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Le premier obstacle qui se présente dans l'étude des lois, c'est la difficulté de trouver les textes qui doivent être appliqués à chaque cas particulier. Vivement frappé de tous les inconvéniens qui résultent des classifications diverses qui peuvent être adoptées, nous avons pensé qu'en rapprochant toutes les dispositions qui se rattachent à un seul et même objet, nous pourrions présenter au public un ouvrage dont l'utilité pratique serait facilement appréciée. Nous avons adopté la forme de dictionnaire, comme étant la plus propre à faciliter les recherches. Le Dictionnaire des Codes doit donc donner sous chaque mot, dans leur ordre alphabétique, toutes les dispositions que renferment les Codes, et toutes ces dispositions s'y trouvent rappelées textuellement, de telle sorte que l'on puisse retrouver, d'un seul coup d'œil, tous les textes qui se rapportent à la même matière.

Si nous n'avions voulu faire qu'une nouvelle distribution des articles de chacun de nos Codes, présentés dans un autre ordre, nous n'aurions pas atteint complètement le but que nous nous étions proposé. Nous n'avons pas craint d'entreprendre une tâche plusdifficile en reproduisant plusieurs fois les mêmes textes et en les coordonnant entre eux de manière à présenter tout à la fois un ouvrage de compilation et de doctrine. Ainsi, nous avons donné sous chaque mot sa législation complète, en présentant d'abord les dispositions générales, ensuite les dispositions particulières, et enfin les applications spéciales qui se trouvent éparses, çà et là, dans les différens Codes.

Nous avons pris pour base de notre travail les Cinq Codes, et nous avons évité, autant que possible, de subdiviser les diverses sections qui formaient la division adoptée par le législateur, parce que nous avons voulu que notre Dictionnaire pût remplacer les Codes eux-mêmes : c'est ainsi que chaque section des titres divers, soit du Code Civil, soit du Code de Procédure, etc., se trouve rapportée en entier, sous le mot qui lui sert de rubrique. On avait ainsi le double avantage de pouvoir suivre l'ordre méthodique adopté par le législateur, en même temps que sa pensée se trouvait développée tout entière par l'addition des dispositions diverses, qui sont le complément nécessaire de chaque section, mais qui se rattachent à d'autres objets, et devaient être conséquemment reportés à d'autres titres.

Dès le moment même où la promulgation du Code Civil a été faite, on a signalé le grave inconvénient qui résultait de cette distribution méthodique qui séparait souvent

des textes qu'il fallait nécessairement rapprocher pour les bien comprendre; mais aurait fallu, pour prévenir ce reproche, se décider à reproduire et multiplier les mêm articles de loi, ce que ne pouvait pas faire le législateur. Quant à lui, son devoir e de donner les textes et non pas leur explication, c'est à l'étude d'opérer ces rappre chemens et de faire jaillir la lumière au milieu de la confusion inévitable de tou législation.

Cette confusion est telle chez la plupart des peuples, qu'il est, pour ainsi dire, in possible de connaître complètement les lois qui les régissent, et malgré la réforme légi lative, qui ne remonte pas chez nous au-delà de quarante-ans, nous sommes déjà arrive à ce point que le même reproche peut nous être à bon droit adressé. Chaque année, 1 lois les plus diverses s'accumulent sans cesse et sans relâche, et il est bien difficil même pour les personnes les plus exercées, de concilier ensemble tant de disposition qui sont trop souvent inconciliables. C'est surtout dans les matières spéciales que co difficultés se présentent, en sorte qu'il faut se consumer en recherches pour réunir législation complète sur un même objet. Dix années d'un travail assidu nous ont lais entrevoir l'espoir de rassembler toutes nos lois dans un ordre qui puisse présenter tableau complet de chaque partie de la législation, soit qu'on la considère sous le rap port diplomatique, sous le rapport politique, ou sous les autres rapports civil, comme cial, criminel, judiciaire, administratif, militaire et colonial. Mais peut-être cette œuv immense est-elle au-dessus des forces d'un seul, et surtout des nôtres.

Nous avons détaché de ce travail la première page, et la page, il faut le dire, qui pr sentait à la fois le moins de difficulté et le plus d'utilité pratique, en nous attachant d' bord à la législation civile, commerciale et criminelle qui se trouve résumée dans le Co Civil, dans le Code de Procédure civile, dans le Code de Commerce, dans le Code d'In truction criminelle et dans le Code Pénal.

