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Consolidation des

murs extérieurs.

des injections en même ciment très-liquide dans les joints intérieurs qui se trouveraient dégarnis.

Le procédé de M. Lefuel a été appliqué, à titre d'essai, à l'un des trumeaux sur la cour, et il a donné des résultats très-satisfaisants.

C'est d'après l'essai qu'il a fait de son procédé que M. Lefuel a établi la partie de son devis relative à la consolidation des murs extérieurs, évaluée à 970,000 francs. Mais il convient d'observer que cette somme comprend des travaux qui doivent être exécutés dans tous les cas, tels que la restauration des colonnes sur les deux faces, la sculpture statuaire, diverses reprises, etc.

D'un autre côté, M. l'inspecteur général Reynaud, chargé de l'essai d'un système de consolidation des murs extérieurs du palais au moyen d'injections en ciment de Portland, déclare, dans un rapport en date du 27 avril 1877, que ces murs sont en bien meilleur état qu'on ne l'avait supposé, que leur consolidation ne présentera aucune difficulté exceptionnelle, n'exigera ni les contre-forts adoptés par M. Lefuel ni les injections en ciment de Portland.

La sous-commission appelée à vérifier cet état de choses a confirmé la réalité des constatations faites par M. Reynaud. Il résulte donc de ce qui précède que la consolidation des murs extérieurs du palais n'entraînera pas une aussi forte dépense qu'on aurait pu le croire jusque-là, et que le chiffre de 970,000 francs, indiqué par M. Lefuel comme évaluation de cette dépense, sera plutôt diminué ou constituera dans tous les cas un maximum qui ne sera pas dépassé.

Dans sa séance du 9 avril 1877, la sous-commission, après un échange d'obser vations entre les divers membres présents, s'est rangée à l'avis de M. Reynaud et a pensé que, suivant toute probabilité, la réparation pourra se borner à une simple reprise des parements, sans qu'il soit nécessaire de généraliser l'emploi ni des contre-forts extérieurs ni des injections au ciment de Portland, d'où résultera une réduction considérable des dépenses prévues à l'origine.

Elle a estimé, en conséquence, qu'il convient de se borner, quant à présent, boucher les excavations qui pourraient inspirer des inquiétudes et à maintenir les étais établis au droit des sondages nouvellement opérés.

Enfin, le 12 mai 1877, la Commission s'est fait rendre compte du travail de la sous-commission et s'y est associée, en exprimant seulement le vœu que le musée à créer aux Tuileries soit affecté à l'art moderne.

La suite à donner aux propositions de la Commission dont on vient de rappeler les travaux a été suspendue par les événements politiques qui ont ajourné la réunion des Chambres à la fin de l'année dernière. Nous pensons, Messieurs, qu'il convient de ne pas retarder encore plus longtemps la restauration du palais des Tuileries, qui a été encore réclamée, dans la séance du 24 mars dernier, au Sénat, lors de la récente discussion du budget, par l'honorable M. Monnet.

En effet, sans parler de l'intérêt artistique et historique qui s'attache aux Tuileries, tous les hommes spéciaux s'accordent à reconnaître qu'une construction architecturale est absolument nécessaire pour terminer d'une manière heureuse l'admi

rable perspective qui s'étend de l'arc de l'Étoile à travers les Champs-Élysées, la place de la Concorde et le jardin des Tuileries jusqu'à l'emplacement qu'occupent aujourd'hui les ruines du palais.

D'ailleurs, en l'absence de cette construction, les deux longues lignes de bâtiments qui se développent sur le quai et sur la rue de Rivoli, et se terminent par les pavillons de Flore et de Marsan, laisseraient entre elles un vide d'un effet d'autant plus fâcheux que l'œil se trouverait frappé par le défaut de parallélisme de l'ensemble des bâtiments et par la perspective irrégulière ainsi mise à découvert.

Dans une dernière séance qui a eu lieu le 30 avril 1878, la Commission, convoquée pour terminer ses travaux interrompus pendant plus d'un an, a insisté sur ses précédentes déclarations en demandant que les bâtiments restaurés fussent affectés à un musée d'art moderne.

Elle a, en outre, exprimé le vœu que le projet de loi à soumettre aux Chambres comprît, indépendamment des opérations précédemment indiquées, le déplacement de la grande grille de la place du Carrousel jusqu'à l'avancée du bâtiment dans lequel se trouve la salle dite des Sessions, et l'établissement d'un jardin qui, partant de l'alignement du palais sur la rue nouvellement percée, s'étendrait dans la cour et sur une partie importante de la place (25,000 mètres environ) jusqu'à la grille déplacée, en englobant l'arc de triomphe. Enfin la Commission a émis l'avis que le surplus de dépense à résulter de ces travaux devrait être ajouté aux premières évaluations et que le crédit de 500,000 francs, demandé sur l'exercice 1878, devrait être augmenté dans une notable proportion, les travaux de jardin étant de ceux qui peuvent être exécutés de suite et qu'il importe de terminer promptement.

