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sales, ni dans le territoire assigné à chacune de ces églises, dans les cas ci-après désignés. Toute fonction curiale leur est interdite, même dans leurs propres églises et sur leur propre territoire, à l'égard des personnes qui habitent dans le territoire des succursales de leur arrondissement.

Il pourront visiter, une fois l'année, chacune des succursales soumises à leur surveillance, ou y officier le jour de leur visite : cette visite ne pourra avoir lieu les dimanches ni les fêtes chomées. Les desservans pourront porter l'étole en présence des curés. Les curés ne percevront aucun droit à raison de leur visite, et ne pourront, dans aucun cas, avoir part aux oblations et honoraires reçus par les prêtres des églises succursales. Les curés nous avertirons des abus qu'ils auroient pu découvr pendant le cours de leur visite, ou qui seroient parvenus à leur connoissance par toute autre voie. Les curés et les desservans des succursales ne pourront, chacun dans leurs églises respectives, admettre que des prêtres par nous approuvés.

Donné à Tours, l'an de Notre-Seigneur 1802, le 30 décembre, (9 nivôse an 11 de la république française.)

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ON m'a communiqué une lettre pastorale de monsieur l'évêque de Seés, dans laquelle j'ai lu les passages suivans:

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Que toute personne soit soumise aux puissances: c'est une règle parmi nous, dit saint Grégoire de Naziance, d'être soumis les uns aux autres; et sonmis aux puissances qui nous gouvernent sur la terre: la conservation de l'ordre en dépend.'» Et puis encore:

« Les premiers chrétiens, nos pères et nos mo

dèles dans la foi, observoient avec docilité, nous dit l'abbé Fleury, fidèle historien de leurs mœurs; obéissoient aux maîtres que leur donnoit la providence, par le cours ordinaire des évènemens. »

Etonné de cette doctrine, je dis à l'obligeant ami qui m'avoit procuré cette pièce... ..: Èh! mais, mon ami, vous me trompez : c'est une pastorale de l'évêque constitutionnel que vous me faites lire; car voilà leur dogme chéri: la soumission, la fidélité.

...

Oh! non, monsieur, me répondit-il lisez ; elle est bien de monseigneur Chevigné de Bois-Choller. Eh bien! répliquai-je, les deux évêques sont donc unis, puisqu'ils professent la même foi....? Non, certes, non. Le constitutionnel et ceux qui Font suivi, sont toujours condamnables; ils sont jureurs! ..... En voilà bien d'une autre, m'écriai-je. Et votre monseigneur n'a-t-il donc pas juré aussi ? ... tous deux ne sont-ils des pas jureurs?..... Oui, certes, reprit-il avec un air mystérieux : tous ont juré.....; mais la différence est énorme. Nos évêques n'ont juré que d'après l'autorisation expresse du souverain pontife.... Eh! monsieur, Faut-il attendre la permission du pape, pour remplir un devoir commandé par JésusChrist dans l'évangile, par les apôtres dans leurs épîtres, transmis jusqu'à nous par les écrits et les exemples des pères de l'église, et la conduite des premiers chrétiens, nos pères et nos modèles....?

LE Conseil général du département du Rhône aexprimé le vœu suivant, dans ses cahiers de l'an dix:

«Au nom de la morale publique, et par respect pour ses premiers ministres, nous demandons, nous

sollicitons l'épuration du répertoire théâtral; et notamment qu'on en supprime toutes les pièces révolutionnaires, où les prêtres, les évêques et les cardinaux, les religieux et les religieuses ne sont introduits que pour être immolés au ridicule. Par ces pièces, le culte est avili dans la personne de ses ministres; et la morale est sappée dans ses plus sacrés fondemens.

n

Agissons en sens contraire de nos tyrans impies; et nous seconderons les vues que le gouvernement manifeste assez par le concordat, et explique si éloquemment par la voix de ses orateurs.

