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communicabilité du titre & de la qua- lesquels lité de Prince du sana , étant mis à "JL?* part , pour etre examine dans un arti- les Prin. cle séparé , nous voyons que l'efFort de j"^5'" M. le Duc tombe íûr ces trois objections.

I. Une prétendue violation des loix fondamentales de la Monarchie , qu'il croit apercevoir dans l'édit & la Déclaration de Louis Xiy»

II. Un prétendu préjudice fait à la* nation , en lui raviflànt le droit de se choifir des'Maîtres légitimes.

III. Et enfin un abus extraordinaire que Louis XJF. a fait de son autorité.

Mais fi l'on discute exactement ces trois propositions^on les trouvera denuées de toutes preuves , soit de celles, qui pourroient être fondées sur les. textes des loix écrites , íòit de cellesqui se tirent de l'usage , par les exemples que fournit l'Histoire. Prew

Et premiérement àr l'égard des loix- quc les éerites , lea Princes du sane sont obli- litx i""

, . . ,.| , tcs ne sont

get de convenir qu il n y en a pas une pas coure

qui Íqìc. contraire à. l'Edit & à la Dé* les
* ces.

més,

laiflent subíister en son entier, & qu'ils n'auroient pú blesser en la moindre partie , sans donner un précexte bien plus ípécieux à la revocation que l'on pouríuit.

Exemplcs A l'égard des loix non écrites , qui aux Pii«. consistent dans l'usage de la Monarlégiii- chie, recueilli des exemples de l'Histoire, il faut convenir que si ceux qui sont employés en faveur des Princes légitimés , dans quelques Mémoires qui ont paru, sont en partie contestables, il est impossible néanmoinsd'en ra porter aucun qui puisse servir de prétexte à les exclure , & que dans la verité il y en a plusieurs qui leur sont favorables & qu'on peut proposer dans l'espèce & ler cas même dont il s'agit. E*emple Tel est celui à.' Arnoulà, Roi de la RoîTe"'» France Orientale & de Germanie, apFnnce , pellé à la succession de la Couronne r Onenriie. au defaut d'heritiers légitimes , quoique Bâtard àeCarloman, qui avoit été Roi des mêmes païs avant son frere Charles le Gros ; 8c bien plus encore celui de Zuintibold', fils naturel du même Arnoulà, qui succeda à son pere

dans dans la même circonstance, quoique taché d'une double bâtardise. Ce sont deux faits précis, & qui ne peuvent être regardés comme étrangers, parce que l'ancienne & la nouvelle France ne faisoient alors qu'un même corps de Monarchie , quoiqu'elles fuflènt gouvernées par difïerens Souverains , depuis la pacification de Charles le Chauve avec ses freres aînés.

Il y a moins d'utilité à chercher Fautes des d'autres exemples íous le gouvernement Au."urs de la troisiéme race des Rois de France, ecrit cmparée que l'on n'en peut proposer au- trc lc! 1. cunquiait un raport exact à l'eípéce Jmbáì.' presente,* outre que les Princes que Ton y a tachés aujourd'hui de bâtardise , ne sont dégagés de leur naiflànce légitime que par de mauvais Auteurs, trop peu instruits de la verité de ['Histoire. C'est ainsi qu'ils ont fait pafler Thierry, fils aîné du grand Clovìs, pour Bâtard, parce qu'il étoit né avant le Christianisme de son pere, d'une autre femme que la Reine Clotilde. Ils en disent autant de Théodebalà , Roi d'' Auftrafie , sans prendre garde que Théodebert, son Tome I. L

pere, avoit répudié la Reine Wisgarde, avant que d'épouíèr Deuterie , qui éteit veuve du Seigneur de Cabrieres: l'indistolubilité des mariages n'ayant pas encore acquis force de loi,du moins dans la pratique de ces Princes barbares , au tems de Sjgebcrt le Saint, Roi à' Auftrafie, fils aîné de Dagobert I. 8c cela avec encore moinsd'aparence & de fondement. Mais ce sont des discussions historiques, & de peu de secours en la cause presente. On pourroit plûtôt insister sur la naiflànce veritablement illégitime de Charles Martel, qui ne l'a pas empêché de parvenir à la Mairie du Palais, ni de porter jufqu'à nos jours le titre de Roi fur son tombeau. Mais puisque sa grandeur ne doit être regardée que comme l'effet de son ambition & de ses victoires, il seroit inutile de le tirer en exemple. Bernard, Roi à!Itálie, 8c petit fils de Charlëmagne par le Roi Pepin , le second de ses enfans , est traduit par les Auteurs comme un exemple illustre des Bâtards parvenus au trône. Mais ils n'ont pas pris garde que de vint-cinq Traités recueillis par Du Chesne sur ce fait, il n'y a que Tnégan qui , pour diminuer l'autorité de la conduite de Louis le Débonnaire , au service duquel il étoit, en qualité de Chapelain, ait osé deshonorer la naiflànce de ce Prince, qui avoit cinq sœurs auíTì légitimes que lui , dont la derniére porta le titre de l'Empire &" du Royaume de France à Guy de Spolette , couronné à Langres en 8S8.

On en peut dire autant de l'idée Rirardis; conçuë par le nouvel Historien de la fiUsrc*. Fraice , de raire palier le Roi Charles pucée à le Simple pour bâtard , & de flétrir ch"lcs '= toute ía posterite , ioit dans la vue de justifier la Royauté d'Hugues Capet, soit en celle de préparer un exemple extraordinaire en faveur des Princes légitimés. Mais ce qu'il en a dis, est si contraire aux bonnes mœurs , à l'autorité des peres sur le mariage de leurs Enfans , & à l'évidence de l'Histoire, que l'on peut dire que par cette fiction il a plus éloigné les Lecteurs de la'fin qu'il a pu se proposer , que n'auroit pu faire une invective découverte.

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