Mais déjà il ne suffit plus de connaître ces Codes; ils ont besoin eux-mêmes d'êt coordonnés, parce qu'ils ont été discutés en différens temps, et que tous ils se ressenter de leur origine; et depuis encore, une foule de lois sont venues les modifier de mille ma nières différentes; en sorte qu'il faut aujourd'hui recourir à des lois particulières q viennent détruire telle ou telle disposition des Codes, la modifier ou la développer.

C'est ainsi que le Code Civil a vu successivement disparaître plusieurs de ses instit tions primitives; spécialement le divorce, qui se trouve aujourd'hui remplacé par la s paration de corps, sans qu'il soit survenu une législation nouvelle pour en régler l'exe cice, ce qui laisse encore une lacune déplorable; puis le droit d'aubaine qui est maint nant régi par une loi spéciale; puis enfin la disposition qui interdisait d'une maniè absolue le mariage entre beaux-frères et belles-sœurs. D'autres lois destinées à régl soit l'exercice de la contrainte par corps, soit l'expropriation pour cause d'utilité publ que, ont eu pour objet de développer des principes qui n'étaient pour ainsi dire qu'i diqués. Mais c'est surtout dans le Code d'Instruction criminelle et dans le Code Pénal qu des lois récentes ont causé une perturbation que l'on ne doit pas regretter, puisqu'il est résulté une amélioration réelle qu'il aurait fallu attendre trop long-temps, si on ava exigé une réforme entière et complète.

Nous nous sommes appliqué à coordonner tous ces nouveaux textes, que nous avor soigneusement vérifiés sur les éditions officielles, de manière à présenter l'état actuel

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complet de toutes les parties de la législation usuelle sur le droit civil, le droit commerdial et le droit criminel; ce qui comprend la procédure civile et la procédure criminelle. Nous avons ajouté toutes les lois spéciales qui se rapportent à ces diverses matières, et bous avons rapproché de chaque article, auquel elles appartiennent naturellement, les dispositions du tarif civil et du tarif criminel qui présentent la plus déplorable de toutes les confusions.

Le champ ouvert devant nous était assez vaste pour qu'il ne nous fût pas permis de faire de nombreuses excursions en dehors des matières qui se rattachent directement aux Codes. Cependant nous en avons fait quelques-unes que nous avons jugées utiles à raison de l'importance des matières auxquelles elles se rapportent; spécialement, nous 'avons pas voulu omettre quelques institutions qui tiennent à l'organisation tellement intime de la justice, que nous aurions cru notre ouvrage incomplet si nous avions passé sous silence la partie de la législation qui les concerne. C'est ainsi que nous nous sommes appliqué à donner sous les mots avocat, avoué, greffier, huissier, juge et notaire la série de toutes les dispositions en vigueur qui constituent la législation particulière ees professions diverses.

Nous aurions cru aussi notre dictionnaire incomplet s'il n'eût pas fourni le moyen de suppléer, avec la plus grande facilité, à l'absence de tout autre Code, en donnant, sur-lechamp, la disposition dont on connaît le numéro, mais dont on ignore le contenu. Pour rela nous avons ajouté une table des articles de tous les Codes par ordre de numéros, nee leur rubrique et la date de leur promulgation, dans laquelle se trouve le renvoi au leste même de chaque disposition, telle qu'elle se présente dans la section du Code à laquelle elle appartient. Notre dictionnaire offrira ainsi le double avantage, et d'un Code par ordre de numéros, et d'un Code par ordre de matières.

Nous n'avons négligé ni peines ni soins pour que notre œuvre méritât une confiance entière et nous avons la pleine conscience d'avoir fait un travail qui doit être utile, et à tous ceux qui s'occupent de l'étude des lois, et à tous ceux qui sont étrangers à cette étude. Les jurisconsultes trouveront dans notre dictionnaire un memento toujours prêt à rappeler à leur mémoire et à représenter à leurs yeux le texte de toutes les dispositions qu'ils ont besoin, à chaque instant, de consulter, et qui échappent si aisément, dans les Codes, à une recherche prompte.

Les personnes qui sont étrangères à la connaissance des lois trouveront dans le Dictionnaire le seul livre qu'elles puissent consulter utilement, puisqu'il leur est absolument impossible de connaître, sans une étude préparatoire, quelle est la distribution intérieure d'un Code.

Nous espérons donc que notre livre recevra un accueil favorable qui pourra nous encourager à persévérer dans nos travaux.

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