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69. Lorsque la nuit sera fermée, les sentinelles crieront d'une voix forte qui vive; et elles ne laisseront passer personne qu'il ne leur ait été répondu de façon à se faire connoître.

70. Si, après qu'une sentinelle aura crié trois fois qui vive, on continue de s'approcher d'elle sans répondre, elle criera halte-là, et avertira en même temps qu'elle va tirer; et, si malgré cet avertissement, on continue de s'avancer pour vouloir la forcer, elle tirera et appellera la garde. 71. Les sentinelles qui seront placées sur les remparts, n'y laisseront passer, pendant la nuit, absolument que les rondes et les patrouilles. 303 72. Lorsque la sentinelle d'un poste apercevra une ronde ou une patrouille, elle criera: qui vive? et lorsque cette ronde ou patrouille se sera annoncée, elle criera: caporal, hors la garde, ronde où patrouille, en expliquant, si c'est une ronde, l'espèce dont elle sera.

304 Le caporal sortira alors du corps-de-garde, se faisant éclairer par un soldat, s'avancera à la sentinelle qui sera devant les armes, criera : qui vive? lorsqu'on lui aura répondu, et qu'il aura reconnu la ronde ou patrouille, il criera: avance qui a l'ordre, présentera ses armes pour se mettre en défense contre qui s'avancera, en recevra le mot, et si c'est celui qui a été donné à l'ordre de la place, il laissera passer la ronde ou patrouille.

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73. Lorsqu'une sentinelle aura commis une faute qui méritera punition, elle sera punie à la descente de la garde, conformément à l'article 57 du présent titre ; si la faute est grave, elle será relevée sur-le-champ, et arrêtée par ordre du commandant du poste, le gouvernement défendant à tout officier ou sous-officier, sous peine d'être cassé, de les frapper ou insulter pendant leur faction.

74. S'il arrivoit qu'un bourgeois ou habitant insultât ou frappât unẹ sentinelle, le commandant de la place le fera mettre en prison, et en rendra compte au gouvernement, qui ordonnera de sa punition.

307 75. Les commandans des postes emploieront toujours pour les ordonnances, rapports ou reconnoissances, les soldats les plus intelligens de la garde, et ceux-ci s'en acquitteront avec la plus grande diligence et exactitude.

308 76. Les commandans des gardes aux portes ne laisseront entrer aucun soldat, autre que de la garnison, sans s'être fait représenter son congé(1); ils feront arrêter tous ceux qui se présenteront sans en être munis; ils en rendront compte sur-le-champ au commandant de la place.

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77. His feront arrêter pareillement tous les sous-officiers et soldats de la garnison qui se présenteront pour sortir de la place sans être munis d'une permission dans les formes (1), ou sans être conduits par des

officiers.

78. Ils ne laisseront entrer dans la place aucuns étrangers, sans qu'ils aient été interrogés par le consigne de la porte, pour savoir qui ils sont, d'où ils viennent, où ils vont, où ils comptent loger et s'ils doivent y rester long-temps: lorsqu'il n'y aura point de consignes aux portes, ils tiendront registre de leurs réponses, et se conformeront à ce qui est prescrit par les articles 5 et suivans du titre 19.

79. Lesdits étrangers seront ensuite conduits par un ou deux fusiliers, suivant leur nombre, à l'officier de garde sur la place d'armes.

So. Lorsque ces étrangers seront d'une certaine considération, ils ne seront point conduits par des fusiliers, soit chez le commandant de la

(1) Voyez page 50, alinéa 3.

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place, soit au corps-de-garde de la place; les consignes des portes, ou, à leur défaut, les commandaus des gardes auxdites portes, dresseront surle-champ un billet par lequel ils annonceront l'arrivée de ces étrangers, et le lieu où ils devront loger, lequel billet sera envoyé aussitôt par un soldat de la garde audit commandant de la place.

81. Les commandans des avancées ou portes ne laisseront entrer dans la place aucun mendiant, à moins qu'il ne soit avoué ou muni de passeports.

314 82. Dès que la sentinelle de l'avancée découvrira une troupe, elle appellera la garde, qui prendra les armes sur-le-champ et fermera la première barrière.

