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íupression de la capitation, ou celle du dixiéme pour le i. Octobre, ou Janvier prochain , & peu de jours après , faire la convocation des Etats Generaux pour le i. Août prochain.

Si au contraire elle ne peut estimer le produit d'une chambre de justice , qu'au tiers, ou à la moitié des billets d'Etat , il semble qu'elle n'en peut delivrer le Royaume qu'en permettant aux Particuliers , & aux Communautés , d'amortir leur cotte-patt du dixiéme 8c de la capitation , en payant en billets d'Etat le montant de quatre ou , cinq années des mêmes impôts, & leur permettant à cette fin d'emprunter de ces billets jusqu'à concurrence ; le tout à certaines charges & conditions. Grandes

Les Particuliers éloignés de la veri- ressources table connoiflance des afïàires , par «nuance, leur état, ne peuvent raisonner, à ces difterens égards , que par pure supofition , & comme à tâtons. Cependant ils ne sauroient se tromper à dire,qu'un Royaume , qui contient vingt millions d'habitans, six cents millions d'espèces , & qui est d'ailleurs le plus

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abondant de Y Europe, ne puisse fournir des reísources infinies au Prince qui voudra soigneusement les chercher , & les employer pour le bien commun.

Dans le fait, on estime que, de maniere ou d'autre, le plus certain de tous les moyens sera celui d'une aslemblee d'Etats Generaux , íeul capable de ranimer l'idée du bien public, d'autoriser une juste distribution des impôts, & d'anéantir , par Rétablifsement d'une régle concertée, la malheureuse régie qui coute à la France le double & le triple de ce qu'en tire le Roi.

On ose dire enfin qu'il est de l'équité, & de lá generosité de S. A. R. j'ajoûte encore qu'il est de son interêt le plus presïant, de remedier à la desolation du Royaume , & de le tirer pour jamais de 1 esclavage des Partisans , de ces sangsues cruelles de l'Etat, dont elle a éprouvé elle-même la dureté & les mauvaises pratiques, par la rareté de l'argent dont ils sont les auteurs i de procurer au Roi, & aux Sujets , un avantage égal, par le changement que les Etats peuvent faire à la maniére usitée d'imposer , ou de faire les recouvremens ; à ceux-ci, parce qu'ils ne payeront que dans une juste proportion de leurs facultés, & des besoins publics ; au Monarque , parce qu'il sera toûjours le maître de leurs biens & de leurs vies, quand il aura solidement établi-leur confiance.

Dans ces vûës, si dignes de la re- °J^' flexion & de l'attention d'un si grand ConvoPrince, la Fremce espere qu'il plaira à luer 5. A. R. de donner mceliament une neraUx ì Déclaration, pour indiquer une asiem- BourgiÁ blée generale de trois Etats du Royau- , me, pour la tenir en la ville de Bour-' ge s, au i. Août prochain, pour aviser tous eníemble aux grandes & importantes affaires de la Couronne , &c particuliéiement conseiller le Roi sur la meilleure maniére de faire le recouvrement cie ses droits ÓY revenus, d'une façon moins onereuse que celle qui est en usage. Forme

La haute sagefle de S. A.R. remar- nature ae quera facilement qu'il n'y a rien de

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fi néceflàire à l'appui de sòn droit & de son autorité, qu'une aflèmblée d'Etats , & qu'il lui importe infiniment que cette Aflèmblée (bit tenue de íòn plein gré & entiére volonté ; qu'elle ne soit point requise par aucun Corps; qu'elle prévienne & précède tous les troubles & toutes les diviíions, qui pourroient naître ; que la nomination des Députés lui soit pleinement agréable , 6c que les Gouverneurs des Provinces ayent le tems de donner une attention suffisante au choix qu'il en factt faire: de sorte que , tout consideré, il n'y a aucun tems à perdre, pour en former la Déclaration.

La forme & déliberation d'une telle aflèmblée ne doivent causer aucun embarras. S. A. R. y sera la maîtreflè absoluë , & le succès en est aussi certain que le zèle de ceux qui la proposent , est ardent & fidele pour sa gloire & son interêt.

II. MEMOIRE,

*Pottr rendre i'Etat puissant rjr invincible, & tous les Sujets de ce même Etat heureux & riches.

N ne peut acquerir de ri- Légitimes chesses légitimes que par TMtd£ les arts, l'agriculture & le richesses. ^ „^_JL^m commerce. Toutes autres voies , pour acquerir du bien, doivent . être bannies de la société civile , puisqu'il ne s'y rencontre qu'usure & mauvaise soi, qui conduisent indifpensablement l'Etat le plus floriflànt à íâ ruine totale.

Plus le commerce fleurit, plus un Etat est riche , puiflànt & invincible: & au contraire , plus les Financiers y prennent d'empire , plus l'usure s'y introduit , & plus cet Etat est près de

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