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4. Doctrina fidei et morum ecclesia Hispano-Lusitana, sub Romanis, Suevis et Gothis, etc. Cet ouvrage, qui va être donné au public, est presque entièrement composé des textes des pères et des conciles d'Espagne. L'auteur le fit en

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5. Os livros apocrifos, etc. c'est-à-dire : Les livres apochryphes de l'écriture-sainte, traduits et éclaircis : avec un index on dictionnaire de la bible. Cette traduction portugaise doit être imprimée.

LETTRE de M. l'archevêque de Besançon, à tous MM. les curés et autres prétres remplissant les fonctions du culte catholiqué dans son diocèse.

Depuis long-tems, messieurs, vous devez connoître l'indult donné à Paris le 9 avril 1802, au nom de N. S. P. le pape Pie VII, par son légat é latere, en France, Mgr. le cardinal Caprara.

Cet indult, rédigé de concert avec le gouvernement, a été notifié à tous MM. les maires, qui, sans doute, vous l'ont communiqué : plusieurs lettres émanées de nous, et adressées à MM. les curés desservant les principales communes du diocèse, en ont également parlé ; et nous avions lieu de croire que vous vous conformeriez aux réglemens contenus dans cet indult, devenu aujourd'hui loi de l'état. * Mais des plaintes graves et multipliées nous avertissent, ou que cette loi n'est point suffisamment connue, ou qu'elle n'est point assez religieusement respectée : voici donc les principales dispositions de cet indult, dont vous vous hâterez de donner connoissance à vos paroissiens.

* Suivant les maximes de l'église gallicane, elle n'est devenue loi de l'état que par la publication que M. l'archevêque en fait dans son diocèse.

1.° Désormais il ne sera célébré en France d'autres fêtes, outre le dimanche, que :

La Naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ.
L'Ascension.

L'Assomption de la Très-Sainte Vierge.
La Fête de tous les Saints.

2. La fête de l'épiphanie de Notre-Seigneur, la Fête-Dieu, celle des apôtres saint Pierre et saint Paul, celle des saints patrons de chaque diocèse et de chaque paroisse, se célébreront par-tout, le dimanche le plus proche de chaque fète.

3.° Toutes les autres fêtes sont entièrement supprimées; et nul fidèle, désormais, ne sera tenu d'entendre la messe, de s'abstenir des œuvres serviles aux jours de ces fêtes, ni d'observer les jeûnes cidevant usités les veilles de ces mêmes jours.

4.o En l'honneur des saints apôtres et des saints martyrs, tous ceux qui sont obligés à l'office divin feront dans la récitation, soit publique, soit privée, des heures canoniales, mémoire de tous les saints apô tres; dans la solemnité de saint Pierre et de saint Paul, et dans la fête de saint Etienne, premier martyr, mémoire de tous les saints martyrs. Ces mémoires se feront également dans toutes les messes qui se célébreront ces jours-là.

5.o L'anniversaire de la dédicace de tous les temples érigés sur le territoire de la république, sera. célébré, dans toutes les églises de France, le dimanche qui suivra immédiatement l'octave de la Toussaint.

6.o Ce réglement est aujourd'hui une loi de l'église et une loi de l'état. La violer, pour s'en tenir aux usages qu'elle supprime, ce seroit un délit grave; mais la violer au nom de la religion, seroit un délit plus grave encore: ce seroit une sorte d'impiété; ce seroit donner les odieuses couleurs de la

rébellion à un culte qui ne prêche que l'obéissance et la soumission.

La loi de la circoncision sembloit ne pouvoir convenir à Jésus-Christ: l'objet principal de cette loi, selon le sentiment de plusieurs pères de l'église étoit de remettre, d'effacer le péché de notre origine. Certes, un remède aussi humiliant paroissoit indigne du saint des saints; d'ailleurs Jésus, comme Dieu, ne pouvoit que donner des lois, il ne pouvoit en recevoir: et cependant avec quelle profonde résignation Jésus-Christ ne se soumit-il pas à la circoncision légale? Cette étonnante soumission put scandaliser la piété fastueuse du juif et la raison superbe du gentil: elle ne doit qu'éclairer, qu'édifier, qu'affermir la foi du vrai chrétien.

Marie, mère de l'homme-Dieu, étoit plus pure, plus sainte que les anges. La loi de la purification tendoit à la confondre avec les femmes pécheresses. Eh bien! Marie, sans le moindre murmure, sacrifie à cette loi la gloire du plus cher et du plus beau de ses privilèges. Qu'ils sont donc orgueilleux, qu'ils sont peu dignes du titre de chrétiens, ceux-là qui prétendent, par une désobéissance coupable, celébrer l'admirable soumission de Jésus et de Marie !

