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France, et à son retour publia son Esquisse de l'histoire et de la poésie portugaise, qui fut comme le manifeste de la nouvelle école. Citons parmi ses nombreux ouvrages en prose et en vers ses poèmes de Doña Branca et de Camoens, des drames, des comédies, et ses Voyages dans mon pays, l'un des livres les plus populaires de la littérature portugaise. Antonio Feliciano de Castilho (1800-1878), aveugle dès l'àge de six ans, a composé de nombreux poèmes d'une riche couleur et d'un sentiment très intense, où se révèle la mélancolie particulière de l'âme portugaise. Les Jalousies du Barde, les Nuits du Château, le Printemps sont les plus célèbres. Alexandre Herculano et Araujo, né à Lisbonne en 1810, a fait ses études à Paris et s'est préparé à l'histoire par la poésie et le roman historique; après avoir écrit Maitre Gil, Arrhas por foro d'Hespanha, la Dame au pied de chèvre, il a composé une vaste Histoire du Portugal, malheureusement incomplète, qui lui assure un rang distingué parmi les historiens du XIXe siècle. Plus fécond encore, José de Silva Mendes Leal s'est distingué comme poète, comme auteur dramatique, comme romancier, comme historien, comme journaliste, comme homme d'État. Ses drames Blanche étoile, l'Héritage du Chancelier, Pedro, ont obtenu un succès durable; ses études historiques : les Deux Péninsules et Monuments nationaux, méritent d'être citées à côté des travaux d'Herculano. Rebello de Silva, Joao de Andrade, Corvo de Camoês, Camille Castelho-Branco, Francisco Gomez de Amorim, Ernesto Biester, Abranches, Tixeira de Vasconcellos, ont aussi écrit des romans et des pièces de théâtre. Latino Coelho a donné une étude sur le Marquis de Pombal et une Histoire politique et militaire du Portugal. Oliveira Martins a composé une Histoire du Portugal et un Portugal contemporain d'un ton très passionné, mais d'une lecture très attachante.

La presse portugaise compte dans ses rangs une foule d'écrivains de grand mérite, et le Cours supérieur des lettres fondé à Lisbonne par le roi D. Pedro V n'a pas été étranger au développement littéraire du pays.

Les sciences ne présentent pas, il est vrai, un aspect aussi brillant que la littérature; cependant les études géographiques

sont cultivées avec succès, l'Université de Coïmbre possède une belle bibliothèque et de magnifiques collections d'histoire naturelle. Lisbonne a une grande École de médecine, et les observatoires astronomiques de Lisbonne, de Coïmbre et de Porto sont pourvus d'un outillage complet. Un Portugais peut recevoir une instruction sérieuse et complète sans sortir de son pays.

BIBLIOGRAPHIE

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Voir les ouvrages généraux cités ci-dessus, t. X, chap. VI, p. 263. 1. Espagne. Histoire PolitiQUE : Romani y Puigdengolas, Antiquedad del regionalismo español, Barcelone, 1890 (traité d'un fuérisme exalté respirant la haine la plus vive contre les politicastros de Madrid). H. Bruck, Die geheimen Gesellschaften in Spanien, 1881. — Donoso Cortes, Ensayo sobre el catolicismo, el liberalismo y el socialismo, considerados en sus principios fundamentales, Barcelone, 1851. Borrego, Etudes sur Torganisation des partis en Espagne. - D'Alaux, L'Espagne depuis la révo lution de Février (Revue des Deux Mondes, 1848, t. II). Cristino Martos, Histoire de la Révolution de 1854. Castelar, La formula del progreso, Madrid, 1838. Fernando Garrido, L'Espagne contemporaine, Bruxelles, 1862. De Mazade, Les révolutions de l'Espagne contemporaine, Paris, 1869. - W. Lauzer, Geschichte Spanien's von dem Sturz Isabella's, 1877, 2 vol. Jose Pablo y Angulo, Memorias intimas de un pronunciamiento, Madrid, 1869. Victor Balaguer, Memorias de un constituyente. L'Espagne politique (1868-73), Paris, 1874. general Prim, Paris, 1886. Bourbons en Espagne, Paris, 1890.

