur les règles de la plus exacte observation astronomique.

Tous les évangélistes s'accordent à dire que Jésus-Christ fit la dernière pique le soir de la cinquième férie, ou un jeudi; que ce jour étoit la veille de sa mort, qui arriva en la sixième férie, veille du sabbat ; enfin, que Jésus-Christ ressuscita le premier jour de la semaine qui suivoit immé diatement le sabbat; et que le soir même de ce premier jour de la semaine, les portes du lieu où les disciples du Sauveur étoient assemblés étant fermées, il vint et se trouva au milieu d'eux. Il est donc certain et incontestable que Jésus-Christ a fait la pâque le jeudi; qu'il est mort et a été enséveli le vendredi; qu'il est demeuré dans le tombeau tout le jour du samedi ; et, enfin, est ressuscité le dimanche de grand matin.

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Nous allons montrer que l'an 33 de l'ère vulgaire réunit toutes ces circonstances, et qu'elles ne conviennent à aucune de celles qu'on pourroit lui opposer.

D'après la table des nouvelles et pleines lunes pascales, dressée par les savans Tostat, Paul Middelbourg et autres, et accommodée au mé ridien de Jérusalem, on voit que, l'an 33 de l'ère vulgaire, la lune pascale fut nouvelle le 19 mars à deux heures et demie après midi, un jeudi; et que la pleine lune suivante arriva le jeudi, 2 avril, vers le soir.

Or, de toutes les années, avant ou après, sur lesquelles on pourroit contester, il n'en est aucune

où on puisse placer avec plus de certitude la mort de Jésus-Christ, ne s'en trouvant aucune qui réunissé comme elle toutes les circonstances des tems marquées par les évangélistes.

La loi de Dieu ordonnoit aux juifs d'immoler l'agneau pascal le quatorzième de la lune du premier mois de l'année sainte, qui tomboit vers l'équinoxe du printems. Ce quatorze de la lune tombe, cette année, le deux avril : c'est le jour où Jésus-Christ célébra la pâque avec ses disciples; vers le tems et peu après le commencement de la pleine lune, à partir du moment de sa conjonction, qui étoit le tems vrai de la pleine lune. Ainsi, pour trouver la veritable pâque dans laquelle Jésus-Christ est mort, il faut que le quatorze de la lune tombe un jeudi; qu'il meure le vendredi; qu'il soit déposé de la croix et mis dans le tombeau ce même jour, et avant le sabbat des juifs qui se trouvoit arriver le lendemain, et qui étoit pour eux un jour de repos où, libres des travaux de la semaine, ils ne devoient s'occuper que de méditer la loi de Dieu et le remercier de ses bienfaits. Enfin, il falloir que la résurrection du Sauveur arrivât le dimanche, ou premier jour de la semaine.

Toutes ces circonstances se trouvent réunies dans l'an 33: il est donc la véritable année de la mort da

Sauveur.

Reste à prouver maintenant qu'aucune des années antérieures ou postérieures à Pannée 33 de l'ère vulgaire, ne donne les nouvelles et pleines lunes aux mêmes jours que l'année 33.

1.° En l'année 31, la nouvelle lune pascale romba le 12 mars à deux heures vingt-trois minutes du matin, un lundi; et la pleine lune, le 27 mars à une heure cinq minutes du matin, un mardi:

2.o L'an 32', la nouvelle lune pascale arriva le

30 mars à minuit, un dimanche; la pleine arriva le 14 avril, qui étoit aussi un dimanche.

3. L'an 34, cette nouvelle lune pascale tomba le 8 mars à deux heures et demie après midi, un lundi ; et la pleine lune le 23 du même mois, environ cinq heures après midi, un mardi.

4. Enfin l'an 35, cette nouvelle lune arriva le vingt-huit mars, à sept heures cinquante-sept minutes du matin, un lundi; la pleine lune le douze avril à onze heures du matin, un mardi. Mais comme le quatorze de la lune pascale devoit nécessairement se trouver un jeudi, pour cadrer avec le récit des évangélistes, qui le déclarent manifestement toutes les fois qu'ils ont occasion d'en parler; comme l'année 33 est la seule qui donne le quatorze de la lune pascale à pareil jour, elle est donc la seule où on puisse, avec quelque certitude, placer la mort du Sauveur. De plus, cette année est le terme où finissent les soixantedix semaines et le nombre de quatre cent quatrevingt-dix ans, calculés d'après les auteurs les plus graves et les plus véridiques, et démontrés par le calcul des olympiades. Enfin, prenant cette année 33 pour le terme des soixante-dix semaines, il se trouve que toutes les septièmes et dernières années de ces semaines, sont dans le plus juste rapport avec les années sabbatiques observées par les juifs,

Donc notre calcul est juste dans tous les points; er qu'en plaçant dans cette trente-troisième année la mort du Sauveur, nous avons démontré d'une manière incontestable l'accomplissement de cette célèbre prophétie.

Observations sur le calendrier, présentées au Gouvernement, par le citoyen Cougoureux, curé de la Mazenquié, diocèse d'Alby. (1)

"Dans tous les actes ecclésiastiques et religieux, » on sera obligé de se servir du calendrier d'équi » noxe établi par les lois de la république. du 18 germinal an 10, art 56.)

» (Loi C'est la seule réponse que je ferai à tous ceux qui ont attaqué le calendrier d'équinoxe; mais son observation ne laisse pas de présenter quelques difficultés. Je vais proposer les moyens de les faire disparoître.

La première difficulté résulte de la disposition de l'art. io du décret du 4 frimaire an 2, d'après lequel « l'année ordinaire reçoit un jour de plus, selon » que la position de l'équinoxe le comporte. "

C'est en vertu de cet article que jusqu'en l'an VII, le premier vendémiaire est tombé au 22 septembre; qu'en l'an VIII et les trois années suivantes, il est tombé au 23; qu'en l'an XII il tombera au 24, pour revenir au 23, en l'an XIV.

Il est clair qu'un tel ordre de choses ne peut que causer de l'embarras pour nos relations avec le reste de l'Europe, qui demeure attaché à l'ancien calendrier; et mettre de la confusion dans l'histoire, dont les dates précises ne pourront souvent être fixées, que plusieurs almanachs à la main.

(1) La nature du résultat des idées contenues dans cette dissertation nous avoit fait hésiter de la donner au public: mais tout ce qui ressemble à un travail sur une matière aussi difficile, nous paroît mériter d'être conservé; et nous devions cet égard à un prêtre savant et respectable qui a donné les plus grandes preuves de talens et de zèle dans les deux conciles nationaux de France.

J'ajoute

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