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Au centre de la cour est un bassin au milieu duquel se trouve un Hermès à deux têtes supportant un panier de fruits.

Deux petits bâtiments accessoires que nous avons jugé inuile de représenter dans les figures ci-jointes, renferment, l'un les bureaux des préposés à la police et à l'administration du marché, et l'autre des latrines publiques, dépendance indispensable de tout établissement de ce genre.

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Cette construction, exécutée vers 1813, a coûté environ 728,000 fr.

Il a été en outre employé à peu près 200,000 fr. à l'acquisition de diverses propriétés dont la démolition était nécessaire pour agrandir et isoler l'emplacement de ce marché.

Au besoin, on trouverait des détails plus circonstanciés sur ce

marché et sur plusieurs autres, tant dans le quatrième recueil des Études de construction de M. Bruyère (Paris, Bance, 1823), que dans le Choix d'édifices publics de MM. Biet, Gourlier, Grillon et Tardieu (Paris, Colas, 1825 et années suivantes). GOURLIER.

HARAS. (Agric.) On doit entendre par haras la réunion d'un nombre de juments destinées à la reproduction Par extension, on applique ce terme à la localité qui renferme ces animaux et qui les nourrit.

Il y a des établissements publics destinés à l'élève des chevaux ou à l'amélioration des races. Je n'entends point en parler ici.

Je ne veux parler que des haras formés par les particuliers qui veulent se livrer à l'élève des chevaux dans le but d'augmenter le revenu de leurs terres.

On peut réduire les haras des particuliers à trois sortes;
Les haras sauvages,

Les haras parqués,

Les haras domestiques ou privés.

Il n'y a point de haras sauvages en Europe.

Il y a beaucoup de haras parqués en Europe; il n'y en a point en France.

Il y a en France beaucoup de haras privés ou domestiques. Ils se lient aux besoins de l'exploitation rurale, et concourent à la prospérité de l'agriculture.

L'intérêt seul du cultivateur doit donc le décider à élever des chevaux. Il doit savoir d'abord si son exploitation lui permet de réussir, et ensuite si la réussite même lui sera profitable.

Partout où le cheval trouve une nourriture convenable, il peut vivre avec toutes les nourritures qui s'y rencontrent, et tous les jours on voit l'élève du cheval réussir dans des exploitations agricoles différentes les unes des autres. Certainement la localité exerce une influence sur les animaux, mais cette influence pourra être modifiée par les soins de l'homme au point de la rendre nulle. La localité n'a point fait les races actuelles, c'est la domesticité. La preuve la plus convaincante, c'est que l'on élève des races totalement différentes sur le même sol, dans les mêmes localités, dans les mêmes écuries: la race des

chevaux nobles anglais dans les marais du Lincoln aussi bien que sur les plateaux secs et calcaires du Norfolk. L'influence du climat sur les chevaux se corrige tellement elle-même par l'art humain, que l'on trouve aujourd'hui la race des chevaux anglais nobles sur plusieurs points du globe, et sous des climats opposés. La France leur est tout aussi hospitalière que tout autre état de l'Europe.

Dans toutes les fermes à labour on a besoin de fumier. Les animaux donnent le meilleur; il faut donc seulement savoir quels motifs on peut avoir, suivant les localités, de préférer l'élève des chevaux à l'engrais des bêtes à cornes et à laine. Dans les exploitations à prairies naturelles, l'élève des chevaux, dans certaines proportions, est généralement avantageuse, quand il s'y trouve ce qu'on appelle des prés d'embouche, c'està-dire des prairies toujours en pàture, servant à engraisser les animaux de boucherie. Dans de telles exploitations, le, commerce des bœufs tient le premier rang; celui des chevaux, plus précieux, mais moins étendu, n'occupe que le second; mais on ne ferait pas une combinaison avantageuse si on ne joignait pas aux bœufs un nombre de chevaux pour manger les herbes qu'ils refusent. On sait qu'un herbage de cent bœufs › ne peut être mangé à profit qu'en y joignant dix chevaux pour consommer le refus des cent bœufs; il résulte de cette donnée que, dans ce cas, l'élève des chevaux est plus qu'avantageuse, elle est nécessaire. La détérioration que la multiplicité de certaines plantes apportent aux pâturages est évidente; il y a des localités où des nourrisseurs habiles aiment mieux engraisser moins de bœufs, et élever un plus grand nombre de poulains. Mais tous les prés ne sont pas prés d'embouche, il en est qui sont employés seulement à recevoir les animaux pour leur donner de l'âge et de la taille; ils portent le nom de prairies sèches. Ces prairies conviennent en quelque façon encore mieux à l'élève des chevaux que les prés d'embouche, quand elles ne sont pas marécageuses. Ils y grandissent sans devenir massifs et pesants, sans s'empáter. On n'a pas autant de chances dans les exploitations où l'on est dans l'habitude de faucher les prairies naturelles. Dans de pareilles exploitations, comme dans celles où il n'y a que des prairies artificielles, les bêtes à laines, en y joi