Les devis dressés immédiatement par l'architecte du palais, conformément à ces vœux, évaluent la dépense supplémentaire qu'entraîneront les opérations cidessus indiquées à la somme totale de 1,600,000 francs; mais ce chiffre peut être ramené à celui de 1,300,000 francs, en le diminuant d'une somme de 300,000 francs prévue pour l'achat des statues, groupes et vases qui devront être placés dans le jardin. On peut espérer en effet que le service des beaux-arts pourra disposer pour cette destination, comme elle est dans l'usage de le faire, des ressources que lui procurent ses commandes annuelles, ainsi que les œuvres et les copies des pen sionnaires de l'École de Rome.

La dépense totale s'établirait donc comme il suit :

Évaluations énoncées plus haut pour travaux de restauration...... 3,800,000'
Somme à ajouter pour le déplacement de la grille et l'établissement

du nouveau jardin.

1,300,000

Affectation

des Tuileries

à un musée d'art moderne.

Jardin

du Carrousel.

Dépense.

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Il nous reste à vous faire connaître comment nous entendons pourvoir à cette dépense.

Jusqu'ici les dépenses relatives à la restauration des monuments incendiés en

Conventions.

30

Imputation

de la dépense sur le compte

1871 ont été imputées sur le premier compte de liquidation "), jusqu'à concurrence de 11,300,000 francs.

Il semblerait donc normal de procéder de la même manière pour la restauration du palais des Tuileries, qui rentre évidemment dans le même ordre d'idées; on de liquidation. dégagerait ainsi le budget de 1878 et ceux des exercices ultérieurs d'une dépense relativement considérable et d'un caractère exceptionnel et transitoire.

La principale question est donc de savoir si la réalisation des ressources prévues pour le premier compte de liquidation permettrait d'ajouter aux dépenses votées le complément de 5,100,000 francs nécessité par la restauration des Tuileries.

L'exposé des motifs, après avoir examiné ce compte, conclut à la possibilité d'imputer la dépense de 5,100,000 francs sur le premier compte de liquidation et se termine ainsi :

«Dans ces conditions, Messieurs, nous avons l'honneur de vous proposer, par le projet de loi ci-après, de décider: 1° que la partie encore subsistante du palais des Tuileries sera conservée et restaurée pour être affectée à un musée d'art moderne, avec établissement d'un jardin dans la cour des Tuileries et sur une partie de la place du Carrousel et le déplacement de la grande grille; 2° qu'une somme de 5,100,000 francs sera affectée à l'exécution de ces travaux ; 3° qu'un crédit de pareille somme sera ouvert au Ministre des travaux publics, au titre du compte de liquidation; 4° qu'il sera pourvu à la dépense ci-dessus au moyen des ressources de la première partie du compte de liquidation.

« L'ensemble des travaux à exécuter devra comprendre la restauration et la consolidation des murs; la construction de deux murs pignons faisant face aux pavillons de Flore et de Marsan; la démolition des constructions ajoutées sous Louis-Philippe et Napoléon III au droit des galeries sur le jardin; le rétablissement du mur de face faisant fond de portique; la construction des caves, ainsi que celle du comble, des planchers, du dôme et de la couverture; le déplacement de la grande grille de la place du Carrousel jusqu'au droit des bâtiments en saillie, et l'établissement d'un jardin qui, partant de l'alignement du palais sur la rue nouvellement percée, s'étendrait jusqu'à la grille déplacée, en englobant l'arc de triomphe. Quant aux aménagements intérieurs du palais restauré, ils seront étudiés d'après le programme qui sera arrêté par le Gouvernement et feront ultérieurement l'objet d'une demande de crédit spécial.▾

() Exemples loi du 5 avril 1873. Flore, de Marsan et au Palais-Royal.

Travaux à exécuter au Louvre, aux pavillons de

Loi du 23 mai 1874.-
Loi du 4 août 1874. Réparation des bâtiments incendies...
Appropriation intérieure du Palais-Royal (Conseil d'État). . . . . .

Restauration des monuments de Paris incendiés..

Loi du 11 juin 1875. -- Installation de la Cour des comptes dans l'aile nord

des Tuileries.

TOTAL inscrit au premier compte de liquidation...

