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delement par ceux qu'il honore de son estime & de sa confiance. Qutlie Les petits détails surchargent un íV'prînci- granci Prince , & n'avancent en rien le paie oc- bien de ses affaires. La grande & prinsupation cipale fonction qUi le ^Q[t 0Ccuper ,

est la perfection du Gouvernement, & l'exercice de son jugement, à l'égard de ce qui lui est proposé, pour discerner entre ce qui convient, ou ne convient pas au plan qu'il a dans l'esprit, & de plus entre le bien & le meilleur , entre le mal & le pire considerés en eux-mêmes. . , Le Prince doit cependant être inscie au truit de tout ce qui est poiiible oc bon P;ince a faire jans l'£tat;& pour le connoître,

pour la- ., _ «-.?».- 1

voir cout. il íeroit peut-être utile d'inviter tout le monde par une nouvelle Déclaration , à lui proposer des vues & des projets utiles , avec promeíse de récompenser tous ceux qui scroient jugé tels. Mais comme le nombre en seroit grand, que leurs qualités scroient differentes, & qu'on peut suposcr qu'il s'en trouveroit même plusieurs d'absurdes , on pourroit charger quelques personnes sages, éclairées, fideles, de les examiner, d'en recueillir l'utile, & de le presenter à S. A. R. en la forme qui conviendroit le mieux.

L'indicible dépravation du fiécle pré- Bxamen sent, où I'interêt personnel est le mobi- g£J le general ; où l'agiotage du crédit & personnes de la faveur, est devenu pareil à celui S"''1 em« de l'argent ; où les Sujets capables & p oyC! bien intentionnés manquent presque dans toutes lesconditions,est une conséquence de l'anéantiflement, & de l'esclavage où l'on a vécu. Mais sa conséquence, par raport au Prince , est que la précaution devient, à son égard, une vertu plus néceflàire que sa generosité naturelle; qu'il ne íauroit faire une trop grande attention au caractere de ceux qu'il aprochc dfisa personne , ni trop refléchir aux coníequences de leurs inípirations, & qu'enfin il ne íâuroit mettre une barriére trop impenétrable entre ses plaisirs & son gouvernement , de sorte que ceux-là n'influent, s'il se peut, en rien sur celui-ci. Il ne s'agit dans cette observation , que de l'açcompliûement des hautes desti

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nées de S. A. R. que de sa réputation dans toute l'Europe & dans le Royaume , 8c de sa gloire dans la posterité: objets sacrés & chers aux gens de bien, & qui le doivent être infiniment à ellemême.

Ut rite Je La finance est le principal nerf d'uofiunce. M Monarchie ; c'est l'article duquel dépend la force & la réputation du Gouvernement : ainsi le principal effort de la prudence doit se porter de son côté , quelque difficile que l'ouvrage puisse lui paraître. Son mau- Les Monarques n'étoient riches auìuis lc 'è- trefois que de leurs domaines ; ils ne »ne pré- le font aujourd'hui que de l'abondanctdcnt. ce pr0pre fe leurs Sujets, & de la confiance qu'ils peuvent donner à leur sageflè & à leur probité.

Le règne paflë a détruit l'abondance , en tirant des Sujets au delà de leurs forces , & en détruisant la consommation interieure , pour raire que leurs denrées perissent en pure perte entre leurs mains , ou qu'elles devinísent la proie des Commis & des Traitans. It 9 pareillement détruit la confiance j ea découvrant un fonds de mauvaise intention &c d'artifice , dans les Ministres , digne d'une éternelle exécration.

Les remèdes, que l'on peut aporter R"»*<)e

or j. r n a" aux pernicieux errets d une h cruelle

conduite , consistent à l'extinction de

la surcharge, tout auísi-tôt qu'elle sera

poísible , & à la conversion des droits

oposés à la consommation, en d'autres

qui la facilitent.

La finance considerée en general peut T'oiiâ ob* avoir trois objets : I. La liberation des ^ * revenus du Roi. 11. La liquidation de ses dettes en papier , & leur extinction. III. La circulation de forgent.

La liberation des revenus du Roi a Liberaété conduite à un point très-conside- [è° rable,par la révocation des aísignations du anticipées ; mais il ne paroît pas que l'on puiflê eíperer que les charges foncieres,rentes de la ville, gages des charges inutiles , augmentations de gages des Officiers , constitutions sur les Aides , Tailles, Gabelles , &c. soient jamais éteintes, sans une deliberation des Etats Generaux,qu'il seroit aisé de conduire à bien, quelque opinion que l'on en ait.

Liquid». La liquidation des dettes en papier ses^eltes est presque achevée ; mais , íì l'on ose & leur ex- le dire, il ne paroît pas que leur extinctwn. tinctjon soit possible , par les seuls moyens d'une chambre de justice, ou de quelques taxes sur les acquereurs du domaine. Il y a des personnes plus instruites dans ces matiéres , qui estiment que l'onpourroit s'en servir pour l'amortistement du dixiéme , & de la capitation : impôts très-odieux, & que l'on ne fçauroit ôter trop tôt. La cìrcu- La circulation de l'argent est tou

lation de îoUrS empêchée par la defiance , ou la Urgent. ' . / -, 1 ,, v ., , r .

crainte des evenemens :<t ou u s enlmt

que tous objets de terreur propoíes , toute alteration, ou variation dans le prix des monnoyes , particuliérement ïa connoiflance des besoins de l'Etat & du Prince , seront des obstacles invincibles à la circulation de l'argent. Deux Si S. A. R. est déterminée à l'étamt7ens. blissement d'une chambre de justice , ïeTttÏÏetï & fi eue espere que la recherche des de mat. Financiers éteindra les deux tiers des billets de l'Etat , il semble qu'elle ne se peut dispenser de faire anoncer une

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