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et oppression par actes arbitraires, qui pourroient troubler la tranquillité des consciences.

XIII. Il présente les réclamations des particuliers, dans le cas où les évêques ne voudroient pas procéder suivant leurs facultés ordinaires, ou ne s'y croiroient pas autorisés.

XIV. Il préparera un plan pour l'important objet des mariages, tant pour l'avenir que pour ce qui peut avoir rapport aux mariages déjà contractés dans la république, suivant les lois.

XV. Le bien de la société exigeant que les mains mortes ne s'étendent pas trop au-delà des besoins le ministre examine les titres en vertu desquels il convient au gouvernement de consentir à de nouvelles acquisitions, ou d'en refuser l'entrée en possession.

XVI. Il examine les titres présentés pour la promotion aux ordres sacrés, et les demandes de prise d'habit et profession des réguliers, religieuses, etc., et prend soin que l'approbation soit en règle et conforme aux constitutions canoniques, acceptées dans l'état, et aux réglemens politiques et civils.

XVII. Les patronats sont dans ses attributions; et il peut suspendre les messes et les legs pieux.

XVIII. II propose au gouvernement les suppressions, les commutations des dernières volontés en fait de charges et legs, pour les appliquer à des emplois et usages, ou de religion ou de bienfaisance publique, plus utiles à l'humanité, lorsque le demande ainsi le bien de l'église et de l'état.

XIX. Il prend sous sa garde les produits des bénéfices vacans qui, n'étant pas supprimés, doivent être conférés, pour faire jouir de ces revenus les successeurs, suivant les lois et réglemens.

XX. Il tient note de tous legs pieux pour messes, fonctions sacrées; rentes des paroisses, succursales

et autres, qui sont et doivent être à la charge des biens nationaux, à l'effet d'exercer les actes et inspections qui lui appartiennent.

XXI. Dans le cas de nouveaux traitemens provisoires ou permanens à fixer pour l'exercice du culte, il en fait part au ministre des finances, pour ce qui peut concerner ce dernier ministère.

XXII. II veille à la conservation des biens ou fonds des menses épiscopales, des portions congrues des curés et coadjuteurs, des séminaires; et en général, de tous les biens affectés à l'exercice du culte.

XXIII. Il a la tutelle des objets économiques de toutes les corporations ecclésiastiques et religieuses, et de tous les établissemens de fondation pieuse et de bienfaisance publique.

XXIV. Il se fait rendre compte chaque année de leur administration.

XXV. L'intérêt public, dont la puissance civile seule est juge, devant prévaloir dans tous les objets qui ne sont pas essentiels et rigoureusement nécessaires au but de la religion, il soumet à un examen équitable les matières mixtes, qui ont en mêmetems des rapports avec la religion et la puissance civile; et détermine les mesures et précautions qui, sans violer les limites du ministère ecclésiastique, peuvent assurer le bon ordre et l'obéissance due au pouvoir public.

XXVI. Il prend soin que personne ne soit empêché ou troublé dans l'exercice privé du culte qu'il professe, par l'intolérance religieuse; les citoyens devant être protégés dans la jouissance des droits que leur accorde la constitution.

XXVII. II transmet d'office au gouvernement les décisions en principe; et en général, il connoît detous les objets relatifs à l'exercice extérieur du culte autorisé par la loi.

CHAPITRE XXVI du livre I de l'Imitation de Jésus-Christ. (*)

Contre les vanités du monde.

1. Que le commerce du monde est funeste et dangereux! La chasteté se perd dans les délices; l'humilité dans les richesses; la compassion dans le négoce; la vérité dans les longs entretiens, et la charité dans les agitations du siècle.

2. Et comme il est difficile qu'un arbre planté le long des grands chemins puisse conserver son fruit jusqu'à une parfaite maturité; de même il n'est pas moins difficile qu'un homme, obligé de fréquenter le monde, puisse garder une entière pureté et une parfaite justice, sans offenser Dieu de plusieurs manières.

3. Quel aveuglement pareil à celui des personnes qui recherchent la gloire et les louanges des hommes! Quelle joie et quel plaisir goûte-t-on dans le monde, si ce n'est malignité et corruption dans la conduite d'une vie qui n'est ni châtiée, ni corrigée; où l'on ne s'occupe que d'impudicité, d'ivrognerie, de gourmandise, et de toutes ces autres vanités qui ne peuvent souffrir ni réprimandes, ni punition, ni aucune sorte de correction?

