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ríer , 8c ayant eu un fils du deuxiéme lit, il lui donna la Neustrie & Aquitaine, c'est-à-dire, la France aujourd'hui,, malgré la primogeniture des trois aînés , & le partage précédent.

Charles le Chauve partant en Italie , cduide pour secourir le Pape contre les Sarra- Charles le zins , aflembla son Parlement à Corn- cha"vefiegne, pour diverses affaires, & singuliérement pour y régler la succeísion à la Couronne , en cas que la mort l'enlevât dans le cours de son voyage. Ce Parlement consulté sur l'obéïflànce qu'il devoit à Louis , fils unique de Charles , dans cette occasion , ne répond autre chose sinon qu'il ne s'écartera jamais de cette obéïiìance qu'il a jurée diverses fois » s'il plaît à l'Empereur , auquel il parloit ,.de l'éleverà la dignité Royale par une disposition formelle : Si Deus & vos eum fublimaveritis. En effet, Charles étant mort, en repafsant les Alpes » le sacre de Louis le Bègue fut suspendu jusqu'à l'arrivée du testament de ce Prince qui l'apelloit à la succefsion.

L'Empereur Charles le Gras, Admi- notOdaid« mstrateur àzFrance pendant la premiére

boíd" jeuneu"e de Charles le Simple , adopta Louis , fils de Bozon, Roi de Provence, & l'appella à la succeflìon du Royau"me de la France Orientale, en laquellenéanmoins Arnoitld, fils naturel de son frere Carloman , fut preferé, comme nous l'avons dit , & après lui Zuintibold, Bâtard du même Arnould. ctlui de Louis IV. dernier Roi de France , Louis Ia facedc Charlemagne, institua Hu

ma. Sue Capet pour íuccefleur de la Couronne, au préjudice de Charles, Duc de Lorraine , frere du Roi Lothaire , son pere, & c'est à ce titre que la troisiéme famille doit son élévation. Extasies II est vrai que l'on ne trouve pas la <ie la irui- m£me habitude de disposer de la Còu

iieme race _ r

tn f-vtur ronne par voie de testament, ou de dedcs ci.sans claratjon pendant le cours de la troineme race ; mais l'on y voit en recompense les enfans naturels de Philippe I. 8c de Philippe Auguste, rétablis dans la eapacité d'y succéder ; l'un par l'autorité d'un Concile particulier , & l'autre par une simple Bulle d'un Pape. Réponse à ®n ^*ra peut-être que ces exemples l'objtc- sont trop anciens , & que l'uíàge des Eioa urée derniers siécles n'y a pas été conforme^. Mais au moins que l'on faíse voir que du chan» lxautorité,& le pouvoir des Rois, ayent § été restraints par quelque Ordon- verne, nance publique, à laquelle ils ayent.TMcnt .

1 . 1 r V ^ r François,.

bien voulu le loumettre. On accule au contraire Louis XIV. d'avoir porté la sienne plus loin que tous ses prédécesíeurs y ôc d'en avoir joui juíqu'à oprimer la volonté des Princes de son íang mais le principal de cette autorité demesurée remonte jusqu'à LouisXIII. Sc Henry If. Ainsi il y a déja une poflèssion plus que certaine , qui prescrit eontre la foiblellè des règnes anterieurs, avec d'autant plus de force que l'uíâgedes derniers tems se rejoint à celui des tems plus anciens, dont les preuves sont évidentes.

Mais que peut-on répondreà là dis- Nouvcllepoíìtion du Traité par lequel même preuve «. Louis Xir. reçut la- cession de la Du-' ^rait/ae ehé de Lorraine , sous la condition eeffioi» det que les Princes de cette Maison succéderoient à la Couronne , après les Princes du sang , & leur posterité., te grand' Prince de- Condé, Bisaïeul de Mi le Due , & le Prince de Conû y son frere , eussent pu stopoíêr à.

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l'enregîcrement du Traité, & de l'édic donné en conséquence. Mais s'ils ne I'ont pas fait, il leroit absurde d'en rejetter la faute sur la terreur du Gouvernement qui, loin d'avoir alors retenu períonne, ou contraint les Princes du sang à une dissimulation indigne de leur courage, & de leur naiflance, laissa toute liberté aux Ducs & Pairs de representer dans les termes toujours, dûs à la majesté des Rois, que la dignité du sang ne pourroit admettre de: Concurrens , ni d'égaux ; que la multicude des Princes Lorrains, qui entroient dans l'ordre de la succession & qui en avoient voulu autrefois exclure l'Ayeul & le Bisaïeul du Roi même , qui avoient porté leur ambition jusqu'à vouloir détrôner Henry III. ne meritoit pas l'avantage que le- Traitélui donnoit , ni même l'honneur de précéder les Pairs de France, qui sont les Grands nés du Royaume , & par conséquent aussi élevés au-deflus des. Princes étrangers que la Couronne deFrance a d'éclat 8c de gloire au-deísus, des petites íouverainetés particuliéres. Le Parlement vit cette remontrance r 8c malgré l'opositionilenregûra l'édit,. pour en rendre l'exécution perpétuelle. Le tems & la Nature l'ont enfin détruit. Cette Déclaration est; dévenuc caduque par elle-même; mais l'on n'apoint vu les Princes du sang commettre à son sujet, ni discuter les droits de la Royauté d'une maniére odieuse, à l'usage des seuls Angloìs Puritains*. On n'a point allegué, pour la détruire , l'infurnTance du pouvoir du Roi ni prétendu qu'il n'y a que l'élection libre des peuples qui paille préparer des Maîtres à la nation.

Il resulte de ce détail.que la Monar- D"ers . ,

i . s< r rr i- r r change» ,

chie Françoise a louffert diverles ror- mcns de mes dans une si longue continuité de l^p"1*^ siécles. On a vu d'abord l'autorité par- cojse^ tagée entre les Rois , & les Maires du. Palais , dépendans toutefois les uns 8t les autres, en quelque maniére, des assemblées du Champ de Mars. Charles Mirtel, Conquerant de la France r en usa selon sa fortune , & ne connut de loix qu'à son bon plaisir. Son fils rétablit les aflemblées ; mais il les modifia,, & les dirigea à sa vo\onxt.Charlemagner plein de consiance,jeur rendit tout íeux

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