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PARIS.-IMPRIMERIE DE C. L. F. PANCKOUCKE,

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CÉLÈBRES

ÉTRANGÈRES

PUBLIÉES EN FRANCE POUR LA PREMIÈRE FOIS

ET TRADUITES

DE L'ANGLAIS, DE L'ESPAGNOL, DE L'ITALIEN,
DE L'ALLEMAND, etc.

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ACCUSE D'AVOIR PRÊCHÉ ET FAIT IMPRIMER DES SERMONS CONTENANT LA CRITIQUE DU GOUVERNEMENT.

WESTMINSTER-HALL, 1710.

LE 13 décembre 1709, deux instructions pastorales, imprimées à Londres par Henri Clements, furent dénoncées à la chambre des communes comme renfermant des doctrines contraires à la tranquillité du royaume et au respect dû au gouvernement.

L'une, intitulée De la Propagation du péché, avait été prêchée devant les juges des assises de Derby, le 15 août 1709; l'autre, prononcée le 15 novembre de la même année dans la basilique de Saint-Paul à Londres, avait pour titre Des dangers auxquels les faux frères exposent l'église et le gouvernement.

L'auteur de ces sermons était le docteur Henri Sacheverell, recteur de Saint-Sauveur, en Southwark, que ses at

taques contre la tolérance, les non-conformistes, et la révolution de 1688, avaient rendu cher aux membres du clergé qui composaient ce qu'on appelait alors la haute église, et à tous les ennemis du nouveau régime. Ces discours, dans lesquels il proclamait la doctrine de l'obéissance passive (non résistance) au pouvoir, et l'imminence des périls auxquels la tolérance en matière de religion exposait l'église anglicane, avaient été imprimés et tirés à plus de quarante mille exemplaires. Recherchés par tous les partisans de la famille des Stuarts, ils furent répandus avec profusion dans tout le royaume; en peu de temps la réputation de Sacheverell était devenue colossale. Quoiqu'il ne fût doué que de talens médiocres, son caractère en avait fait l'idole de son parti.

Les whigs s'alarmèrent de cette popularité. Ils accusèrent le docteur d'être ennemi des libertés publiques, de préparer le retour de la dynastie de Jacques 11, de cacher, sous l'apparence d'un faux zèle, l'ardeur d'un persécuteur papiste. Ces tentatives restèrent sans succès auprès du peuple, qui témoignait à Sacheverell un intérêt toujours croissant. Ce fut alors que les whigs résolurent d'arrêter par les voies légales ces prédications dont ils étaient alarmés, et de frapper, par la condamnation du docteur, le parti dont il était l'organe.

M. Dolben, fils de l'archevêque de Cantorbéry, dénonça à la chambre des communes, dont il était membre, les deux sermons prêchés à Derby et à Londres. La chambre se divisa d'opinion sur cette dénonciation. Cependant les whigs l'emportèrent, et le docteur fut accusé par les communes auprès de la chambre des lords.

<< Tous les regards, dit Smollet, étaient fixés sur ce procès extraordinaire, qui dura trois semaines. La reine assista à toutes ses séances comme spectatrice. Une foule immense attendait chaque jour le docteur quand il sortait de la salle

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