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MEMOIRES

PRESENTES

A Mgr. LE DUC

D' O EL L E A N S. j

ï. MEMOIRE,

Sur la convocation d'une Assemblée X Etats Gener nu x *.

IAmais gouvernement ne ^?TMp*" , fut si cher à k France que entrea le celui de Son Alteflè Ro- regn« <ie yale.il succède à un règne gtU^ despotique, bursal , très- genceju long 8c par conséquent onereux. Il se j^JJ^ 0r" Tait sentir par tous les caracteres propres à gagner les coeurs : bonne intention ,

* Presenté au commencement de la. Régence ie Son Altejse Royale,

Tome I. A

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x; I. Memoire Du Comte
justice, affabilité, liberalité , oubli des
injures ; & surtout par une incompara-
ble generosité.

Cependant malgré tout ce qu'il a de gratieux & d'éclatant, les hommes sont u deréglés que l'on peut craindre que la facilité presente ne soit plus dangereuse , pour ses confëquences , que les rigueurs passées, parce que les esprits s'emportentplusaifêmentdel'eselavage à l'insolence, qu'ils ne pensent à jouît de la simple liberté , de laquelle ils ignorent le prix, faute d'en avoir eu l'usage depuis si long-tems. caractère Le François, en particulier, est d'un

des Fran caractere léger , qui refléchit peu , qui cois par \j . i_- * ji

/aporc au ceck au premier objet : ce qui, d. une

Gouver- part, le rend aisé à conduire , mais ncment. ^ ^ de ^ ^ j£ rend aussi capable

du mal que du bien. t conjonc- Les circonstances ne íàuroient être tures fa- d'ailleursplusheureusespour l'adminispoufu' tration de Son Altesse Royale, puisRríjencc que tous les Ordres de l'Etat se trouvent également accablés , détruits & anéantis. Elle ne s'y . peut faire pour les uns, & pour les autres, qu'elle ne Ce les attache par de nouveaux liens. Tout le monde est entré sous son obéïCsance par les grands motifs de l'esperance 8c de la confiance. On s'y doit arrêter pour deux autres motifs non moins puiflàns, qui sont le reípect & l'estime. Les Princes ont d'ailleurs tant de moyens de se faire aimer, que l'amour des Sujets ne leur manque jamais que par leur faute.

Nul Gouvernement ne peut être Des, ut <<« long-tems heureux, s'il est exercé sans ne°TM'' régle 8c fàns théorie, Au hazard des p»fse. évenemens. On a vu le fuccès d'une íemblable administration fous le règne paflé, & nous en reûentons amerement les effets.

Les hommes veulent être comman- tempedés, mais ils veulent trouver leur bien nécessaire íbus l'autorité qui les domine ; & cet- en gcnc te dispoíition augmente , à proportion ycn^'à»des maux qu'ils ont íbusterts. Les vemer.

Î;races particulieres , loin de calmer es diípositions generales , ne font qu'exciter la jalousie & l'envie de ceux qui ne les reflentent pas ; & l'on se porte conséquemment à blâmer la distribution qu'en fait le Prince.

Woym si s. A. R. ne peut réellement tieuiier*' soulager les Sujets écrasés., elle doit,

& ses au moins , témoigner une bonne votions Ct- | / . 11 o.

fttSi lonte continuelle , oc une attention infinie à leurs besoins & à leurs maux. Il est néceflàire, pour cette fin, de donner de plus fréquentes Déclarations, d'en bien mesurer les termes , d'éviter les ambiguités , d'y découvrir la fin & le but qu'on se propose , qui doit toujours être un avantage public, de quelque nature qu'il puisse être, & quelque Corps de l'Etat qu'il puisse regarder.

On donnera par ce moyen de la patienee aux esprits inquiets : on se disculpera du reproche de lenteur , 8c d'indécision ; on fera connoître l'intention veritable de S. A. R. 8c de ses Conseils.

Defauts La plupart des Déclarations données estons <}ePuis la Régence , ont gardé trop peu, lcndues de mesures , 8c se sont souvent contredcpuis la fczes^ £Hes ont découvert le fonds des Regence. te . o n i

artaires, 8c par conlequent peu menage

la réputation de l'Etat. Elles n'ont

proposé , ni sait enviíager le remede au malheur public, que comme la consommation de la ruine des Particuliers, oubliant que ce Public n'est que les Particuliers eníemble : & par ce discours il sèmble que l'on continue de séparer de plus en plus le Roi de l'Etat : ce qui a été la plus odieuse de toutes les maximes du régne paísé.

Ces mêmes Déclarations, & la con- Crainte duite generale de la Régence , font j^'"'^ craindre aux serviteurs zelés qu'elle ne prenne trop de vûës successives , & qu'elle n'en ramafle point alíez dans un même plan , d'autant que le veritable bien d'un Etat ne se fait pas par hazard , & à mesure que les occafions se preíentent, mais qu'il faut le prévoir , le conduire 8c l'amener à une perfection par une méthode certaine.

Pour cet effet , il est néceflàire que Ncíessité le centre des affaires , que la fin & le ?ue le but detoutlegouvernement,loientnon connoisse seulement connus du Prince,mais qu'ils cout" soient toujours preíèns à son efprit; qu'il y ra porte íà conduite & íès actions publiques , 8c qu'il y soit respectéfi-i

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