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83. Lorsque ladite troupe sera environ à trois cents pas du glacis ou de la barrière, le commandant du poste l'enverra reconnoître par quatre fusiliers avec un sous-officier, lequel s'avancera jusqu'à trente pas en avant des sentinelles ; et lorsque la troupe qu'il voudra reconnoître sera à portée de l'entendre, il fera faire haut les armes à ses soldats, et criera : qui vive? lui ayant été répondu France, il criera: de quel régiment? et quelque réponse qui lui ait été faite, il criera: halte-là. Si, après l'avoir répété une troisième fois, la troupe avançoit toujours, il fera faire feu sur elle, et se retirera derrière la première barrière qu'il fermera, et il tiendra ferme; pendant ce temps-là, l'officier de garde fera promptement lever les ponts et détachera la moitié de sa garde sur le rempart, pour faire feu, et protéger son avancée.

84. Si au contraire ladite troupe s'arrête, ledit sous-officier, quand bien même elle se seroit dite un régiment, bataillon ou toute autre troupe, s'avancera seul pour la reconnoître encore de plus près, ne devant se fier, à cet égard, ni à l'uniforme, ni aux marques distinctives, et menera le commandant de ladite troupe au commandant de son poste, lequel examinera alors lui-même ledit officier, le gardera à son poste, et rendra compte par écrit au commandant de la place, la troupe arrivante restant cependant toujours arrêtée en dehors de la première barrière, jusqu'à ce que le commandant de la place ait envoyé un officier-major de la place, ou un ordre par écrit, pour faire entrer cette troupe : le commandant du poste tiendra sa garde sous les armes, jusqu'à ce que ladite troupe soit passée.

Le commandant d'une place prendra cependant les précautions nécessaires pour faire rentrer sans retard les troupes de la garnison qui seroient sorties pour les exercices, conformément à ce qui est prescrit par l'article 5 du titre 22.

85. Les tambours et trompettes des troupes qui entreront dans une place, battront et sonneront la marche dès les postes avancés ou la première barrière, et de même les tambours ou trompettes des gardes devant lesquelles elles passeront.

86. S'il se présente aux portes des tambours ou trompettes venant des ennemis, le commandant du poste les fera entrer sur-le-champ dans le corps-de-garde de l'avancée, et en rendra compte au commandant de la place, qui enverra aussitôt un officier-major pour traiter avec eux des objets qui les amèneront, sans souffrir qu'ils entrent dans la place, ni qu'ils parlent à qui que ce soit.

87. Lorsqu'il s'y présentera des déserteurs des troupes des puissances voisines ou ennemies, on ne souffrira point qu'ils parlent à personne, et ils seront conduits aussitôt chez le commandant de la place; en temps de guerre, et dans les places frontières de l'ennemi, les déserteurs seront toujours désarmés avant d'être introduits dans la place, et s'ils arrivent en trop grand nombre, les coinmandans des postes les feront rester à la

première barrière, et enverront avertir sur-le-champ le commandant de la place. 321 88. Lorsqu'il se présentera des voitures couvertes pour entrer dans la place, et qu'elles paroîtront suspectes, elles seront visitées par le consigne de la porte, avec un caporal et quelques fusiliers, pour examiner si elles ne renferment rien qui tende à surprise.

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89. Avant de laisser entrer aucune voiture, la sentinelle de la barrière criera; arrête là-bas ; ce qui sera répété de sentinelle en sentinelle jusqu'à celle de la porte de la place; cette dernière sentinelle empêchera alors toute voiture de sortir, et s'il n'y en a point entre les portes, elle criera marche, ce qui sera répété de sentinelle en sentinelle jusqu'à celle de l'avancée, qui fera défiler les voitures de distance en distance, de manière que tous les ponts ne soient point embarrassés en même temps, et que l'on en puisse toujours lever un en cas de besoin.

90. Si quelque chariot venoit à casser sur le pont, le commandant du poste feroit aussitôt lever les autres ponts, et prendre les armes à sa garde, jusqu'à ce que ledit chariot ait été retiré.

91. Les sentinelles ne souffriront point qu'aucune voiture s'arrête entre les portes ni sur les ponts-levis ou sous les orgues, grilles ou herses, et elles empêcheront aussi de trotter ou galoper sur les ponts

levis.

92. Pendant que les voitures du dehors entreront, la sentinelle de la porte fera ranger les voitures qui se présenteront pour sortir, de manière qu'elles n'embarrassent point le passage.

