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"fe mit à crier : Qui eft-ce qui me tirera » d'ici? En tout temps il y avoit près du tiers de la Communauté de malade. Pour » un ou deux Moines qui finiffoient leurs jours tranquillement dans la douce con-"viction qu'ils étoient fauvés, combien » n'en voyoit on pas qui mouroient défef-pérés au milieu d'horribles convulfions ! Le Père Infirmier me révéla, avec myftère, que les exemples de ceux qui at»tentoient à leur propre vie, étoient affezfréquens. Il y en avoit toujours plufieurs d'affez heureux pour perdre de bonne » heure la raifon ".

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Toutes ces confidences engagent le Novice à faire de férieufes réflexions fur l'état qu'il vouloit embraffer; il les met par écrit & les joint aux lettres qu'il envoie à fon ami; elles font fort bien développées, & contiennent tout ce que la raifon & l'humanité préfentent de plus fort contre un genre de vie fi extraordinaire. Pour conclu-" fion, le Novice détrompé quitte la Trappe: » C'en eft fait, je revole dans les bras de

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mes parens, dans les bras de mes amis. » Je veux rentrer dans mon ancienne profeffion, fervir ma Patrie & mon-Roi; >> cultiver de plus douces vertus que celles qu'on vante ici; être pieux, mais autre» ment; jouir, dans toute leur plénitude & » dans toute leur pureté, des douceurs d'un amour légitime; réparer enfin par les plus fages moyens le double malheur de

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» m'être laiffé captiver par un amour criminel, & d'avoir embraffé un fyitême » outré «.

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Il est sûr qu'aux yeux du bon fens, humainement parlant cette manière de vivre fi oppofée à la Nature, paroît totalement abfurde. Cependant une réflexion qu'on n'a peut- ctre pas encore faite, & qui peut être de quelque importance, fi l'on en faifit bien l'efprit, c'eft, que pour quiconque croit fermement à la Religion Chrétienne, pour quiconque à une véritable foi, les Solitaires de la. Trappe, les anciens Pères du défett, tous ceux enfin qui ont embraffé le même fyftême, font de tous les Chrétiens les plus raifonnables & les plus conféquens, ou plutôt font les feuls qui le foient. N'eft-il pas vrai que l'Evangile ne parle que de a prodigieufe difficulté de faire fon falut dans le Monde ? Que felon l'efprit de cet Evangile, il n'y a qu'une chofe néceffaire: Porro unum eft neceffarium? N'eft-ce pas dans ce fens qu'Augustin a dit: Per calcatum perge patrem, per calcatam perge matrem : Allez à Dieu en foulant aux pieds votre père; allez à Dieu en foulant aux pieds votre mère? Donc, fi l'on croit à cette doctrine de l'Evangile, confirmée fans ceffe par tout ce qu'on lit dans les Pères, & par tour ce qu'on entend dans la Chaire, il faut abfolument être de l'avis de Pafcal, & convenir qu'il y a de la fole à balancer

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entre l'intérêt d'un moment & celui de l'éternité : donc fi tous les Chrétiens étoient de vrais croyans, bientôt le monde ne feroit habité que par des Reclus & des Vierges; & pour peu que la Providence accélérât le miracle qui nous eft promis de la converfion de tous les Peuples au Chriftianifme, & que tous ces Peuples fuffent conféquens dans leur croyance, la Terre ne feroit bientôt qu'une vafte Thébaïde. Dans ce cas, il eft probable que bientôt auffi le Monde finiroit; mais qu'importe ? l'Eglife militante n'en feroit que plus tôt & en plus grand nombre l'Eglife triomphante; & l'on fait que tout n'exifte icibas que pour les Elus. Voilà le principe & les conféquences. Il eft impoffible de rejeter les unes fi l'on admet l'autre ; je laiffe à ceux qui font capables de réfléchir, à voir ce qu'ils en doivent penfer.

(D....)

Situation politique de la France, & fes rapports actuels avec toutes les Puiffances de l'Europe; Ouvrage dont l'objet eft de démontrer, par les faits hiftoriques & les principes de la faine politique, tous les maux qu'a cafés à la France l'alliance Autrichienne, & toutes les fautes que le Ministère François a commifes depuis l'époque des Traités de Verfailles de 1756, 1757 & 1758 jufqu'à nos jours. Adreffé au Roi & l'Affemblée Nationale; par M. de Peyfonael,

ancien Conful général de France à Smyrne, &c. 2e. édition. 2 Vol. in-8°. A Neuchâtel ; & fe Rouvent à Paris, chez Buiffon, Lib. rue Hautefeuille, N°. 20. Prix, 6 liv. br. & 7 liv. francs de port par la Pofte.

Cette édition eft augmentée d'un Chapitre fur Malte, d'un autre fur Genève, & de plufieurs autres Additions, formant 150 pag. L'Auteur de cet Ouvrage eftimable vient de mourir presque fubitement.

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A VIS.

LE Lundi, 14 Juin & jours fuivans, il fera procédé, rue Royale, Butte St-Roch, N°. 25, à la vente des Livres de la Bibliothèque de feu M. le Baron d'Holbach, fi célèbre par fes connoiffances perfonnelles & par fes relations avec les Gens de Lettres & les Savans les plus diftingués de fon temps.

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Cette Bibl othèque offre une Collection trèsprécieuse, sur-tout de Livres de Sciences en tout genre.

LA Dame Broquin vient de découvrir & de perfectionner un Blanc de la plus grande beauté, a l'ufage des Dames, fait pour conferver & embellir la peau.

Elle continue depuis dix années de fabriquer le vrai Rouge végétal, qu'elle fou set au plus févère examen; elle fournit les principaux Ac teurs & Actrices des grands Spectacles de Paris & de la Province. Sa demeure et toujours rue de Tournon, vis-à-vis l'Hôtel de Niver ois. On s'adreffera chez Boulanger, près le Luxembourg, au 3e. étage.

AVIS AUX MUNICIPALITÉS.

Une Société de Gens d'affaires vient d'établir à Paris, fous la protection de l'Affemblée Nationale, un Bureau d'Agence & de Correfponde toutes les Municipalités du Royaume. Cette Société propofe aux Administratiens des Villes éloignées de la Capitale, de fe charger de toutes les affaires qu'elles auront à y traiter, foit auprès de l'Affemblée Nationale, foit auprès du Gouvernement ; elle fera toutes les recherches, présentera les Mémoires & les Adreffes au Corps Légiflatif, follicitera auprès des Miniftres & des Députés de la Nation; elle fuivra toutes les affaires au Comité des Biens domaniaux & du Clergé & en rendra compte régulièrement, moyennant un Abonnement très modique, qui fera payé chaque année d'avance & dans les proportions fuivantes :

dance pour le fervice particulie

Une Ville, Bourg ou Village, dont la population eft de ipo Habitans & au deffous, payera par chaque année la fomme de 15 liv.; de 1500 à soo, celle de 40 liv.; de sooo à 10 mille, celle de 100 liv.; de 10 mille à 20 mille, celle de 150 livres; de 20 mille à 40 mille, celle de 200 liv. On fera des arrangemens particuliers avec les Villes dont la population eft au deffus de 40 mille Habitans. On peut adreffer avee la plus grande sûreté toutes les lettres & paquets, francs de port, à M. Millot, Agent des Municipalités de France, rue de Greneile, Fauxbourg St-Germain, N. 308.

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