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On lit dans Contant Dorville (Hist. des diff. Peup.) : « Le galant d'une femme du roi, lorsqu'il » est convaincu de son crime, est conduit au lieu

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de l'exécution, et placé sur une petite élévation, » où il sert pendant quelque temps de but aux » grands de la cour, qui s'exercent à lui lancer leurs »zagaies; ensuite, aux yeux de la coupable, on lui » coupe la partie qui l'a rendu criminel, et on » l'oblige de la jeter lui-même au feu. »

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Le même auteur ajoute qu'on fait subir aux deux coupables le supplice que j'ai décrit plus haut d'après Bosman.

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Lorsqu'un particulier, continue Contant Dorville, est convaincu d'adultère, et que le roi a prononcé sa sentence de mort, s'il n'est pas ar»rêté, on le cherche, et si on le trouve, il est as» sommé au même lieu, et son corps reste exposé » à la vue du public jusqu'à ce qu'il soit entière›ment pouri, ou que les animaux carnaciers »l'aient dévoré........ Ce prince se sert souvent de ses » femmes pour exécuter ses sentences. »

D'Elbée parle d'une coutume fort bizarre qui a lieu dans le royaume d'Ardra. Une femme mariée qui se prostitue à un esclave devient elle-même l'esclave du maître de son amant, lorsque ce maître est d'une condition supérieure à celle du mari; mais, au contraire, si la dignité du mari l'emporte, c'est l'adultère qui devient son esclave.

Dans le Diarbeck, le mari, le frère et les plus proches parens exécutaient la malheureuse dans leur maison, et tous ceux qui entraient étaient

obligés de lui porter un coup de poignard (1).

Dans le royaume de Benin, tous les crimes, à l'exception de l'assassinat et de l'adultère, s'expient avec de l'argent. L'adultère y est puni de mort parmi les grands, et de la bastonnade parmi le peuple.

A Madagascar l'adultère est puni d'une amende. Les Parthes, les Lydiens, les Arabes, les Athéniens, le peuple de Plaisance et les Lombards, punissaient l'adultère de mort. Quelques historiens remarquent cependant qu'à Athènes on arrachait les cheveux du coupable, ainsi que le remarque le scholiaste d'Aristophane, et qu'on jetait de la cendre chaude sur la peau, afin de rendre la douleur plus aiguë et plus vive.

Suivant les lois des Visigoths, on ainenait au mari l'épouse adultère et son complice : si ce dernier n'avait point d'enfans, ses biens étaient confisqués au profit du mari trompé. Suivant la même loi, une femme ingénue (2), qui s'était livrée à un homme marié, était remise à la puissance de sa femme pour en disposer à sa volonté. Elle obligeait les esclaves (3) de lier et de présenter au mari sa femme qu'ils surprenaient en adultère, autorisait la mise à la question des esclaves pour la convaincre, et permettait à ses enfans de l'accuser (4).

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Les Saxons, anciennement, brûlaient la femme adultère; ils élevaient ensuite sur son bûcher, un gibet, où ils étranglaient le complice et le pendaient. Quelquefois elle était condamnée à être fouettée par les bourgs et villages; et, dans chaque endroit, les femmes exécutaient elles-mêmes la sentence pour venger l'injure faite à leur sexe.

En Pologne, avant l'établissement du christianisme, on punissait l'adultère et la fornication d'une manière assez singulière. Le criminel était conduit sur la place publique; là, on l'attachait avec un crochet par les testicules, et on laissait un rasoir à sa portée : il fallait alors de toute nécessité ou qu'il se mutilât lui-même pour se dégager, ou qu'il pérît dans cet état.

A son retour de Russie, Boleslas, roi de Pologne, en 1076, voulut punir les femmes adultères d'une manière à la fois ridicule et atroce. « On leur arrache des bras les enfans qu'elles nourrissent; ils sont barbarement jetés au milieu des campagnes, et deviennent la pâture des bêtes féroces; c'eût été peu : Boleslas condamna ces femmes coupables à alaiter des chiens, et, sous peine de la vie, leur ordonna de ne se montrer en aucun endroit sans ces animaux pendus à leurs mamelles. »

En Russie, vers le milieu du siècle dernier, on se bornait à renfermer la femme adultère dans un couvent.

Les Espagnols punissaient le coupable par le retranchement des parties qui avaient été l'instrument du délit. Charles-Quint voulait qu'on punît de mort les femmes adultères.

Au Pérou, à l'époque de l'expédition de Pizarre, on condamnait au feu, non-seulement les auteurs du délit, mais encore ceux que l'on pouvait convaincre de l'intention de le commettre; et, pour en témoigner plus d'horreur, on faisait mourir le père, la mère, les enfans et les frères de l'adultère; la rigueur de la loi s'étendait même jusqu'à sa maison, ses bestiaux et ses arbres, qu'on détruisait sans laisser aucune trace.

Les Mexicains convaincus d'adultère étaient lapidés.

Dans le canton des Guaxlotitlans, les femmes accusées d'adultère devaient se présenter devant le cacique, et celles qui se trouvaient convaincues étaient tuées sur-le-champ, coupées en pièces et mangées par les témoins.

Les Yzipaques qui prouvaient l'infidélité de leurs femmes, leur coupaient publiquement le nez et les oreilles.

Chez les Nicaraguaiens les parens de la femme adultère étaient déshonorés.

En Arragon, les adultères étaient seulement condamnés à une amende.

Ce qui prouve qu'en Portugal on ne punissait. point l'adultère de la peine capitale, c'est l'anecdote suivante, donnée par plusieurs voyageurs. Une dame demanda une audience à Jean III; l'ayant obtenue, elle lui dit : Sire, V. M. auraitelle pardonné à mon mari s'il m'avait surprise et tuée en adultère? Après que le roi lui eut répondu qu'en ce cas il aurait pardonné à son mari, elle ajouta : Tout va donc bien,sire, parce qu'ayant su que

mon mari était avec une autre dans une des maisons

de ma campagne, j'y suis allée avec deux de mes esclaves, à qui j'ai promis la liberté s'ils m'assistaient dans mon entreprise; et après avoir rompu la porte, je les ai surpris et tués tous les deux d'un coup de poignard. Je vous demande, sire, le même pardon que vous n'eussiez pas refusé à mon mari si j'eusse été convaincue du même crime. Le roi lui pardonna. Au Brésil, les femmes adultères sont assommées sans pitié.

Dans les îles Kouriles, qui semblent être une dépendance du Kamtschatka, l'infidélité d'une femme occasione à son mari la perte de l'honneur ou de la vie. Le mari qui l'a surprise appelle son adversaire en duel, et c'est au bâton. Celui qui fait le défi reçoit le premier sur le dos trois coups d'une massue grosse comme le bras; ensuite il les rend à son ennemi. Ce jeu continue ainsi jusqu'à ce que l'un des deux demande grâce, ou succombe sous le nombre ou la force des coups. Refuser le duel serait un déshonneur. Le coupable qui préfère la vie à l'honneur, doit dédommager le mari par une compensation en bêtes, en habits, en provisions de bouche.

Au Japon, les femines adultères sont punies de

mort.

Les Sioux, nation au midi de la baie d'Hudson, punissent les femmes adultères d'une manière fort singulière ils leur coupent le bout du nez, ils leur cernent en rond une partie de la tête, et l'ar

rachent.

Chez les Miamis, peuplade sauvage de l'Améri

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