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Par moi-même je ne fuis rien;

Du moins je paroîs peu de chose,
Et cependant je fuis la cause

De tout ce qui fe dit, foit en mal, foit en bien.

Le bon Esope, une fois en fa vie,

A fait jadis à ce fujet

Une bonne plaifanterie.

C'est moi qui confie un secret ;

C'eft auffi moi qui le publie ;

Je fers en temps de paix, on m'emploie à la guerfe;
Et je fais peindre également

La haine, la pitié, l'amour, & la colère ;
Je fais le bonheur d'un Amant,

Lorfque du cœur de fa Bergère
J'exprime un tendre fentiment.

Si d'après tous ces traits tu ne peux me connoître,
faut, ami Lecteur, décompofer mon être.
Dans mes fix pieds, j'offre à tes yeux
Le premier vêtement qu'on donne à notre enfance;
Puis cet être fait qui n'habite qu'aux Cicux;
Le nom qu'avoit jadis la France;
Un fot, méhant, vil animal

Dont le nom même est un outrage;

Un nombra ; unc Planète; ude note; & ce mal Que chacun craint comme la rage.

J'en pourrois dire davantage ;

Mais il

ne faut pas confumer

Des momens destinés pour un meilleur ufage.

Je ne veux plus qu'un mot pour finir mon ouvrage; Sans te fervir de moi, tu ne peux me nonmer.

NOUVELLES LITTÉRAIRES...

RESUMÉ des Procès-verbaux des Affemblées Provinciales. 1 Volume in-8°. A: Londres ; & fe trouve à Paris, chez P. J. Duplain, Libr. Cour du Commerce, rue de l'ancienne Comédie Françoife. Prix, 3 liv. Br.

LES Procès-verbaux des Alfemblées Pro-vinciales font le dépôt le plus précieux que puiffent confulter les hommes qui s'occu pent des moyens de régénérer la chose publique. L'état de chaque Province, pour tous les rapports d'Adminiftration, y eft expofé avec exactitude; tou les espèces d'abus anciens ou nouveaux y font déve loppées de la manière la plus propre à frapper les efprits, & dénoncés avec ce zèle & cette vérité qu'on ne peut attendre que de ceux qui en font les té-, moins les victimes. Les moyens d'amélioration font prefque toujours à côté du tableau des défordres ; & fi les projets de perfectionnement, fi les remèdes propofés font quelquefois peu conformes aux

vrais principes de la Politique & au véritable intérêt du Peuple, il ne résulte pas moins de cette réunion d'idées & de vûes différentes une maffe impolante de lumières, qui attefte que l'opinion générale eft parfaitement éclairée fur la nature & l'étendue des maux, & fur les moyens de les faire ceffer.

Les Adminiftrations Provinciales feront pour la Nation unc fource de biens inépuifable, lorfque formées fur un plan commún de juftice & de liberté, & ralliées au centre de la Légiflation générale, pour en recevoir la lumière, la force & la sûreté, elles pourront déterminer leurs mouvemens d'après des règles que la volonté publique aura mifes à l'abri de toutes les influencés du pouvoir arbitraire. Les Membres de ces Affemblées fe livreront avec conftance, avec courage, avec toite la paffion du bien public, à des travaux dont la conftitution garantira la durée & le fuccès, & leurs premiers regards fe porteront fans doute fur fur les matériaux que le zèle & les lumières de leurs prédéceffeurs avoient recueillis pour élever l'édifice de la félicité publique.

C'est donc une idée fort heureuse que d'avoir fongé à choisir dans ces matériaux ce qui pouvoit être véritablement utile. Il elt réfuté de ce travail un tableau.comparatif de l'état de routes les Provinces du

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Royaume, foit par rapport à la malle & à la nature des Impôts, foit par rapport à la dégradation ou à l'amélioration du territoire chaque page renferme des détails intéreffans, qui font, en quelque forte noyés dans les Pro èr-verbaux; & qu'on ne peur trouver, lorsqu'on en a besoin que par un travail pénible & ennuyeux.

Le Rédacteur de cet Ouvrage mêle trèsfouvent aux faits & aux réflexions qu'il tire des Procès-verbaux, des idées trèsjudicieufes qui annoncent un Cbfervateur éclairé, & un Citoyen plein de zéle pour les intérêts de la liberté & de la vérité.

OUVRAGES pour les Enfans, par Mme. DE V***. Hiftoriettes & Converfations à l'ufage des Enfans qui commencent à épeler. 2 Vol. in-18. Prix, 1 liv,shof. Hiftoriettes & Converfations à l'ufage des Enfans qui commencent à lire un peu couramment, 2 Vol. in-18. Prix, 1 liv. 10f. Lydie de Gerfiny ou Hiftoire d'une jeune Angloife, pour fervir à l'inftruction & à l'amusement des jeunes Françoifes de fon age. 1 Vol. in 18. Prix, 1 liv. 4f. Tous ces Ouvrages port franc par

la Pofte. A Paris, chez M. le Prince Editeur, au Bureau de l'Ami des Enfans, rue de l'Univerfité, N. 28.

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DANS le grand nombre de Livres publiés depuis quelques années pour les enfans, j'ai toujours vu avec peine qu'il ne s'en trouvât pas un feul qui fût particulièrement destiné à l'âge le plus tendre. En effet, quel est aujourd'hui dans notre Langue l'Ouvrage que l'on puiffe mettre entre les mains d'un enfant qui commence à épeler? On voit tous les jours des mères. réduites à apprendre à lire à leurs enfans dans le premier Livre qui tombe fous leur main. Doit-on s'étonner que, ne trouvant aucun intérêt, & même aucun fens à cette lecture, les enfans fe rebutent dès les premières lignes, & regardent cet excicice comme un tourment? Un Livre, au contraire, qui ne leur préfente que des mots familiers à leur oreille, qui ne leur parle que de leurs affections & de leurs plaifirs captive leur imagination, foutient leur patience, & fixe leur légèreté. Ils croient jouer avec les objets en lifant leurs noms, & le Livre lui-même devient bientôt leur joujou favori«.

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Les Ouvrages que je préfente au Public peuvent être mis entre les mains des enfans auffi-tôt qu'ils commencent à lire, A G

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