Lorsque toutes les voitures arrivantes seront passées, ladite sentinelle criera à son tour arréte; cette parole étant passée à la sentinelle de l'avancée, elle répondra: marche; alors la sentinelle de la porte fera mettre en marche les voitures qui voudront sortir, avec les précautions ci-dessus détaillées.

93. Les commandans des gardes aux portes et aux avancées se conduiront, pour l'ouverture et la fermeture des portes, comme il est prescrit aux articles 11 et suivans du titre 12.

94. La garde de la place d'armes sera principalement chargée de la police de la place; on renverra à son poste tous les étrangers, gens sans et les soldats ou habitans faisant du désordre.

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96. L'officier commandant cette garde interrogera tous les étrangers qui lui seront envoyés, et fera conduire chez le commandant de la place tous ceux venant des terres d'une autre domination on y allant.

Quant aux autres, ledit commandant de la place pourra, s'il le juge à propos, charger l'officier de garde sur la place d'armes, de les examiner et de les laisser passer, s'il lui paroît qu'on puisse le faire sans inconvénient, sinon de les faire conduire chez le major de la place.

96. Dès que les portes auront été fermées, les caporaux poseront les sentinelles d'augmentation pour la nuit, dans les postes qui leur auront été marqués.

Ils les instruiront avec exactitude de ce qu'ils auront à faire, et visiteront les autres sentinelles pour leur faire répéter leur consigne.

97. Les commaudans des postes de l'intérieur de la place enverront immédiatement après la fermeture des portes, sur la place d'armes, un sous-officier de leur grade, pour prendre le mot au cercle, où il se placera suivant le rang de son régiment.

98. Si le poste est commandé par un sous-officier, ce sera le caporal qui ira à l'ordre, et s'il est commandé par un simple caporal, ce sera un soldat.

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335 99. Les postes extérieurs recevront le mot d'un officier-major de la place, avant la fermeture des portes.

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Ceux qui seront éloignés enverront à l'avancée de la porte la plus voisine de leur poste, un sous-officier pour le recevoir dudit officier-major. 100. Tous les commandans des postes redoubleront de vigilance pendant la nuit pour que les poses, patrouilles et factions soient faites avec exactitude.

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101. Aussitôt que les portes seront ouvertes, les caporaux retireront les sentinelles d'augmentation qu'ils auront posées pendant la nuit, et feront nettoyer et balayer le corps-de-garde, le dessous des portes, les ponts et les environs de leurs postes ; ces corvées seront faites par les soldats, qui tireront au sort à cet égard.

102. A neuf heures du matin, les caporaux de consigne de tous les postes porteront chez le major de la place les registres et les boîtes des rondes et patrouilles, avec le rapport par écrit, signé du commandant du poste, de tout ce qui aura pu y arriver pendant la nuit ou à l'ouverture des portes.

Quand lesdites boîtes et registres auront été vérifiés par ledit major, les caporaux de consigne les porteront au corps-de-garde de la place d'armes, les remettront au caporal de consigne de cette garde, et retourneront sur-le-champ à leurs postes.

103. Une heure avant que les gardes défilent de la place d'armes, tous les postes enverront sur ladite place un soldat d'ordonnance, qui sera placé à la parade, comme il a dit à l'article 30 du titre 10, et conduira le nouveau détachement qui devra relever son poste.

104. En cas d'alarme, toutes les gardes prendront les armes ; si c'est pendant le jour, les officiers ou sous-officiers de garde aux portes feront fermer sur-le-champ les barrières et lever les ponts-levis de l'avancée, et en donneront avis au commandant de la place.

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Toutes les gardes se conformeront au surplus, suivant l'espèce de l'alarme, aux consignes particulières qui auront été données à leurs postes. 195. En cas d'incendie, le commandant du premier poste où l'on s'en apercevra, enverra sur-le-champ un caporal et deux soldats pour voir si le feu est dangereux, et s'il paroît tel au caporal, il l'enverra dire sur-lechamp au commandant du poste, qui enverra un autre caporal, et six hommes ou davantage, suivant la force de son poste, pour empêcher le désordre et faciliter les premiers secours; ils n'en laisseront approcher que ceux qui porteront des seaux, des pompes, des échelles, des crocs ou autres instrumens pour éteindre le feu.

