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« Je prie le Ministère de vouloir bien consulter le passé pour m'en informer exactement et me fournir des instructions précises. Il me semble que nos efforts doivent tendre à mettre dehors des négociations de Zurich une affaire qui se présente si tard et à moins qu'il n'y ait des engagements qui puissent être invoqués avec équité. Dans l'état actuel des choses, je pense que le Gouvernement du Roi peut justement faire appel aux sentiments élevés de l'Empereur qui certainement ne voudra pas imposer à nos finances une charge indue et nous faire acheter cette Lombardie qui est le prix d'une commune victoire pour laquelle nous avons déjà sacrifié tant de sang et tant de millions.

- Comme Mr de Bourqueney paraît croire que quelque chose ait déjà été dite entre le Roi et l'empereur Napoléon, je désirerais que le Roi fût supplié de vouloir bien recueillir ses souvenirs.

À la fin de la conversation le Commissaire français faisait sentir que la France ne retirerait des sacrifices faits en Italie que le désagrément de voir le Piémont s'écarter de sa politique.

- Sans engager une discussion sur ce point délicat, il lui a été dit qu'on espérait que la conduite du Cabinet du Roi ne fût pas désapprouvé par l'Empereur.

Mais ces dernières observations de Mr de Bourqueney on fait supçonner que la démarche se liat à un projet d'intimidation pour ses fins politiques, si toutefois elle n'a pas le but plus simple de tirer quelque avantage de la position difficile où nous sommes, placés entre l'Autriche et la France, avantage qui honorerait d'autant plus le négociateur qui aurait été moins calculé en origine par le Gouvernement ".

Du reste, je n'ai aucune donnée pour appuyer de pareilles conjectures que j'exprime uniquement pour tout dire dans un cas aussi grave et qui mérite toute la pondération du Ministère

"

(1).

Il 9 ottobre il barone di Bourqueney dicea officialmente al cavaliere Desambrois che avea avuto ordine dal suo Governo di non sottoscrivere il trattato, se non vi era un articolo che stabilisse la somma che si avea da pagare alla Francia per le spese di guerra. Egli avea avuto l'istruzione di aspettare a parlare delle spese di guerra quando gliene sarebbe indicata la somma e che gli si era scritto che il momento era venuto.

« Nous n'avons pas manqué, scrivea il cavaliere Desambrois al generale Dabormida, d'exprimer nos regrets de ce qu'on ait cru devoir suivre cette marche qui nous faisait arriver une proposition aussi grave à la veille de la conclusion définitive du traité et après un échange d'explications qui avait laissé le Gouvernement du Roi dans la persuasion de ne pas avoir à s'en occuper en cette circonstance ".

« J'ai d'ailleurs fait observer à Mr de Bourqueney que si on avait regardé comme opportun pour nous de déclarer cette nouvelle charge le moment où l'on croyait fixé sur un chiffre admissible la dette de la Lombardie, l'opportunité supposée se serait évanouie aujourd'hui que le chiffre de la dette renvoyé au jugement d'arbitre est retourné dans l'incertitude" (2).

Il plenipotenziario francese a questa osservazione avrebbe risposto che non vi era da temere che si sarebbe aumentata

(1) Documento N. 61. (2) Documento N. 63.

la somma. Egli avrebbe detto, senza essere richiesto, che dapprima si era parlato di 100 milioni, ma che egli era autorizzato a discendere sino al disotto di tal somma e che pel pagamento si sarebbero stabilite più scadenze.

« Nous nous sommes bornés, scrivea il Desambrois, à lui faire lire votre dépêche télégraphique par laquelle il nous était interdit d'entrer en discussion sur cette affaire, comme ayant été renvoyée de commun accord à des négociations directes entre les deux Gouvernements.

