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dle sera établie, sinon sur le champ, du audoa» moins dans certain nombre d'années, Xléme! parce que l'imposition du sel montant à la moitié de la Taille, celui qui paye le douzieme de íâ recolte , outre la taxe d'industrie & de bestiaux, avec l'impôt du sel , íè trouve réduit de douze parts à sept, pendant que la Generalité de ìarRacheÛe en conserve neuf à son profit.

La démonstration de ce calcul est Demonsincontestable. Soit donnée une parois- ^e'îcse telle que celle de . Faire , dont la rité. recoke de la terre , y compris le produit des vaches, à raison de A J livres , moutons & porcs a proportion , mon- , tera à 3 77 j 4 livres. Je retranche d'abord de ce produit les prix des baux de toute la paroistè , qui se trouvent monter à 16 8 00 livres. Partant il restera de bon aux habitans 10954 livres. Si l'on y Joint le revenu de la dixme Ecclésiastique , on portera le tout à treize mille livres.

Mais le Roi leve de la même parois- DisproJ se en Normandie 6600 livres ^ 8c dans P0"10" la Generante de la Rocfoelie , il ne le- T»Ue de Norman- veroit que 4300 livres. Partant la pa>je'dfi"1' ro^ n'* ^e Don en Normandie que Rochtiie. 6j00 livres, & dans la Generalité de la Rochelle ,. elle auroit 8700. livres. La diíproportion de l'irhpôt d'une Generalité redimée à celle qui ne l'eft point , eft donc encore plus grande que je ne Pavois estimé dans le premier calcul.

Defams III. Que le projet est vicieux en du proiet lui-même, par raport à Pabus infini des Hí«TMtc„ adjudications, soit du coté du gain soi-°n:êmc. que les Adjudicataires feront necessairement sur les paroisses ; fait par raport aux fraudes qui . se commettront dans Padjudication même , si ce sont les Elus , & les Intendans & leurs Secretaires qui s'en mêlent ; soit par raport aux soumissions où l'on assujettit les taillables, qui sont si contraires à la maniére dont les Particuliers se gouvernent dans leur ménage , qu'il n'y en a aucun, qui puisse les suporter à la longue.

L'on peut juger , aprés cela , de -'' ^impression que doit faire fur les esprits un établissement de cette sorte ,

fut surtout étant nouveau & inusité dan» le Royaume.

I V. Les minuties , auxquelles ce Inconvc projet s'attache, sous pretexte d'une nient des justice plus exacte, seront des occa- ^ns iel. íìons neceísaires de contestations 8c quelles conséquemment de procès presque in- p"o[jt" terminables, entre les Adjudicataires & les tailliables. A-t'on jamais oiu\ parler d'une diminution de seize impôts differens, sur la seule espéce de bœufs & de vaches? Ceux qui imaginent de telles differences, abandonnent l'objet eflentiel, qui est le produit de la terre , pour courir aprés un fantôme de justice impraticable. En effet , quand on met un bœuf, ou une vache, à l'herbage, ce n'est à autre fin que de s'y engraiflèr, ou de les maintenir dans la graisse. Il n'y a personne du païs qui ne sache exactement combien telle ou telle pâture peut porter à la sois de bœufs, ou de vaches , ou de genifles, & qui ne sa, che compeníer la nourriture des uns ÒC des autres ; deux geniflès contre une vache , & cent vaches contre soixante Tome f. I

bœufs. Ainsi rien n'est si aise que de proportionner l'impót au produit de la terre, quelque espéce de bétail que l'on y veuille faire pâturer, impoflib;- ©"adleurs cela est-il croyable , qu'il lité de ce ^t pu tomber dans l'esprit de ceux qui injíift!cês' '&mt chargés de l'exécution d'un si qu'il oc- grand projet, de faire marquer lesbesjoiTnne ù811* par 'les Adjudicataires , comme s'ils leur apartenoient en propre? N'estce pas leur donner occasion de les reclamer dans les marchés, comme proprietaires , & par-là favoriser toutes les vexations qu'ils voudront faire ? Il étoit encore une fois bien plus court, plus simple & plus naturel, d'examiner ce qu'une pâture peut porter effectivement de bœufs, ou de vaches , & d'en imposer la taxe à celui qui la fait valoir » íàns l'embaraíser du détail, à ces changemens de bestiaux qui s'y doivent faire neceflairement, si l'on veut souffrir que la pâture raporte son revenu au Fermier , ou au proprietaire. Autres in- De plus , le projet , tel qu'il est nìenTde ProPofé & executé au Pont-l'Evsque , ((csystsme, supose un impossible , capable de réduire les peuples au desespoir , parce qu'il leur fera payer le triple de îa Taille arbitraire : ce qui est facile à démontrer. Toute vache de graisse y est taxée à trente-six sols, pour pâture nouvelle de vaches au moins trois fois par an , & de bœufs à proportion. Si donc une pâture porte cent vaches à la fois , elle sera tenue de payer pour trois cents, sans compter les moutons* que l'on y jette après la Ste Catherine. Or une pâture de cent vaches raporte communement au proprietaire 1600. livres. Mais suivant Pirhposition nouvelle,, else en payera j40 , pour les seules vaches : ce qui excede toute proportion.;

Il est difficile de marquer tous les incon^çniens du sistême du fylarquis de Silíy , parce qu'il n'y a point d'article qui n'en presente une quantité , dont les conséquences paroiflènt exorbitantes. Mais comme ce Mémoire ne tend qu'à abreger matiére , voici quelques reflexions sur l'impofition pratiquée à l'égard des terres à bled , dans un pais mêlé comme l'est le Pont-l'E

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