106. Le commandant du poste fera avertir en même temps le major et le commandant de la place; il en fera pareillement avertir le commandant de la garde de la place d'armes, qui y enverra sur-le-champ un détachement plus ou moins considérable, suivant la force de son poste, pour le joindre à celui de l'autre grade qui y sera déjà, et empêcher conjointement le désordre, ces détachemens retourneront chacun à leur poste, lorsqu'il sera arrivé des détachemens de la garnison à l'endroit où sera le feu.

109. Les jours de foire et de marché, la moitié des gardes se tiendra alternativement sous les armes, et chacune d'elles fera des patrouilles continuelles dans les rues voisines de son poste.

Tır. 12. Ouverture et fermeture des portes. Art. 1er. Les portes des places seront fermées, en temps de paix comme en temps de guerre, une demi-heure après le coucher du soleil, et elles ne seront ouvertes qu'une demi-heure avant le lever du soleil, à moins d'une nécessité absolue.

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2. Les clefs des portes de la place seront entre les mains du commandant de la place, et enfermées chez lui dans un coffre de bois ferré; celles de chaque porte seront mises dans un sac de cuir, sur lequel le nom de la porte sera écrit, et les autres clefs, dont on ne fera pas un usage journalier, seront toutes étiquetées, afin qu'on puisse reconnoître leur destination au besoin.

5. Une heure avant la fermeture des portes, le tambour ou le trompette de la garde montera sur le parapet pour y battre ou sonner la

retraite.

6. A la même heure, on sonnera une cloche à ce destinée pour avertir les habitans, gens de campagne ou autres passagers qui voudront entrer dans la ville ou en sortir.

7. Il se trouvera, matin et soir, chez le commandant de la place, un sous-aide-major, ou, à son défaut, un aide-major de ladite place, pour faire la distribution des clefs lorsqu'on viendra les chercher.

8. Une demi-heure après que la cloche aura sonné, deux soldats de chacune des gardes aux portes, et les portiers, s'il y en a, iront chercher les clefs chez le commandant de la place.

9. Lorsque l'officier-major de la piace aura remis à ces deux soldats, ou au portier, les clefs de leur poste, lesdits soldats retourneront, sans perte de temps, à leur poste, faisant marcher entre eux le portier charge

des clefs.

10. Dans les places où il n'y aura point de portiers établis, un de ces soldats sera sans armes ; et après qu'il aura reçu les clefs, il retournera de même, sans pérdre de temps, escorté par l'autre soldat armé.

11. En même temps qu'on ira chercher les clefs, le commandant de la garde de l'avancée détachera un sous-officier et quatre fusiliers pour se placer à la première barrière, avec ordre d'examiner encore plus soigneusement que dans le reste du jour les personnes qui pourroient s'y présenter; si le poste de l'avancée n'est pas assez considérable pour fournir ce petit détachement, ce sera la garde de la porte qui le fournira.

12. Les clefs arrivant aux portes, l'officier fera prendre les armes à sa garde, et attendra, pour fermer les portes, l'arrivée de l'officier-major de la place.

13. Lorsqu'il sera arrivé, le commandant portera sa garde près de la porte, la partagera en double haie, fera présenter les armes et fera avancer deux fusiliers jusque sur le pont-levis.

14. Il dounera ensuite à l'officier-major de la place deux autres fusiliers pour l'escorte des clefs ; celui-ci se portera, avec lesdits fusiliers, d'abord à la barrière la plus avancée, qu'il fermera à la clef, après qu'on aura retiré les sentinelles extérieures.

15. Lorsque l'officier-major de la place passera à portée des officiers ou sous-officiers commandant les postes du dehors, il leur donnera le mot, ainsi qu'aux ordonnances des postes plus éloignés, qui conformément à l'article 103 du titre 11, devront se trouver sur son chemin pour le recevoir.

16. Il fermera ensuite successivement, et retournant vers la place, les autres portes et barrières, et fera lever les ponts-levis.

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17. Le caporal de consigne éclairera avec un falot celui qui fermera les portes.

Il sera détaché de la garde de la porte ou des avancées, des soldats avec leurs armes en bandoulière pour aider aux manœuvres nécessaires, et ces soldats rentreront avec l'officier-major de la place.

18. Les commandans des gardes à qui les portes seront confiées, s'assu

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