guant quelques vaches laitières, sont préférables pour les fumiers dont les cultures ont besoin. Cependant il est de ces fermes où l'on élève encore des chevaux, en se tirant d'affaires comme on peut. Mais l'élève des chevaux est particulièrement avantageuse chez le cultivateur qui possède deux ou trois domaines à quelque distance l'un de l'autre, parce qu'alors, à certaines époques, il peut, au grand bien de leur santé, changer de place les poulains et même les poulinières, sans les faire revenir trop vite à leur premier poste. Certains cultivateurs se bornent à acheter des poulains pour les revendre quand ils sont propres à travailler. Ce sont des poulains alors, en place de bêtes à cornes, qui convertissent le fourrage en fumier et en un produit (le cheval) d'une vente plus avantageuse que le beurre lui-même. D'autres achètent les poulains à trois ans, les revendent à cinq, paient leur nourriture par leur travail et leur fumier, et ont encore souvent en bénéfice l'accroissement de valeur que l'âge donne à l'animal. Cette industrie n'est point embarrassante, et la réussite en est plus certaine. Ce sont des espèces de haras domestiques, qui sont assez lucratifs quand ils sont bien conduits. L'élève du cheval se divise ainsi en deux ou trois branches, qui, étant séparément exercées, doivent être mieux conduites. Des exploitations font naître les chevaux, d'autres exploitations les élèvent.

Mais quelle race le cultivateur doit-il choisir? Il faut d'abord qu'il sache ce qu'on entend par races, comment elles se forment et se combinent, et quelles sont les races françaises ou étrangères que l'on recherche le plus.

En économie rurale, on entend par race un groupe d'animaux distingués plus ou moins fortement de leur espèce par un assemblage de caractères développés sous des influences naturelles ou domestiques, qui se conservent tant que les mêmes influences agissent, mais qui peuvent se séparer et former d'autres combinaisons, quand elles n'agissent plus.

Ces caractères sont la taille, la couleur et la forme. Les causes qui les produisent sont, d'une part, l'influence artificielle des aliments, de la localité et de la domesticité sur les individus; et, de l'autre, la loi naturelle de ressemblance des descendants aux ascendants, qui tend à la perpétuité de ces carac

tères, quand une fois ils ont été produits. On conçoit que leur transmission générative assure de plus en plus leur stabilité.

Les aliments influent par leur abondance, par leur rareté, par leur nature, par leur distribution. Dans les contrées où la nourriture est abondante, les races sont généralement grandes et étoffées. C'est ainsi qu'on trouve de grands cheyaux dans la plupart des provinces de l'Angleterre et de l'Allemagne, dans le nord-ouest de la France, dans la Franche-Comté, dans la Suisse, partout où les pâturages sont nombreux et les animaux aussi agricolement nourris l'hiver que l'été. Au contraire, les races sont petites et médiocres dans les pays où la nourriture est peu abondante, ou toute l'année, ou dans une partie de l'année, sot par le fait de la nature, soit par la paresse ou l'imprévoyance de l'homme.

Les influences de la localité sont encore produites par le sol et par le climat; elles se lient et se confondent au point de paraître identiques. Elles consistent principalement dans l'humidité et dans la sécheresse. Sous l'influence de l'humidité, les animaux sont plus grands, plus volumineux, plus massifs, ils ont moins d'énergie, ils approchent davantage d'un tempérament lymphatique. L'abaissement de la température donne encore plus d'intensité à cette cause. Tels sont surtout les che vaux de la Flandre et de la Hollande. Dans les localités montueuses, les races acquièrent plus de souplesse, plus d'adresse, plus de légèreté, plus d'agrément dans les allures. En somme, les localités sèches, sous un climat tempéré, seront les plus convenables à l'élève des grandes races de chevaux nobles, quand on pourra distribuer une nourriture convenable aux animaux.

Qu'est-ce que la domesticité? C'est une localité encore plus restreinte que celle qui est déterminée par la circonscription d'une contrée, d'un canton. C'est la maison, domus, à la place du lieu locus. Ici l'animal n'est plus seulement soumis à l'action des plénomènes de la nature, il est soumis à la volonté de l'homme, qui reste le maître de modifier à son gré les autres influences naturelles. Nul doute donc que l'influence de la domesticité ne soit immense en elle-même, et, dans ses relations, supérieure a toutes les autres. C'est à elle que l'on doit les grandes races

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