4. Ceux qui vivent mal s'imaginent, au milieu de leurs délices, être en assurance, parce qu'ils ne sont ni repris, ni punis de leurs iniquités. Ils ne considèrent pas qu'il n'est rien de plus funeste en ce monde que la félicité des pécheurs, qui tombent

(*) Tout ce chapitre manque dans le texte latin des éditions ordinaires de l'Imitation de Jésus-Christ, et ne se trouve que dans les originaux français de ce livre.

N.° 5. T. XVI. 8. Ann.

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par-là dans une maladie incurable, et dont la mauvaise volonté est confirmée dans le mal.

5. Si vous desirez les dignités avec une ferme résolution d'y vivre saintement, je loue votre dessein mais il en est peu qui se soient conduits avec justice et sainteté, après les avoir obtenues. Il est étrange de voir dans les premiers emplois de l'église, des ames basses, dont le cœur ne se porte ni vers Dieu, ni vers les choses divines : il est triste d'être le premier par son rang, et le dernier par la vie que l'on mène. L'instabrlite du cœur est alors un des plus grands malheurs: car ceux qui sont élevés aux premiers postes de l'église, sont dignes d'autant de morts qu'ils donnent de mauvais exemples à leurs inférieurs, ou à ceux qui leur sont

soumis.

6. Si vous voulez acquérir la sagesse du monde, vous vous exposez à un grand péril: car cette sagesse est terrestre, diabolique, ennemie de la vie spirituelle et du salut, et la mère de toute cupidité. Si vous aimez donc les pompes et l'orgueil du siècle, si vous aimez les délices de la chair, pensez bien à ce que vous faites; et considérez combien toutes ces choses sont inutiles, et que leur vanité passe comme un songe.

7. Quel avantage tous ceux qui aimoient le siècle, ont ils tiré de leur orgueil, de leur ostentation et de la confiance qu'ils avoient en leurs riz chesses? Toutes ces choses se sont évanouies comme une ombre; ou comme la trace d'un vaisseau qui, passant sur une eau courante, ne laisse aucun vestige de sa route. Hélas! ils sont péris dans leur malice; et la plupart d'entr'eux ont abandonné le sentier de la vérité.

8. Où sont maintenant les princes et les grands seigneurs du tems passé où sont ceux qui possédoient de si grands domaines; qui ont amassé tant

de trésors; qui ont construit et édifié des villes et des forteresses; qui ont vaincu tant de rois, et subjugué tant de royaumes?

Où sont ces sayans et ces sages des anciens tems, qui les premiers ont commencé à mesurer et à décrire le monde ? Où est le bel Absalon? où est le fort Samson? où est le vaillant Alexandre? où sont enfin tant de puissans empereurs, de rois et de princes redoutables?

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9. Qu'a servi aux uns la sagesse et la science du monde? qu'a profité aux autres leur force, leur courage et leur valeur ? quel avantage les autres ont-ils retiré de leur puissance, de la noblesse de leur race, de la magnificence de leur train, de la vaste étendue de leurs états, et de la superfluité de leurs richesses caduques et trompeuses?

10. Où sont leurs voluptés et leurs délices? que sont devenus les divertissemens et les plaisirs qu'ils ont pris en ce monde? que reste-t-il de leur orgueil, de leur fierté et de leur vaine gloire ? où est enfin la vanité dont ils étoient remplis! Hélas! tout s'est 'anéanti! tout s'est évanoui! on ne peut en rien trouver; on ne peut pas même discerner les tristes restes de leurs corps, d'avec ceux des autres hommes. Ils sont tous également pourris et rongés des vers; et leurs ames, au lieu de joie, reçoivent les peines qu'elles ont méritées.

II. Abandonnons donc les plaisirs extérieurs et mondains, pour ne suivre que les plaisirs intérieurs et spirituels, en nous convertissant et retournant à Dieu de tout notre cœur, afin de faire la volonté du seul roi immortel, invisible, seul Dieu; auquel appartient toute gloire, tout honneur et actions de graces; lui qui est seul le commencement, le milieu et la fin de notre consolation intérieure.

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