"Nous dénonçons la profanation des temples où l'on a établi des spectacles grossiers, licencieux et nocturnes, mal surveillés, mal éclaires, et favorables à tous les genres de séduction et de corruption. (Suivent les signatures. )

"

Honneur à ce conseil-général de Lyon qui exprime d'une manière si noble, son vou de voir cesser ces représentations scandaleuses où les ministres de la religion sont immolés au ridicule! Hommage à ces dignes administrateurs qui, les premiers, ont réclamé contre un abus aussi propre à déshonorer la nation que le théâtre ! Comment cette licence existe-t-elle encore comment ces farces révolutionnaires ne sont-elles donc pas proscrites, sous un gouvernement qui veut faire oublier tous les malheurs ainsi que tous les crimes de la révolution? Quelle seroit donc cette affligeante contradiction, où l'on verroit des baladins défaire d'une main ce que nos sages législateurs établissent de l'autre Quoi! on voudroit, part, environner de respect la religion; et, de l'autre, on permettroit tout ce qui est le plus capable de la déshonorer dans l'esprit des peuples

d'une

On

On restaureroit les autels sous les auspices d'un nouveau Constantin, et on feroit tout ce qu'il faut pour en avilir les ministres! D'une part, toutes les autorités constituées seroient tenues, par ordre du gouvernement, de recevoir les évêques et les curés, avec toutes les formes qui commandent le respect; et l'on verroit, de l'autre, ces mêmes hommes joués sur les théâtres avec toutes les formes qui commandent le mépris. Non, une pareille inconséquence, ne sauroit durer plus long

tems.

Que diroit-on, si on faisoit monter sur les tréteaux les législateurs, les magistrats, et autres membres de l'administration? ne seroit-ce pas-là le renversement de tout ordre et de toute police? Mais les ministres de la religion ne sont-ils dona pas aussi dignes d'égards que les ministres de la loi et si jouer les premiers seroit un véritable attentat contre l'ordre public, jouer les seconds n'est-ce donc pas aussi une entreprise punissable contre la morale publique, dont ils sont les dé→ positaires ?

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Rappelons-nous tout le vacarme que firent les philosophes, quand on joua la comedie des Philosophes comme ils crièrent à l'indécence, et, suivant leur jargon favori, au fanatisme, à la persécution et à l'intolérance! comme ils se gendarmèrent sur la violation de leur majesté ! et comme ils parvinrent enfin à obtenir, sinon la mort de l'auteur, du moins l'enterrement de la pièce! Foiblesse inconcevable du gouvernement d'alors, qui, déjà frappé de vertige, laissoit attaquer l'autorité royale dans des pièces dramatiques, l'autorité de la religion dans des pièces impies ; et qui marchoit ainsi visiblement à sa perte, en montrant pour ses ennemis des ménagemens qu'il n'exigeoit pas

pour lui-même. De quoi s'agissoit-il cependant dans cette comédie, qui excita chez eux tant de rumeur et de colère que de quelques travers, de quelques ridicules. Il est vrai qu'on y parloit de leur égoïsme, de leur fausse humanité, de leur hypocrite bienfaisance, et de leur tolérance plus hypocrite encore. Mais, après tout, les philosophes ne formoient pas un état et un ordre à part de citoyens, mais seulement une secte et une faction obscure, qui travailloit dans l'ombre à la destruction, et dont par conséquent chaque individu pouvoit échapper à la défaveur que cette pièce pouvoit jeter sur le parti; tandis qu'aujourd'hui c'est l'état même sacerdotal qu'on livre à la risée publique, une classe entière de citoyens qu'on cherche à avilir, et par conséquent une injustice que l'on commet envers tous les particuliers qui la composent. Il est vrai encore que, dans cette pièce, l'illustre Jean-Jacques étoit représenté marchant à quatre pattes et mangeant sa laitue. Mais ce n'étoit ici qu'un simple ridicule, qui ne compromettoit nullement son honneur, qui ne pouvoit même que le flatter en secret, en lui donnant cet air d'originalité qu'il aimoit tant à se donner, cette allure d'un ours mal léché, dont il prenoit le nom, et en contribuant ainsi à augmenter cette célébrité, pour laquelle seule il travailloit ; et certes, c'étoit une bien douce punition pour un fou, dont tous les écrits sappent la civilisation par les fondemens, dont toutes les maximes politiques conduisent à l'état sauvage, et dont le principe favori est que l'homme qui raisonne est un animal dépravé; et qui, conséquemment, ne pouvoit pas trouver mauvais que l'on jouât cet animal, et que l'on fît marcher à quatre pattes celui qui vonloit nous ramener dans les forêts. N'en doutons

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