3.745,000'

4,000,000

1,550,000

600,000

1,400,000

11,300,000

PROJET DE LOI.

ART. 1a. La partie encore subsistante du palais des Tuileries sera conservée et restaurée pour être affectée à un musée d'art moderne.

ART. 2. Les travaux à exécuter comprendront la restauration et la consolidation des murs; la construction de deux murs pignons faisant face aux pavillons de Flore et de Marsan; la démolition des constructions ajoutées au droit des galeries sur le jardin; le rétablissement du mur de face faisant fond de portique; la construction

des caves, ainsi que celle des combles, des planchers, du dôme et de la couverture;

le déplacement de la grande grille de la place du Carrousel jusqu'au droit des bâtiments en saillie et l'établissement d'un jardin qui, partant de l'alignement du palais, sur la rue nouvellement percée, s'étendrait jusqu'à la grille déplacée, en englobant l'arc de triomphe.

ART. 3. Une somme de 5,100,000 francs est affectée à l'exécution de ces travaux.

ART. 4. Il est ouvert au Ministre des travaux publics, au titre du compte de liquidation (1 partie), sur l'exercice 1878, un crédit de 5,100,000 francs pour les travaux de restauration des Tuileries.

ART. 5. Il sera pourvu aux dépenses ci-dessus au moyen des ressources affectées, par les lois des 23 mars et 4 août 1874, à la première partie du compte de liquidation.

ART. 6. Les portions de crédits non consommées à la clôture de l'exercice 1878 pourront être reportées, avec la même allocation, aux exercices suivants, en même temps que la ressource correspondante (1).

V.

NOUVEL OPÉRA.

N° 103.

PROJET DE LOI.

PORTANT OUVERTURE AU MINISTRE DES TRAVAUX PUBLICS, SUR L'EXERCICE DE 1874, D'UN CRÉDIT DE 3 MILLIONS DE FRANCS POUR LA LIQUIDATION DES DÉPENSES DU NOUVEL OPÉRA.

Déposé à la séance du 9 juin 1875.

(EXTRAIT DE L'EXPOSÉ DES MOTIFS) (2).

Une troisième cause d'augmentation de dépense qu'il n'avait pas été possible

(1) Journal officiel du 14 juin 1878. (2) Journal officiel du 15 juin 1875.

d'apprécier exactement dans le dernier devis dressé par l'architecte, c'est le nombre et l'importance des dégradations faites aux bâtiments pendant le siége de Paris et pendant la Commune.

A ces deux époques, l'Opéra, comme tous les autres édifices de Paris, fut envahi par une foule de corps militaires qui s'y installèrent et y vécurent sans se préoccuper en aucune façon des soins à prendre pour éviter les dégâts; bien plus, on établit dans diverses parties des bâtiments des magasins de vivres, de fourrages et de munitions, et l'on s'explique dès lors que des détériorations graves aient dù résulter pour les bâtiments d'un usage auquel ils n'étaient pas destinés.

Après que l'occupation eût cessé, l'architecte avait sans doute cherché à se rendre compte de l'importance des dégâts à réparer, mais il ne les avait évalués à première vue qu'à 200,000 francs. Lorsque dans le cours de l'année dernière, ayant à terminer l'Opéra, il a dû visiter attentivement toutes les parties, il a constaté, comme il le dit lui-même dans son rapport, «non-seulement que tout ce qui était bois était brûlé ou brisé, mais encore que presque toutes les moulures, jusqu'à une certaine hauteur, avaient été dégradées; que les murs avaient été maculés, beaucoup de marbres brisés, et qu'en somme il n'y avait guère de parties qui n'eussent souffert. ▾ Il a donc fallu remplacer tout ce qui avait été mis hors de service, refaire tout ce qui avait été avarié ou dégradé, et la dépense supplémentaire de ces réparations est évaluée à 600,000 francs (1).

VI.

HOTEL DE VILLE DE PARIS.

N° 104.

DÉCISION DU CONSEIL MUNICIPAL DE PARIS

RELATIVE À LA MISE AU CONCOURS DE LA RECONSTRUCTIOn de l'hôtel de ville.

25 mai 1872.

Le Conseil, vu le mémoire de M. le Préfet de la Seine, en date du 28 novembre dernier, relatif à la reconstruction de l'Hôtel de Ville;

Vu le rapport présenté au nom de la 5 commission dans la séance du 5 janvier 1872;

(1) Le rapport fait au nom de la Commission du budget, par M. le comte d'Osmoy (déposé à la séance du 21 juillet 1875), reconnaît l'exactitude de ce chiffre.

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