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Lex prima ulcisci, secundaque vivere rapto;
Tertia mentiri, quarta negare Deos.

SÉNÈQUE.

Sa première loi (d'un Corse) est de se venger; læ seconde, est de vivre de rapines; la troisième, de mentir; la quatrième, de nier l'existence des Dieux.

DE

NAPOLÉON BUONAPARTE.

PAR

M. LE COMTE DE FIRMAS-PÉRIÉS,

Maréchal des camps et armées du Roi de France, Chevalier de
l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis, et Grand'Croix de
l'Ordre équestre, royal et militaire de Saint-Michel en Bavière;
Grand-maître, Conseiller-intime-privé-actuel, et Chambellan
de S. M. le Roi de Würtemberg, etc.,
etc., etc.

PARIS.

ADRIEN EGRON, IMPRIMEUR
DE SON ALTESSE ROYALE MONSEIGNEUR Duc d'anGOULÊME,
RUE DES NOYERS, N° 57.

LELONG, LIBRAIRE, AU PALAIS ROYAL,
GALERIE DES OFFICES, No 4.

NOVEMBRE 1815.

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BIGAMIE

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NAPOLÉON BUONAPARTE.

NAPOLÉON (1) ou Nicolas Buonaparte (2),

(1) Buonaparte seul s'appelait en Europe Napoléon. Ce nom extraordinaire indique, dans l'Apocalypse, un destructeur de villes.

(2) Pour faire oublier qu'il était Corse, l'usurpateur avait changé l'orthographe de son nom; il en avait retranché l'u, et voulait s'appeler Bonaparte, et non Buonaparte. Aussi disait-il à l'historiographe Réal : « A-t-on recherché la vie privée de Romulus «< jusqu'au moment où il fonda Rome? Non. Quoiqu'il << fût un brigand, on l'a fait descendre des Dieux; et « la mythologie politique des Romains, en lui don<< nant cette céleste origine, le fait allaiter par une << louve plutôt que par une femme, afin d'environner « d'un mystère plus profond et d'un respect plus reli«< gieux les premières années de ce grand homme. <«< L'histoire ne nous parle du berceau d'Hercule, que « pour nous montrer ce demi-dieu étouffant dans ses << bras enfantins deux énormes serpens; et Alexandre, « et César, et Auguste n'ont-ils pas été mis au rang

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car tout en lui, jusqu'à son nom, est équivoque,

« des Dieux ? Ne leur a-t-on pas aussi prêté une ori

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gine divine? Pour qu'on nous respecte, il ne faut << pas que l'on sache ce que nous avons été : l'histoire << doit laisser cela dans le vague. Les grands hommes, « les fondateurs des grands empires doivent appa« raître à la postérité comme l'astre du jour se montre « aux humains. Avant qu'il ne se montre, tout est té« nèbres, obscurité; ensuite une teinte vaporeuse <«< l'annonce, puis ses premiers rayons offrent toutes « les gradations de la lumière et des couleurs : bien« tôt il brille, il éclaire, il éblouit, il échauffe, il fé« conde.......... Enfin l'Océan, qui lui servit de berceau, « le reçoit dans son sein à la fin de sa radieuse car« rière. Ainsi vous ne devez pas dire, il faut même << qu'on oublie que je naquis à Ajaccio, que mon père « était greffier ou assesseur d'un tribunal subalterne, « que j'ai été élevé à l'Ecole Royale et Militaire. Fai<< tes-moi sortir de la Méditerranée; dites qu'elle me << vit naître au milieu des parfums qui embaument ses «< îles délicieuses. Il faut me faire descendre des rois « de Lacédémone : oui, j'aime une origine spartiate; « cela explique la sévérité de mes manières, ma so« briété, mon activité, ma santé de fer, et mon cœur « d'acier. Mon nom existe dans toutes les langues : on « le trouve dans celles des Grecs, des Mainottes, il est « gravé sur les monumens de l'Egypte et au milieu du « grand désert; le voyageur le retrouvera, dans mille « siècles, dans la bouche de l'Arabe vagabond. Enfia

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