Long tems les chrétiens n'eurent pour jour de solemnité religieuse et de repos, que le dimanche; nous le voyons par la fureur des premiers ennemis du christianisme pour abolir ce jour, et par les efforts des chrétiens pour s'en conserver l'usage : mais ce jour unique, avec quel respect, avec quelle piété, avec quelle édification il étoit observé par tous les fidèles! C'étoit vraiment le jour du Seigneur, comme le dit son nom: aussi n'étoit-il consacré qu'au Seigneur. Les jeux, les danses, les spectacles, ne lui en enlevoient aucune portion: un chrétien eût rougi, eût cru se rendre coupable de profana

tion, si ce jour-là il se fût occupé de quelque objet indigne de la sainte majesté de Jésus-Christ.

Cependant pour ces fervens chrétiens, le dimanche n'étoit pas le seul jour du Seigneur : tous les jours de leur vie, dit saint Clément d'Alexandrie, étoient pour eux des jours de fêtes, parce qu'ils se considéroient toujours comme vivant en Lieu, et qu'ils chantoient avec joie ses louanges, soit en cultivant leurs vignes et leurs champs, soit en parcourant, pour les affaires de leur commerce, les vastes plaines de l'Océan. (1) Ils mêloient la gravité avec la joie, parce qu'ils envisageoient les biens dont le ciel ne cessoit de les combler.

Dans la suite, dit Origène, l'église voulut bien fixer des fêtes particulières, à certains jours déterminés, en faveur de quelques chrétiens lâches et imparfaits, qui n'avoient point assez de ferveur pour occuper continuellement leur esprit et leur cœur des mystères de Jésus-Christ, et des perfections divines, et pour assaisonner de cette douceur céleste, toutes les autres occupations: l'église, certe tendre mère, voulut bien par ces fêtes leur procurer de nouvelles occasions de rallumer en eux le feu de la charité que menaçoient d'étouffer la foule des affaires et les embarras du siècle.

Mais hélas! cette lâcheté ne fit que s'accroître dans les jours de calme et de paix ; et le remède employé pour alimenter la piété, ne tarda pas d'y apporter une atteinte douloureuse. Les fêtes devinrent peu-à-peu des jours de dissipation, de désordre, de débauches. L'église se vit obligée d'en diminuer le nombre; et encore celles que sa bonté laissa sub

(1) Per totam ergo vitam diem festum agentes, ubique et omni ex parte Deum adesse persuasi, laudantes agros colimus, laudantes navigamus, etc. (Strom. 1. 7.)

sister, ne lui donnèrent que trop souvent lieu de gémir de l'abus qu'une multitude de faux chrétiens faisoient de sa complaisance: dans un ouvrage sur la sanctification des fêtes, imprimé il y a près d'un siècle, on lit ces phrases: « il n'y avoit rien autre» fois de plus édifiant que les assemblées des chré» tiens aux saints jours consacrés à Dieu; rien de plus puissant et de plus redoutable aux ennemis » du salut que les prières qu'ils y faisoient monter jusqu'au trône de Dieu, par l'ardeur de leur » desir; rien de plus saint que la manière dont ils » solemnisoient ces fêtes.... Que les choses sont

changées! Il n'y a point aujourd'hui de tems plus » mal employé, ni de jour où le vice règne davan»tage; et on peut dire que, dans un dimanche ou » jour de fête, il se fait plus de mal que dans des

"semaines entières. >>

Depuis le tems où furent imprimés ces reproches affligeans, le zèle des catholiques français pour la sanctification des fêtes s'est-il bien augmenté? j'invoque votre témoignage, messieurs, j'invoque celui même des chrétiens que vous dirigez. Combien, à l'époque de la révolution, ces jours n'étoient-ils pas négligés, profanés? combien, hélas! ne le sont-ils pas encore aujourd'hui ? Concluons donc dans l'esprit de la religion, si d'un côté nous avons lieu de gémir de la réduction des fêtes, de l'autre que de motifs n'avons-nous pas de nous en consoler? Une multitude d'abus et de scandales sont supprimés; et la vraie piété ne perd rien de ses droits, rien même de ses moyens.

Chaque dimanche, le curé ou desservant peut, doit même dans son prône nommer les saints dont les fêtes, quoique non chomées, arrivent dans le cours de la semaine; et inviter les fidèles, soit dans le sein de leurs familles, soit dans les églises, s'il en

est

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