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Cherbuliez,

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POUR L'HISTOIRE DE LA GUERRE DU MAROC Francisco Martin Arrue,

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Madrid. 6 vol.
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Curso de historia militar, Tolède, 1897. On pourra consulter encore l'Annuaire des Deux Mondes, l'Annual register, les grandes revues espagnoles: Revista de España, La America, Revista Iberica, Revista Betica, Revista de Cataluña; en France, la Revue des Deux Mondes. HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET LITTÉRAIRE Fermin Caballero, Reseña geografico-estadistica de España, Madrid, 1868. Id., Fomento de la poblacion Pascual Madoz, Diccionario geografico-estadistico de España, E. Barrault, Le chemin de fer du nord en Espagne, Paris, A. Germond de Lavigne, Les chemins de fer espagnols, Paris, 1858. — Carlos de Ochoa, Codigos, leyes y tratados vigentes de España, Paris, 1885. - Muro y Martinez, Constituciones de España y de las demas naciones de Europa, con la historia general de España, Madrid, 1881, 2 vol. (le t. fer donne le texte de toutes les constitutions d'Espagne depuis 1812). R. Fraoso, Las constituciones de España (Revista de España. Juin-Juillet, 1880). Borrego, Historia de las Cortes de España durante el siglo XIX, 1885, 2 vol. — Colmeiro, Derecho administrativo de España (1876-80), 3 vol. Francisco Pacheco, Lecciones de derecho penal, Madrid. La Serna y Montalban, Elementos del derecho civil y penal de España, Madrid, 1886, 3 vol. Torres Campos, Staatsrecht d. K. Spanien (collection Marquardsen), 1889. Segismundo Moret y Prendesgast, La familia foral, Madrid, 1863.

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Coelho

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gaise, Paris, 1887.

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Le ministère whig et Robert Peel. La dislocation de la majorité conservatrice en juin 1846 avait troublé pour longtemps la vie constitutionnelle. Lord John Russell prit la direction d'un ministère whig, appuyé sur une minorité, et ne vivant que grâce à la scission de ses adversaires en protectionnistes et en « Peelites les protectionnistes conduits d'abord par lord Georges Bentinck, ensuite par Stanley et par Disraëli, dont le caractère et les allures excitaient d'ailleurs leur défiance; les « Peelites », parmi lesquels Gladstone, conduits par leur grand chef sir Robert Peel. Tant que celui-ci vécut, arbitre du Parlement et souhaitant fort peu de reprendre le pouvoir, le ministère protégé par lui fut tranquille. Quand il eut succombé aux suites d'une chute de cheval (1850), le cabinet libéral, troublé d'ailleurs par l'humeur indépendante de lord Palmerston, ministre presque dictatorial des Affaires étrangères, subit plusieurs crises plus ou moins déclarées, à moitié conjurées.

Nouveaux progrès du libre-échange. -La question du pain avait converti Peel au free trade; elle imposa à Russell, tout converti d'ailleurs, le devoir de continuer dans la même

voie. Même en Angleterre, le blé se vendit plus cher, au commencement de 1847, qu'à aucune autre époque : 102 shellings le quarter. Deux ans plus tard, la libre entrée des grains était chose complètement acquise, à la satisfaction générale, pour longtemps sinon pour toujours, car l'agriculture entra dans une nouvelle série de progrès. Cette mème année 1849 voyait supprimer l'Acte de navigation, déjà adouci par Canning: désor mais les navires de toute provenance pouvaient apporter dans les ports britanniques des marchandises de toute provenance.

Les progrès du free trade, associés à ceux de la démocratie, s'affirmaient dans les élections de 1847, qui recrutèrent le parlement du plus grand nombre d'hommes d'affaires et de représentants des classes moyennes qu'on y eût jamais vus réunis ». John Bright, qui s'exprimait ainsi, avait accepté un mandat des libéraux de Manchester, afin de représenter plus directement «ces grands principes, avec lesquels le nom de Manchester est si glorieusement identifié ». Il avait soutenu sa candidature par un discours radical : « Je ne puis me vanter de mon noble sang ni de mes ancêtres, lesquels travaillaient honorablement comme vous. Mes sympathies sont naturellement pour la classe qui est la mienne, et je désire infiniment plus l'élever que m'élever au-dessus d'elle. » Bourgeois, d'ailleurs, et non pas ouvrier, il déclarait avoir voté, comme député de Durham, contre la journée de travail limitée à dix heures, «ne voulant pas enlever les deux autres heures au manufacturier anglais ».

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La détresse irlandaise et les efforts de Russell. Rien de plus cruel que l'état de l'Irlande de 1846 à 1848, malgré les énergiques et utiles mesures de Peel, qui faisaient vivre 500 000 individus aux dépens de l'État. La récolte des pommes de terre manquant de nouveau, une famine du x siècle, disait le ministre, tomba sur un peuple du xix. Le désespoir excitait les cultivateurs contre des propriétaires presque nécessiteux eux-mêmes, d'autant plus exigeants il est vrai. C'est l'honneur de Russell d'avoir affronté cette situation avec humanité, libéralisme et fermeté, et, malgré certaines illusions, certaines imprévoyances, de l'avoir adoucie dans les

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