Soggiungeva il cavaliere Desambrois: « Je regrette fort de n'avoir pas été informé dans le temps de ce qui s'était passé entre le Ministre et le prince de la Tour d'Auvergne. J'aurais pu mieux apprécier les premières ouvertures de Mr de Bourqueney et provoquer de suite l'explication qui vient de surgir, laquelle aurait mis quelques jours plutôt, le Gouvernement du Roi en position d'aviser. Aujourd'hui je ne vois d'autres moyens d'en sortir de l'impasse où nous jette cette proposition et de récupérer la liberté de délibérer, qu'en s'adressant au plus tôt à l'Empereur, comme je l'ai déjà suggéré, pour faire appel à ses souvenirs, à son équité et à la hauteur des vues avec laquelle il sait si bien apprécier l'état de l'opinion publique dans notre pays, aussi bien que les vrais sentiments de la nation généreuse qu'il gouverne.

Enfin pour le prier de permettre que la question soit réservée en ce moment et renvoyée après la paix et après la solution de celle qui concerne la dette lombarde, ce qui donnerait le temps de réflechir » (1).

(1) Documento N. 63.

III.

Il giorno 12 ottobre il generale Dabormida, secondando il suggerimento del cavaliere Desambrois partiva per Parigi per trattare direttamente coll' Imperatore le due questioni principali cioè: le spese di guerra e la quota parte del Debito.

Prima di partire scrivea al cavaliere Desambrois : « Quant aux frais de guerre, je crains bien qu'il faudra se soumettre. Cependant ne faites pas connaître au baron de Bourqueney les déterminations du Gouvernement.

Je n'ai pas cru devoir vous faire part dans le temps des ouvertures que le prince de la Tour d'Auvergne m'avait faites à cet égard, par deux motifs. D'abord parce que le Cabinet français avait presque immédiatement adhéré à notre proposition de traiter ce point après la conclusion de la paix.

« Ensuite parce que ces ouvertures se liaient à la question de la Savoie dont je vous ai dit quelques mots dans une lettre particulière.

« Je ne pouvais traiter une matière aussi grave dans une dépêche officielle sans entrer dans de longs détails et le temps ne me paraissant pas encore venu de le faire d'autant plus que mes réponses au prince de la Tour d'Auvergne n'étaient pas de nature à encourager de nouvelles instances » (1).

Il 20 ottobre il generale Dabormida, ministro degli affari esteri rendea conto al generale La Marmora, presi

(1) Documento N. 64.

dente del Consiglio dei ministri, delle conferenze tenute a Parigi coll'imperatore Napoleone, e relativamente alla questione delle spese di guerra egli scrivea:

En audience du 16 octobre j'ai dit à l'Empereur que j'avais cru d'après ce qu'on m'assurait, avoir été dit, après les préliminaires de Villafranca, qu'on avait renoncé à nous demander les frais de guerre.

L'Empereur m'assura qu'il n'avait fait et qu'il n'avait pas donné au prince Napoléon l'autorisation de faire une déclaration semblable; qu'il s'était borné à dire au Roi, qu'il ne lui demanderait rien pour le moment et que la question serait réservée pour plus tard.

« Au reste, continua l'Empereur, je ne demande qu'une partie minime des frais de guerre et je me contente de faire inscrire dans le traité une clause qui détermine le chiffre et constate le principe; mais je ne fixerai pas d'époque pour le payement et je ne vous presserai pas ». C'est ici que l'Empereur mit en avant la question de la Savoie, en disant que s'il eût été possible d'obtenir la cession de la Savoie, cession stipulée par traité et désirée par un parti considérable en Savoie même, il aurait abandonné toute demande pour les frais de guerre.

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Après avoir tâché d'éclairer l'Empereur sur la véritable partie de ce parti, qui est bien peu nombreux, puisque il se compose presqu'exclusivement du parti clérical, qui fait de la séparation de la Savoie une arme d'opposition, je lui ai dit que je connaissais les clauses du traité, mais que je me permettais de lui faire observer qu'il avait été convenu d'affranchir l'Italie du joug étranger et de reconnaître le principe de nationalité, et que par conséquent la cession de la Savoie me paraissait subordonnée à l'affranchissement complet de la péninsule.

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